Six-Fours – La Collégiale St Pierre
Jean-Christophe SPINOSI… Le retour, 9ème !

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Pour la neuvième année, l’immense musicien, violoniste et chef d’orchestre de l’Ensemble Matheus, investit la Collégiale St Pierre, pour le bonheur des mélomanes, d’autant qu’il vient avec des artistes prestigieux : Philippe Jaroussky, Brigitte Fossey, Andréas Scholl…
Quatre soirées rythmées par les musiques de Vivaldi, Haendel, Mozart, Haydn, Pergolese, qui ont fait collégiale comble pour apprécier le nec plus ultra de la musique sacrée.
Aujourd’hui Jean-Christophe Spinosi est devenu, comme les frères Capuçon, l’ami incontournable de la ville de Six-Fours. Et comme tous ces musiciens dits « classiques », ils ont une simplicité et une humilité dont toutes ces pseudo-stars nouvelle génération pourraient prendre exemple.
Jean-Philippe, que l’on retrouve avec plaisir au bord de l’eau et qui, malgré quelques problèmes, car sa femme s’est cassé le poignet alors qu’elle devait être dans l’orchestre, vient nous parler du programme qu’il nous a concocté… avant de consommer une magnifique daurade !

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« En voici un que l’on n’attendait pas à la Collégiale, lui qui joue dans le monde entier dans des salles immenses : Philippe Jaroussky
Philippe, je l’ai auditionné alors qu’il débutait. Il avait 19 ans. J’ai tout de suite été admiratif de cette voix unique au monde et ça a très vite collé entre nous. Nous avons presque le même âge, nous avons presque débuté ensemble et des liens indissociables se sont créés entre nous. Nous avons en fait grandi ensemble, c’est un compagnon de jeunesse, nous avons très vite fait de nombreux concerts, de nombreux disques. Mais là, ça faisait à peu près dix ans que nous n’avions rien fait ensemble. Ce concert, composé de « Serse » de Haendel et « Orlando et Olimpiade » de Vivaldi est une avant-première et nous allons faire une tournée.
Jouer avec le plus grand contre-ténor du monde, qui plus est un ami, est un grand honneur et un grand bonheur.
Sa voix est unique mais avec une telle voix, y a-t-il, en dehors du baroque, un répertoire assez large ?
Pas « assez » mais « très » large car c’est une voix qu’il module et il peut chanter de nombreuses choses auxquelles on ne pense pas à priori. Ce n’est pas qu’une voix baroque mais une voix contemporaine. La preuve en est des chanteurs comme Jimmy Sommerville, les Beach Boys, et même M. Ce sont des voix de falcetto, en français « de fausset » , des voix qui font résonner les notes dans la tête et non dans la poitrine et qui peuvent monter très haut dans l’aigu.

Et puis il y a au programme « La messe en ut de Mozart »
C’est une œuvre colossale où l’on découvre tout l’art et le génie de Mozart. C’est une musique qui sonne comme un opéra et Milos Forman, dans son film « Amadeus » en a fait un chef d’œuvre. Bien qu’inachevée, cette messe est le ciel de la musique, c’est fort en émotion. Je ne l’avais encore jamais jouée.

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Et voici encore une artiste inattendue : Brigitte Fossey !
Bigitte Fossey, je connaissais la grande comédienne qui, depuis « Jeux interdits » où elle était une enfant, est devenue la grande artiste que l’on sait. Nous avions failli travailler ensemble  sur « La flûte enchantée » de Mozart mais cela ne s’est pas fait et je ne l’ai pas rencontrée.
Et puis, j’ai appris, en lisant une interview d’elle, qu’elle avait voulu mettre en scène un opéra de Rameau. Cela ne s’était pas fait non plus mais elle disait que, si ç’avait été le cas, c’était avec moi qu’elle aurait voulu le faire !
Lorsqu’on a envisagé de mettre au programme « Les sept dernières paroles de Christ en croix » sur la musique de Joseph Haydn, j’ai pensé à elle. Je l’avais déjà monté avec Michaël Lonsdale, Daniel Mesguish et un certain Mathieu Spinosi comme récitant. Et je me suis dit pourquoi pas une femme ?
Et revoici un contre-ténor : Andréas Scholl
Oui, j’ai fait appel à lui car fut le professeur de Philippe Jaroussky. Andréas Scholl, est une légende, qui fait avec sa voix de falsetto, des choses incroyables, que l’on a du mal à imaginer. Il a interprété avec maestria Bach, Scarlatti, Purcell, Gluck, Haendel et pour cette soirée ce sera Vivaldi et Pergolèse
Voilà comment j’ai construit cette saison.
Côté disques, as-tu des projets ?
J’ai deux projets mais il est difficile d’en parler car ceux-ci peuvent se modifier mais un disque est prévu pour 2023 et je pense qu’il sera au programme de la Collégiale l’année prochaine.
J’ai un autre projet, celui d’un coffret opéra qui, lui, devrait sortir en 2024.
Mais on en reparlera !

Propos recueillis par Jacques Brachet

Programme
16 juillet : Messe en ut de Mozart par l’ensemble Matheus dirigé par Jean-Christophe Spinosi
18 juillet : « Le sept dernières paroles du Christ en Croix », musique de Haydn, par l’ensemble Matheus. Récitante : Brigitte Fossey
20 juillet : « Stabet Mater » de Pergolèse – « Cantate Cessate Omai Cessate » de Vivaldi par l’ensemble Matheus et Andréas Scholl, contre-ténor