Sous sa mousse de cheveux couleur de jais, un regard pétillant, un sourire lumineux.
Fabiola Casagrande est la nouvelle adjointe aux Affaires Culturelles de Six-Fours.
Cette femme entreprenante est passionnée de 50 ans a pris souvent des chemins de traverse avec curiosité, avec énergie et a su saisir toutes les opportunités, toutes les possibilits qui se présentaient à elle.
Parisienne de naissance, elle voit le jour dans les Yvelines, à la Celle St Cloud, fait ses études à Versailles avant de partir un an en Irlande pour se perfectionner en Anglais.
«J’y ai passé un diplôme d’anglais, un BTS trilingue – m’explique-t-elle – et c’est grâce à cela que, revenant à Paris, j’ai pu entrer à TF1 où je suis devenue la collaboratrice du grand reporter Jean Bertolino, qui relançait l’émission «52 sur la Une»
Qu’y faisais-tu ?
Il avait besoin de quelqu’un qui parlait couramment anglais pour préparer ses voyages, les autorisations pour filmer, les contacts avec les ambassades et toutes les institutions car ses reportages le menaient au bout du monde.
Avec Jean Bertolino, Jean-Christophe Spinosi, Benjy Dotti.
Sans toi ?
Sans moi ! Moi, je travaillais en amont et c’était passionnant car j’ai fait des rencontres enrichissantes, je préparais tous ses repérages. A cette époque, on n’avait pas toutes les technologie d’aujourd’hui, on devait se déplacer, prendre rendez-vous, rencontrer les instances nécessaires à ce que les reportages se passent bien. Je me souviens que sur un reportage intitulé «Grandeur et décadence des maharadjahs», j’ai dû suivre l’un d’eux en France, en Angleterre… C’était passionnant.
C’est vraiment Jean Bertolino qui m’a donné ma chance.
Alors, comment t’es-tu retrouvée à Toulon ?
Tout simplement parce que mon mari, officier de Marine, y a été muté… Et j’ai suivi.
Et là, je me suis retrouvée sans boulot, sans famille, sans amis dans une ville que je ne connaissais pas. Mais je ne me suis jamais découragée, j’ai laissé des CV un peu partout dont un, à l’agence Toulon Communication, a intéressé Gérard Paquet, alors directeur du TNDI de Châteauvallon. On s’est rencontré, on a parlé de Mozart… Et il m’a engagée ! Sans aucun piston !
Durant huit ans, j’ai côtoyé les plus grands danseurs et chorégraphes du monde. C’était déjà formidable mais en plus, avec Gérard, tout était possible. On avait une idée et tout paraissait simple. C’est comme ça que nous avons créé le Théâtre de la Science avec Boris Cyrulnik. Une aventure formidable que ces séances, ces rencontres de vulgarisation de la science, aussi bien pour les adultes que pour les plus jeunes. Ça a duré sept ans.
Et puis ça s’arrête !
Oui, tu connais l’histoire, le FN arrive à Toulon, il y a de nombreuses dissensions et Gérard quitte Châteauvallon. Et nombre d’entre nous avec.
Alors ?
Alors on est en 98, je n’ai à nouveau plus detravail, c’est la traversée du désert et j’en profite de faire mon bébé de l’an 2000 !
Mais en 2002, toujours grâce à mon CV, Jean-Sébastien Vialatte, maire de Six-Fours, est nommé à l’Assemblée Nationale. Je ne le connaissais pas mais il me choisit comme assistante parlementaire… Et ça durera 15 ans !
C’était nouveau pour toi ?
Totalement ! Ce n’était pas du tout mon monde mais j’ai pris cet emploi à bout de bras, j’ai dû beaucoup apprendre, beaucoup travailler car c’était un monde qui était loin de m’être familier, aussi bien techniquement qu’humainement. Mais ça a été une période encore très enrichissante, un travail dingue, énorme mais oh combien exaltant ! Et Jean-Sébastien m’a fait une grande confiance, m’a appris beaucoup de choses et j’avais mis un point d’honneur à être à la hauteur de la confiance qu’il avait mis en moi.
Et ça s’arrête encore, au bout de quinze ans cette fois…
Oui, le mandat de Jean-Sébastien n’est pas renouvelé et me voilà encore sans job !
Mais comme toujours, je ne désespère pas et… je repars à la Fac, au milieu de jeunes de 20 ans, pour préparer un master de communication langue et social pour la durée d’un an. Entre temps, Jean-Sébastien ne m’a pas oubliée et m’appelle pour être sur sa liste comme conseillère municipale et métropolitaine, ce qui m’a permis de côtoyer tous les acteurs de la Culture : le Conservatoire, TPM, l’Opéra, l’école d’art et de design où j’ai siégé comme administratrice.
Et nous voilà aux dernières élections municipales !
Oui. Dominique Ducasse, alors adjointe aux Affaires Culturelles, ne désire pas se représenter et Jean-Sébastien me propose son poste, sachant mon intérêt et mes compétences pour la Culture.
La Culture, que je considère comme indispensable et nécessaire lien social. J’étais déjà partie prenante du festival de la Collégiale où j’apportais mon aide à Dominique Ducasse. J’ai donc accepté le poste avec joie.
Kyle Eastwood et Igorr à l’Espace Malraux
Alors, les projets de la nouvelle adjointe aux Affaires Culturelles ?
Déjà, continuer ce festival et développer les concerts classiques en faisant venir à Six-Fours des pointures comme Jean-Christophe Spinosi ou Gautier Capuçon qui vient d’y jouer. Je réfléchis à une programmation tout au long de l’année avec, en plus des concerts, des rencontres avec les artistes et des initiations à cette musique avec les écoles. Car il faut ouvrir cet art aux jeunes.
A cause du Covid, tous les concerts de rock initiés par Vincent Lechat à l’Espace Malraux ont dû être annulés. On n’en garde que deux : Kyle Eastwood, le fils de Clint Eastwood, le vendredi 30 octobre et le groupe Igorrr le mercredi 9 décembre. Mais nous sommes en train de mettre place des week-ends de musique avant-gardiste
Avec Jérôme Leleu, tu l’as vu il y a quelques jours, on continue les spectacles d’humour au Théâtre Daudet. Benjy Dotti, qui est venu présenter la saison y présentera son show vendredi 27 septembre et reviendra pour le réveillon.
Avec Dominique Baviera, directeur du pôle plastiques, nous continuons les expositions sur nos quatre lieux : la Maison du Cygne, l’espace Jule Greling, la Maison du Patrimoine, la Batterie du Cap Nègre…
Là encore, je n’oublie pas notre public de demain et nous allons créer pour les écoles, des ateliers artistiques concernant tous les arts et organiser des rencontres scolaires.
Un beau programme !
Oui, chargé même car je continue en parallèle à suivre mes cours et je ne dois quand même pas oublier ma vie de famille ! Mais je suis à la fois passionnée et organisée, j’aime le travail bien fait et je me débrouille pour tout concilier !
Je voudrais juste, pour finir, rendre hommage à Georges Dalmas, notre santonnier, qui vient de nous quitter et le remercier chaleureusement avec sa femme Isabelle, du patrimoine qu’il nous laisse.»
On le voit, notre nouvelle adjointe aux Affaires Culturelles, ne manque pas d’énergie, d’idées avec cette passion qui l’a toujours guidée, qui lui a permis de ne jamais baisser les bras, qui a toujours su rebondir, toujours avec ce sourire et son calme, heureuse de toutes ces expériences vécues… et à venir car c’est loin d’être fini.
Bonne route sur tes chemins de traverse, Fabiola !
Jacques Brachet