Vincent NICLO : « Ma mission : transmettre »

Avec Vincent Niclo, c’est aujourd’hui une habitude : A chaque disque, une rencontre ou un appel pour en parler.
Et là, c’est pour parler d’un disque somptueux qui sort ces jours-ci : « Opéra Celte » qui, comme son nom l’indique, est composé de musiques celtique dont certaines sont connues et font partie du patrimoine, comme « Greensleeves », « Amazing Grâce », « Tri martelod », « La tribu de Dana », revus et corrigés façon opéra tout en gardant la substantifique moelle de l’esprit et des racines celtes.
La voix de Vincent est un diamant brut dans un écrin qui lui va à ravir de bombardes, de violons, de cornemuses, une ambiance, une fois de plus, très différentes de ses précédents albums. On se souvient des chœurs de l’Armée Rouge, de Luis Mariano, de tangos, de musiques classiques, de comédies musicales… Avec cette voix de ténor, il peut se permettre de tout chanter.
A chacun de ses disques, il nous surprend, il nous émerveille par la façon qu’il a de s’approprier une ambiance musicale, à chaque fois différente.
On ne pouvait donc pas ne pas parler de ce nouvel et magnifique opus.

Vincent, toi le parisien, comment es-tu venu à cette musique ?
Ça s’est imposé en moi car toute ma vie mes parents m’ont fait écouter cette musique et ça faisait très longtemps que j’y pensais. Je connaissais ces titres qui racontent tous une histoire et j’ai pensé que ça pouvait être un bel écrin pour ma voix. Je suis donc entré en studio pour enregistrer « Borders of salt » de Dan Ar Braz et je l’ai envoyé à Dan, car à chaque fois que je m’approprie des chansons des autres, je les leur propose afin de savoir s’ils sont d’accord. Dan m’a très vite répondu que j’allais dans la bonne direction. Il est venu à Paris avec sa guitare et nous l’avons enregistrée.
Dans toutes ces chansons qui font partie du patrimoine celte, comment as-tu fait ton choix ?
J’ai écouté énormément de choses et j’ai fait un choix par rapport à ma voix et mon espace. Il y a certaines que j’ai très vite enlevées et d’autres qui m’ont aussitôt accrochées. Il y avait aussi quelque chose d’important, c’est que les instruments celtes sont très puissants. Lorsqu’on joue avec le Bagad de Quimper il faut s’adapter à cette puissance musicale. J’ai donc dû choisir en fonction de ça. Avec l’équipage de Soldat Louis, nous avons fait des essais dans son moulin à Lorient et c’est là que nous avons enregistré « Fils de Lorient »
Lorsque j’ai contacté Martial j’ai eu envie de remanier le succès énorme de la reprise qu’il avait faite avec « La tribu de Dana » et ça a très bien collé.
Tu as fait une reprise très martiale de « Greensleeves » !
Ca s’y prêtait. C’est une chanson très forte, qui je trouve, développe une incroyable puissance. Lorsque tu l’as écoutée, elle ne t’a pas fait penser à une autre chanson ?
Non… laquelle ?
« Amsterdam » de Jacques Brel ! On y trouve la même puissance et je l’ai interprétée avec cette énergie et cette force.

