Six-Fours – Six N’Etoiles
Philippe PETIT sous le soleil de Marseille

Max est un rêveur et un utopiste. Il est jardinier-paysagiste, n’est bien que dans la nature mais vit dans un quartier du centre-ville de Marseille qui est laissé en désuétude sous un soleil de plomb. Entre autres, se trouve une place qu’un ami et quelques copains voudraient avec lui transformer en jardin ouvert. Il participe à un concours d’architecture mais son projet n’est pas retenu. Il se rapproche de l’instigateur du concours qui lui offre un boulot : créer les paysages tout autour d’une villa que le footballeur Djibril Cissé fait construire. En compensation l’architecte lui promet de s’intéresser au projet. Naïf et passionné, Max y croira jusqu’au jour où…
Le film, signé Philippe Petit, s’intitule « Tant que le soleil frappe » et Max est Swann Arnaud (« Petit paysan ») émouvant dans le rôle de ce garçon qui croit encore avec naïveté, à la promesse des gens.
A la manière des films de Robert Guédiguian, Philippe Petit, installe son personnage dans un milieu populaire ou tout le monde se serre les coudes, croyant à un avenir meilleur, avec des rêves, des envies plein la tête. Un milieu de camaraderie et d’amour où tout semble possible. C’est un film sincère, plein de jolis sentiments et Swann Arnaud, comme à son habitude, est bouleversant.
On est ravi de rencontrer le réalisateur, venu présenter son film au Six N’Etoiles.

« Philippe Petit, vous avez tourné à Marseille, pourtant vous n’êtes pas marseillais !
Non, je suis toulousain mais j’ai écrit cette histoire à Rome, à la Villa Médicis et je l’ai pensée pour la tourner en Italie. Mais il y a eu le covid et un des coproducteurs du film s’est retiré du projet.
Rentré à Toulouse, je ne pensais pas que la ville puisse être le décor du film. J’ai donc cherché une ville en PACA, je me suis arrêté sur Marseille et la ville a bien voulu m’aider en nous proposant ce terrain en friche qui était le décor que je cherchais. Je voulais que ça ne fasse pas cinématographique. L’atmosphère de cette grande métropole collait bien à l’histoire et était représentative de la culture méditerranéenne, sans qu’on y voit la mer où des quartiers populeux. Ce quartier est un lieu de métissage, il y a beaucoup de vie et de bruit autour.
Cette idée de projet, d’où vient-elle ?
C’est en fait le thème du film : comment monter un projet sans argent, avec seulement une passion, une envie et essayer de la faire partager. C’est en fait un peu mon histoire : comment monter un film sans argent ? Tout simplement avec une passion qu’on a en soi, en y croyant très fort… En allant frapper aux portes et trouver des gens qui veuillent tenter l’aventure  !
L’idée vient aussi du fait qu’aujourd’hui l’idée de monter des projets d’architecture entourés de végétaux dans un paysage urbain est dans l’air du temps.

Ces personnages, qui sont-ils ?
C’est un mélange de marseillais et de parisiens de comédiens et de non comédiens.
Et le comédien, où en est-il ?
J’ai tourné un court métrage avec la réalisatrice Alice Drovart. Un long métrage qui va sortir : « Le gang des bois du temple » de Rabah Ameur Zaïmèche , que nous présenterons en mai à Berlin. Et puis, en tant que réalisateur, je termine un film sur ma mère dont j’ai recueilli les derniers instants, mon dernier rendez-vous avec elle puisqu’elle est aujourd’hui disparue. J’ai aussi un court métrage à tourner à Toulouse mais c’est un peu tôt pour en parler ».

Propos recueillis par Jacques Brachet