Tarek BOUDALI : Un menteur bien sympathique

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Depuis qu’il a 7 ans, Jérôme vit dans le mensonge. Pour faire plaisir à son père il lui a dit un qu’il avait mis quatre buts au foot. Il a vu un tel plaisir chez son père, qu’il ne va plus arrêter de mentir, pour faire plaisir à tout le monde, pour enjoliver sa vie, pour se rendre intéressant. Pour inventer sa vie.
Mais ses mensonges deviennent tellement énormes que plus personne ne le croit et qu’il insupporte tout le monde. Jusqu’au jour où tous ses mensonges se réalisent et lui pourrissent la vie, ainsi que celle de son frère Thibault. Sa vie devient alors un enfer.
Et voilà que le film d’Olivier Baroux donne naissance à un nouveau duo de cinéma irrésistible : Tarek Boudali (Jérôme) et Artus (Thibault).
Un film à cent à l’heure, totalement déjanté, iconoclaste, où les situations deviennent  des moments de folie pure.
On est à la fois dans le thriller, la science-fiction, et la comédie pure.
Olivier Baroux retrouve Tarek Boudali dix ans après leur première rencontre sur le film « L’Italien »
Et nous les retrouvons au Pathé de la Valette. Retrouvailles avec Tarek qu’on a déjà rencontré avec son complice Philippe Lacheau et qu’on a plaisir à revoir, même si tous deux commencent un peu à fatiguer, malgré le plaisir de rencontrer le public.

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« Nous terminons – nous confie Olivier – un périple de 36 villes, ce qui fait à peu près cent salles  et dix mille spectateurs… Je reconnais que c’est fatigant mais on a tellement de plaisir à rencontrer le public qui, en plus, nous dit merci après avoir vu le film. C’est réconfortant car après tout, c’est pour lui qu’on fait des films. Alors c’est nous qui lui disons merci, ce que je fais dans le générique de fin, car sans lui, on n’est rien.
Tarek-Olivier, ce sont des retrouvailles !
Oui, et c’est un véritable plaisir que de se retrouver. Il semblait qu’on s’était quitté la veille…
Vous avez tout de suite pensé à lui plutôt qu’à votre complice Kad Mérad ?
Oui, ça s’est fait tout naturellement. J’avais quelques noms en tête et très vite Tarek s’est imposé.
Je n’ai pas pensé à Kad car il est trop vieux pour être le frère de Jérôme ! Mais nous avons déjà des projets ensemble. En tout cas, ça a été un grand plaisir de retrouver Tarek.
« Menteur » est une adaptation d’un film québécois.
Oui, c’est Gaumont qui m’a parlé de ce scénario et j’ai tout de suite accroché car le mensonge est universel. Pour mille raison, chacun ment, pour faire plaisir, pour éviter de faire de la peine, pour se faire plaisir aussi, quelquefois pour se venger… Il y a mille sortes de mensonges. Par contre, j’ai dû modifier des scènes, des mensonges qui me semblaient purement québécois, nord-américains et qui ne marcheraient pas avec les français. J’ai dû modifier un tiers du scénario. Ce qui n’est pas énorme, en sachant que sur certains scénarios, il ne reste qu’une ligne et tout le reste change. Je l’ai vécu avec des adaptations italiennes de mes propres scénarios.  Quant à moi, je voulais trahir le moins possible le film québécois… Que je n’ai pas voulu voir avant que le tournage ne soit terminé.

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Olivier, être menteur : défaut ou qualité ?
Je dirai que… c’est la vie ! On a tous menti un jour ou l’autre pour diverses raisons. Je ne trouve pas ça amoral.
Et toi Tarek, qu’est-ce qui t’a poussé à accepter ce rôle ?
Le scénario proprement dit car c’est vrai que le mensonge est un sujet éternel. Et puis mon rôle, qui me faisait jouer sur deux tableaux : la comédie proprement dite, pour laquelle on me connaît car j’aime faire rire. Mais au fur et à mesure, il y a une certaine émotion qui s’installe et ça, c’était nouveau pour moi et j’ai beaucoup aimé le faire. J’ai bien aimé jouer sur l’émotion.
C’est un nouveau registre pour toi. On ne te propose pas ce genre de film ?
Rarement car on me connait dans un registre comique. On m’a proposé ce genre de rôle une ou deux fois mais ça ne me convenait pas. Mais j’aimerais faire ce genre de choses car je suis un comédien et j’ai envie de faire autre chose que de faire rire, de temps en temps. Même si je me sens à ma place dans les rôles comiques et si, globalement, c’est ce qu’on me propose. Mais je suis ouvert à toute proposition.
Olivier, Nice est une ville que vous appréciez. C’est la quatrième fois que vous y tournez !
Comment ne pas l’apprécier ? Il y fait souvent soleil, météo garantie,  le site est magnifique. Et tourner à Nice a un avantage : il y a les studios de la Victorine, ce qui est très pratique, et nous fait gagner du temps.
C’est vrai que c’est plus agréable que de tourner à Lille !
Détrompez-vous ! D’abord il y a de très beaux lieux, les gens y sont très accueillants… Même s’il y manque un peu de soleil !

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Tarek, tu as des scènes de combat…. Facile ou pas facile ?
Pour la première, je l’ai apprise en une heure. Pour la seconde j’ai eu trois séances d’entraînement. Mais je mets un point d’honneur à faire moi-même les scènes de cascades, je ne  me fais jamais doubler… Tom Cruise se fait-il doubler ???
Olivier, un grand duo de cinéma est-il né ?
Pourquoi pas ? Si ça marche, j’en serai très heureux. En tout cas, sur le tournage ça a super bien fonctionné, tout le monde était au diapason. Lorsqu’on est chef d’orchestre il faut avoir de bons instruments et des bons musiciens. Tout était là pour que ça fonctionne au mieux.
Etes-vous un réalisateur qui écoute ses comédiens ?
Je suis très ouvert à toute propositions, si elles sont bonnes, je prends, je peux même laisser les comédiens décider si c’est dans le droit fil de ce que je veux faire, de ce que j’ai imaginé, si ça peut apporter un plus au film.
Je suppose que chacun de vous a des projets ?
– Tarek : J’ai deux projets avec « la bande à Fifi » dont « Alibi.com 2 »
Olivier : J’ai aussi deux projets dont je ne peux pas trop parler. Mais le second sera un film écrit pour une comédienne… dont je ne vous dirai pas le nom !
Et si elle refuse ?
Ce sera la cata ! En principe, j’écris en pensant vaguement à des comédiens mais sans trop m’accrocher car, comme vous le dites, il peut toujours y avoir un refus. Mais là, j’ai vraiment pensé à cette-comédienne-dont-vous-ne saurez-pas-le-nom !!!
Et je pense qu’elle dira oui… Sinon…

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Propos recueillis par Jacques Brachet
Photoscréations.fr
En salle le 13 juillet