Comme chaque année, l’ami David Rigot nous amène quelques belles voix de l’émission «The Voice» à Sanary. Ces voix qui nous ont fait vibrer, qui nous ont surpris, charmés, semaine après semaines, et que nous avons suivies avec impatience et curiosité chaque samedi sur TF1.
Cette année, nous avons eu droit encore à un bouquet de voix superbes en les personnes de Mentissa Aziza, Jim Bauer, Louise Mambell, Arthur Chaminade et, en invité surprise venu en voisin de Fréjus, Otta. Trois protégés de Marc Lavoine , une de Vianney et un d’Amel Bent.
Inutile de dire qu’ils firent le plein sous les étoiles de Sanary et que, comme chaque année, nous avons essayé de les connaître un peu mieux qu’à travers la télé.
C’est toujours un peu compliqué de les réunir pour discuter un moment, d’autant que cette année ils ne sont pas arrivés ensemble, ils ont dû répéter chacun leur tour mais avec l’aide de David, tout s’est passé le mieux du monde.
Et le concert a été un feu d’artifice de voix superbes, chacun chantant en solo puis en duo et enfin , dans un final choral avec «We are the champions» qui a soulevé la foule.
Foule qui s’est retrouvée nombreuse pour les dédicaces.
Louise Mambell & Mentissa Aziza
C’est Louise Mambel la toute jolie, la toute douce, qui sait se déchaîner sur scène, qui passe la première sur le grill de l’interview !
« Louise, tu es «La régionale» du groupe puisque tu nous viens de Pertuis…
Oui, et d’ailleurs ce soir toute ma famille est là, ma mère va me voir sur scène pour la première fois et je fêterai l’anniversaire de ma sœur. Ce sera un beau moment.
Comment es-tu arrivée sur l’émission ?
Je me destinais à la coiffure que je pratiquais depuis deux ans. Je chantais chez moi sans penser qu’un jour j’aurais envie de faire ce métier. Puis j’ai un peu chanté dans un groupe et l’on m’a trouvée sur les réseaux sociaux… J’ai découvert un autre monde, même si, au départ, je n’y croyais pas trop. Et puis il y a eu trois auditions avant que je sache que j’étais prise. Je me suis retrouvée dans une autre dimension : les plateaux, les lumières, l’orchestre, c’était très surprenant. C’était du bonheur, du stress, mêlés.
Sauf que cette année il n’y avait pas de public.
C’est vrai qu’au départ ça fait drôle mais on s’y habitue très vite et on entre dans le jeu, on essaie de passer les épreuves. On se fait des amis et on passe des moments de joie et de tristesse comme lorsqu’après la battle j’ai vu Margot s’en aller. C’était triste mais on sait que c’est un jeu et qu’il y a des gagnants et des perdants. Il faut continuer.
Chanter devant quatre fauteuils…
C’est à la fois stressant et impressionnant. Tout en chantant, on espère qu’il y en aura au moins un qui se retournera. Mais ça passe très vite, on essaie de rester concentrée durant deux minutes et c’est le soulagement quand ça se termine avec des fauteuils retournés.
Avais-tu pensé au choix éventuel de ton coach, en l’occurrence Marc Lavoine ?
Non, d’abord parce que je ne voulais pas me faire des idées et puis, je m’étais dit que si certains se retournaient, je choisirais en fonction de ce qu’ils me diraient, j‘agirais au feeling. C’est ce que j’ai fait et je n’ai pas eu à le regretter car Marc reste accessible, il me suit, on s’appelle.
Où en es-tu aujourd’hui ?
Il y a d’abord cette tournée où je retrouve des copains et surtout où je rencontre le public dont on a été privé durant l’émission et ça s’est formidable. Et je prépare un single qui sera suivi d’un EP mais je préfère ne pas en parler. Mais une chose est sûre : fini la coiffure !
Mentissa Aziza, c’est «The Voice» par excellent, un sourire lumineux et une belle sérénité.
Mentissa tu nous viens de Belgique où tu as déjà fait tes preuves. Pourquoi ne pas avoir fait «The Voice» en Belgique ?
