Le président Claude–Henri Bonnet ouvrit la séance du 14 octobre par des souhaits de bienvenue et laissa la scène à Didier Patoux, vice président chargé du développement, pour présenter les lignes directrices de cette saison et remercier les différents sponsors et l’association des Amis du Festival qui ont une grande part à la bonne marche et à la réussite des événements. Puis ce fut au tour de Monique Dautemer, musicologue et pilier du festival, en compagnie de Patrick Jago, trésorier, de présenter et expliciter le programme. Sous le regard attentif de Claude Pinet, président d’honneur.
En fin de séance Catherine Triscornia annonça une exposition d’instruments de musique au Musée d’Histoire de Toulon dans lequel une vitrine présentera des objets de son père, Henri Triscornia, le fondateur du Festival.
La saison musicale se déroulera du 14 octobre 2019 au 6 avril 2020 avec sept grands concerts, des conférences, des actions auprès des jeunes avec le concours de diverses institutions, des concerts pédagogiques avec l’orchestre de l’Opéra de Toulon, et une master class.
Les grands concerts prendront place dans les lieux habituels : églises Saint Louis, Saint Paul, Palais Neptune, Foyer Campra Opéra de Toulon, Auditorium du Conservatoire, Lycée Dumont d’Urville.
On y entendra :
L’Ensemble à cordes Nico, « New Ideas Chamber Orchestra » pour une réinterprétation appropriation de grands classiques.
L’Ensemble vocal Calmus pour des chants de Noël a cappella, issus de diverses cultures.
« Tous les matins du monde » sur la musique du film d’Alain Corneau (1991) avec La Chapelle Harmonique.
Le concert des élèves du conservatoire.
La Nuit du piano 5 : Beethoven & Co avec les pianistes Tanguy de Williencourt, Igor Tchetuev, Florian Noack, Olga Bodarénko, plus Fanny Clamagirand au violon et le trio Gabbiano.
« Grand piano » avec le pianiste Nelson Goerner.
Les conférences
Les Préludes de Debussy (12 sur les 24 qu’il a écrits) : concert-conférence avec les pianistes Frantz Baronti, Bertrand Massei, et la conférencière Coline Miallier qui seront en résidence au Lycée Dumont d’Urville pour des rencontres avec les élèves.
La « Conférence des Amis du Festival », Beethoven & Co, animée par Monique Dautemer, Dominique Dragacci-Libbra et Ingrid Tedeschi
La master Class avec le jeune pianiste Florian Noack et les élèves du Conservatoire TPM.
S’ajouteront à ces prometteuses manifestations les sept concerts symphoniques à l’Opéra de Toulon avec l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon et divers invités. Nous y reviendrons.
Le traditionnel pot de l’association des Amis du Festival, présidée par Colette Gluck, devait clore cette présentation, suivie du concert « Nico » à l’église Saint Louis.
Ensemble à cordes NICO – Eglise Saint Louis
En ce lundi 14 octobre 2019 l’Ensemble à cordes NICO « New Ideas Chamber Orchestra » donnait un concert en l’église Saint Louis de Toulon, austère nef à l’acoustique exemplaire : l’idéal pour de la musique de chambre sans micros.
L’ensemble Nico ce sont six musiciens, trois femmes, trois hommes, dans la beauté de leur jeunesse, se présentant avec une élégance raffinée. Ils viennent de Lituanie.
Ce sont Augusta Jusionyte, Dalia Simashka, Julija Ivanovaite (violon, alto), Deividas Dumčius (violoncelle), Vincas Bačius (contrebasse), Gediminas Gelgotas (direction, clavier et chant).
Premier étonnement, les six musiciens jouent sans partition, on imagine le travail de mémorisation. Deuxième étonnement, ils ont chorégraphié leur performance, prenant des attitudes, se déplaçant, même dans la nef centrale, en un somptueux ballet qui ajoute le plaisir des yeux au plaisir de l’oreille. Troisième étonnement, et c’est le plus fort : ils s’emparent de transcriptions de grands classiques utilisant avec brio toutes les possibilités des instruments, ôtant ou ajoutant des notes aux œuvres, y mêlant d’autres éléments, les découpant différemment, changeant les tempos, utilisant des motifs en forme de refrain comme dans cet époustouflant « Hiver » de Vivaldi pris à la vitesse de la lumière dans un emportement à la tzigane.
La mise en place, la précision, le dynamisme, l’engagement sont tout simplement dignes d’éloges. Et le tout avec une apparente facilité, qui vous propulse dans un tableau de Botticelli. Sont interprétées ainsi des œuvres de Bach, Mozart, Vivaldi, Richter, Nymann, Gelgotas, qui est le chef d’orchestre, également pianiste sur un Yamaha électrique, qui peut donner le son d’un clavecin, il est aussi chanteur sur certaines œuvres.
Nico, c’est une façon révolutionnaire d’aborder la musique de chambre. Certes un puriste pourrait s’offusquer du fait qu’on ose toucher à une grande œuvre classique. On peut lui répondre que cela s’est toujours fait dans la musique, Liszt s’empare de Chopin, la liste est longue, sans parler de l’improvisation. Souvent aussi ces grands compositeurs du passé laissaient une grande liberté d’interprétation. Certes on a le droit de refuser la chose. En tout cas à en juger par la chaleur, la longueur et la force des applaudissements, NICO avait réussi son pari.
On est pris dans un tourbillon. C’est virtuose, c’est brillant, époustouflant, beau comme un envol de flamants roses. Mais quand même un petit regret, cela manque un peu d’émotion, de sentiment, tel le « duende » du flamenco.
Serge Baudot
Renseignements : www.festivaldemusiquetoulon.com – festival.billetterie@orange-business.fr tel : 04 94 93 55 45