Jean-Philippe Pastor, conseiller municipal,Gérard Eppelé, Pierre Pellizon, Dominique Ducasse, Franta, Dominique Baviéra.
Ils sont trois.
Trois artistes, trois amis depuis quelques années. Au cours de l’anniversaire de l’un des trois, ils émettent l’idée qu’il serait peut-être temps qu’ils se réunissent pour une exposition commune.
Le hasard faisant bien les choses, nous deux Dominique six-fournais, Dominique Ducasse, adjointe aux affaires culturelles et Dominique Baviéra, directeur du Pôle Arts Plastiques, cogitent une exposition ayant pour thème « la peur ».
Les deux idées se rejoignent, le thème étant adéquat aux oeuvres de nos trois plasticiens.
Les voici donc installés jusqu’au 5 mai dans cette Maison du Cygne, magnifique écrin pour cette exposition impressionnante dans tous le sens du terme, aussi bien par le sujet évoqué que par le talent et la créativité des plasticiens : Franta, qui nous vient de Vence, Gérard Eppelé l’Arlésien, Pierre Pellizon, tout droit venu de Cabriès.
En dehors du sujet de l’exposition, ils ont en commun une idée de la liberté, de l’humanité et tous les sujets dont tous les hommes se posent question : la souffrance, la mort, la survie, l’identité… L’existence en général et surtout une indéfectible amitié.
Il y a fort longtemps que l’on n’avait vu réunis trois artistes en une telle osmose, nous proposant une exposition, certes, quelquefois difficile au premier abord, mais possédant une telle force qui amène beaucoup de questionnements sur l’Humain.
Ce qui nous choque et nous attire en premier, ce sont ces sculptures de Pierre Pellizon, faites de force et de fragilité, la force venant de ces chiens faméliques et agressifs, tels des gorgones ou des chimères , la fragilité venant du matériau utilisé : de la terre cuite tout simplement, qui peut se casser à tout moment. Il nous propose également des sculptures sur racines dont il crée des personnages fantasmagoriques nommées « Homos Humus », à la fois mystérieuses, envoûtantes, saisissantes et effrayantes. Superbe travail de création.
Gérard Eppelé, sculpteur, peintre et dessinateur nous propose lui aussi des personnages fantastiques, frisant la science-fiction ou les films d’épouvante. Dans chacune d’elles on y ressent cette peur viscérale qui contraste avec la bonhomie de l’artiste. L’imaginaire devient imaginable, l’œuvre évoquant la peur bien sûr mais aussi le désespoir et la douleur. Le dessin est à la fois précis et impressionniste et en devient… impressionnant ! Ses personnages semblent cernés, enfermés dans un monde où l’on ne s’échappe pas, d’où l’angoisse latente que l’on retrouve dans chacun de ses tableaux.
Chez Franta le Tchèque venu s’installer en France, on découvre à la fois des animaux féroces, créature sauvages et violentes à mi chemin entre loups garous et félins et des personnages venus d’un autre monde, quelquefois inquiétants, quelquefois simplement, dramatiquement inquiets, tout comme l’est l’artiste devant le futur et la violence de tous les jours qui va crescendo.
On ne sort pas indemne de cette exposition à couper le souffle et on met du temps à s’en remettre, bizarrement grâce aux auteurs de ces créations qui sont de bons vivants, dont on sent la complicité, entraînés par le plus jeune des trois, Pierre Pellizon, qui a toujours un trait d’humour à envoyer… Ce qui nous rassure un peu devant ces œuvres à la fois tellement réalistes et fantastiques et pourtant si représentatives de notre vie d’aujourd’hui.
A noter que nos trois compères vous donnent rendez-vous le samedi 6 avril à la Maison du Cygne pour vous rencontrer et parler de leur travail.
Jacques Brachet