Nicolas CHACCOUR… Un parcours musical original

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Ce Toulousain au beau regard bleu est pianiste… autodidacte, précise-t-il.
Musicien dans l’âme, il s’est spécialisé dans la culture musicale de l’imaginaire.
C’est à dire qu’en dehors du fait qu’il est aussi compositeur, il s’approprie les musiques de films, de vidéos, de mangas, pour en faire quelque chose de personnel, souvent rock, mais toujours très mélodiques.
On a pu le voir à Toulon, voici quelques semaines, au salon « Mangazur, où il a offert aux huit cents fanatiques de cet art un superbe concert sur les musiques de films de Hayao Miyazaki et on l’a retrouvé à la première convention Stars War au Six n’étoiles de Six-Fours où il nous a offert un magique piano-violoncelle, avec Eley, sur, évidemment, les mythiques musiques que John Williams a écrites pour cette saga.
Il a créé, voici trois ans, un original orchestre d’une dizaine de musiciens haut de gamme qu’il a intitulé The Neko Light Orchestra, composé d’instruments classiques et rock, comme le piano et le violoncelle, donc, mais des guitares basse et électrique, une batterie et des percussions, flûte et violon et il s’est même offert le luxe d’une chanteuse lyrique qui chante aussi bien de l’opéra que du… métal !
Ils sont presque tous Toulousains.
Il a trouvé ce concept qui obtient un énorme succès partout où il se produit en France et même au Japon avec les musiques de la culture Geek (prononcez Guic, mot lié aux cultures imaginaires).

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« En fait – nous confie-t-il – nous sommes un groupe rock qui se prend pour un orchestre et pour moi, John Williams est le maître de la mélodie. Ne pouvant venir à Six-Fours avec l’orchestre au complet, j’ai tenté cet essai intimiste piano-violoncelles autour des thèmes, aussi beaux que nombreux des divers épisodes de « Stars War ». Mais nous venons aussi de donner un concert au Grand Rex à Paris sur le thème du « Seigneur des anneaux ». Et jouer dans la plus grande salle du monde a été une expérience extraordinaire ».
Ce doit être un énorme travail pour écrire toutes les partitions ?
(Il rit) : Il n’y en a aucune, tout est réinterprété, mais c’est aussi un énorme boulot.
Comment avez-vous trouvé vos musiciens, car ils viennent d’un peu tous les styles !
Je cherche de vrais musiciens de haut niveau, qui peuvent aussi s’adapter à « l’âme rock » et aux musiques électriques.
Mais avant tout, j’aime m’entourer de gens à cohérence humaine, ce qui caractérise le rock. »
A le voir ainsi, « bien propre sur lui », plutôt classique, on l’imagine mal dans un concert rock !
Et pourtant !
Malgré cela, il a tout de même déjà sorti quelques albums en piano solo regroupant ses propres musiques. Il a également écrit des musiques pour des courts-métrages et donne des cours socio-éducatifs dans les lycées.
Comme on le voit, il a un parcours éclectique.
Entre temps, Eley, aux yeux tout aussi bleus, qui est venue nous rejoindre, nous confie qu’elle fait partie de l’orchestre depuis seulement un an…
Et son parcours est tout aussi inattendu :
« Dès six, sept ans, j’ai pris des cours au conservatoire tout en poursuivant mes études. Mais à 16 ans, j’ai arrêté la musique pour suivre des études scientifiques. J’ai un bac +5. En parallèle, abandonnant le classique, j’ai fait des incursions dans des formations pop-rock. La musique a finir par reprendre le pas et j’ai rencontré Nicolas qui m’a engagée ».
Aujourd’hui, les concerts se font de plus en plus nombreux mais Nicolas a des projets plein la tête :
« D’avoir fait ce duo m’a donné envie de continuer, en parallèle avec l’orchestre. Je vais préparer donc un mini-concert autour des musiques James Bond, pour la sortie du prochain film. Et Dieu sait s’il y a de belles mélodies dans les « James Bond ! Et pour moi, la mélodie est primordiale »

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Et les musiciens français dans tout ça ?
Il y en a peu dont l’univers me plaise autant. Il y a bien sûr Eric Serra, Bruno Coulais mais ils font eux-mêmes des concerts avec leurs compositions. Et je ne pourrais que faire de la copie.
Il y a aussi Alexandre Desplats, qui a obtenu un oscar !
Il est de loin le plus connu des compositeurs français en Amérique mais sa musique ne m’inspire pas plus que ça ! Je dois dire que s’il y a plus de compositeurs américains qui sont connus c’est que dans ce pays, la musique de films fait partie intégrante d’un tournage et les budgets sont conséquents. En France, c’est loin d’être le cas. On prend un compositeur après avoir tout budgété et quelquefois, il n’y a plus de budget. »

Toute l’équipe du Six n’étoiles a été sous le charme de ce concert qui fut trop court à son goût et déjà, des projets se pointent à l’horizon car tous ont envie de voir arriver The Neko Light Orchestra au complet pour un grand concert musical et cinématographique.
Nul doute qu’on reverra très vite Nicolas et son équipe dans cette ville !

Jacques Brachet