En 2014, Benjamin Leroy-Blanc, Toulonnais de naissance, s’installait à Six-Fours. Non pas pour la plage et le décor mais pour y vivre avec… ses lamas !
Elevage original s’il en est et le voici installé en pleine forêt avec ses sept lamas… et sept ans après le voici à la tête de cinquante bêtes !
Nous nous étions rencontrés lors de son installation et c’est toujours le même enchantement que de découvrir ces camélidés qui, entretemps, ont fait des petits et dont certains adultes sont venus se rajouter au cheptel.
Ces animaux, venus du Pérou, de Bolivie, du Machu Picchu, d’Argentine, sont une race costaude et rustique mais en même temps, d’une élégance hiératique et surtout d’une grande gentillesse et aimant les câlins. Et surtout enlevez-vous de l’idée la scène du lama crachant sur les gens illustrée par Hergé dans « Tintin au Tibet ». Il en a fait un gag mais c’est faux : les lamas ne se crachent qu’entre eux lorsqu’un problème les oppose !
Ceci dit, il n’y a pas plus doux et gentil que ces bêtes aux longs cils d’une grande beauté et dont on découvre la personnalité de chacun, leurs couleurs allant du blanc au noir en passant par toutes les nuances de beige, de gris, de marron. 24 nuances en tout.
On écoute avec plaisir la passion que porte Benjamin et sa compagne Aurélie, passion qu’il a depuis plus de vingt ans.
Déjà petit, enfant solitaire, il passait des heures à fabriquer des fermes en lego avec tous les animaux… sauf des lamas, ceux-ci n’existant pas à Legoland ! C’est à 20 ans, en découvrant les lamas dans un zoo qu’il en est tombé amoureux et qu’il a décidé de les élever. Et c’est vraiment devenu une passion qu’il nous fait partager.
Depuis 2014 donc, il a multiplié les activités autour de ces bêtes dont il ne se lasse pas et qui vivent une vie on ne peut plus Zen puisqu’ils naissent chez lui et y mourront de vieillesse, un lama ayant une espérance de vie de 18 à 25 ans.
Chaque année, en mai/juin, ils les tondent et récupèrent la laine qu’ils transforment à 100%, les cardant et filant comme les fileurs d’Antan, vendant la laine et créant des bracelets, des porte-clefs aux teintes variantes. Ils organisent d’ailleurs des démonstrations et des stages ouverts à tous, des journées pédagogiques avec les écoles et ils travaillent également avec des hôpitaux, des maisons de retraite, des IME, des foyers d’adultes des instituts psychiatriques. A noter qu’ils ont cette année récupéré 150 kg de laine. De nombreux bus de touristes se déversent pour découvrir ces animaux. Benjamin va même souvent dans ces maisons avec certains de leurs lamas et organisent des promenades avec des enfants, des adultes, des établissements scolaires.
Dans le troupeau, il y a plus de femelles que de mâles, ce qui n’empêche pas que 12 bébés sont annoncés entre mai, juin et octobre.
A partir du 1er juin, les vendredis, samedis et dimanches de 10h à 18h, ils ouvriront leurs portes à tous, petits et grands, qui pourront venir y passe la journée, pique-niquer, participer à des ateliers, à tout connaître sur ces beaux animaux laineux et les approcher sans problème.
« Ce sont – dit-il – des animaux très gentils, très doux et je les considère un peu comme des chats : ils sont à la fois très câlins et très indépendants. Lorsqu’ils nous font confiance, ils viennent eux-mêmes chercher des caresses. Après ça, s’ils n’ont pas envie, ils restent dans leur coin. »
Benjamin vient d’obtenir le diplôme VAE validant acquis et expérience dans le domaine agricole, équivalant à bac +2 et il vient par ailleurs d’obtenir le trophée innovation agricole alloué par la chambre d’agriculture et le Crédit Agricole.
Malheureusement pour nous, à l’automne, Benjamin, Aurélie, leurs deux enfants et leur troupeaux vont aller s’installer à Carnoules où ils seront accueillis les bras ouverts et auront un lieu digne de cette belle aventure. Ils y seront chez eux et ont beaucoup de projets d’animations, d’ateliers comme, en plus de ceux qui sont déjà pratiqués ici, des ateliers de macramé, de photo, de dessins, de fabrications d’objets avec la laine des lamas, la création de nichoirs pour les oiseaux à base de leurs poils…
C’est dommage pour Six-Fours qui va perdre là une magnifique attraction qui attire beaucoup de monde, de plus en plus d’autocaristes qui font marcher le commerce dont les restaurants. Mais l’aide apportée par la ville de Carnoules et très attrayante et très confortable et leur permettra de développer cette « petite entreprise » qui ne demande qu’à grandir.
En attendant, rendez-vous est pris pour venir voir naître ces petites peluches courant mai.
Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta
Var Lama – 270, chemin de Courrens – 83140 – Six-Fours – 06 45 98 65 44