Vincent NICLO : « Aujourd’hui je survole la voie lactée ! »

B

Vincent Niclo est un artiste atypique.
Ce beau ténébreux plein de charme et à la voix d’or qui possède 4 octaves 1/2, tout droit sorti de la comédie musicale « Autant en emporte le vent », est arrivé dans la chanson avec les Chœurs de l’Armée Rouge, puis s’est attaqué au répertoire de Luis Mariano, et s’est retrouvé chantant des standards américains des années 50/60 avec les Gentlemen.
Totalement à contresens de notre époque, contre toute attente… ça marche, puisque chacun de ses albums s’est vendu – et se vend encore – à plus de 300.000 exemplaires !
Aujourd’hui en tête des ventes avec son nouveau CD, il remplit tellement les salles qu’il en est à sa troisième tournée après deux Olympia et un Châtelet sold out…
Il va d’ailleurs y retourner !
Vincent Niclo est un chanteur HEU-REUX !

Rencontre
« Ce qui m’arrive aujourd’hui, c’est absolument formidable. C’est le bonheur absolu. Les dates tombent tous les jours, ça m’épate, ça m’émerveille et je n’ai pas encore bien réalisé ce qui m’arrive…
Et pourtant… vous avez failli être comédien !
J’étais jeune et je cherchais… ma voie, faute de n’être pas encore sûr de ma voix ! Enfin, pas vraiment car je savais déjà que j’avais une voix. De plus, j’ai été bercé par Pavarotti et la Callas que ma mère adorait. Mais lorsqu’on est ado, on a envie d’aller vers d’autres musiques. Il a fallu qu’un professeur d’opéra me conseille d’essayer et je m’y suis engouffré. J’ai alors pris des cours.
Alors, le cinéma, la télé…?
Je suis allé un peu au cours Florent puis, pour payer mes cours de chant, j’ai fait des castings. Je me suis ainsi retrouvé dans des petits rôles sur « Sous le soleil » ou « Nestor Burma »
Il y a eu aussi le film de Nicole Garcia « Place Vendôme »…
Oui, un petit rôle mais j’y donnais quand même la réplique à Catherine Deneuve. Il y a pire !
Mais tout cela m’a construit et à chaque fois j’ai connu des expériences qui m’ont permis d’avancer.

A

Et tout à coup, le succès !
Oui, si l’on veut. C’est vrai que tout a d’un coup été très vite depuis trois ans, mais derrière, il y a dix ans de travail et tout ce que j’ai fait ces années-là me sert aujourd’hui.
Nous avons deux amis communs avec qui vous avez travaillé : Jean-Pierre Pasqualini, aujourd’hui patron du magazine « Platine » et Jeff Barnel dont je fus attaché de presse lorsqu’il chantait et avec qui j’ai travaille lorsqu’il produisait Jean-Jacques Lafont !
Ah… C’est drôle. Ils cherchaient quelqu’un qui ait une voix et Jean-Pierre m’a présenté à Jeff. J’ai auditionné et j’ai été pris pour chanter dans le groupe « That’s French ». C’était alors la mode des boys bands et l’originalité de notre groupe, c’est que c’était le seul à avoir une fille !
Après ça, il y a eu un nombre incalculable de comédies musicales !
Oui, et cela, grâce à tout ce que j’avais fait avant. Il y a eu « West Side Story », « Les liaisons dangereuses », « Roméo et Juliette » où j’étais doublure, « Tristan et Yseult », jusqu’à « Autant en emporte le vent » où j’avais le rôle principal.
Et encore « Robin des Bois » et « Les parapluies de Cherbourg »…
Oui, pour « Robin des Bois », il fallait une voix off et on me l’a proposée. J’ai beaucoup aimé faire ça. Quant aux « Parapluies de Cherbourg », je crois que c’est la plus grande joie de ma vie d’artiste.
Déjà, que Michel Legrand, que j’ai toujours admiré, me connaisse et fasse appel à moi… j’ai d’abord cru que c’était une blague ! Et lorsque je me suis retrouvé face à lui et Nathalie Dessay, grande voix de l’opéra, je n’en menais pas large ! Le spectacle a été un triomphe et m’a fait monter une marche supplémentaire. Le succès a été tel que nous allons faire une tournée avec.
Vous avez donc entre temps, enchaîné avec des disques inattendus, loin de la musique d’aujourd’hui… Et ça a cartonné ! Avez-vous analysé ce succès énorme ?
Non, pas vraiment. Il faudrait demander au public ce qu’il en pense. Moi, je suis mon instinct, je ne pense jamais « marketing ». Je fais ce que j’aime, ce que je ressens, ce que j’ai vraiment envie de faire. J’aime prendre des risques et ça a été payant.
Lorsque j’ai parlé de l’Armée Rouge, on m’a dit qu’à la sortie du disque, ma carrière serait morte. Pour Luis Mariano, on m’a dit que j’allais au suicide. A chaque fois ça a été un succès ! Je n’écoute que mon instinct et l’équipe qui m’entoure et si nous sommes tous convaincus, nous fonçons !
En fait… Vous êtes un OVNI !
(Rires). C’est un peu ça car personne ne m’a vu venir et aujourd’hui je survole la voie lactée !

RVB de base

Parlons de ce nouveau CD intitulé « Ce que je suis » (TF1 Musique) : Lama, Davide Esposito, Obispo, Lionel Florence, Musumarra… Du beau monde ! Comment avez-vous fait ?
Au départ, l’idée était de m’assumer enfin en proposant des chansons inédites et en les écrivant. J’en ai écrit pas mal puis les circonstances ont fait que ces grands artistes m’ont proposé des choses au fil des rencontres. Serge Lama aime ma voix, il m’a invité à manger et m’a proposé deux textes. Cela nous a beaucoup rapprochés. Obispo, lors d’une télé, m’a dit « Un jour, je t’écrirai une chanson »… C’est ce qu’il a fait… Peu à peu, d’autres signatures sont venues se greffer, tout s’est imbriqué. Et en prime, Anggun est venue faire un duo avec moi. Elle est sublime, a une voix magnifique, dégage beaucoup de sensibilité… C’est le nouveau single qui sort ces jours-ci.
Avant de nous quitter, j’ai une question qu’une fan absolue m’a dit de vous poser. Textuellement, elle m’a dit : « Il est tellement beau… pourquoi sourit-il si peu ? »
Que répondez-vous à ça ?
(Là, ce n’est pas un sourire mais un éclat de rire). Elle n’a jamais dû me voir sur scène. C’est vrai qu’à la télé, je souris peu car le contexte ne s’y prête pas vraiment. Mais sur scène, peut-être qu’au début j’étais un peu stressé mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui je souris pas mal. J’y suis si heureux et il se passe tellement de belles choses que je ne peux que sourire !
Dites-lui de revenir me voir ! »

Nous aussi nous viendrons vérifier car Vincent se produira au Pasino d’Aix-en-Provence le 8 avril et au Théâtre Galli de Sanary le 21avril…
Qu’on se le dise !

Propos recueillis par Jacques Brachet