Patrick FIORI : « Bien dans mes baskets ! »

Depuis des années, une complicité nous relie, qui a commencé alors qu’il était tout jeune. C’est Franck Fernandel qui m’avait fait entendre cet ado qui avait déjà une voix incroyable.
Et puis on s’est retrouvé plus tard et aujourd’hui, à chaque fois qu’on le peut on se retrouve avec le même plaisir.
Avant d’entamer une longue tournée de 107 dates dès le mois d’octobre, il nous a offert ce magnifique disque dont j’en ai déjà dit tout le bien que j’en pensais (Voir rubrique musique)
J’avais envie d’en parler avec lui et voilà que nous reprenons la conversation là où nous l’avions quitté alors que son père lui apporte les tartines pour déjeuner !

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Sur cet album, Patrick, Jean-Jacques Goldman est omniprésent !
Disons qu’il est présent puisqu’il m’a « prêté » de belles chansons comme « Elles », « Un jour, mon tour », « T’en vas pas maintenant » et que nous avons écrit ensemble « Demain ».
Avec Jean-Jacques, c’est bien sûr une histoire musicale mais c’est aussi et avant tout une histoire d’amitié. Il vit à Marseille, j’y viens souvent et on ne s’appelle pas que pour faire de la musique. Il y a l’amitié, la vie. Tout est clair entre nous.
Il a eu envie d’être sur le projet que je lui proposais et ça s’est fait tout naturellement, il s’est embarqué sur cet album avec moi. Et d’avoir fait ce qu’il a fait est déjà énorme car il écrit de moins en moins pour les autres. Je suis donc heureux qu’il ait pu s’immiscer en toute confiance, en toute humilité et avec envie.

Comment sont venues ses chansons ?
Il m’a d’abord proposé « Elles » et cette chanson, elle m’a « pété à la gueule ». Pour moi, c’était une évidence. A tel point que j’ai tout suite voulu que ce soit mon premier single.

 Il y a aussi « T’en vas pas maintenant » qui m’a aussitôt fait penser à « Ne me quitte pas » de Brel.
Ce que tu dis là ne peut que me faire plaisir car figure-toi que « Ne me quitte pas » est ma chanson de chevet. Je l’écoute sans cesse. Alors, que tu aies pensé à ça ne peut que me faire plaisir… tout comme, j’en suis sûr, ça fera plaisir à Jean-Jacques. Lorsqu’il me confie des chansons il sait que je vais être fidèle à ce qu’il imagine, il me fait toute confiance car il sait que je vais défendre ces chansons le mieux possible. Pour celle-là, je ne suis pas que chanteur, je suis interprète car c’est une chanson magique , il y a un début, une fin et lorsqu’elle est bonne dès la première prise, c’est bon signe !
Et j’ai hâte de l’interpréter sur scène. J’ai déjà mon idée.

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Lui qui a produit tant de disques, ça ne vous est pas venu à l’idée qu’il produise totalement celui-ci ?
Évidemment que cela me ferait plaisir qu’un jour il le fasse et peut-être d’ailleurs cela se fera-t-il un jour. Mais il sait aussi que je compose et que j’écris et que j’ai besoin, de mon côté, de faire mes preuves.

Alors, il faut que tu m’explique une chose : pourquoi en couverture de cet album une photo tronquée de toi faisant la grimace ?
(Rires). D’abord parce qu’elle fait beaucoup parler d’elle – la preuve ! – et je trouve intéressant qu’on s’interroge dessus !
Ensuite parce que c’est exactement l’attitude que j’ai lorsque je doise faire un choix important. Tu me connais, ça fait plus de vingt ans que je chante et toute ma vie je me suis trouvé devant des choix à faire. Je les ai toujours pris seul afin de n’engager personne afin que lorsque je me trompe, ça n’incombe qu’à moi. Je me suis trompé quelquefois, j’ai eu raison parfois mais je ne regrette rien, aujourd’hui je suis bien dans mes baskets.
Je pense que d’ailleurs, tous autant que nous sommes, nous avons toujours des choix à faire dans la vie et choisir c’est renoncer à quelque chose. Alors, bien fait ? mal fait ?… C’est fait !
Pour en revenir à la photo, je pense que, finalement, les gens ont compris le concept.
Et tu sais, mes choix sont toujours pensés, reliés à quelque chose, même pour une photo de pochette de disque !

Une autre belle chanson c’est « Anne et Louise » qui parle d’un sujet encore brûlant aujourd’hui, l’homsexualité, le mariage pour tous…
Mon idée n’était pas de surfer sur la vague mais de dire que devant l’amour, quel qu’il soit, on doit s’incliner. Une histoire d’amour, ça peut arriver à n’importe qui. Une histoire d’amour… c’est tout et ça doit se respecter et s’accepter. C’est universel. C’est, comme je le dis, « juste une histoire »

Je suppose que ton été sera studieux avec la préparation de ta tournée*…
Oui et avec aussi le projet de quelques productions que j’ai en tête… Et dont je te parlerai à notre prochaine rencontre !

 Propos recueillis par Jacques Brachet

*Jeudi 2, vendredi 3 octobre : Théâtre Galli, Sanary
Samedi 22 novembre, le Dôme, Marseille
Jeudi 12 février, le Pasino, Aix-en-Provence