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LAUGHING SEABIRD «The transformation place» (L’autre)
Sous le nom de Laughing Seabird, se cache Céline Mauge, chanteuse, auteure, compositrice, comédienne, et Emmanuel Heyner, musicien et arrangeur.
Ravissante et lumineuse jeune femme issue de Bretagne et aux airs de Sharlene Spiteri du groupe Texas, elle ne renie pas ses origines franco-celtiques et cela se ressent dans sa voix de cristal et les rythmes de ses chansons, de belles mélodies, des ballades intimistes accentuées par le violon et le violoncelle.
Elle chante en français et en anglais, deux langues qu’elle maîtrise parfaitement… of course !
Mais elle n’a pas que le chant comme corde à son arc, elle est également comédienne, ce qui lui a valu, au théâtre, un Molière du théâtre public en 2015 pour «Les coquelicots des tranchées» de Georges-Marie Loridon, mis en scène par Xavier Lemaître.
Elle vient de tourner pour le cinéma dans «Ça tourne à St Pierre et Miquelon», un film déjanté de Christian Monnier auprès de Patrick Bouchitey, Philippe Rebbot, Jules Sitruck, Claire Nadeau, Valérie Mairesse et quelque autres pointures.
Mais ce n’est pas tout : pour ceux qui suivent la série «Grey’s Anatomy», elle est la voix française de Mérédith.
Ah… ne pas oublier qu’en 2006 elle fait partie de la comédie musicale de Boris Bergman «La nuit du rat» ! Avec deux versions : française et anglaise.
Elle sait varier les plaisirs, sait tout faire et tout bien faire.
Voici donc ce second album (Le premier s’intitulait «And I become») aux sons pop-folk, dont les racines s’enfoncent tout au fond du pays celtique qui l’a vue naître.
C’est à la fois beau, mélodique, élégant, avec un rien de mélancolie et de mystère. C’est tout simplement beau.

5ROUGE

ROUGE «Derrière les paupières»(Laborie)
Rouge est la couleur de l’amour et de la sensualité, de la colère et du courage, du danger et de l’interdit. Mélange de magenta, représentant le piano de Madeleine Cazenave,  du jaune, qui serait la contrebasse de Sylvain Didou, du bleu, représentant  la batterie de Boris Louvet.
Ainsi se mêlent les sons et les couleurs de ce trio magnifique qui nous offre des étincelles, des flagrances, des vibrations jazzistiques légères, évaporées ou appuyées bien tempérées, des mélodies qui s’envolent comme des bulles de savon lancinantes, enivrantes, des rythmiques scintillantes.
Une musique intimiste.
Le trio navigue entre classique, jazz et moderne et nous fait penser par moments aux Gymnopédies de Satie
Ils se sont bien trouvés ces trois-là, Madeleine arrivant du conservatoire classique de la Rochelle, Sylvain le Breton, rechercheur de sons acoustiques, passionné par l’improvisation et essaimant dans des projets et des mondes différents comme le cirque, le théâtre, le cinéma, et Boris qui nous vient des percussions classiques, qui s’est aussi approché de métal, des musiques électroniques, des musiques coréennes, ayant travaillé avec le chanteur traditionnel Heemon-Lee et des musiques asiatiques, ayant travaillé avec le musicien indonésien Mo-Hong.
Cet album est à la fois très original et très abouti où chacun se mêle à l’univers de l’autre et à la musique de  Madeleine Cazenave.
A écouter avec les oreilles… et les paupières fermées car il dégage beaucoup de sérénité et de plaisir.

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Simon DENIZART + Elli MILLER MABOUNGOU «Nomad» (Laborie)
Et nous revoilà avec du jazz. Un jazz plus énergique, plus brut, avec de très beaux passages mélodiques que nous offrent Simon Denizart, pianiste parisien qui s’est fait remarquer par le public du Québec où il a enregistré trois disques et fut nommé révélation de l’année en 2016/2017. Il a parcouru, autre le Québec, la Belgique, l’Allemagne, la république Tchèque, la Pologne et évidemment la France, avant de retourner au Québec pour recevoir de l’Adisq le trophée de l’album jazz de l’année.
Elli Miller Maboungou rejoint son complice au Québe où il reçoit en 2017 le prix Stingray de la meilleure composition au festival International de Montréal.
C’est un batteur original puisque batteur… de tambour qu’il a appris dans la compagnie de dance Nyata Nyata, dirigée par Zab… Maboungou (tiens, tiens !). C’est tout petit qu’il a appris en famille  à battre le tambour. Il a travaillé avec les grands maîtres tambourinaires et a par la suite créé son groupe afro-jazz Jazzamboka avec lequel il a remporté son prix. Il joue également de la calebasse.
S’ils ont nommé cet album «Nomad» c’est qu’ensemble ils en sont devenus puisque durant plus d’un an, ils ont sillonné le Texas, la Californie, le Canada, le Maroc et la France.
Rencontre musicale, amicale et évidente entre nos deux musiciens que des épreuves ont soudé avec un troisième larron Michel Médrano Brindis rencontré au Québec, même s’il n’a pu être présent sur ce disque.
Un jazz fluide, optimiste qui est un peu une renaissance, que ces arpèges légers qui se baladent dans ces huit morceaux très inspirés et joyeux.

Jacques Brachet