Ils sont venus, ils sont tous là…
C’est la première fois que l’on voit autant d’adjoints et de conseillers municipaux – et même le maire ! – à un vernissage d’exposition.
Il faut dire que si le photographe exposant, Tony Frank, n’est pas connu de tout le monde, son modèle, Johnny, est dans le cœur, dans le regard, dans la tête de plusieurs générations et avec cette superbe exposition, on se rend compte que le mythe Johnny n’est pas près de s’éteindre.
Avec Tony, nous nous sommes croisés souvent dans le sillage de Johnny, que ce soit sur la tournée du fameux Johnny Circus, chez notre ami Eddy Barclay à St Tropez ou encore sur l’île de Bendor où il était venu faire avec lui un calendrier pour Paul Ricard. Car il fut son photographe officiel dès 1960 et jusqu’au bout de sa carrière puisque ses dernières photos datent de la déjà mythique tournée des Vieilles Canailles, réunissant trois bêtes de scène : Johnny, Eddy, Dutronc.
Tony a réalisé des milliers de photos de son ami, ce qui ne l’a pas empêché – métier oblige – d’aller fixer les portraits de Véronique Sanson, Julien Clerc, Voulzy-Souchon, Serge Gainsbourg, Nathalie Baye, Barbara, Françoise Hardy, Hugues Aufray et entre autres les emblématiques fesses de Michel Polnareff ! Sans compter des artistes internationaux comme Sonny and Cher, Queen, Dylan, Sting, les Stones….
Jean-Sébastien Vialatte, Jacqueline Franjou, Tony Frank, Dominique Ducasse, Cyril Bruneau, Dominique Baviéra
Tony, comme beaucoup d’entre nous, est né des années 60, c’est à dire à une époque où tout éclatait, tout explosait, où la jeunesse se libérait et créait ses propres codes, des propres musiques, ses propres mode. et c’est donc dans cette année mythique que naît le rock, le twist, Salut les copains, le Golf Drouot, où il fera sa rencontre avec notre Jojo.
Amitié sans faille, confiance absolue avec juste l’ombre d’une certaine Laetitia qui les éloignera quelque peu.
Tony vient donc se poser tout l’été à la Maison du Cygne, magnifique écrin, à la fois intérieur et extérieur pour notre idole nationale. Et si Tony a posé là ses photos sur les cimaises mais aussi disséminées dans le jardin remarquable du Cygne, c’est grâce à Cyril Bruneau, photographe devenu officiel du Festival de Ramatuelle, déjà venu exposer au Cygne et qui a proposé à son ami Tony Frank d’y venir rendre hommage à Johnny.
Une exposition magnifique qui retrace 50 ans de carrière, 50 ans d’amitié où l’on redécouvre les multiples visages de Johnny « Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre » tant il a changé de look au cours des décennies. Mais on y retrouve un point commun : le regard. Ce regard si bleu qu’il a fait chavirer des milliers de femmes mais, ce qui est plus rare, c’est que sa personnalité a fait aussi craquer autant de mecs, ce qui est unique pour un artiste masculin. Et on les a vus en larmes lors de sa disparition, ces fans « mâles » !
Johnny renaît donc pour tout l’été dans cette maison du Cygne grâce à Tony Frank dont le talent n’a d’égal qu’une modestie sereine, heureux du travail accompli, plus à l’aise, nous avoue-t-il, derrière un appareil photo que devant un micro, ce micro autour duquel, étaient donc réunis Le maire de Six-Fours, Jean-Sébastien Vialatte, son adjointe à la Culture, Dominique Ducasse, Dominique Baviéra, directeur du Pôle Art Plastiques, Cyril Bruneau et Jacqueline Franjou, présidente du Festival de Ramatuelle, créatrice de « L’œil en Seyne », festival de photographie qui se tient tous les ans à la Villa Tamaris, joliment chapeautée, venue soutenir « ses » photographes, félicitant Tony pour avoir non seulement su saisir le regard de l’idole mais aussi son histoire. Car dans cette exposition, c’est toute l’histoire d’un artiste, d’un homme dans tous ses états, qui, jusqu’à la fin de sa vie, fut d’une beauté, d’une présence, d’un charisme incroyables. Et toute l’histoire d’une époque bénie.
Et puis, comme le chantait Johnny…. « Souvenirs, souvenirs… ». ils sont en partie accrochés là nos souvenirs d’une jeunesse insouciante, très rock n’roll. C’étaient nos jeunes années et l’on a tous dans le cœur quelque chose de Johnny.
Et cette expo est à la fois joyeuse et nostalgique.
Quel bonheur de retrouver toutes ces photos et de revoir Tony qui a eu cette chance de partager une grande amitié avec l’idole de tout un pays !
Jacques Brachet