Musique – Mes coups de cœur

J’ai toujours aimé la musique, les belles mélodies, qu’elles soient classiques ou modernes, les belles voix, qu’elles soient d’opéra ou de la variété. Et me voilà servi en cette fin d’année avec quelques CD qui m’ont particulièrement marqué et je je voulais partager avec vous.

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Vladimir COSMA « 24 caprices pour mandoline solo » (Larghetto Music)
Vladimir Cosma est un musicien et compositeur de légende que j’ai eu la joie de rencontrer et qui plus est un homme d’une grande simplicité. Il est surtout connu pour ses nombreuses musiques de films à succès comme «La boum», «Rabbi Jacob», «La gloire de mon père», «Diva», «L’amour en héritage», «Dîner de cons», «Le père Noël est une ordure» et bien d’autres célébrissimes musiques.
Il a multiplié les expériences musicales, écrivant des chansons, collaborant avec des orchestres symphoniques où il nous a offert de sublimes envolées lyriques.
Cette fois, il nous offre un disque on ne peut plus intimiste où il a quitté son piano et sa baguette de chef d’orchestre… pour une mandoline qu’il partage avec un autre célèbre mandoliniste : Vincent Beer-Demander.
A l’instar d’un Vivaldi ou d’un Paganini, il nous propose 24 caprices, tous tirés de ses propres musiques où l’on retrouve tous ses plus grands succès façon classique et c’est à la fois original, magnifique et joyeux Si on ne les connaissait pas par cœur, on pourrait penser que ces musiques nous viennent d’Antan, car c’est de la véritable musique classique que l’ami Vladimir nous propose.
Et pour couronner le tout, une pochette fort originale nous prouve l’humour que ce bel homme de près de 80 ans qui est resté un grand enfant passionné de musique.

GAROU «Soul City» (Universal)
A sa manière, Garou est une grande voix, loin du classique, une voix éraillée c’est vrai, mais reconnaissable entre toutes et inoubliable voix de Quasimodo dans la comédie musicale «Notre Dame de Paris»
Ce québécois tombé en amour avec la France, a voulu rendre hommage à la Tamla Motown qui fête ses 60 ans et qui berça nos années 60 de rythm’n’blues et de soul.
Créée par Berry Gordy, celui-ci  a fait éclater la black music avec un son unique et fait découvrir nombre de chanteurs noirs comme Diana Ross et les Suprêmes, la famille Jackson, Stevie Wonder, les Four Stops, Martha and the Vandellas, Marvin Gaye, The Temptations, Les Pointer Sisters, Lionel Ritchie et bien d’autres et quelques magnifiques auteurs et compositeurs comme Lamont Dozier, les frères  Holland, Norman Whitfield…
Les tubes mémorables, il y en a à la pelle, créés par ces artistes mais repris par d’autres, et qui ont fait le tour du monde. Le choix de Garou s’est porté sur 13 tubes incontournables comme «It’s the same old song des Four Stops (que Cloclo a repris sous le titre «C’est la même chanson»), «Reach out i’ll be there», des mêmes Four Stops et du même Cloclo sous le titre «J’attendrai», «You can’t hurry love» des Suprêmes et encore Cloco avec «Des filles et des fleurs», «My girl» de James Newton avec encore qui ? Cloclo sous le titre «Ma fille» mais aussi Nancy Holloway sous un autre titre «Bye bye».
Un monument : «Dancing in the street» créé par Martha and the Vandellas mais repris cent fois entre autres par Pétula Clark, le duo David Bowie/Mick Jagger, The Mamas and the Papas, Phil Collins, Little Richard, The Who, Neil Diamond…
Bref, que des tubes à qui Garou redonne une nouvelle jeunesse et un nouveau son musical que sa voix transcende dans une atmosphère joyeuse et nous montre que les bonnes chansons traversent les âges. Grâce à lui un nouveau public va les découvrir… Et c’est du solide !

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Jean-Baptiste GUEGAN «Puisque c’est écrit» (Sony Music)
Johnny ressuscité ? On pourrait le croire en fermant les yeux et en écoutant ce phénomène qu’est Jean-Baptiste Guégan, non pas sosie mais clone vocal de Johnny, de la voix chantée à sa voix parlée… Bluffant !
On n’en fera pas des tonnes sur lui qui, en quelques mois, a pulvérisé les ventes d’albums et rempli des zéniths comme au bon vieux temps de l’idole disparue.
Du coup, en voici un qui est content : Michel Mallory, qui a retrouvé la voix de son ami et lui a refilé les chansons qu’il lui avait écrites avec son fils Jean-Thomas. Rien, à changer, du rythme à la tessiture, juste changement de mec… et ça marche !
L’expression «Bon endroit au bon moment» a dû être créée pour lui qui s’est présenté à l’émission «Incroyable talent», qui a fait pleurer le jury qui croyait retrouver Jojo et qui a estomaqué un public qui, fidèle à Johnny, a reporté son amour sur Guégan !
Il est vrai aussi que les Mallory ont fait du sur mesure et que les chansons accrochent et sont impeccablement servies. Et en plus il est beau gosse et n’essaie pas de ressembler physiquement à Johnny comme les font ces pathétiques sosies !
Espérons que le feu qu’il a allumé dans le cœur des fans qui retrouvent leur idole disparue, ne s’éteindra pas trop vite et que Jean-Baptiste trouve sa route personnelle.