Mais j’ai participé et même gagné «The Voice Kids» en Belgique. Malheuresement en Belgique au niveau de la chanson, ça reste très limité. Mais s’i l’on m’avait appelée, je l’aurais certainement fait. La France était donc une opportunité et l’on prend beaucoup plus la musique au sérieux qu’en Belgique.
La musique, ça a toujours fait partie de ta vie ?
Oui, déjà à 12 ans déjà j’en étais baignée grâce à ma maman qui d’ailleurs m’a toujours soutenue et qui, entendant ma voix, m’a conseillé de tenter ma chance. J’avais commencé par faire de la danse mais j’ai commencé à me présenter à des concours, j’ai de plus en plus été prise par la musique. En fait, ça fait dix ans que je chante.
Alors, se retrouver devant quatre fauteuils retournés, à quoi l’on pense ?
J’étais stressée bien évidemment mais surtout je pensais : «Tu as mis la barre très haut, tu chantes depuis des années, tu n’as pas intérêt à te louper. Il faut qu’au moins un fauteuil se retourne !». Et il y en a eu trois… l’honneur était sauf !
Et là, le choix du roi !
Oui, c’était difficile mais choisir Vianney est en fait une question de génération. Vianney, c’est mon univers musical et de plus j’ai découvert un bel artiste, à la fois humble et humain, il y a eu très vite une complicité entre nous Il m’a toujours laissé choisir les chansons que je voulais chanter, sauf aux battle ou là, on est deux. Mais même là, ça a été un choix que l’on a fait ensemble avec la production.
C’est d’ailleurs un moment difficile car on lie des amitiés et tout à coup on se retrouve dans un combat où l’on sait que l’un des deux va perdre. C’est cruel mais c’est la vie.
Aujourd’hui où en es-tu ?
D’abord il y a le plaisir de retrouver un vrai public dont on était frustré durant les enregistrements. Et se retrouver sur scène avec les amis et devant tous ces gens qui nous ont soutenus, c’est une immense joie car ils nous ont beaucoup manqués.
Aujourd’hui j’ai gardé des contacts avec Vianney qui continue à m’encourager. Il a tenu sa promesse, il ne me laisse pas tomber et c’est le début de l’aventure. Une autre étape avec un disque qui se prépare.
Mais ça reste confidentiel.
Arthur Chaminade est le petit lutin de la troupe. Lutin bondissant, souriant, charmeur au sourire ravageur, on a pu entendre les cris de ses fans à chacune de ses apparitions sur scène..
Il a 27 ans et déjà, il vit de la musique et il a failli ne pas participer à l’émission.
Explication…
Je chante depuis que j’ai 14 ans où j’avais déjà un groupe, j’ai fait beaucoup des concerts et des clips avec un groupe : After Ivory, je suis sur les réseaux sociaux et c’est là qu’un casteur de l’émission m’a vu et m’a interpellé. Au départ, je me suis posé beaucoup de questions car j’avais des projets, j’étais heureux de la vie que j’avais et je me demandais à quoi pourrait me servir de faire ce concours. Si l’on m’avait fait la proposition à 18 ans, je n’aurais pas hésité.
Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
Le fait que ça pourrait m’apporter une visibilité pour la suite. Aujourd’hui je ne le regrette pas, c’est une belle reconnaissance, j’ai rencontré Marc Lavoine avec qui ça a bien fonctionné. Nous avons discuté de longues heures face à face ou au téléphone, nous avons eu de beaux échanges. Habitué à la scène avec des centaines de galas que j’ai faits, il m’a fait confiance, laissé le choix des chansons dans lesquelles je me sentais à l’aise. J’ai très vite trouvé ma place et pris beaucoup de plaisir.
Qu’est-ce qui t’a le plus stressé ?
Comme nous tous, la battle où tout à coup tu te retrouves devant un ami qui devient ton ennemi !
C’est difficile car à la fois tu sais que tu dois gagner mais que, si tu gagnes, tu vas évincer quelqu’un avec qui tu as créé des liens. Mais c’est toi ou lui et il faut que tu sois le meilleur.
Et le fait de ne pas gagner ?
On sait d’avance qu’il n’y en aura qu’un et participer est déjà gagné d’avance. D’ailleurs, dès que j’ai été éliminé, j’ai reçu des propositions pour chanter mais aussi, et ça ce n’était pas prévu, pour faire du cinéma !
