Guy BONNET… La Provence au fond du cœur

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Guy Bonnet est un artiste atypique.
Passionné de musique et de sa Provence, il a su allier les deux en écrivant et chantant des chansons en langue occitane et depuis des décennies il nous enchante de ses belles mélodies chantées dans ses deux langues.
Il y a eu plusieurs épisodes dans sa vie. Celui où il voulait devenir santonnier, puis auteur-compositeur pour les autres. Après deux années de galère à Paris, il a compris que ce n’était pas là sa place. Il faut dire que lorsqu’on arrivait dans la capitale avec un accent, quel qu’il soit, on était le bouseux dont on se moquait, même si le talent était là. Avec un accent, on n’était pas pris au sérieux.

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Comme Pagnol, il s’en est revenu plein d’usage et raison dans son «Avignoun» natal et s’est mis à écrire pour nombre d’artistes : Michèle Torr, Sylvie Vartan, Mireille Mathieu Nicole Rieu, Caterina Valente, Rika Zaraï, Marie Laforêt… Beaucoup de belles voix dont celle d’Isabelle Aubret à qui il a écrit «La source qui a représenté la France à l’Eurovision en 68 et qui s’est classée troisième.
Il y a eu aussi quelques hommes : Franck Fernandel, ce qui était incontournable mais aussi Jean-Claude Pascal, Roland Magdane, Daniel Gélin et même… Cliff Richard !
Pour en revenir à l’Eurovision, il est le seul artiste à y avoir participé trois fois, en représentant la France, la première avec Isabelle, la seconde en tant que chanteur avec «Marie-Blanche» en 70 où il est arrivé quatrième, la troisième avec «Vivre» en 83 où est arrivé huitième.
En dehors de ses propres chansons, souvent chantées dans les deux langues, il a aussi traduit et chanté Brel (Quand on n‘a que l’amour), Arnavour (La mamma), Bécaud (Les marchés de Provence) et il a consacré un album entier à Charles Trenet, adoubé par Trenet lui-même et Aznavour, éditeur de Charles.

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Il a une carrière riche et ensoleillée, qu’il a bâtie pierre après pierre dans son «Miejour»( son Midi) et Avignon sa ville, à l’ombre de Mistral et d’autres chantres de la Provence dont il est devenu l’un des leurs, « le poing levé, le cœur ouvert » dit-il, car il a toujours défendu sa belle Provence bec et ongles, paroles et musiques, contre vents et marées, contre un show biz parisianiste et arrogant et même contre quelques provençaux qui ne supportent pas qu’il sorte de leur folklore.
Tout comme Stivell et sa Bretagne, I Muvrini et leur Corse, Guy porte haut les couleurs de son « pays », nous faisant retrouver nos racines et nous faisant avancer dans le présent.
Je suis heureux et fier d’être son ami depuis de longues années et les rares fois, hélas, où nous nous retrouvons c’est toujours un moment chaleureux d’amitié… avé l’assent !

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Aujourd’hui il nous offre un livre où il raconte son histoire, son cheminement, ce parcours original d’un artiste qui a toujours cru à son histoire, l’histoire d’un berger provençal. Une vie riche, non dénuée d’embûches mais que la passion a tenu debout. Ce livre, c’est sa vie en chansons. Il s’intitule «La Provence au fond du cœur» et c’est un livre d’amour pour sa  Provence, pour la musique et les mots. On y retrouve toutes les étapes d’un parcours riche, passionnant et passionné, émaillé de photos.
Ce bel album est préfacé par Jacques Bonnadier, journaliste et écrivain marseillais et par Jean-Pierre Richard, président de l’Observatoire de la langue et la culture provençale dont Guy reste un magnifique ambassadeur, ainsi qu’une postface du santonnier Gilbert Orsini

Jacques Brachet