Toulon – Galerie Michel Estades
Sylvie DERELY : L’art, la force et la fragilité

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Michel Estades a le don de découvrir des artistes talentueux et originaux, qu’ils soient peintres, maîtres verriers, sculpteurs…
Parmi eux, Sylvie Derely qui revient dans sa galerie toulonnaise pour nous offrir tout un peuple de curieux personnages longilignes, en petit ou grand format, des personnages aussi attachants que ceux que l’étaient ces naïfs amoureux de Peynet ou ces mystérieux personnages de Giacometti, aux gestes gracieux, élancés qui, quoique coulés dans le bronze, semblent d’une romantique fragilité.
Curieux parcours pour cette lilloise qui va d’abord approcher la peinture, le dessin, la décoration intérieure en travaillant pour Renault, Rochas ou encore Guerlain pour qui elle créera des fresques.
Et puis, elle découvre la sculpture aux Beaux-Arts de Lyon.

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«J’ai – me confie-t-elle – tout d’abord approché la terre où j’ai commencé à créer mes personnages mais plusieurs choses me gênaient : Tout d’abord, travaillant la terre, mes personnages étaient trop fragiles et cassaient souvent, je n’arrivais pas à leur trouver une gestuelle. Par ailleurs, il fallait que j’aie toujours un modèle face à moi. Du coup, j’ai essayé avec du plâtre et de la cire et ça a été une belle découverte car j’y ai trouvé plus de liberté.
Puis m’est venu l’idée de travailler le fil de fer par hasard. Il avait l’avantage d’être malléable, je pouvais au départ donner à mon armature, la forme, le mouvement que je désirais. Une fois créée la silhouette, je l’ai recouverte de bandes de plâtre que je modulais à la spatule. Ainsi sont nés ces personnages»
Des personnages qu’elle fait couler dans le bronze, géants ou miniatures, lui donnant une élégance, une harmonie, une douceur et un mystère.
Ainsi est né tout un monde, bien à elle qu’elle conjugue et multiplie à l’infini, en les plongeant dans des scènes de tous les jours.

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Comment lui vient l’inspiration ?
«En observant les gens dans la rue, dans les gares, dans les aéroports, des lieux où je croise beaucoup de gens. J’aime les gens, j’aime les regarder vivre autour de moi et c’est vrai que ces lieux sont très inspirants. J’aime le mouvement il m’inspire des sentiments, des émotions ».
Elle aime à dire que ces longs bras sont fait pour enlacer et ces longues jambes pour parcourir le monde. Monde qu’elle parcourt elle-même car elle est une grande voyageuse
Ces émotions elle nous les fait partager et l’on se laisse envelopper par son monde où la sensibilité est à fleur de peau… même si ses personnages n’ont pas de regard. C’est le geste qui provoque les sentiments d’amour, d’amitié, de fraternité.
Sylvie Derely est née dans une famille d’artistes qui se perpétue de génération en génération :
«Ma mère était peintre, mes frères et sœurs baignaient comme moi dans l’art, j’ai une fille qui peint, des neveux qui dessinent, ma petite-fille est très douée.
Hormis à Toulon où Michel Estades l’accueille toujours avec joie, Sylvie expose un peu partout en France mais aussi en Allemagne. Pour cette exposition, elle mêle des œuvres plus anciennes et d’autres jamais exposées.
Mais déjà, elle pense à ce qu’elle va créer demain :
«J’ai toujours envie d’aller plus loin, d’épurer encore plus, envie de me dépasser. J’aime chercher, aller vers l’inconnu… Je ne sais jamais où je vais aller… Mais j’y vais !»
En attendant d’aller plus loin, arrêtez-vous à la Galerie Michel Estades où vous attend le monde de Sylvie Derely installé jusqu’au 27 février.
Une exposition à découvrir. A rêver.

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Jacques Brachet

Galerie  Estades – 18, rue Henri Seillon – 83000 – Toulon
galerie.toulon@estades.com – www.estades.com