Ils sont trois musiciens hors normes. Ils ont choisi de faire vibrer les cordes… Excellent choix puisque cela leur a permis de faire partie des meilleurs instrumentistes dans le monde.
Et nous avons eu la joie de les rencontrer à Six-Fours, lors du festival de musique qui, tous les ans, nous permet de découvrir ou retrouver le nec plus ultra de la musique dite « classique », même s’ils se promènent dans d’autres musiques, que ce soit la variété ou la musique du monde.
Les deux frères Capuçon, Gautier et Renaud, y sont venus maintes fois, chaque année étant un rendez-vous qu’on ne manquerait pas. Quant à Nemanja Radulovic, nous l’avons découvert avec joie l’an dernier.
Les voilà tous les trois qui, chacun, nous offrent un disque en cette fin d’année 2023.
Renaud CAPUCON : « Cycle Mozart – The violin concertos » (Deutsche Grammophon)
Renaud a décidé de dédier cette année à Mozart.
Il nous avait déjà proposé en juin « Sonatas for piano & violin » avec le pianiste Kit Amstrong.
Il nous propose aujourd’hui « The violin concertos avec l’orchestre de chambre de Lausanne.
Il nous propose en même temps un troisième album – un e-album – où il met en valeur trois artistes montants : l’altiste Paul Zentaria, la violoncelliste Stéphanie Huang, le pianiste Guillaume Bellom, trois artistes qu’il nous avait fait découvrir l’été dernier lors de son concert à Six-Fours et qui interprètent des extraits de « Don Giovanni » et des « Noces de Figaro »
Pour en revenir à l’album, Renaud y interprètes les concertos 1-3, 4 & 5, le Rondo K 373 et l’adagio K 261. Les concertos, il les avait déjà interprétés avec l’orchestre de chambre de Lausanne et avait depuis longtemps envie de les enregistrer avec celui-ci.
Voilà qui est fait… Et bien fait !
Gautier CAPUCON : « Destination Paris » (Erato)
Alors que son frère Renaud nous avait offert « Un violon à Paris », voici que Gautier nous emmène « Destination Paris ». Un CD très particulier puisque, lui aussi, mêle des styles, passant de Rameau à Legrand, d’Aznavour à Debussy, de Morricone à Offenbach, De Brassens à Gounod, de Goldman à Fauré et j’en oublie !
A Six-Fours, il nous avait déjà proposé de mélange des genres qui avait électrisé une foule qui avait envahi le Parc de la Méditerranée.
Sur ce CD, où il est accompagné de son fidèle pianiste Jérôme Ducros, avec qui il a réalisé arrangements et transcription, il s’est entouré de la Maîtrise de Radio France, de l’Orchestre à l’Ecole et de l’orchestre de chambre de Paris dirigé par Lionel Bringuier. Même Vladimir Cosma est venu en renfort pour « Reality », le fameux tube de « La boum ».
22 morceaux superbes qui nous font balader dans des genres très différents, avec son violoncelle magique.
A noter que Gautier se produira à l’Olympia le 26 février.
Nemanja RADULOVIC : Beethoven ((Warner Classics)
Il nous vient de Serbie où il a commencé le violon à 7 ans. A 15 ans il entrait au Conservatoire de Paris où son professeur était Patrice Fontanarosa. Il a aujourd’hui la double nationalité. Ses goûts vont vers Mozart et Beethoven, ce qui ne l’a pas empêché de nous offrir l’an passé un disque magnifiques de musiques traditionnelles « Roots », où il nous avait fait faire un beau voyage, du Brésil à la Chine en passant par tous les pays nordiques, l’Inde, le Japon… Et la France. Ce CD, pensé et enregistré durant le Covid. On retrouve l’ensemble « Double sens » qui l’accompagnait dans « Roots » dans ce nouvel opus consacré à Beethoven, avec le concerto in D op 61 et la sonate N°9 in A op47, la fameuse « Sonate à Kreutzer ».
Ce concerto lui tient à cœur depuis longtemps et s’il l’a beaucoup joué, il ne l’avait non plus jamais enregistré. Quant à « La sonate à Kreutze », elle fait aussi partie depuis longtemps de son répertoire. Il a joué la carte de la différence avec cet ensemble sans chef d’orchestre, en apportant une nouvelle approche à ces deux œuvres qu’il nous offre aujourd’hui.
Jacques Brachet