IFREMER La Seyne
Carole MAGNIER nous présente Ariane

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Cette belle marseillaise de 32 ans qu’est Caole Magnier est ingénieur mécanique au Centre Ifremer de la Seyne sur mer.
Eh oui, c’est une femme et elle est tout aussi capable qu’un homme.
« Mesdames, aime-t-elle à dire – il n’y a aucune raison objective d’hésiter à vous lancer. Les seules limites que vous rencontrerez seront celles que vous consentirez à vous mettre ».
Belle maxime pour celle que nous avons rencontrée pou vous la présenter et qu’à son tour elle nous présente son dernier bébé  prénommé Ariane.
Après un bac S tout à fait classique, elle a fait prépa et suite à un concours, elle a  intégré l’Ecole d’Ingénieurs de Marseille. En option 2ème et 3ème année, grâce à ses professeurs, elle a appris à aimer la mécanique. Elle a alors passé un master en recherche mécanique des matériaux et structures et en parallèle, présenté une thèse en bio-mécanique sur la dégénérescence des disques inter latéraux !

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« Je me suis rendu compte que la recherche ne me correspondait pas vraiment et j’ai dévié vers le milieu ingénierie. J’ai passé quatre ans dans une entreprise spécialisée dans le nucléaire avant d’entrer à Ifremer la Seyne, voici deux ans ».
Cela a étonné beaucoup de gens qui pensent que ce sont des métiers d’homme alors que ce n’est pas un métier de force mais d’intelligence et de connaissances.
« Je pense que c’est un problème culturel dû à une éducation stéréotypée et que les jeunes filles n’osent pas se présenter dans ce genre de métier. Cela dit, il y a quand même 30% de femmes qui l’exercent ».
d’ailleurs dans ce lieu environné… d’hommes et de sous-maris jaunes, elleest comme un poisson dans l’eau !
En dehors du Nautile qui a presque son âge, elle nous présente donc sa famille : Astérix et Idéfix, deux engins autonomes qui ont pour mission de récupérer toute une foule de mesures acoustiques. Il y a encore le Victor 6.000. Tous sont faits pour les mêmes choses à des niveaux différents.

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Et voici son dernier bébé : Ariane, qui vient d’être révélé au monde :
« Vous noterez qu’on lui a donné un prénom de femme ! Il peut aller jusqu’à 2.500 mètres de profondeur. Il est équipé de capteurs qui permettent toutes sortes de mesures. Il est conçu pour récupérer des sédiments, de la faune, de la flore, en fait, tout ce qu’on peut trouver sous l’eau. Il est muni d’une caméra, d’un appareil photo avec lesquels on peur créer une mosaïque regroupant des photos en trois D donnant un schéma précis des fonds sous-marins ».
Elle regarde en souriant, son bébé jaune, le caressant et montrant ses qualités avec fierté.
« En fait, c’est comme un bébé – nous avoue-t-elle – et à chaque fois f c’est très émouvant de voir naître ces engins, de les voir grandir, évoluer. Lorsqu’ils sont endommagés on est attristé. C’est vrai, il y a un lien affectif qui se noue ».
Et comme toute mère, aujourd’hui, elle est prête à le voir, sinon voler de ses propres ailes, partir vers les profondeurs marines pour faire ce pourquoi il a été conçu. Mais elle sait qu’il réapparaîtra de temps en temps pour le soigner, le bichonner, lui redonner un peu de jeunesse.
C’est peut-être ce côté affectif qui la différencie des hommes mais Carole Magnier est un sacré bout de bonne femme qui sait ce qu’elle veut, ce qu’elle aime et qui excelle dans cette passion qu’elle s’est choisie.

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HROV Ariane,
C’est donc le nouveau sous-marin hybride de l’Ifremer
Avec l’arrivée du HROV Ariane (Hybrid Remotely Operated Vehicle), la famille des engins sous-marins de l’Ifremer s’agrandit ! Ce véhicule compact – sa taille est comparable à celle d’une voiture citadine – offre des possibilités de déploiement nouvelles en mode télé-opéré ou autonome jusqu’à 2500 mètres d’immersion, à partir de navires côtiers ou hauturiers. Ariane pourra réaliser des missions d’intervention, d’observation et de cartographie des fonds marins, y compris dans les reliefs sous-marins difficiles de type canyon sous-marin ou falaise.
Les essais en mer du HROV Ariane vont se poursuivre pendant toute l’année 2015, au travers de quatre campagnes en mer, alternativement sur les navires océanographiques Le Suroît et L’Europe. L’objectif est d’aboutir à un système opérationnel capable d’assurer des campagnes scientifiques en 2016.
L’Ifremer a engagé le développement du HROV Ariane en novembre 2010. Ce nouvel engin complète toute la gamme des technologies sous-marines de l’Ifremer. Il est souple, flexible et permet des interventions plus rapides.
Le HROV Ariane prend en compte les besoins émergents, notamment liés à la réglementation, par exemple la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), les  Aires Marines Protégées (AMP), la Directive Cadre sur l’eau (DCE) mais aussi les observatoires sous-marins, les chantiers côtiers, l’exploration de la biodiversité à proximité de falaises, etc.
Le HROV Ariane met à disposition de la communauté scientifique un moyen d’intervention, d’inspection et de cartographie haute résolution, optimisé en terme de souplesse et de coût d’exploitation. En effet, le HROV Ariane est optimisé en coût d’exploitation par rapport aux solutions plus classiques. Il  est complémentaire des engins d’intervention profonds existants (Nautile, Victor 6000…) mis en œuvre à partir de grands navires hauturiers, dont la programmation et les coûts ne correspondent pas aux nouvelles demandes d’interventions rapides dans le domaine côtier.

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L’originalité de sa conception hybride, brevetée par l’Ifremer et développée au sein de son Centre Européen de Technologies Sous-Marines (CETSM), a retenu l’attention de partenaires industriels pour des usages allant au-delà du domaine scientifique.
Le baptême officiel du HROV Ariane aura lieu jeudi 23 avril 2015, au Centre Ifremer Méditerranée, à La Seyne-sur-Mer, en présence des organismes qui ont contribué au financement de l’engin : l’Union européenne (fonds Feder), la Région Provence Alpes Côte d’Azur, le Conseil Général du Var, la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée et l’Ifremer.

Jacques Brachet
Photos 1 à 5 : Monique Brachet
Photos 6 à 8 : Ifremer – Olivier Dugornay