Solliès-Pont : TAL au Festival du château… Bof !

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C’est Tal qui a fait l’ouverture du festival du château de Solliès-Pont.
Malgré toute la médiatisation que, depuis plus d’un an, on fait autour d’elle, quelque 1500 personnes à peine s’étaient déplacées. Le prix des places ? Le vent fort et glacial ? En attendant, elle est loin des scores de M’Pokora, Patrick Fiori ou Christophe Maé.
Il est vrai que son public est constitué de petites filles et d’ados pré-pubères, ce qui limite le champ d’action.
Et puis, disons-le, même si elle a électrisé les fans qui s’étaient agglutinés devant la scène, le spectacle n’est pas très convaincant. Elle est belle, c’est un fait, et sa tenue sexy, limite pas très classe, fait que lorsqu’elle arrive sur scène, c’est une belle apparition. Après ça…
Après ça, des chansons qui se ressemblent toutes, une voix comme celle de toutes les chanteuses d’aujourd’hui, c’est-à-dire pas vraiment reconnaissable, un peu nasillarde, pas vraiment une personnalité vocale. Elle bouge bien, c’est un fait, entourée de deux blacks qui se démènent plus qu’ils ne dansent et elle a le contact avec le public.
Et ce public si jeune, si versatile et si infidèle, elle l’aura durant deux, trois ans, le temps qu’il mûrisse et qu’il porte ses amours ailleurs.

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Sans compter que, c’est aujourd’hui monnaie courante, lorsque ces artistes se croient au top, ils négligent la presse dite « régionale », ne s’intéressant qu’aux médias nationaux et à fort tirage. Et ça n’a pas loupé : refus d’interview. Alors qu’en amont, ça aurait peut-être pu lui apporter un peu plus de public que ce qu’elle a eu.
Est-ce la faute des artistes ou celle de son entourage ? Le fait est que tous semblent penser qu’ils peuvent se passer de cette presse-là… jusqu’à ce qu’ils retombent et viennent nous chercher. Car ils retombent presque tous. Voyez les Badi, les Kaas, les Ségara, Jennifer, Mika, Lorie qui sont obligés de faire des émissions de « coaches » ou de danseurs… et bien d’autres qui, à force de bouder la presse et de refuser d’approcher leur public, se retrouvent aujourd’hui à ramer pour revenir. Ce qui est rarement possible.
Alors OK, Tal, pas d’interview. OK Vanessa Paradis, pas d’interview et en plus, pas de photos, même pour les trois premières misérables chansons sans lumières. Comment faire un papier sans photo ? Facile : on n’en fait pas. Bientôt ce seront les agents qui nous donneront papier et photos clefs en main.
Mais c’est aujourd’hui la règle d’or du show biz… Dans la musique j’entends car on ne trouve pas cette mentalité chez les comédiens de théâtre ou de télé qu’on peut rencontrer sans problème.
Mais la chanson aujourd’hui, c’est ça : on fait croire à l’artiste qu’il est sommet pour toujours et trois ans après, après avoir écumé les Zéniths, ils viennent faire les spectacles gratuits sur les places de villages.

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Mais c’est leur choix et lorsqu’ils auront compris ça, peut-être reviendrons-nous à une certaine normalité et chacun pourra faire le boulot qui est le sien. Et rencontrer la presse, qu’elle soit régionale ou pas, ça fait, je pense, partie du métier d’artiste. Car, si le talent et le savoir faire sont importants, le faire savoir l’est tout autant et il n’y a que la presse, quelle qu’elle soit, qui peut jouer ce rôle.
Alors, messieurs et mesdames les artistes, jouez le vôtre jusqu’au bout.
Merci

Jacques Brachet