Sanary – Théâtre Galli
Miss Carpenter… une diva éblouissante

A

Miss Carpenter est une diva.
Enfin… Elle le fut
Enfin… Elle croit toujours l’être…
Mais à 90 ans, il y a longtemps qu’elle a été oubliée du public et de la profession. Et elle est ruinée.
Il n’y a qu’un certain Paul Emploi qui ne l’oublie pas et la somme de chercher du boulot sous peine d’être radiée. Elle va alors aller de castings minables en rendez-vous improbables pour subsister.

B C

Miss Carpenter, c’est Marianne James, diva d’entre les divas, excentrique, colérique, égocentrique, impudique, énergique… En un mot : magique !
Quelle maestria ! quel abattage ! Pas une minute (ou si peu) elle ne quitte la scène, chantant, dansant, jouant, riant, roucoulant, vitupérant, invectivant le public du premier rang (sans doute invité par la mairie, souligne-t-elle !) qui ne rit pas, l’arrosant d’eau au passage  pour le réveiller, houspillant ses trois hommes (home… comme ils disent !)
Bref, durant une heure trente qu’on ne voit pas passer, l’incroyable, l’explosive Marianne nous démontre ce qu’est une vraie artiste qui sait tout faire, l’humour et l’esprit d’à-propos en plus, se servant du moindre incident, du moindre rire tonitruant pour rebondir et improviser à la seconde une formule qui fait mouche à tous les coups.
La mise en scène est inventive, tout comme le décor qui change à vue d’œil avec en fond d’écran des images qui défilent au gré des situations.

E D

Quant au texte, il est beaucoup plus profond que ce qu’il semble car derrière le rire, il y a le drame d’une femme qui vieillit, qui est déchue de ce qui était sa vie, son métier et la célébrité et qui, pour cela, a occulté sa vie de femme. Qui aujourd’hui n’est plus rien et qui, pourtant, ne veut pas, par volonté ou inconscience, baisser les bras devant l’adversité, la solitude et l’oubli.
Et par moments, il y a de jolis séquences émotion comme celui où elle reprend les mots de Girardot recevant son César du meilleur second rôle : « Il se peut que je vous aie manquée… »
Le public de Sanary lui a fait une standing ovation, qu’avec humour elle a provoquée.
Quant à ses trois boys, qui viennent en contrepoint, se déguisant, changeant de rôles, tels des Fregoli, ils sont tout simplement épatants, incroyables, magnifiques et drôles.
Après Paris, il y a eu la tournée. Après la tournée il y aura Paris puis une seconde tournée et, pourquoi pas, un troisième round !
En tout cas, au premier round elle nous a mis KO, « la » Carpenter !

F G
A

La diva nous a reçus dans sa loge… en toute simplicité !!!

Jacques Brachet