Notes de lectures

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Mireille CALMEL : D’écume et de sang (Ed XO – 363 pages)
Mireille Calmel revient avec l’histoire de Jeanne de Belleville Dame de Clisson et de Montaigu à qui, contre son habitude, l’auteure donne la parole dans une longue confession bouleversante qui relate ses exploits lors de la guerre de cent ans, la pire ennemie du roi de France sur terre comme sur mer.
Un destin hors du commun que nous traversons avec curiosité. Depuis le coup de foudre entre cette tigresse bretonne de treize ans et Olivier de Clisson l’ennemi de son père, la violence est le fond du roman. Violence du père qui la séquestre, violence de la fille qui va combattre le père qui la marie de force et lui prend ses enfants. C’est dans une Bretagne déchirée que, seule, elle va assouvir sa soif de vengeance et de justice, dans un combat sans  pitié.
Épopée héroïque d’ une pirate de la guerre de cent ans, transcrite de façon flamboyante par l’auteure toujours superbement documentée et tirée d’une histoire véridique pleine de chagrins et de malheurs.
Jeneva ROSE : Le mariage parfait ( ed XO – 371 pages)
Premier roman traduit de l’américain dans une douzaine de langues.
Sarah Morgan est associée dans un cabinet d’avocats et reconnue comme meilleure pénaliste de Washington. Son mari Adam, après un succès littéraire, est en panne d’inspiration et de reconnaissance et souffre du peu de présence et attention de sa femme, très occupée par son activité professionnelle.
Leur résidence secondaire acquise pour permettre à Adam d’écrire sereinement, devient le lieu ou il vit une liaison passionnée avec kelly. Mais cette dernière est retrouvée assassinée dans cette maison et Adam considéré comme coupable.
Sarah son épouse décide de défendre son mari auprès de la juridiction judiciaire.
Chaque  chapitre du roman expose, tour à tour, l’activité et le cheminement mental  et affectif de Sarah et Adam et nous font vivre les éléments progressifs d’une enquête complexe particulièrement invraisemblable en France. Les relations entre les différents personnages sont inhabituelles et surprenantes.
Ce livre à l’écriture simple, aux rebondissements permanents tient en haleine et surprend jusqu’à la fin.
Le titre  « le mariage parfait » est évocateur  du  thème car le  mot « parfait » est barré.

Fred Vargas 3

Fred VARGAS : Quelle chaleur allons-nous connaître ? Quelles solutions pour nous nourrir ? L’humanité en péril – 2 (Ed. Flammarion – 345 pages)
La Fred Vargas que nous côtoyons ici n’est pas l’auteur de polars que nous connaissons bien mais la vraie Fred Vargas, scientifique de base, la savante qui se préoccupe de l’humanité en péril.
Suite à un premier tome intitulé » L’humanité en péril » elle revient, bien d’accord pour ne pas nous laisser en paix avec ce deuxième tome. en savante qui se préoccupe du réchauffement climatique et  de la raréfaction des énergies fossiles et examine avec minutie l’impact réel sur l’humanité. Bienvenu après cet été torride nous comprenons que mieux les phénomènes récents et la gravité de la situation qu’elle nous démontre avec forces connaissances et passion .
Cette passionnée de fouilles archéologiques et, connaissant l’avenir de la terre, elle nous présente ici avec fougue et compétence l’état réel de la planète et son devenir avec tous les drames qui en découleront si  chacun n’en prend pas conscience et consente à réagir vraiment.
Travail de scientifique expérimentée, extrêmement documenté, présenté avec forces références et annotations, c’est à une véritable divulgation de notre état sanitaire que nous assistons et qui fait froid dans le dos. Moins pour nous certes mais  pour celui de nos progénitures.
Glaçant.
Cléa FAVRE : Ce sera pour la prochaine fois – journal d’une survie post-fausses couches
(Ed Favre – 128 pages). Avec les illustrations de Kalina ANGUELOVA
Cléa Favre, journaliste installée en Suisse, avec Kalina Anguelova, journaliste qui dit aimer dessiner, aborde le douloureux sujet des fausses couches. Elle raconte son expérience personnelle de ce drame qui touche de nombreuses femmes. A la fin de chaque chapitre un obstétricien, une sociologue, une thérapeute du deuil périnatal, donnent des explications scientifiques et médicales. Ce roman graphique cherche à exprimer par des couleurs plus ou moins douces ou violentes, par des typographies de formes variées, tous les sentiments et les états par lesquels est passée cette jeune femme : la colère, la douleur, le désespoir, l’incompréhension, la solitude et la culpabilité.
On est bouleversé par ce témoignage et on comprend qu’il faut bannir les conseils et jugements et que seule l’écoute de la douleur et de l’espoir est à adopter face aux « estropiés de la parentalité ».

