Sanary – Festival de Théâtre
David Brécourt et sa bande des quatre…


Comme les mousquetaires, ils sont quatre : David Brécourt, Mélanie Page, Clémence Thioli, Benjamin Boyer. Quatre comédiens complices venus à Sanary pour présenter la pièce de  Michaël Sadler « Brexit sentimental », mise en scène par Christophe Lidon.
C’est dans le cadre de ce festival estival de Théâtre dont l’idée est venue de Claudine d’Arco, directrice du Théâtre Galli, qui a proposé à David de monter celui-ci et d’en devenir le parrain. Boris Soulage, de Prométhée Productions a tout de suite aimé l’idée et s’est associé à eux pour présenter, depuis trois ans, des pièces en plein air, dans le cadre de « Sanary sous les étoiles ». Mais le vent en ayant décidé autrement, c’est en fait au théâtre Galli que les pièces ont été jouées. Avec le succès que l’on sait.
Rencontre avec nos quatre complices, qui n’a pas été sans bonne humeur ni rigolade.

David, Philippe, Mélanie et Christian Vadim

« Qui nous raconte l’histoire ?
Mélanie :
C’est moi qui m’y colle ! Il s’agit  d’un couple d’Anglais qui rencontre un couple de Français le soir de l’élection du brexit. Ils vivent en France et c’est le choc des cultures. Ce sont deux couples en crise, en parallèle avec la crise en Angleterre et ils vont vivre des moments savoureux.
Quelle est la genèse de cette pièce ?
David : Le projet vient du metteur en scène, Christophe Lidon, qui a fait son casting. Mélanie était sur le coup depuis longtemps. Quand elle a vu la taille du rôle, elle s’est dit qu’elle ne pouvait pas passer à côté ! (rires). A partir de là, Christophe a choisi de petits comédiens pour l’entourer : Benjamin, Clémence… Et moi ! On a aussitôt formé une belle équipe et la pièce a eu un franc succès. Cet été nous ferons trois étapes : Sanary, Ramatuelle et Eze.
Autre genèse : ce festival.
David : J’en suis le parrain depuis trois ans suite à la proposition de Claudine et de la ville de Sanary… Et ça marche de mieux en mieux. Il faut se donner une ligne de conduite pour fidéliser le public. Avec Boris, nous choisissons les pièces et ici nous sommes plus sur un festival de comédies. Nous travaillons tous ensemble en ce sens. Depuis trois ans nous présentons trois spectacles. Nous espérons pouvoir en présenter quatre ou cinq dans les prochaines années.
David et Mélanie, vous avez tous deux joué dans la série « Sous le soleil ». Vous étiez-vous rencontrés ?
Mélanie : On s’était croisé, on se connaissait mais on n’y jouait pas ensemble. A l’époque, nous n’étions pas amis. Depuis, on s’est rapprochés et c’est notre quatrième pièce ensemble. Maintenant on se connaît très bien et je l’aime fort !

David : Moi aussi !
Mélanie : Redis-le plus fort !
Dans cette pièce, il joue mon mari mais il a tendance, comme tous les Français – c’est ce qu’on dit ! – à draguer sur tout ce qui bouge.
Clémence : Et il a bon goût puisqu’il est attiré par moi qui suis une femme très pétillante (dans la pièce !), très extravertie, ce qui va créer des fictions entre les deux couples.
Mélanie : Et comme je m’ennuie un peu, je vais aller vers son mari.
Et vous, Benjamin ?
Je suis un auteur qui a un peu de mal à écrire. Ma femme, qui est très exubérante, m’empêche quelque part de créer. Je cherche l’inspiration que je vais peut-être trouver en me rapprochant de cette jolie Française qui m’apporte un peu d’imprévu.
Mélanie et Benjamin, vous avez dû prendre un accent anglais. C’était difficile ?
Benjamin : Yes ! On essaie de parler le français comme des anglais mais comme je suis un intellectuel, je m’adapte et j’essaie de me faire comprendre.
Mélanie : J’ai la chance d’être franco-anglaise, donc ça m’a été plus facile. Je me suis inspiré de l’accent de ma mère et je parle le français à la façon de Jane Birkin.
Mélanie, à vos tout débuts vous avez démarré avec Shakespeare et Molière, excusez du peu !
Pui, j’avoue que ce n’est pas mal pour des débuts. J’ai joué « Roméo et Juliette » puis « l’avare » avec Francis Perrin. C’est beau de jouer des classiques. J’aimerais y revenir d’ailleurs. Justement, nous avons un petit projet tous les quatre. J’espère qu’il se réalisera.
Benjamin, parlez-nous un peu de vous.
J’ai surtout fait beaucoup de théâtre depuis trente ans. Avec David on se connaît depuis longtemps car nous avons tourné ensemble pour la télévision. Cette année j’ai joué « Le menteur » de Corneille au Petit Montparnasse 280 fois… Un beau succès .

