France 2 – « Mirage » nouvelle série 6×52′
A partir du 17 février 21h05

MIRAGE S01

Auteurs  : Bénédicte Charles, Franck Philippon, Olivier Pouponneau
D’après une idée originale de Bénédicte Charles et Olivier Pouponneau
Avec : Marie-Josée Croze, Clive Standen, Hannes Jaenicke, Philippine Leroy-Beaulieu, Grégory Fitoussi, Laurent Bateau, Agathe de La Boulaye, Thomas Chomel…    

Claire et Gabriel sont en lune de miel en Thaïlande lorsque le tsunami dévaste les côtes du Sud-Est asiatique. On ne retrouvera jamais le corps de Gabriel.
Quinze ans plus tard, Claire arrive à Abu Dhabi avec son fils Zack. Ils sont accueillis par Lukas, l’homme qui a réussi à lui rendre le sourire. Ingénieure informatique en cybersécurité, Claire a été engagée par la firme Al-Tarubi pour diriger le chantier du nouveau port de la ville. C’est pour elle un challenge important : quelques années plus tôt, elle a été reconnue responsable d’une catastrophe dans la centrale dont elle assurait la sécurité au Kazakhstan. Depuis, sa vie professionnelle tourne au ralenti, entachée par ce drame. Cette nouvelle opportunité est inespérée.
Pendant que Lukas, qui a abandonné son travail de chef cuisinier pour la suivre aux Émirats, tente de monter un restaurant avec des expatriés français, et que Zack, en ado contrarié, se heurte aux coutumes du pays, Claire tente de s’imposer dans son nouveau job.
Un soir, alors qu’elle prend un verre avec Lukas sur un roof-top, elle croit reconnaître Gabriel dans le reflet d’une vitre. Elle se précipite, mais trop tard…
Avec l’aide de Bassem, un chauffeur de taxi, elle va partir à sa poursuite dans cette ville dont elle ne connaît pas les codes. Elle cache ses recherches à tout le monde, mais son comportement étrange n’échappe à personne.
Quand elle retrouve Gabriel, c’est le choc. La confrontation est terrible pour Claire, qui découvre qu’il l’a suivie pendant des années et qu’il sait que Zack est son fils. Lorsqu’une fusillade éclate, Gabriel la protège, abat leur adversaire et disparaît à nouveau pour noyer le corps.
Claire comprend que Gabriel est un agent secret et se retrouve projetée dans le monde clandestin de l’espionnage, des intérêts secrets militaires et gouvernementaux. Doit-elle mettre en danger sa famille pour blanchir sa réputation professionnelle et pour éviter un attentat meurtrier ? De courses-poursuites en dissimulations, ruses et mensonges, Claire prendra des risques énormes pour sauver sa vie et celle de ceux qu’elle aime. Au milieu de ce chaos, devra-t-elle choisir entre les deux hommes de sa vie ?

