Elian BACHINI
C’était un grand photographe et un ami


Le photographe Élian Bachini nous a quittés à 78 ans dans la nuit du 19 au 20 novembre 2023.
Élian Bachini est né en Toscane (Italie). Il avait la prestance, l’élégance et la douceur toscane. Il vous accueillait le sourire aux lèvres, les yeux pétillant, et vous saluait de sa voix charmeuse. Affable, toujours prêt à aider, à rendre service, à organiser quelque chose. C’est ainsi qu’en 1990 il cofonda l’association « Minos, Photographes en Méditerranée » qui regroupait 10 photographes de l’aire toulonnaise, et qui font une belle carrière.
Élian Bachini se passionne très tôt pour la peinture ; il dessine, peint, tout en suivant des études de Lettres Italiennes à Aix-en-Provence. Mais c’est la photographie qui va devenir sa passion, sa raison de vivre.
Fasciné par la danse et le théâtre il deviendra en 1980 le photographe officiel pour la danse à Châteauvallon, jusqu’en 2000. Il ira jusqu’à faire des stages de danse afin d’être mieux à même d’anticiper, de capter les mouvements des danseurs et des danseuses. C’est là, à partir de 1997, qu’il aura l’idée de tirer ses photographies sur des toiles de jute ou de lin, ou sur papier aquarelle, se rapprochant ainsi de la peinture. Vont naître les séries « Picturales de danse et Silence écrits de danse ». Nous pensons qu’il atteint ici le grand art. Captation des attitudes, des ombres et de la lumière, mouvement piégé par le déclic et qui pourtant reste toujours miraculeusement mouvement.

Ne se contentant jamais de l’acquis il va multiplier les expériences, presque toujours avec succès. Il tire des photos sur la pierre, qu’on a vues à l’exposition « Pierre(S) ». Il utilise le numérique pour « Osmoses minérales ». Il travaille sur les fontaines de Brignoles pour en tirer des photos compétemment surréalistes et très drôles : les « Fantastiques Fontaines de Brignoles ». Il produira une série très facétieuse pour les toilettes d’Auchan à La Seyne sur Mer ; ce qui permet à un très grand nombre d’admirer les œuvres. On peut encore citer « Incrustations », un jeu avec l‘homme de la préhistoire. Parfois il lui arrive même d’intervenir graphiquement sur la photo.
Il franchit encore un pas avec « Osmoses minérales II », photographies dans lesquelles matières minérales et autres s’unissent au corps, aux visages. Un rendu époustouflant par l’utilisation des couleurs, de la lumière, et la superposition d’éléments divers : tout cela crée un envoûtement qui vous emmène ailleurs.
Élian Bachini est aussi le photographe de la femme, révélée mais toujours énigme, élément subliminal et poétique qui transcende les ambiances, fleur et lumière de la nuit, graphème de l’amour. On retrouve toujours les mêmes qualités de dévoilement du réel et de questionnement, que ce soit dans les personnages, les paysages, ou les objets.

Il sera souvent invité aux « Hivernales d’Avignon » et enchaînera les expositions en France et à l’Étranger, jusqu’à son dernier souffle. On peut encore admirer ses « Métamorphoses » jusqu’au 8 décembre à la Galerie d’Art Le Moulin à La Valette, et d’autres œuvres à la Galerie Cravéro au Pradet jusqu’au 25 novembre.
En plus de l’éblouissement de son œuvre, nous n’oublierons pas les fêtes partagées, ses spaghetti bolognese, son lapin à la moutarde et son escalope milanaise.
Une foule immense est venue rendre un dernier hommage à notre ami, parmi laquelle les photographes d’ex-Minos, compagnons des débuts.
Au revoir Élian Bachini. Pourquoi nous as-tu quittés si tôt en ce triste mois de novembre ?
Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa fille Gwendaline, à sa compagne Karine, et à sa famille.

Serge Baudot & Jacques Brachet