J’ai été étonné de ne pas retrouver Alan Stivell, que pourtant tu chantes dans cet album.
Oui, j’ai enregistré « Tri martolod », « La suite sudarmoricaine » et, comme avec les autres, je lui ai envoyé les maquettes car je voulais son assentiment. Qu’il m’a donné d’ailleurs mais son planning ne permettait pas qu’il puisse se joindre à nous.
Et Nolwenn Leroy ?
Je n’ai collaboré qu’avec des auteurs et compositeur. Nolwenn, comme moi, n’est qu’interprète.
Evidemment, il y a l’incontournable « Amazing Grâce »
Oui, elle s’imposait à l’espace de ma voix. C’est devenu un cantique international. Ce sera d’ailleurs mon premier single et je la chanterai dans mes récitals.
Parlons-en : tu pars en tournée avec encore quelque chose d’original : les églises et les cathédrales.
Oui, j’avais très envie de faire ça mais pour cela, j’ai dû remanier tout mon répertoire car il y a des choses qu’on ne peut pas chanter dans les édifices religieux. C’est très strict. J’ai donc dû faire un choix et je pars aussi avec une petite formation qui s’adapte aux lieux. Il y aura bien sûr « Amazing Grâce » qui est à la fois un chant celte mais qui a aussi un côté gospel. C’est un vrai cantique chrétien.
Ta tournée ne possède qu’une date près de chez nous : le 25 mai à l’Eglise Notre-Dame de l’Assomption à Nice. Le Breton snobe les Provençaux ?
(Il rit). Non bien sûr mais ce n’est pas moi qui ai choisi les lieux et les villes. Peut-être des dates s’ajouteront-elles à la tournée… Il faudra donc que tu viennes à Nice !
A chaque disque, tu prends des chemins de traverses. Tu m’avais dit un jour : « Je suis un chanteur hybride »… Là tu l’es plus que jamais !
Oui, mais c’est ma façon de concevoir la musique car je suis curieux de découvrir des musiques différentes et tout part aussi du côté humain. Lorsque je m’intéresse à une musique, je découvre aussi l’âme humaine, une façon, un aspect différent et lorsque je découvre quelque chose, j’ai envie de le faire partager, je me donne pour mission de transmettre.
J’ai ainsi fait découvrir à beaucoup de gens la musique russe avec les chœurs de l’Armée Rouge, j’ai fait redécouvrir le tango ou encore Luis Mariano qui est à mon avis l’une de nos plus belles voix et qui fut la première rock star emblématique de la chanson. J’ai travaillé avec Pascal Obispo, avec Michel Legrand… J’aime varier les plaisirs, découvrir des choses nouvelles. Je n’ai pas envie de faire à chaque fois la même chose. Je m’ennuie très vite !

N’as-tu jamais pensé que tu t’éparpillais ?
Non, jamais, d’autant que, si tant est que je prenne des risques, c’est le public qui m’a toujours suivi qui m’a donné raison et je l’en remercie.
Alors, quelle sera la prochaine étape ?
(Il rit) Ah ça, je ne te le dirai pas mais saches que j’ai déjà trois projets pour mes trois prochains albums. Mais tu n’en sauras pas plus !
Comme tu aimes varier les plaisirs musicaux et autres, te voilà présentateur télé et peut-être bientôt comédien !
Animateur est un bien grand mot : Je me contente, depuis quatre ans de présenter l’émission « 300 chœurs » qui réunit des chorales amateurs et des chanteurs. D’ailleurs, nous sommes toujours en recherche de chœurs pour les faire connaître*. Et puis, depuis deux ans, je présente l’émission pour le Sidaction, avec Julia Vignali qui est une femme adorable et solaire. Nous fêterons cette année la trentième édition avec les 50 ans du disco.
Tous les chanteurs feront revivre cette musique festive…
Tiens, voilà une idée de thème pour un prochain album !
Pourquoi pas ? J’adore cette musique, sans compter que c’est une musique très vocale. Mais bon, pour le moment ce n’est pas dans mon actualité.
Alors, il se dit que tu aurais été approché pour devenir comédien. Info ou intox ?
Non, c’est vrai que l’on m’a proposé une pièce de théâtre que j’étudie. Pour l’instant je ne me suis pas engagé car j’ai une actualité chargée. Ce n’était pas prévu dans mon parcours mais pourquoi pas ? »

Pour l’instant, l’actualité est ce très beau disque « Opéra celtique » qui sortira le 31 mars et cette tournée en France avec arrêt à Nice le 25 mai.
Après… suivons la vie d’artiste de Vincent qui mêle la voix, le talent, la curiosité et laissons-nous mener par lui sur ses chemin de traverses  aussi inattendus que passionnants.
Salut l’artiste

Jacques Brachet

* » Bonjour les amis
Je suis ravi de vous voir toujours aussi nombreux à suivre l’émission les 300 CHOEURS sur France 3, une émission à laquelle je participe avec beaucoup de joie, tant j’aime les chœurs et les chorales de notre beau territoire.
D’ailleurs, sur toutes mes dates de tournée en église et cathédrale, j’aimerai inviter un chœur, une chorale de la ville ou de la région qui m’accueille afin de mettre en lumière votre talent !
Pour participer, c’est simple !
Envoyez votre candidature sur choeurs.vincentniclo@gmail.com avec vos coordonnées en ajoutant un lien youtube ou facebook ou encore un extrait audio et on vous recontactera si vous êtes sélectionnés.
J’ai hâte en tout cas de vous croiser sur les routes de France »
Bien à vous tous !

Vincent Niclo