Sanary – Théâtre Galli
Jean-Michel COUSTEAU rencontre les écoles

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Les chats ne faisant pas des chiens, Jean-Michel Cousteau, 80 ans aujourd’hui, est le digne fils de son père, le commandant Jacques-Yves Cousteau, explorateur océanographique, scientifique et rendu célèbre entre autres par son film « Le monde du silence » et son célèbre bateau, le « Calypso ».
Il faut dire que, né à Sanary, ville à laquelle il a toujours été fidèle, à 7 ans il plongeait déjà au large de ce port avec sa famille. Il a donc, comme il dit, fait de la randonnée palmée depuis son enfance. Petite confidence : « Tous les matins, avant d’aller en classe, j’allais ramasser les poulpes que je vendais ensuite… Mon meilleur client était le chef de la police ! »

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Cela, il le raconte devant une salle pleine à craquer, au théâtre Galli où étaient, jeudi, réunies 24 classes des écoles de la communauté de communes Sus-Est-Ste Baume, réunis par le maire en personne, Ferdinand Bernhard, qui eut fort à faire à se faire entendre dans le brouhaha d’une cour d’école puissance dix. Mais le silence se fit dès qu’il prit le micro pour présenter son invité.
« On sait – devait-il dire en s’adressant aux enfants – que la planète va mal et nombre d’individus, d’associations, de communes font beaucoup d’efforts pour la sauver tant qu’il est encore temps.
Dans le cadre du programme d’éducation à l’environnement et au développement durable, créé voici 20 ans par une institutrice sanaryenne, Mme Béranger, nombre de personnes se sont associées au projet, c’était une belle idée et elle est contagieuse, la preuve en est qu’elle existe toujours.
Aujourd’hui, nous recevons un homme qui se bat dans cette direction depuis nombre d’années, il va vous apprendre beaucoup de choses et il faudra les apprendre à votre tour à vos parents. »
Jean-Michel alors présenta quelques extraits de films dont certains remontaient aux tout débuts de la création des caméras sous-marines qui ont bien changé depuis, devait-il souligner en riant.

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« Grâce à ces expériences que j’ai commencé à faire à votre âge, j’ai très vite compris qu’il fallait s’occuper des mers et des océans. La planète est recouverte de 70% d’eau, elle s’évapore, la pluie et la neige la renvoient à l’océan et c’est grâce à elle que nous pouvons y vivre.
Aujourd’hui, beaucoup d’espèces souffrent, disparaissent et l’eau est essentielle à leur survie car elle ne peuvent pas se défendre. Il n’y a que l’humain qui peut décider de disparaître ou pas.
Grâce au progrès fait sur le matériel cinématographique sous-marin, aujourd’hui on peut descendre jusqu’à 300 mètres et filmer en trois D, permettant de découvrir des espèces qu’on ne connaissait pas.. Après 73 ans de plongée, je suis encore heureux de découvrir des merveilles ».
Ainsi nous montra-t-il des images d’animaux superbes et incroyables, semblant tout droit sortis de la science-fiction.

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Puis il nous parla, images à l’appui, des poissons qui sont ses préférés : les requins (il y en a 46 espèces), dont le plus grand, nommé le requin-baleine est le seul à n’avoir pas de dents. Les mérous dont il a découvert les cachettes pour y pondre et élever les petits, et qu’il va visiter tous les ans. Et puis ses préférés entre tous : les orques-épaulards à qui il a consacré un livre qu’il offrira aux écoliers.
Toutes ces expéditions, il les fait aujourd’hui avec ses enfants, Fabien et Céline, dont il ramène des films, des documents qu’il présente lors de conférences afin de dire aux gens de prendre soin du système aquatique dont nous dépendons tous.
C’est toujours sa mission depuis des années et le jeune public a été passionné par cet homme magnifique qui méritait bien une école qui porte son nom à Sanary !

Jacques Brachet