Anthony (Ahmed Sylla) est black. Grégoire (Bertrand Usclat) est white. Ils ont 33 ans et vont découvrir qu’ils sont jumeaux.
Comment cela a-t-il pu arriver ? Vous le saurez en découvrant le film « Jumeaux mais pas trop » signé Olivier Ducray et Wilfried Meance.
Tout ce qu’on peut vous dire c’est que les hasards de la vie font qu’ils vont le découvrir, se retrouver… Pour le pire et le meilleur ?
La situation est cocasse d’autant qu’en dehors du fait que l’un est noir… noir et l’autre blanc, blond aux yeux bleus, ils n’ont rien en commun. Bertrand vit dans une famille bourgeoise, a fait des études et se présente aux élections. C’est un homme pas très sympa, manipulateur, imbu de sa personne. Quant à Anthony, il a vécu dans un quartier populaire avec un couple aimant qui l’a adopté. Vivant de petits boulots et de petites magouilles, ils n’étaient pas faits pour se rencontrer.
Et pourtant…
A partir de là, des mystères se dévoilent, des quiproquos vont s’enchaîner, que va-t-il advenir de cette gémellité inattendue et que va-t-il en sortir ?
Ce film est la surprise de cette saison, un film à la fois drôle et émouvant, tout en finesse et nos deux comparses sont à la fois drôles, craquants et l’on suit leur originale aventure avec beaucoup d’empathie, de plaisir, de fous-rires et d’émotion. On est sur une espèce de montagne russe, passant ainsi de situations drolatiques à des moments pleins de jolis sentiments.
Ahmed et Bertrand sont épatants et l’on se prend très vite à s’attacher à eux.
Très joli moment de cinéma avec, en plus de nos deux comédiens charismatiques, une belle brochette de seconds rôles : Pauline Clément, Gérard Jugnot, Isabelle Gélinas, Nicolas Marié, Jean-Luc Bideau…
Les bébés… ce n’est pas nous, précise Ahmed !
Et très joli moment de rencontre aussi – un peu trop brève – avec nos deux comédiens et l’un de leurs metteurs en scène, Wilfried Meance.
Entre eux on sent une connivence, une fraternelle complicité qui se dégage d’ailleurs du film. Ahmed n’arrête pas de plaisanter, jette sur le catering que la direction du Six N’Etoiles a préparé (quiche, pizza et autres gourmandises) un regard de convoitise avant de choisir… une banane !
« Je prépare un film dans lequel je joue un boxeur et je dois faire un régime… Dur, dur…
– Dommage, réplique Bertrand, ces pizzas sont délicieuses ! Et il s’en engouffre un morceau devant le regard désabusé d’Ahmed et le rire du réalisateur.
« D’où vient cette idée de gémellité hors du commun, Wilfried ?
D’un fait divers incroyable qui est tombé sous les yeux de de notre producteur. Après ça, le départ du film était trouvé et il fallait y ajouter une histoire entre ces deux hommes…
Comment vous deux êtes venus sur le film ?
– Ahmed : Lorsque j’ai reçu le pitch, j’avoue qu’au départ je me suis posé beaucoup de questions et j’avais peur que la rencontre blanc-noir fasse un peu cliché. Et puis j’ai reçu la deuxième version et je me suis rendu compte que, dépassé la différence, ce film abordait beaucoup de sujets, il parlait beaucoup de la famille et de ses secrets, du fait que si l’on nait quelque part, dans un certain milieu, la vie ne sera pas pareille pour tous.
Bertrand : J’ai reçu le pitch par Email et mon premier réflexe est de dire : c’est mauvais ! Et puis, lorsque j’ai su qu’Ahmed avait accepté, je me suis dit qu’en fait ça ne devait pas être si mauvais. Le sujet étant que deux enfants ont été séparés, ont eu des vies diamétralement opposées et vont se retrouver… Il y avait quelque chose à transmettre. Et puis, j’avais très envie de rencontrer Ahmed.
Vous vous connaissiez ?
Ahmed : Chacun connaissait l’autre mais nous ne nous étions jamais rencontrés
Bertrand : on le voit beaucoup au cinéma ou à la télé… Difficile de le rater !
Ahmed : Et moi j’avais vu sur les réseaux, sur Youtube et dans la mini-série « Broute »
Et alors ?
Ahmed : Coup de foudre ! Il faut dire qu’on a fait beaucoup de lectures en amont, ce qui nous a permis de nous découvrir et de nous apprécier !
Bertrand : Nous nous sommes à la fois trouvé des affinités et rendu compte que nous étions comme le yin et le yang.Et que ça pouvait coller. Il a été un partenaire prodigieux.
Ahmed : Et nous avons tous été portés par le film.
Où le film a-t-il été tourné ?
Wilfried : A Angoulême, nous avons tourné du 24 juillet à la mi-septembre…
Ahmed : Vous connaissez Angoulême ? Il ne s’y passe rien à part le covid ! Heureusement qu’on avait du boulot, sinon on se serait bien fait….
Bertrand : (qui le coupe avant) Ça nous a poussés à être focus et à travailler à fond. Car c’est vrai qu’on ne voyait pas grand monde.
Ahmed : J’aurais préféré que ça se passe à Six-Fours !
Alors pourquoi Angoulème ?
Wilfried : Parce que nous voulions une ville qui ne soit pas marquée politiquement dans la mesure où Bertrand-Grégoire est en pleine période d’élections.
Comment définiriez-vous vos rôles ?
Bertrand : Grégoire est un type qui a fait des études, qui est né dans une famille bourgeoise, qui n’a manqué de rien et qui se présente aux élections plus pour paraître que pour faire quelque chose pour sa ville. Il veut surtout briller.
Ahmed : Anthony sait qu’il a été adopté par un couple qui l’a toujours aimé. Il est heureux, un peu naïf, il vit de petits boulots, il regrette sa maison communale qui a fermé et où il était entre potes mais il vit sa vie sans se poser trop de problèmes… et en magouillant un peu ! »
Voilà. Rencontre rapide avant que notre équipe ne présente aussi rapidement le film aux six-fournais et avant qu’ils repartent aussitôt pour Toulon.
On aurait bien aimé passer encore un moment avec eux, autour d’une pizza !
Mais, comme l’aurait ma grand-mère, c’était une visite de docteur, trop rapide. D’autant que notre duo est fort sympathique et que leur film pourrait bien être un des succès de l’été.
Jacques Brachet
Photoscreations.fr