Ça t’intéresse ?
Pourquoi pas ? Mais d’abord je vais faire mon album et après on verra. Aujourd’hui, le plus important et de retrouver un public dont on a été frustré durant des mois. Ça fait beaucoup de bien autant à nous qu’à lui. Le cinéma, c’est plus par curiosité que par envie car je n’y avais jamais pensé, ce n’est pas mon milieu mais ce peut être excitant à tenter.
Enfin Jim Bauer, déjà star grâce à ses prestations aussi folles qu’originales et inattendues comme cet improbable version de «Tata Yoyo» ou «Angie» des Stones. Un déjà beau parcours d’auteur-compositeurs pour des chanteurs et non les moindres comme Slimane, Florent Pagny, Amaury Vassili, Jean-Baptiste Guégan, Bénabar, Barbara Pravi qui a représenté la France à l’Eurovision…
Mutique, visage fermé, lunettes de soleil, il est déjà dans sa bulle et le sera jusqu’au concert où là, il s’éclate, véritable bête de scène qui en fait des tonnes et le voilà délivré, sourires aux lèvres et prêt à parler.
Jim, quand on a cette carrière d’auteur compositeur, pourquoi se présenter à «The Voice» ?
D’abord, sache qu’au départ je suis chanteur. J’ai chanté avec des groupes, j’ai enregistré deux singles et ça dure depuis dix ans. J’ai même fait un CD quatre titres en anglais avec un groupe «The Misfit Boys». C’est vrai que depuis, j’avais un peu abandonné mais au bout de ces dix ans, j’ai pensé que c’était le bon moment pour revenir à la chanson. J’étais plutôt dans de la musique underground, c’était la fin d’une époque et plein de choses changeaient.
Mais je dois te dire qu’on m’a proposé plusieurs fois de faire «The Voice» et qu’à chaque fois je refusais. Je me suis dit que c’était le moment.
Et alors ?
Je n’en menais pas large de me retrouver devant ce fauteuil et je me disais que si personne se retournait ce serait un peu la honte… Mais c’est passé !
Alors qu’on savait que tu avais travaillé pour Pagny, on pensait que tu le choisirais comme coach.
Oui mais ça, ce sont des ragots ! D’abord j’ai écrit pour Pagny parce que j’avais des rapports avec Slimane et c’est lui qui m’a proposé d’écrire pour Pagny… que je n’avais jamais rencontré !
Malgré cela, je ne pouvais pas le choisir car dans le métier ça se savait et qu’il y aurait quelques personnes «bienveillantes» qui signaleraient certainement la chose. Je ne voulais pas non plus prendre Amel Bent car elle est trop proche de Slimane. Il me restait donc deux alternatives et si j’ai choisi Marc Lavoine, c’est qu’il était plus proche de ce que j’avais envie de faire. Il est aussi comédien et c’est quelque chose qui me plaît.
Tu as également travaillé avec Clara Luciani ?
Oh là, c’était en 2014, un projet de Marc Collin qui avait décidé de monter un groupe de trip Hop nommé «Bristol», auquel j’ai participé avec Clara. Il s’agissait de revisiter version sixties des morceaux qui n’étaient ni de moi, ni de Clara. C’est vieux ça !
Est-ce que tu as déjà travaillé avec tes parents ?
(Son père est Axel Bauer (Cargo – A ma place avec Zazie) et Nathalie Cardone (Hasta siempre)
Non car je n’ai jamais voulu mêler métier et vie de famille. Mais j’ai quand même écrit une chanson à ma mère l’an dernier.
Est-ce que ce sont eux qui t’ont influencé à faire de la musique ?
Non ,je prenais des cours de musique mais contrairement à ce qu’on peut penser, j’ai écrit une chanson… pour ma prof de musique ! Et à partir de là, la musique m’a rattrapé !
Aujourd’hui, quelle est la suite de l’aventure ?
Je prépare un album mais l’originalité et que je le crée de A à Z, c’est-à-dire que je chante, j’écris paroles et musiques, je fais les orchestrations, je mixe… Bref je suis à tous les postes et ça ne s’est encore jamais fait !»
Encore une originalité de Jim… Il n’a pas fini de nous surprendre !
Jacques Brachet
Photos Patrick Carpentier