Cécile MAEAS – Corentin MAZO
le nouveau couple de la comédie musicale
« Dirty Dancing »

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Mazéas et Mazo… Deux noms  qui se ressemblent.
Par ailleurs, l’une se prénomme Cécile, l’autre, Corentin. Mêmes initiales.
Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. C’est ce qu’ils ont fait en devenant le duo vedette de la comédie musicale « Dirty Dancing ».
« Dirty Dancing fut en film le film de toute une génération, un film musical romantique et emblématique, révélant un duo mythique : Patrick Swayze et Jennifer Grey.
Le film a donné naissance à un spectacle musical qui a été créé à Paris et qui aujourd’hui part en tournée.*
Le duo français qui l’incarne est superbe et magique. Le succès à Paris a été au rendez-vous et, avant de venir chez nous, nous avons rencontré nos deux jeunes artistes.
Chacun d’eux arrive de cheminements différents et il eut fallu de peu que jamais ils ne se croisent sur scène car ils ont pris des chemins de traverse.

DIRTY DANCING

Corentin, vous êtes passé du sport à la littérature, au théâtre, avant d’arriver à la danse.
Cécile, vous êtes passée d’Hypokhâgne au chant lyrique, du théâtre aux marionnettes… Vous avez même fait le clown ! Alors comment arrive-t-on dans cette aventure ?
Corentin :
Vous oubliez le judo que j’ai commencé à 6 ans et que j’ai pratiqué 9 ans… avant de passer au football où j suis devenu addict ! J’ai suivi un cursus sportif. Mais j’ai découvert le théâtre en 4ème et j’ai passé un bac théâtre. Vers 17 ans, j’ai découvert la danse contemporaine, le jazz et je suis parti pratiquer à Montpellier
Cécile : Pour Hypokhâgne, restons calme : j’y suis restyé deux mois mais ça fait bien de le mettre sur le CV ! J’ai passé un bac L et déjà, à 8 ans, je faisais du théâtre. Mon passage éclair à Hypokhâgne a été décisif : j’ai compris que c’était le théâtre que j’aimais. A 18 ans, j’ai donc rejoint une école de théâtre.
Ce qui ne vous a pas empêché de picorer un peu partout !
J’aime découvrir diverses formes d’expression, vivre des expériences nouvelle, mon grand plaisir étant d’être sur scène. Mais tous ces chemins se rejoignent car toutes ces disciplines font appel à l’émotion Je dois dire que le clown, c’est la chose la plus difficile que j’aie eu à faire car il faut une attention extrême. Mais chaque projet m’a beaucoup enrichie et aujourd’hui, je peux me servir de toutes ces pratiques.
Racontez-nous comment vous êtes arrivé à « Dirty Dancing » !
Corentin :
Par casting, tout simplement. Pour le premier casting je n’étais pas là, j’étais à l’étranger. A mon retour, j’ai appris qu’il y avait une deuxième session. J’ai tenté ma chance. Je me suis dit : pourquoi pas ? J’avais déjà participé à des comédies musicales : « Mozart, l’opéra rock » durant deux ans, entre Paris et Séoul. J’ai enchaîné avec é1789, les amants de la Bastille » où je jouais Fersen, l’amant de la reine, un rôle romantique et tout en douceur…
Cécile : Je me suis retrouvée au casting sans trop savoir pourquoi, puisque, si j’avais pratiqué beaucoup de choses, je ne dansais pas. Lorsque j’ai vu les danseuses qui se présentaient, j’ai pensé que c’était fichu pour moi. J’ai donc été très étonnée qu’on me rappelle… pour danser deux heures et demi, perchée sur des talons… le danseur qu’on m’avait attribué était décomposé !!! Là, je ne me suis plus fait d’illusions. C’était en juin… En juillet on m’annonçait que j’avais le rôle !
Le plus drôle est que vous, Corentin, vous n’aviez jamais joué et vous Cécile, jamais dansé !
Corentin : Effectivement, j’ai eu un grand moment d’appréhension car dans les comédies musicales je ne jouais pas beaucoup, je dansais surtout. Là, c’était un énorme challenge car, durant trois heures, je jouais et dansais d’un bout à l’autre.
Heureusement, je ne chante pas ! Quant à jouer, je ne l’avais plus fait depuis des années et ça aussi, ça me faisait peur. mais tout est très vite revenu.
Cécile : Pour moi, c’était loin d’être évident et à partir du moment où on m’a dit que j’avais le rôle, j’ai travaillé comme une folle. Nous avons commencé en novembre à raison de huit heures par jour, six jours su sept !
Alors… ce fameux vol plané ?
(Rires de Cécile) : Figurez-vous qu’en dix jours je volais ! C’est après que ça s’est compliqué : une semaine avant le début du spectacle, la pression était telle que j’ai commencé à avoir peur. Heureusement, la confiance et la complicité avec Corentin étaient telles que ça marche tous les soirs…
Corentin : Ce qui n’empêche que nous continuons quand même à nous entraîner !
Et puis, au niveau de la danse, j’ai eu la chance de travailler avec de grands chorégraphes comme Kamel Ouali pour  un spectacle créé dans un festival en Algérie, avec Angelo Peparini pour « 1789 » et là avec Martin Matthias Ysebaert.. Chaque étape a été enrichissante et m’a donné confiance en moi.

