Sanary sous les étoiles : Eric BAERT le Fregoli de la voix

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Quel plaisir de retrouver Erick BAERT ce magnifique imitateur que l’on avait découvert l’an dernier sur la tournée de Var Matin, qui avait volé la vedette à Liane Foly et avait fait soulever une foule subjuguée par ses multiples voix…
Nous nous étions rencontrés justement à Sanary puis retrouvés au Casino de Hyères et, nullement rassasié par son spectacle… spectaculaire, je me précipitais donc pour le rencontrer à nouveau sous les étoiles de Sanary.
Ce Lillois a trouvé son premier grand public lors de cette tournée et il a été immédiatement adopté par des milliers de spectateurs hébétés de tant de folie, de présence et d’une voix qui va des castrats aux voix les plus graves.
Mis sur orbite mais hélas, comme beaucoup, coupé dans son élan à cause de ce maudit virus, le voilà qui reprend la route et nous revient, toujours aussi fringant, sa voix semblant s’être encore amplifiée et toujours aussi… stressé !

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Nous nous retrouvons aux balances où, consciencieusement il répète d’arrache-pied, avant que, toujours aussi simple et gentil, il m’accorde un grand moment d’entretien… pour faire le point depuis le printemps dernier.
D’emblée il me dit son plaisir de se retrouver ici :

«Quel plaisir d’être à nouveau à Sanary et dans le Var où je garde le souvenir d’un public exceptionnel. Et comme c’est bon de le retrouver après ces mois de confinement !
Justement, comment as-tu vécu ces mois d’enfermement ?
Comme beaucoup, très stressé… Déjà que je le suis pas mal ! Mais je n’ai pas arrêté de travailler en organisant des soirées «Live» sur les réseaux sociaux.
C’est-à-dire ?
J’ai trouvé un moyen de garder le contact avec mon public et c’est lui qui m’a fait travailler. Il me demandait des voix, des artistes, des chansons et crois-moi, j’ai eu de sacrées surprises car on me proposait tout et n’importe quoi et même des artistes que je ne connaissais pas ! Mais j’ai mis un point d’honneur à relever le challenge. Je choisissais les propositions, je travaillais les voix durant la nuit et le lendemain je leur offrais ce qu’ils m’avaient demandé. C’était dingue ! Mais ça m’a aussi permis de travailler ma voix.

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Et ça a donné quoi ?
De belles surprises à tel point que j’ai déjà mis quelques voix dans mon show et que je compte en mettre beaucoup dans le prochain spectacle que je proposerai le printemps prochain. Je fais un medley de 50 voix que je vais peaufiner.
As-tu eu des difficultés avec certaines propositions ?
J’ai eu surtout de grosses surprises, par exemple lorsqu’on m’a demandé de faire Casimir, Pierre Perret, Amanda Lear… Mais, même si ce n’était pas toujours facile, j’y suis toujours arrivé. L’un des défis le plus difficile a été d’imiter la voix de Jean-Baptiste Guégan. Je fais déjà la voix de Johnny mais, même s’il est «la voix» de Johnny, il reste Guégan et n’est pas vraiment Johnny. Il m’a fallu du temps pour trouver son truc ! Mais je pense y être arrivé car ses fans m’ont félicité.
Depuis la fin du confinement, tu as repris quelques dates. Quel effet ça fait de chanter devant un public masqué ?
Au début, c’est très bizarre car tu ne vois que des yeux, tu ne vois pas les sourires et même leurs voix sont étouffées lorsque je les fais chanter. Mais bon, on s’y fait, je retrouve le public avec plaisir, leur amour et ça fait chaud au cœur. De toute façon, il faut le faire. Mais j’espère que tout ça va très vite être un mauvais souvenir.
Alors justement, si tout rentre dans l’ordre, quels sont tes projets ?
Reprendre la tournée qui a été annulée. J’ai la chance que les dates aient été seulement reportées. J’avais peur au début que cet arrêt soit fatal mais je suis rassuré de voir que les producteurs jouent le jeu et surtout de voir que le public ne m’a pas oublié.
Je n’oublierai pas le Var grâce à qui je suis là aujourd’hui et qui est devenu ma seconde famille. Je ferai donc une quinzaine de dates varoises dont la Casino de Hyères le 3 avril où je ferai une captation de mon spectacle. Je tenais à ce que l’enregistrement de ce DVD soit varois !
Et je chanterai avec un orchestre».

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Mick Jagger – Joe Cocker – Yves Montand et Henri Salvador

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Duo virtuel avec Dalida

En attendant cette date, où nous nous retrouverons, bien entendu, nous avons passé une soirée magique où une centaine d’artistes sont venus tour à tour nous donner un spectacle magistral et où Erick nous a offert une palette impressionnante de voix et de duos qu’il appelle improbables… Il est vrai que Pavarotti et Joe Cocker chantant ensemble «Caruso», tout comme Luis Mariano et Julien doré reprenant «Coco câline» de concert, Hollande et Sarkozy conversant ensemble, Erick devenant Lama, chantant avec Maurane et Dalida virtuelles et Montand et Salvador, chantant «Syracuse», Erick changeant de voix et de chapeau avec une virtuosité inouïe… c’est du grand art.
Grand art encore avec «My way» qu’il chante avec une dizaine de voix, passant de Sinatra à Presley, de Ray Charles à Tina Turner, des Bee Gees à Barry White… C’est franchement impressionnant. Le trio anglais Bowie-The Cure-Dépêche Mode nous fait chavirer… Qui est qui ?
Enfin, estocade finale, «L’envie d’avoir envie» avec Johnny et tous les autres artistes, on se demande où Erick s’arrêtera.
Il a également esquissé les 50 voix que ses fans lui ont proposées, en un temps record.
Il nous a suffoqués, ébahis, étourdis, épatés, époustouflés… et s’il ne voyait pas leurs sourires, il a pu voir leur regard d’étinceler, la salle  se lever comme un seul homme, et les entendre chanter à tue-tête, applaudissant à tout rompre et le rappelant à l’infini…

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Edith Piaf & Joe Starr

Erick est un phénomène, un OVNI et il nous a propulsés avec lui dans les étoiles sanaryennes.
A propos de l’organisation, je voudrais saluer toute l’équipe, Serge Loigne et sa femme, Maryse, Noël Lebrethon et tous les autres, qui ont eu le courage de maintenir ce festival estival malgré tous les problèmes et les contraintes dus à la situation et surtout d’avoir pu gérer avec discrétion, patience et gentillesse quelques imbéciles qui se sont mis en travers des règles, comme ajouter des chaises entre la distance nécessaire, refuser de porter le masque et même entasser des chaises que tous les jours l’équipe doit remettre en place sous un soleil de plomb.
Bravo à eux et merci pour leur travail magnifique… et bénévole !

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Répet avec Maurane

Jacques Brachet