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Martine-Marie MULLER : Les Filles de la section Caméléon
(Ed Terres de France – 507 pages)
Basé sur un fait historique, Martine-Marie Muller nous raconte avec passion la formation de ce qu’elle appelle » la section Caméléon » à Amiens en 1914.
Pourquoi camélén ? tout simplement parce que des femmes ont réalisé sous les ordres de militaires et d’artistes les camouflages de plus en plus perfectionnés pour défier l’aviation et les soldats allemands. Ces femmes souvent seules ou avec enfants en bas âge créent une communauté ayant un but mutuel; elles se soutiennent, apprennent à manier le pinceau, à couper les toiles immenses que leur procure l’armée. C’est un roman, donc il est naturel que l’auteur invente une belle histoire d’amour, qu’elle y introduise l’arrivée de ce chien merveilleux qui gagnera une notoriété internationale dans les studios de cinéma américains sous le nom de Rintintin.
Avec  malgré tout des longueurs, l’auteur retrace le travail très physique et épuisant de ces femmes sans instruction mais heureuses de participer à l’effort de guerre. Le lecteur suivra  l’évolution du camouflage de plus en plus perfectionné, ainsi que la participation des artistes au bien-être des armées.
L’auteur a entièrement raison d’ajouter en dernières pages une clarification entre les faits réels et les faits romancés.
Valentin MUSSO : L’homme du grand hôtel (Ed du Seuil – 365 pages)
Commencé pendant le confinement, ce roman joue habilement sur le vrai et le faux et met le lecteur dans une situation complexe en le plongeant dans une perplexité permanente.
Trois personnages, dont les liens ne se révèlent que petit à petit dans un dénouement inimaginable.
Pourquoi Randall Hamilton, écrivain mondialement connu, se réveille t-il totalement amnésique dans un hôtel luxueux à Cape Cod ?
Comment Andy Marzano, jeune écrivain sans succès, va-t-il séduire la jeune comédienne, Abigaël et s’inspirer de sa vie pour alimenter sa création littéraire ?
Leurs destins les feront ils se croiser ?
Un livre qui satisfaira les lecteurs amateurs de polars.
Mark MILLER : Sur la route de Key West (Ed XO – 377 pages)
Traduit de l’américain par Bruno Blum)
Key West, point touristique de la Floride, à 90 miles de Cuba, peut être soit un lieu de vacances merveilleux, de pêche à l’espadon, de découverte d’une nature étonnante dans la mangrove où grouillent des animaux plus ou moins sympathiques, mais aussi un lieu de haut banditisme dû au trafic de drogue, à sa particularité géographique.
Dans ce nouveau roman de Mark Miller, le bon côtoie le mauvais, on peut même dire le très très mauvais. Un homme reçoit sur sa boîte mail un message lui disant que son fils adoré, mort dans un accident de voiture trois ans plus tôt est bien vivant. Sorti définitivement d’une addiction à l’alcool, cet homme, Tom Baldwin, auteur à succès va voir sa vie bouleversée.
Un couple étrange loue son bungalow, une femme magnifique, un homme violent et menaçant. Il faudra au lecteur suivre les méandres des keys, les mangroves lieux magnifiquement décrits par l’auteur, le milieu mafieux mexicain qui ne laisse aucune chance à celui qui entrave son chemin.
Un roman qui se laisse lire très facilement, où vous trouverez amour, argent, trafic, bandits, policiers, un mélange qui ravira le lecteur friand de ce genre d’aventure.
A noter les musiques précédant chaque chapitre, un atout supplémentaire à ce roman.
(Pas de photos de l’auteur qui désire rester incognito)