MIRAGE S01

Clive Standen
Clive Standen interprète Gabriel. Laissé pour mort par sa compagne Claire lors du tsunami de 2004, il réapparaît alors qu’elle refait sa vie à Abu Dhabi. Habitué aux rôles historiques, l’acteur britannique joue un espion international. Il nous révèle sa méthode de travail.
Avec « Mirage », on vous découvre dans une histoire contemporaine, comment appréhendez-vous ce nouveau type de rôle ?
Mon approche et ma méthode pour n’importe quel rôle, qu’il soit contemporain, historique, fantastique ou même biographique, est de partir d’une page blanche. Je regarde son humanité, ce qui le rend réel, remarquable. Ce qui le motive, ce qui l’anime émotionnellement. Et bien sûr je fais des recherches, je m’imprègne de tous les détails que je peux glaner sur l’univers du personnage pour le rendre consistant. Je suis comme une éponge. Tout ce travail immersif m’amuse beaucoup.
Comment comprenez-vous le titre de la série ?
Mirage est un thriller d’espionnage intense, palpitant et original qui s’articule autour d’un triangle amoureux à fleur de peau. L’histoire prend place dans le décor quasi futuriste des gratte-ciel d’Abu Dhabi. Mais derrière cette opulence affichée se cache une réalité bien plus sombre… un mirage en somme.
Gabriel est un personnage ambigu, au passé mystérieux. Sur quoi vous êtes-vous appuyé pour le faire vivre à l’écran ?
Gabriel est un agent secret de terrain exceptionnellement talentueux, à la détermination sans faille. S’il parvient à prouver le sabotage de la centrale, il sauvera non seulement des milliers de vies, mais se retrouvera aussi en position de force pour négocier sa propre liberté et sa sortie du milieu de l’espionnage international. Ce qui m’a semblé intéressant, c’était de montrer ce que signifie une « vie normale » pour quelqu’un comme Gabriel, un homme qui n’a vécu que dans le secret et la clandestinité. La trajectoire qu’il emprunte va l’amener à se confronter à lui-même. Va-t-il parvenir à changer ou au contraire devra-t-il se résigner à n’avoir jamais une vie comme tout le monde ? En regardant vivre Claire et leur fils de 15 ans — quinze années irrémédiablement perdues —, il éprouve un sentiment aigu de culpabilité. C’est sur cette douleur que je me suis basé pour développer ce personnage.
« Mirage » est une production internationale, avec une équipe en partie francophone. Comment s’est passée la communication sur le tournage ? Avez-vous retenu des mots ou des expressions françaises ?
Je ne parle pas très bien français, non. Je connais pourtant pas mal de mots, mais c’est difficile pour moi de construire des phrases compréhensibles ! Donc quand je parle, on a l’impression que je dis des mots au hasard en espérant que ça ressemble à une phrase. « Restaurant où manger »… quelque chose comme ça (rires). Ce qui a donné l’occasion à tout le monde de se moquer de moi sur le plateau, mais ils ont tous été très indulgents et, heureusement pour moi, la plupart parlaient couramment anglais. J’ai quand même appris quelques phrases avec mes collègues francophones, mais elles sont trop vulgaires pour que je les répète ici ! (Rires.)

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Marie-Josée Croze
Marie-Josée Croze interprète Claire, une femme prête à refaire sa vie après des années de dépression. Comment construire la fragilité d’un personnage dont la vie s’accélère soudainement ? Les secrets de l’actrice canadienne.
Comment comprenez-vous le titre de la série ?
Un mirage, c’est quelque chose qu’on vise, qu’on voit apparaître au loin et qui nous attire, mais ce n’est qu’une illusion, il n’y a rien derrière, ce n’est qu’une projection mentale. Dans le cas du personnage de Claire, quand l’histoire commence, elle passe sa vie à être obsédée par des mirages. Mon personnage a vécu deux drames : elle a perdu l’amour de sa vie, le père de son enfant, et ensuite elle a subi des déconvenues dans son travail, elle se sent responsable d’une catastrophe industrielle. Elle s’est retrouvée sans rien. La série commence sur sa reconstruction, mais on imagine que derrière ça il y a des années de combat dans sa vie de femme.
Dès le début, on comprend que Claire est marquée par la disparition de Gabriel, peut-on dire que l’absence du personnage de Clive Standen définit le vôtre ?
Tout à fait ! Quand on perd quelqu’un de cher, plus on aime cette personne, plus on a du mal à accepter qu’elle soit partie, surtout quand elle n’a pas laissé de traces. Elle le voit partout, mais à chaque fois il s’agit d’un « mirage » ! Quand j’ai lu le scénario, j’étais très émue par l’histoire d’amour. Il est pour moi assez évident que Claire croit encore à cet amour-là. Je sais ce que cela représente de vivre avec quelqu’un dans sa tête, quelqu’un qui n’est plus là. C’est le rêve secret de tout le monde que de tomber sur les gens disparus qu’on a aimés. Claire se raccroche à l’amour fou qu’elle a pour leur fils, je m’en suis servie comme point d’appui. J’utilise les rapports fusionnels, presque amicaux, qu’elle a avec lui, comme un prolongement de son amour pour Gabriel. Je veux qu’on comprenne qu’elle l’a eu jeune, qu’elle l’a élevé seule pendant un certain temps. Cette proximité est essentielle pour rendre compte a posteriori des épreuves qu’ils ont vécues ensemble.

