Six-Fours – Théâtre Daudet
Benjy DOTTI, L’homme à tout savoir faire !

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Il est fou ce Dotti… Il est fou !
Déjà, avec un nom pareil, il sort immanquablement de l’ordinaire.
Beau garçon, souriant, sympathique, dès qu’il est sur scène, c’est un ressort, une pile électrique, un Zébulon qui rit, qui chante, qui saute, qui danse, qui balance des vannes, qui imite. Et qui anime des chroniques à sa manière, détournant les événements avec les voix de Laurent Ruquier, qui passe son temps à pouffer sur ses propres plaisanteries,  de Jean-Jacques Bourdin qui ne laisse pas s’exprimer ses invités, d’Hanouna et son rire de hyène pour son émission «Touche pas à mon baba», de Benjamin Castaldi qui s’écoute parler en fermant les yeux, puis piquant des colères à la Philippe Etchebeth dont il a du ma à prononcer le nom. Et puis, le voici mâchouillant du Eddy Mitchell, se tripotant le corps façon Iglésias, annonçant les 10 gagas qui ne viennent pas, et pour cause, nous présentant le clitoris en 32 langues, nous embarquant sur la croisière «Age tendre et jambes de bois», passant de Zaz à Polnareff, de Goldman à Patrick Sébastien, de Véronique Sanson à Christophe Maé, de Gainsbourg à Aznavour, de Slimane… sans Vitaa, à Bruel ou encore Kenji Girac et Johnny qui attend que le rideau se lève alors qu’il tourne le dos à la scène ! En détournant bien entendu toutes leurs chansons et nous prouvant que si toutes ces stars devaient venir ici, ça couterait très cher, alors que lui «en toute simplicité et pour pas cher» il nous les offre toutes sur un plateau !

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De l’énergie, de la vélocité, il en a à revendre et bien entendu, il prend au premier rang une tête de turc. A six-Fours, ce sera Rémy qui en prendra plein la tête tout au long du spectacle avant de le faire monter pour une interview dans «Bourdin direct» où le Rémy n’en placera pas une !
On avait rencontré Benjy, il y a quelques jours où, avec Jérôme Leleu, il avait présenté la saison des Fantaisies Toulonnaises en appuyant bien sur le fait que s’il y avait un spectacle à voir… c’était bien le sien !
Mais entre le covid 19 qui repart et le froid qui arrive subitement, c’est un public frileux et disséminé qui a répondu présent.
Et pourtant il s’est démené et le public qui avait eu le courage, s’est régalé et en a eu pour son argent et comme il le dit, pour pas cher !
Mais the show must go on et il a joué comme s’il était dans un Zénith rempli à ras bord. Et ça c’est le métier, le professionnalisme.

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Gainsbourg, Johnny, Polnareff… et Fergus !

C’est vrai qu’il a été à bonne école avec Ticky Holgado comme parrain, Bigard et Titoff qui l’épaulent et puis, lorsqu’on débute très jeune dans les cafés-théâtres et les cabarets, on est à bonne école, on a fait ses classes et on peut tout affronter avec talents car il les a tous, sans parler de sa voix dont la large tessiture lui permet de prendre toutes les voix qu’il veut.
Bien sûr, il a pris des cours de chant mais comme il ne fait rien comme tout le monde, il nous avoue que c’est avec … un rocker qu’il a appris à chanter !
Le résultat est là, pris en flagrant délire !
Il nous avait promis un show à l’Américaine mais sans Américains et sans budget… Il a tenu parole !
Vous l’avez raté ? Rattapez-vous car il viendra vous tenir compagnie pour le réveillon du jour de l’An où il donnera en ce même lieu rien moins que trois spectacles dans la journée et fêtera avec vous la nouvelle année
A ne pas manquer !
En première partie, il nous a présenté un copain encore plus déjanté que lui si c’est possible : Fergus. Alors lui, il parle avec ses ustensiles de cuisine : l’aspirateur, la machine à café, le réfrigérateur en changeant de voix à chaque appareil… Bluffant !
Et à suivre aussi.

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Jacques Brachet