NOS FUTURS… Un film plein de nostalgie

Yann (Pierre Rochefort) et Thomas (Pio Marmaï) sont deux amis d’enfance qui se sont perdus de vue.
A la trentaine, Yann a repris l’entreprise de son père, une vie bien rangée, bien ordinaire… Il a vieilli trop vite. Thomas, employé chez Mc Do, est resté à l’âge de l’adolescence, entouré de ses souvenirs dans lesquels il baigne toujours.
Les retrouvailles sont un choc pour tous les deux, chacun voulant faire changer l’autre. Et pour se débarrasser de cette nostalgie qui leur colle à la peau, ils décident de refaire une boum comme du temps de leur adolescence, en réunissant tous « les copains d’avant ».
Les voici partis pour un road movie, retrouvant chacun de leurs copains, allant de surprises en déceptions, chacun étant parti dans des vies différentes….
Si l’on ne guérit pas de son enfance, chante Jean Ferrat, on ne peut pas plus revenir sur son adolescence.
Rémi Bezançon, après nous avoir charmés avec « Le premier jour du reste de ma vie », nous émeut avec ce film tendre et drôle, entre rêve et réalité, à travers des souvenirs d’ado embellis par le temps et auxquels il est quelquefois dangereux de s’accrocher et de vouloir les faire revivre.
Nos deux potes sont superbes, Pierre Rochefort tout en nuances, en regrets refoulés car il parle trop peu, Pio Marmaï en éternel ado qui, lui, parle trop pour mieux se noyer dans ses souvenir et ne pas affronter le présent. Les deux comédiens sont superbes et en totale osmose.
Un beau sujet dans lequel chacun de nous, à des degrés différents, peut se retrouver avec le plaisir de retrouver aussi la lumineuse Mélanie Bernier qui nous avait charmés dans le film de Clovis Cornillac « Un peu, beaucoup, aveuglément ».
Un tendre, un joli moment de cinéma sur les écrans le 22 juillet.

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Rencontre à Toulon avec le réalisateur et ses deux comédiens.
« Difficile de parler de l’idée de départ – nous confie Rémi Bezançon – car tout est dans la fin du film et je ne veux pas la dévoiler. Mais c’est aussi un film sur la découverte de l’amitié, l’amitié la plus pure, les souvenirs des premières fois,
Rémi, comment avez-vous choisi les comédiens ?
Pio, c’était une évidence car je le connaissais, nous avons déjà travaillé ensemble et j’ai aussitôt pensé à lui. Pierre, c’est parce que je l’ai découvert dans le film de sa mère, Nicole Garcia « Un beau dimanche ». J’ai aussitôt pensé qu’avec Pio, il y aurait une cohérence et dès la rencontre, à la lecture du scénario, j’ai senti cette harmonie que je cherchais entre les deux garçons et je savais que ça fonctionnerait.
Et le choix des jeunes comédiens qui jouent Thomas et Yann enfants ?
Lorsque j’ai eu mon duo de comédiens, j’ai fait un casting pour les enfants. Je les voulais les prus proches de Pio et Pierre et je crois avoir, là aussi, trouvé le duo idéal.
– C’est incroyable – ajoute Pio – il a même ajouté au gamin le grain de beauté que j’ai sur la joue… Fallit le faire !
Y a-t-il des souvenirs d’adolescence ?
Bien évidemment, comme celui du beau gosse qui vous pique toutes les filles… Ca, c’est du vécu ! Mais il y a toujours une revanche car ce ne sont pas souvent les beaux gosses qui vieillissent le mieux ! Et le type banal, lui, finalement, vieillit mieux !
Ceci dit, il y a aussi du vécu des deux comédiens car nous sommes tous obligatoirement passés par ce stade de l’adolescence.
C’est aussi l’histoire d’une amitié fusionnelle, une amitié de collège qui a perduré et je pense que ces amitiés-là sont plus fortes que tout lorsqu’on peut les garder !
L’amitié, c’est plus fort que l’amour.
Pierre, comment s’immisce-t-on dans un duo déjà formé ?
Je me suis au départ posé la question: comment entrer dans une complicité, un vécu que moi, je n’avais pas ?
Finalement, tout c’est fait en douceur, le plus naturellement du monde. Rémi a été très bienveillant, il a tout fait pour nous rapprocher, nous a conseillés de nous rencontrer pour mieux nous connaître et avec Pio ça a très vite collé entre nous. Il y a eu, sinon une amitié immédiate, du moins une belle complicité.
Ça a été un beau moment de comédien et de vie.

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Ce film, c’est un peu la réunion des « Césarisés » !
Vous voulez dire : des losers césarisés – coupe Pio – car si l’on a tous été nommés, aucun n’a eu de César.
Et quant à moi, à dix ans d’intervalle, j’ai été nommé comme meilleur espoir masculin !
Par contre, je trouve qu’à chaque film, vous avez une nouvelle tête !
C’est voulu car dans le cinéma français, très vite on vous étiquette. Aussi, depuis le début j’essaie de trouver des films différents, passer du drame à la comédie, trouver des rôles opposés et varier les plaisirs en passant du théâtre au cinéma.
C’est quelquefois difficile, le chemin est rude mais il n’y a qu’en faisant ça qu’on peut y avancer.
Rémi, pourquoi avoir choisi de tourner la fin du film sur l’île du Levant ?
J’ai triché car en fait, nous n’avons pas le droit d’y tourner. Donc ça a été à Porquerolles car, enfant, j’y venais souvent avec mes parents et j’y ai de beaux souvenirs.
La scène finale a été tournée à la Londe car je voulais à la fois la mer, le sable et les arbres… Et il y a de tellement belles plages dans cette région !

Propos recueillis par Jacques Brachet