La Rochelle – Festival TV
« Mental », une série pas comme les autres

MENTAL

Marvin (Constantin Vidal) a 17 ans. Petit malfrat, il se retrouve souvent en garde à vue mais voilà qu’à une nième incartade, la justice décide de le faire interner dans un établissement médical. Paumé il se retrouve entouré de pensionnaires pas très équilibrés et avec une équipe soignante qu’il rabroue car il ne comprend pas ce qui lui arrive. Peu à peu il se rapproche d’Estelle (Lauréna Thellier), Simon (Louis Perès) et Mélodie (Alicia Hava). Ça n’est pas facile au départ car tous sont des cas particuliers et entre deux guéguerres, ils vont s’accepter, s’amadouer et une véritable amitié va se créer entre eux dans ce huis clos quelquefois oppressant. C’est peut-être celle-ci qui les guérira mieux que tous les traitements qu’on leur donne.
Une très jolie série où chacun va passer de la guerre à la paix, de la colère à l’amitié et peut-être à l’amour.
Que des jeunes comédiens qui sont à la fois drôles et émouvants et que le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun filme avec tendresse et auxquels on s’attache très vite.
On a plaisir à les rencontrer à la Rochelle avec le producteur Augustin Bernard qui nous explique la genèse de cette série :

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Augustin Bernard – Victor Lockwood – Slimane-Baptiste Berhoun

«C’est inspiré d’une série finlandaise que l’on a pu adapter avec un maximum de liberté avec un concept intéressant, afin de ne pas stigmatiser le côté psychiatrique chez ces ados.
Une enquête de l’ONS nous fait découvrir que 50% des moins de 21 ans ont des troubles psychiques et que 70% d’entre eux n’en parlent pas et sont dans le refus ou le déni ½ d’entre eux vivivent leurs souffrances solitaires.
Il faut qu’ils sachent qu’il n’y a pas de mal à aller mal et que plus tôt leurs problèmes sont pris en charge, plus tôt ils peuvent les dépasser. Cette série est un peu le but du jeu.
Slimane-Baptiste Berhoun : C’est en fait le parcours de quatre ados dont on suit le cheminement. Ce n’est pas un feuilleton. Nous avons plus été guidés par une sorte d’équilibre dans la narration et l’on joue à la fois sur le drame et la comédie.
Je crois que c’est une œuvre innovante qui sort des sentiers battus.
Comment s’est constitué le casting ?
Slimane : Il a été délicat car il devait être homogène mais en même temps chacun devait garder une personnalité affirmée. Les rôles étaient difficiles car ils devaient à la fois mêler professionnalisme tout en gardant une certaine fraîcheur. D’ailleurs, quelquefois nous avons dû modifier le rôle par rapport à la personnalité des comédiens que nous avions choisis.
L’un des créateurs de la série, Victor Lockwood nous précise un point important le lieu du tournage
Nous avons essayé d’humaniser au maximum ce genre de lieu, tout comme les personnages, pour être le plus près d’eux et rester dans la sobriété. Nous ne voulions pas d’une alchimie froide mais montrer un lieu de vie qui ne fait pas peur, comme l’on voit souvent.

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Lauréna Thellier et Louis Pérès

Simon, Estelle, Alicia, Constantin, parlez-nous de votre expérience.
Louis : Ces personnages étant très loin de nous, ce sont des pédopsychiatres qui nous ont donné les clefs. Ils nous ont suivis tout au long du tournage ce qui nous a permis de ne pas faire d’erruers, de contresens. Ils nous ont indiqué beaucoup de choses sur les patients. Nous avons également passé du temps avec eux et cette proximité nous a permis de les comprendre car, d’une pathologie à l’autre ils différents.
Alicia : Chacun d’entre nous a construit son rôle à sa manière. Nous nous sommes beaucoup inspirés de documentations, de films, de livres afin d’être au plus près de nos personnages.
Laurena : Nous avons compris qu’il fallait surtout éviter les clichés, essayer d’être le plus simple et le plus naturel possible pour être crédible et efficace et surtout ne pas faire de nos rôles des caricatures.
Constantin : Les rôles étaient peut-être plus difficile pour mais collègues car devaient toujours être sur le fil de la folie et de la normalité. Pour moi c’était plus facile car je ne suis pas censé être fou. Je suis là je ne sais pas trop pourquoi. L’important était de pouvoir m’immiscer dans ce monde étranger pour moi et de faire avec ces ados enfermés pour d’autres raisons que moi».

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Constantin Vidal et Alicia Hava

De l’avis du réalisateur, nos apprentis comédiens ont agi en véritables professionnels et ont apporté beaucoup de fraîcheur à la série.
Y aura-t-il une suite ? A leurs sourires, cala semble envisageable.
L’avenir nous le dira.

Jacques Brachet
Le série a obtenu le prix de la meilleure série 26 minutes
A partir du 25 octobre sur France TV Slash