Tony Fusco est de la génération des Baboulène, Etienne, Anfonso, Tamari…
Cet Italien né en 1934 est venu s’installer en France, plus particulièrement à Toulon où, comme Baboulène, il fut décorateur de théâtre, particulièrement à l’Opéra.
Il fréquenta l’École des Beaux-Arts de Toulon et à partir de là, passionné et curieux, il va, de décennie en décennie, s’essayer à toutes les tendances, du figuratif à l’abstrait, du presque impressionnisme au contemporain . Et là où certains échouent, lui, traverse, les époques et les courants avec un égal bonheur, montrant, suggérant, jouant avec les couleurs car il est aussi un magnifique coloriste et un dessinateur hors pair. A admirer ses croquis qui, en quelques traits, nous offre un personnage, un paysage.
On peut s’en apercevoir dans cette magnifique exposition de la Batterie du Cap Nègre à Six-Fours où toutes ses palettes (et même la vraie !) nous sont présentées pour montrer 50 ans d’un travail superbe, quelque époque que ce soit.
Il joue avec les harmonies, les couleurs et quel que soit le style et l’époque, il y a toujours une grande émotion qui s’en dégage. Emotion qui, me confie-t-il est nécessaire, même indispensable à cet artiste inspiré.
Selon la toile il se dégage du lyrisme, de l’intime, de la réflexion, de l’intuition, grâce à cette « quête de la petite lumière au bout du tunnel » nous dit-il encore.
Il travaille à l’inspiration du moment sans autre but que de créer, de jeter sur la toile ses impressions, ses coups de cœur, cette recherche d’univers différents afin de ne pas prendre racine dans un genre, un style et l’on suit son parcours, de toile en toile, de période en période, ni tout à fait un autre, ni tout à fait le même mais toujours avec la même sincérité, la même passion, la même maîtrise.
En plus de 50 ans de travail (qui pour lui, n’est pas un travail), on découvre une œuvre véritable.
Quant à l’homme, il est d’une grande simplicité, et le rencontrer ajoute au plaisir de découvrir son œuvre. Vous pourrez vous en rendre compte si vous venez à sa rencontre le 4 mais prochain pour un « Art-Thé » où vous pourrez échanger en toute convivialité
Jacques Brachet
Exposition jusqu’au 26 mai à la Batterie du Cap Nègre.