Johnny HALLYDAY «Johnny symphonique» (Panthéon)
Pour le coup, c’est bien lui, revu et corrigé par le magicien de la musique, Yvan Cassar.
Johnny rêvait, paraît-il, d’enregistrer avec un orchestre symphonique. Cassar l’a fait avec 70 musiciens, 42 choristes et le London Symphonic Orchestra. Et c’est du grand, du très grand Johnny dont les musiques ont été choisies par Yvan Cassar après avoir écouté nombre de versions chantées par l’idole au mieux de sa voix et de son charisme.
C’est tout simplement magnifique et «Diego», «Que je t’aime», «Non, je ne regrette rien», «Requiem pour un fou», «Vivre pour le meilleur», «L’envie», toutes prennent souffle, une amplitude, une force encore plus grandioses que ses concerts live et Dieu sait si pourtant il dégageait sur scène, le Johnny.
En fait, on retrouve le Johnny qu’on a aimé, qu’on aime et qu’on aimera toujours avec en plus des orchestrations semi-classiques dues au génie d’un Cassar qui connaissait bien son chanteur pour l’avoir accompagné. Et voilà qu’il l’accompagne somptueusement, pour un dernier concert.

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Sarah BRIGHTMAN «Hymn» (Universal)
Cette soprano britannique aux trois octaves est une voix venue du ciel. Comédienne de théâtre, star des comédies musicales dont «Cats» ou d’opérettes (La veuve joyeuse), danseuse, elle est dans la pure tradition de ces artistes anglaises ou américaines qui savent tout faire .
Elle a déjà vendu des millions de disques et pourtant en France on a l’air de la découvrir grâce au duo qu’elle vient d’enregistrer avec Vincent Niclo «Sogni» qu’on retrouve sur les deux disques. Le douzième de l’artiste.
Elle a choisi pour ce nouvel album intitulé «Hymn», des thèmes d’opéra connus mais par forcement chantés par des femmes. Mais avec sa voix, elle peut s’attaquer à quelque chant que ce soit. Du coup, elle passe sans problème de Morricone à Franz Lear, de John Lees à Yoshika Hayaghi.
Une très belle version de «Quand te partiro» d’Andrea Boccelli entre autres mais un superbe album dont la voix sublime est accompagnée par le London Symphonic Orchestra (comme Johnny !)

Vincent NICLO  «Ténor» (Warner)
Vincent Niclo, c’est, avec Pagny, la plus belle voix qu’on ait en France.
C’est aussi, plus que Pagny, un homme d’une extrême élégance.
C’est encore un chanteur hors normes, multi-styles qui nous chante aussi bien de la variété que de l’opéra en passant par l’opérette, les chansons de crooner, le tango ou les musiques de Michel Legrand ou encore les nombreuses comédies musicales qu’il a interprété (Autant en emporte le vent, entre autre).
Il sait tout chanter et surtout, tout bien chanter et ce nouveau disque «Ténor» (Warner) ne me contredira pas puisqu’il passe de Verdi à Saint-Preux, de Haendel à Tchaïkovski, de Ravel à Puccini, nous proposant un éventail de thèmes connus et quelques duos remarquables : «Le chœur des esclaves» de Verdi avec Nana Mouskouri, «La sarabande» de Haendel accompagné par les merveilleuses sœurs Berthollet, un extraordinaire Christmas  avec le fabuleux Placido Domingo, un inattendu «Boléro de Ravel», façon incantation africaine avec Angélique Kidjo et… un improbable duo : «Loin d’ici» (que Dalida a chanté sous le titre «Fine la comédie») avec Laetitia Milot, loin d’avoir la voix d’une diva mais plutôt de Jane Birkin. Le problème est que Jane chantait avec Gainsbourg et que Laetitia chante avec un ténor avec lequel elle ne fait pas le poids. Mais le clip est joli !
Ce disque est un enchantement, enregistré à Abbey Road. Jusqu’à la pochette noir et or avec un beau Niclo en nœud pap ‘s… L’élégance jusqu’à la fine moustache à la Reth Butler !

Jacques Brachet