Et vous Clémence ?
Moi, je ne joue pas depuis trente ans  mais j’ai aussi fait beaucoup de théâtre. J’ai joué avec Stéphane Freiss « Comédie romantique », justement mise en scène par Stéphane Lidon, puis j’ai participé à l’émission de France Inter « Affaires sensibles » que je reprendrai à la rentrée.
David : Ce qu’elle ne dit pas c’est qu’elle a plusieurs cordes à son arc !
Clémence : Oui, je suis auteure, metteuse en scène. C’est vrai que j’adore les comédiens et j’aime autant jouer avec eux que les faire jouer ou écrire pour eux.
David, quant à toi, tu es débordé de projets !
Déjà je fais ce festival à Sanary, j’en monte « Les Théâtrales d’Eze » où là, la programmation sera plus diversifiée, nous monterons des spectacles dans lesquels on peut rire, sourire, pleurer, être ému… Je serai à la rentrée aux Mathurins avec « En ce temps-là, l’amour » puis je jouerai un seul en scène à la Madeleine.
Et « The mandalorian » ?
Ah, tu sais ça ?
C’est une série tirée de « Stars War » mais je n’y joue pas, je prête ma voix à un comédien de la série. C’est vrai, c’est inattendu mais j’aime varier les plaisirs. On m’appelle souvent à la télé mais ma passion reste le théâtre, jouer, mettre en scène… Avoir des projets divers, travailler avec des copains, être en osmose avec une équipe.
Mélanie, on parlait tout-à-l ’heure de Molière et Shakespeare mais vous avez aussi joué avec Robert Hossein, Claude Lelouch, Luc Besson… C’est pas mal non plus !
J’avoue, j’avoue ! Ah, Hossein c’est une rencontre magnifique, aussi bien professionnelle qu’humaine. J’ai eu la chance de jouer deux fois avec lui, entant que metteur en scène mais aussi en tant qu’acteur. Il m’a beaucoup appris. Tous les soirs on jouait différemment, on jouait autre chose selon son humeur du jour. On ne savait jamais comment ça allait se passer. Ce pouvait être une comédie, un drame selon comment il avait vécu sa journée. Mais on le suivait avec plaisir car c’était un renouvellement permanent. Ça a été une très bonne école et il me manque beaucoup. J’avais une très grande tendresse pour lui.

Boris Soulage – David Brécourt – Claudine d’Arco

Et pour Besson et Lelouch ?
J’avais un petit rôle dans « Jeanne d’Arc » mais de le voir travailler sur un plateau, c’était fascinant. Il tournait, tournait sans jamais couper puis il en extrayait de petits bouts. J’ai eu la même chose avec Lelouch mais là, il y avait beaucoup d’impro. Il laisse tourner la caméra puis il fait faire autre chose aux acteurs. C’est intéressant de travailler avec ces hommes-là.
David, toi qui es ami avec Philippe Lellouche, as-tu entendu parler de son accident ?
(Il rit) Les  réseaux sociaux ont dit n’importe quoi, il n’y a jamais eu de sortie de route. Tout simplement il mangeait de la fêta allongé et a failli s’étrangler. C’est ça sa sortie de route ! Il était sur le point de s’étouffer. Heureusement, quelqu’un a réussi à lui remonter le plexus et il a pu recracher ! Il adore manger… et être couché comme dans les orgies de l’époque !!!
Mélanie, on vous a vue dans la série « L’école de la vie » où vous avez un regard à faire peur !
Oui, j’ai adoré cette série et je me suis bien marrée, même si je ne souris jamais et je fais peur ! Dans la saison deux on est allé encore plus loin, il y a limite de la magie dans mon personnage. Elle fait peur à tout le monde et Mme Joubert est un rôle que j’ai beaucoup aimé interpréter. Sans compter que le tournage a été très joyeux »
Joyeuse est le qualificatif qui désigne bien cette folle équipe qui a adoré flâner dans les rues de Sanary « une ville apaisante » précise David. Ils ont fait le marché des artisans le soir et David et Benjamin piétinaient pendant que les filles achetaient tout et n’importe quoi mais tout s’est passé dans les rires et la complicité.
On a hâte de les revoir.
Jacques Brachet