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Vous qui avez tourné des deux côtés de l’Atlantique, quelles différences avez-vous observées entre les productions européennes et nord-américaines ?
C’est plus une question de projet. Je ne travaille pas de la même façon pour un film d’auteur ou pour un film disons plus commercial. Ce n’est pas la même grammaire. Les metteurs en scène nord-américains laissent généralement davantage de place aux comédiens. On est dans un processus de collaboration pour que la scène soit le plus efficace possible. Dans les films d’auteur français, on cherche le sens, le travail est plus référencé, le comédien est au service du texte. Cela change la façon de travailler : d’un côté l’énergie, de l’autre la réflexion. Même si je caricature volontairement, ce n’est pas aussi net que ça, chaque metteur en scène et chaque ù situeriez-vous « Mirage », plutôt dans l’énergie ou dans la réflexion ?
Mirage est une série en six épisodes, ce qui laisse le temps au récit d’explorer ces deux formes d’expression. On part d’une situation très mélodramatique pour basculer dans le polar, voire dans le film d’action. Le travail consiste à rendre crédible chaque instant, d’être dans une forme de réalisme, en y ajoutant des références à certains films noirs. On cherche à faire coïncider deux grammaires différentes, c’est ce qui rend ce rôle intéressant à interpréter. Nous avons tourné avec deux caméras, ce qui a demandé une certaine synchronisation et la mise en place de toute une chorégraphie. Les caméras étaient très mobiles, les acteurs participaient à la création du plan avec le chef opérateur, j’avais l’impression de beaucoup donner. Mais j’aime travailler comme ça, j’ai plus de mal avec l’attente. Sur Mirage, j’étais tout le temps sur le terrain !
Vous reconnaissez-vous dans le personnage de Claire ?
Bien sûr, oui. Un exemple évident : Claire part refaire sa vie à l’étranger, elle a l’opportunité de se reconstruire loin de son milieu naturel. Je sais ce qu’est la vie d’expatriée : j’ai moi-même quitté le Québec pour la France, j’ai saisi une opportunité qui m’a permis d’avancer. C’est pour cela que le projet m’a plu à la simple lecture du scénario. Si on a déjà des points communs avec un personnage, c’est une formidable base de travail. On ne part pas les mains vides, ça ne peut que donner des résultats intéressants. Je ne m’aventure pas sur un film ou une série quand l’histoire ne me parle pas ou qu’il n’y a rien dans le rôle qui s’accorde avec moi-même.
Vous êtes-vous inspirée d’autres comédiennes ou d’autres personnages pour ce rôle ?
Non, pas sur Mirage justement. Ça m’arrive sur certains films, mais là je suis partie de moi-même. Je voulais donner à Claire ce côté anticonformiste, seule contre tous. Louis Choquette, le réalisateur, m’a fait remarquer vers la fin du tournage qu’il ne voyait plus que Claire, c’est un des plus beaux compliments qu’on puisse faire à une comédienne. J’ai travaillé sur quelqu’un qui a eu une rupture, un choc suivi d’une dépression, on suppose que sa santé mentale a été remise en question pendant plusieurs années. Il fallait faire exister tout ça au moment où sa vie s’accélère et où l’intrigue de la série commence.
Production internationale, tournage en anglais, est-ce un plus d’être canadienne ?
Détrompez-vous ! J’ai beau être canadienne, j’ai appris l’anglais à 30 ans ! Il a fallu que je travaille mon texte avec soin. En français, je peux toujours m’en sortir ou improviser. En anglais, je n’ai pas la même liberté, je dois très bien connaître mon texte, c’est une difficulté supplémentaire. Comme je n’aime pas trop les répétitions et que je n’ai pas de technique particulière — je suis comme une musicienne qui ne sait pas lire la musique et qui fait tout à l’oreille —, tourner en anglais me demande une grande concentration.

Marie-Josée Croze, Philippine Leroy Beaulieu, Agathe De la Boulaye,

Marie-Josée Croze, Philippine Leroy Beaulieu, Agathe De la Boulaye,

Propos recueillis par Ludovic Hoarau