Six-Fours – Six N’Etoiles
Antoine de MAXIMY est-il vraiment mort ?

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Antoine de Maximy est cet animateur-aventurier-journaliste-réalisateur un peu déjanté qui, depuis 2003 s’invite chez les gens du monde entier à dormir chez eux.
«J’irai dormir chez vous» est devenu au fil des temps une émission de plus en plus prisée et pourtant ce ne fut pas sans mal.
Fâché avec l’école, ce fils de noble famille découvre à l’armée la réalisation, qui deviendra sa passion. Il est aventureux, a envie de connaître des pays et se lance ainsi dans l’aventure qui l’amènera à cette émission-culte qui a presque deux décennies avec quelque 80 pays traversés.
Et voilà qu’il décide de passer au cinéma avec une idée en tête : mêler le reportage à la fiction.
Ça donne «J’irai dormir-mourir dans les Carpates» qui sortira le 16 septembre et qu’il est venu nous présenter en avant-première au Six N’Etoiles de Six-Fours.
Surprise, il arrive en béquille suite à un petit problème, mais qui ne lui enlève ni son sourire, ni sa pêche, ni sa volubilité.
Masque obligé, il l’enlèvera pour nous parler de lui et de son film mais, à l’inverse d’autres présentations de films, il discutera avec le public avant qu’on ne voit le film puis disparaîtra, ce qui laissera un public un peu frustré car c’est toujours après la projection que les questions deviennent les plus  intéressantes… Mais il devait avoir autre chose à faire.
Quant au film, il est particulièrement original puisqu’il démarre comme une de ses émissions. Il est dans les Carpates et on le suit dans ses pérégrinations, caméras à l’épaule et à la main puisqu’il s’auto-filme. Jusqu’à ce qu’on assiste à son accident. Sa voiture part dans les décors. Plus d’image et on annonce à la télé qu’il aurait disparu puisqu’on n’a pas retrouvé son corps.
Mort ? Pas mort ? That is the question.
Ses affaires sont ramenées à Paris avec toutes les cassettes tournées avant l’accident. Agnès, sa monteuse (Alice Pol) décide, pour lui rendre hommage, de monter sa dernière émission. Il se trouve qu’il manque deux cassettes et nombre d’indices lui font penser qu’il s’est passé quelque chose de bizarre et qu’il n’est peut-être pas mort. Mais quoi ? C’est ce qu’elle décide de chercher avec l’aide d’un policier (Max Boublil) qui, au départ, n’est pas très chaud mais, séduit par Agnès, va entrer dans l’aventure. Et nous avec.
Ce film, mi-reportage/mi-enquête policière, sort de l’ordinaire. Il est drôle et l’on est pris par l’enquête et la fin qu’elle va avoir. Va-t-on retrouver ou pas l’aventurier…. Vous le saurez en allant voir ce film sympathique où Antoine joue son propre rôle et où nos deux compères sont attendrissants à espérer le retrouver vivant en allant jusque dans les Carpates pour retrouver sa trace.

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Noémie Dumas directrice du Six N’Etoiles, reçois Antoine de Maximy… éclopé !

Antoine, comment êtes-vous arrivé à faire ce film ?
Avec autant de difficultés que lorsque j’ai proposé mon émission et que toutes les télés ont refusé le projet. Il n’y a que la chaîne «Voyages» qui a bien voulu prendre des risques… sans que je sois payé pour les premiers épisodes !
Quant au projet du film, il existe depuis… 17 ans ! L’idée m’était venue en me disant : que se passerait-il si je disparaissais durant un tournage ? Mais comment faire une fiction en se greffant sur une émission qui est authentique. Comme pour celle-ci j’ai eu beaucoup de refus, jusqu’à ce que je me décide, le 16 mai 2019, à lancer un financement participatif auprès des gens qui me suivaient depuis des années, et leur expliquer le projet. J’ai parcouru des kilomètres à travers la France pour rencontrer le public, je suis même allé dans des églises. Les réseaux sociaux ont immédiatement fonctionné. En 15 jours j’ai reçu 250.000€ ! Du coup, des producteurs ont commencé à s’intéresser au projet.
Vous, nul à l’école, vous avez un cheminement original…
C’est suite à un accident de poussette !
Plus sérieusement – encore que – j’ai des parents exceptionnels qui sont artistes dans l’âme. Ils n’avaient pas un rond et ma mère peignait sur des cagettes, Comme c’étaient des lattes assemblées, elle mettait une toile derrière et peignait… des gens en prison ! Mon père dessinait dans son style à lui, assez figuratif, jouant avec ombre et lumière et il a ainsi, peu à peu, ajouté des personnages sur une toile jusqu’à faire une pièce de 82 mètres de long !
Quand tu nais dans une famille comme ça, tu ne peux pas être vraiment normal !

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Revenons au film, comment s’est fait le choix des deux comédiens principaux ?
Par élimination ! Je ne connaissais pas ce milieu du cinéma et j’ai essuyé je ne sais combien de refus. Tout le monde trouvait l’idée farfelue et n’osait pas se lancer dans un tel projet avec un tel mec. Et puis Alice Pol et Max Boublil ont dit oui tout de suite. Ce qui ne m’a pas étonné car ce sont deux acteurs de comédies et ceux-là sont plus courageux que les autres. Ils savent et aiment prendre des risques dans des projets qui sortent des sentiers battus.
Vous aussi vous aimez prendre des risques en traversant des pays inconnus, rencontrant des gens de toutes sortes chez qui vous dormez sans savoir qui ils sont…
Oui, mais c’est ça le plaisir de l’aventure, de partir sans savoir où vous allez atterrir, qui vous allez rencontrer. Alors c’est vrai que quelquefois il y a eu des moments où ça aurait pu mal tourner, j’ai eu peur mais la peur fait monter l’adrénaline et c’est ce que j’aime. Et jusqu’ici tout s’est toujours bien terminé… La preuve : je ne suis pas mort !
Aujourd’hui vous avez deux concurrents : Nans et Mout avec leur émission «Nus et culottés»
Ce ne sont pas des concurrents mais des copains. D’ailleurs un jour, on a voulu faire un clin d’œil à nos spectateurs : Chacun de nous a pris une séquence de l’autre et l’a mise dans sa propre émission… C’était à Amsterdam et c’était très drôle.
En dehors de ce film dont vous faites la promotion en ce moments, les prochaines destinée, ce sera quoi ?
La France ! Entre mes béquilles et le virus qui nous interdit plein de pays, il n’y a pas beaucoup de choix !

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Vous attendez beaucoup de ce film ?
J’ai eu tellement de problèmes et mis tellement de temps pour le réaliser, je que j’attends évidemment, c’est qu’il marche, qu’il plaise au public qui me suit depuis des années… et aux autres !
C’est grâce au public que mon émission dure depuis si longtemps.
C’est grâce au public que j’ai pu réaliser ce film.
Alors je compte sur lui pour en parler, s’il l’aime.
Et au public qui est là ce soir à qui je dis : si vous l’avez aimé, parlez-en. Sinon… fermez vos gueules !

Jacques Brachet