DIRTY DANCING

Autre appréhension : vous prenez chacun un rôle mythique. Y a-t-il une pression supplémentaire ?
Corentin : Évidemment car je connais le film et je n’ai rien en commun avec Patrick Swayze. Mais en accord avec le producteur, il aurait été stupide et inintéressant de devenir son sosie ! Je devais donc m’éloigner de lui et trouver ma propre interprétation, ma propre personnalité et faire la part des choses. C’est en pensant à tout ça que j’ai construit mon personnage.
Cécile : Je crois que Corentin a eu plus la pression que moi. Bien sûr, j’ai été bercée par ce film mais j’ai tout de suite voulu m’en détacher et envisager mon rôle comme une autre personne. j’ai surtout pas voulu essayer de la copier. Je me suis posé beaucoup de questions et puis j’ai foncé.
Et pourtant, vous lui ressemblez !
C’est ce que m’a dit Corentin dès qu’il m’a vue avec la perruque : « J’ai l’impression de danser avec elle ! » Heureusement, il a très vite compris qu’il dansait avec moi !!! Dans la vie je ne lui ressemble pas et dès la perruque enlevée, je peux sortir incognito.
Pensez-vous déjà à « l’après Dirty Dancing » ?
Corentin :
J’aime la comédie musicale alors, pourquoi pas repiquer au jeu de temps en temps ? D’autant qu’il y a peu de gens qui dansent et jouent la comédie en France. Mais je dois avouer que je me suis rendu compte qu’en fait, ce que j’aimais le plus, c’était de jouer. Je pense donc que je vais m’orienter vers le théâtre et le cinéma.
Je reviens à mes premières amours. Mais pour l’instant, je me focalise sur la tournée. J’ai donc le temps de voir venir.
Cécile :  Je pense que c’est trop tôt pour y penser. Je suis encore trop dans « Dirty Dancing » et pour quelques mois encore. J’ai toujours la même envie de chanter, de danser. Le cinéma peut-être ? Je n’ai encore jamais essayé ! Le théâtre sûrement. La chanson… pourquoi pas ? J’écris des textes et essayer de faire un disque et monter sur scène seule, ça peu aussi s’envisager. j’aime aller où le vent me pousse, essayer des trucs nouveaux, découvrir… Tout est question de temps. Mais aujourd’hui je vis au jour le jour.

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Propos recueillis par Jacques Brachet

*Dirty Dancing :
Vendredi 17 avril 20h30, samedi 18 avril 15h et 20h30, dimanche 19 avril 14h au Zénith-Oméga, Toulon.
Vendredi 22 mai 20h30, samedi 23 mai 15h et 20h30, dimanche 24 mai 14h, au Dôme de Marseille.
Jeudi 8 octobre 20h30, vendredi 9 octobre 20h30, Samedi 10 octobre 15h, le Nikaïa, Nice