Louis BERTIGNAC
« La musique, je lui dois tout ! »

10 minutes…
On nous avait donné dix minutes pour faire l’interview de Louis Bertignac qui passait au festival de Bandol, remplaçant au pied levé Emmanuel Moire souffrant. Rendez-vous à 20h30… Arrivée de l’artiste à… 21h20 et montée sur scène à 21h45 !
C’était limite et l’on venait nous faire des recommandation pour poser… les bonnes questions !
Mais le miracle Bertignac c’est que c’est un type profondément sympathique et surtout très volubile. Du coup ce furent en définitive 20 minutes de pur plaisir et d’une rencontre chaleureuse, mieux qu’au… Téléphone où se passent aujourd’hui le plus souvent les interviewes. Avoir le mec en face de soi, c’est quand même plus sympa et plus professionnel. Après quoi il s’éclata sur scène avec une belle énergie, ce qui déchaîna une foule venue en nombre. Encore une belle soirée sur le port de Bandol !

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Louis, l’événement de la rentrée c’est donc ce nouveau disque ?
Évidemment ! Il s’intitule « Suis-moi » et c’est un peu  tout ce que j’ai fait depuis trois, quatre ans. C’est la musique que j’écris lorsque personne ne me donne de conseils !

C’est-à-dire ?
Par exemple « Grizzly » ce n’était pas tout à fait moi parce que j’avais des gens autour qui m’influençaient, même si je ne le renie pas. Là, ça va rappeler l’époque de « Cendrillon ». C’est vraiment « mon » album. J’ai composé toutes les musiques. Quant aux paroles, j’ai voulu un peu changer et j’ai voulu des gens différents. J’ai envoyé mes musiques à cinq, six personnes comme des journalistes, l’écrivain Dominique Simonet, l’auteur Boris Bergman et même des gens que j’ai rencontré sur Internet ! Après j’ai fait le choix et j’ai pris ce qui me ressemblait le plus. Et il y a un duo avec la comédienne Mélanie Laurent.
Je ne fais pas de chansons à messages, je veux faire du bien aux gens, leur donner du plaisir, de l’amour, de la musique. mes chansons tournent autour de ces thèmes, je ne veux pas faire de prise de tête, j’ai envie d’être joyeux.

Es-tu plus guitariste ou plus chanteur ?
Tu sais lorsqu’on a été longtemps de guitariste d’Higelin ou de Jean-Louis Aubert, même si je faisais partie intégrante de Téléphone, j’étais derrière, plus ou moins dans l’ombre et ça m’allait très bien comme ça. Lorsque je me suis retrouvé seul, je me suis posé beaucoup de questions dont celle-ci : Tout seul… que vais-je faire ?
Et puis je me suis dit : « Tu vas pas te faire ch..er avec ça, fais comme si tu étais avec des potes, te poses plus de questions ». Aujourd’hui, j’ai 60 balais, j’aime toujours les trucs pas préparés et tout va bien !

Donc… tout pour la musique ?
La musique, je lui dois tout. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’être musicien, mon rêve a toujours été de faire ce job et j’espère que ce sera le cas jusqu’à la fin de mes jours. J’ai des rapports d’amour extrême avec la musique, elle m’a fait et me fait tellement de bien ! Quand je joue avec ma guitare je suis dans mon état normal. A tel point que j’arrive difficilement à prendre des vacances car je m’ennuie très vite et si je le fais, c’est pour ma copine ! Et encore : nous sommes partis en Thaïlande et j’ai travaillé tout le temps. Pour moi, ce n’est pas un boulot, c’est de l’amusement et du plaisir.

Donc, réaliser cet album a été du bonheur ?
Oui, à tel point qu’une fois terminé j’étais très déprimé ! Je n’arrivais pas à le finir, je trouvais toujours quelque chose à changer, à ajouter. Je fais toujours ça mais un jour on entre en studio et après, on ne peut plus rien changer !

Tu écris pour les autres, entre autres pour les femmes ?
Oui, parce qu’elles me le demandent mais je ne compose pas pareil pour Carla Bruni qui a un vrai talent d’écriture que pour Joyce Jonathan qui a une grand talent mélodique. Mais ça me plaît tout autant.

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Alors après avoir quitté le jury de « The Voice », te voilà juré de « The Voicc Kids »… Explique !
C’est vrai que j’arrivais à saturation pour « The voice » ou plutôt, je n’étais pas à l’aise dans mon rôle. J’aimais le fait de découvrir des talents, de se retourner et de découvrir leur personnalité, j’aimais être coach mais je détestais avoir à éliminer des gens talentueux avec qui j’avais un vécu, tissé des liens… Le fait de les coacher en sachant que j’allais les virer me déplaisait beaucoup car certains jouaient leur vie future.
Avec les gosses, ça reste un jeu, ils ne se posent pas de questions, ils s’amusent, ils sont enthousiastes, ils ne jouent ni leur carrière ni leur vie. C’est plus simple. Je les aide à découvrir ce métier, à savoir s’ils sont faits pour ça. Ça ne devrait pas les perturber plus que ça et c’est ce que j’aime.
On a déjà enregistré quelques émissions et c’est très sympathique.

Tu as fait quelques incursions dans la musique de film avec Luc Besson (Subway), Jean-Marie Périer (Téléphone Public)… Est-ce que ça te plairait ?
Oh, de très petites incursions. C’est déjà plus difficile car où tu as un réalisateur qui sait ce qu’il veut ou tu as celui qui hésite. Je préfère ceux qui décident, qui donnent des directives, qui savent oùils veulent aller, sinon on fait n’importe quoi. Il faut aussi être en osmose avec le réalisateur, le suivre dans son tournage, visionner les scènes au fur et à mesure qu’elles sont tournées afin qu’elles m’aiguillent et que la musique ait un vrai sens. j’avoue que ce n’est pas très facile.

Alors, la question qui tue : le retour de Téléphone, info ou intox ?
(Grand rire un peu gêné) Qu’est-ce que je peux dire sinon que… J’en ai rien à foutre ! Mais si ça devait se faire, pourquoi pas ? Mais chacun a pris des routes différentes, nous travaillons chacun de notre côté et c’est aussi et surtout une question d’envie… On peut toujours essayer mais en avons-nous envie ? Là est toute la question.

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Te voilà aujourd’hui avec une cigarette électronique… Nouveau ça ?
Depuis deux ans je n’ai plus touché une clope. J’ai été malade, je m’en suis sorti et aujourd’hui, de m’être arrêter a beaucoup d’avantages : d’abord je ne pue plus de la gueule, je ne tousse plus, je ne me fais plus engueuler par ma femme ou Lola et Lilli, mes filles et surtout, ma voix est plus solide. Rien que du positif !!! »

Propos recueillis par Jacques Brachet