Il y a longtemps que l’on avait vu une salle déchaînée comme celle qui accueillait le prodige pianistique qu’est Sofiane Pamart.
Mais avant la venue de la star, apparaissait sur scène Anabelle, issue de l’émission « La nouvelle star ».
Sculpturale et belle, elle déboule avec de l’énergie à revendre, le rythme dans la peau, la voix superbe et elle accroche tout de suite le public tant elle est souriante et a le contact immédiat avec lui. Avec ses immenses tresses dont elle joue lascivement, elle nous chante la lune et le soleil, soleil qu’elle est elle-même.
Il faut savoir happer le public lorsqu’on démarre un spectacle alors qu’il fait encore jour et qu’il est venu pour un autre artiste. Mais sa voix, sa beauté, son sourire, ses chansons qu’elle compose sur un rythme très actuel et surtout son dialogue avec le public nous ont séduits, totalement charmés.
A suivre… De très près !
Et puis vient Sofiane Pamart qui semble arriver de la plage avec son bob, ses lunettes de soleil et sa chemise hawaïenne. Il s’avance lentement, sourit sous les applaudissements déjà bien nourris.
Il s’assied au piano et, dès les premières notes, c’est l’enchantement. Ses doigts glissent sur le clavier, comme une caresse, avec légèreté et une grande dextérité. C’est du « classique » pur jus et l’on est déjà sous le charme.
Mais alors qu’on se laisse bercer par sa musique intimiste, un coup de tonnerre explose et le batteur nous annonce une autre musique et piano et batterie mettent aussitôt le public en transe. Une orgie de rythme, nous submerge, appuyée par des images qui nous laissent voir « de près » ses mains qui dansent sur les notes, entremêlées de celles du batteur et d’images animées oniriques et superbes.
L’ensemble nous entraîne dans un autre monde. C’est de la haute voltige et il nous fait passer du romantisme au hip hop, du rap à la musique arabisante, il nous fait voyager et le public le suit avec bonheur.
Sans dire un mot de tout le spectacle, il se lève, fait lever le public qui n’attend que ça et qui tape frénétiquement dans les mains avec lui, totalement subjugué.
C’est presque irréel et on est totalement sous le charme de cet artiste hors du commun qu’on ne veut plus laisser partir.
Une voix s’élève : « Reviens, on n’en a… pas marre !!! »
Il y a longtemps que je n’avais vu un tel engouement pour un artiste qui ne chante pas et l’on se dit que, lorsque le talent est là, un piano et une batterie… Ca suffit largement !
Un moment magique : lorsque, du piano, il s’installe au synthétiseur et nous joue une partition qui semble émaner de Brahms… Impressionnant !
Ce fut une soirée à laquelle il y a longtemps que je n’avais participé, pleine de talent, d’énergie et de folie, à l’unisson d’un public déchaîné.
Un pianiste venu d’ailleurs dont on se souviendra longtemps.
Jacques Brachet