Toulon – Janvier à l’Espace Comédia

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Mardi 15 janvier 20h45
M. Ibrahim et les fleurs du Coran d’Eric-Emmanuel Schmitt
Par le Théâtre du Sablier – Mise en scène et interprétation Prosper Diss
Ce texte est un lieu de réflexion sur l’amitié, la force de vivre, la tolérance.
Fable, conte, voyage initiatique…
Emprunt de philosophie, d’amour et d’humanité, ce texte touche le cœur de tous les hommes. On devrait tous avoir la chance de rencontrer un Monsieur Ibrahim dans notre vie…
Paris, Rue Bleue. Dans les années 60.
Moïse (Momo), un garçon juif de onze ans livré à lui-même, devient l’ami du vieil épicier
arabe de la Rue Bleue.
Abandonné par sa mère, il supporte de moins en moins de vivre seul avec son père. Il doit tout faire : laver, étudier, cuisiner, porter les commissions, vivre seul dans un appartement noir, vide et sans amour, être esclave d’un avocat sans affaires et sans femme…
Un jour le regard de Momo croise celui de Monsieur Ibrahim qui contemple la vie du haut de son tabouret et, de conversation en conversation, la vie devient plus souriante, les choses ordinaires extraordinaires…
Grâce au vieil arabe soufi, Momo entame un long voyage initiatique où il découvrira la bonté, l’amour et même l’adoption. Comme promis, Monsieur Ibrahim l’emmènera à sa mer de naissance. Il y décédera.
De retour à Paris, Momo découvrira que Monsieur Ibrahim lui a tout légué, son épicerie de la Rue Bleue qui n’est toujours pas bleue, son vieux Coran et son argent.
Pour tout le monde, Momo devient à son tout l’arabe du coin.

thumbnail_Monsieur Ibrahim thumbnail__MG_8260T-crédit S. Laurent

Vendredi 25 janvier 20h45
« Un rapport sur la banalité de l’amour » de Mario Diament
Mise en scène : André Nerman – Avec Emmanuelle Wion et André Nerman
Nous sommes en 1925 en Allemagne. Martin Heidegger est professeur de philosophie à l’Université de Marbourg. Son étudiante Hannah Arendt est subjuguée par cet homme brillant. Ils deviennent très vite amants. Dans ce pays vaincu les idées nazies gagnent du terrain. Hannah est juive. Elle est effrayée et révoltée par l’ascension de Hitler. Martin croit voir en ce mouvement un renouveau pour l’Allemagne et se compromet un temps avec les nazis. En dépit de ce fossé qui les sépare, les amants se retrouvent régulièrement.
Au cours de cinq rencontres entre 1925 et 1950, nous allons suivre l’histoire passionnée et tumultueuse de ces deux génies de la pensée du XXème siècle.
« Ce qui sépare les amants du monde qui les entoure, c’est le fait qu’ils soient dépourvus de monde, que le monde se consume entre les amants. » (Hannah Arendt)
Cette pièce est aujourd’hui d’une brûlante actualité : dans un monde amnésique menacé par la montée des populismes, l’Histoire nous rappelle comment même les plus grands esprits peuvent se laisser happer par la spirale sournoise de la barbarie.
A l’inverse de beaucoup d’intellectuels et d’artistes qui ont su s’arrêter à temps (comme l’École du Bauhaus qui a inspiré le décor) Martin Heidegger a fait un pas de trop… Et dans ce contexte dramatique, cette histoire d’amour passionnée et somme toute « banale » met en lumière le conflit inextricable entre les convictions et les actions, le désir et les sentiments. Hannah dans sa détresse et dans son combat contre le totalitarisme ne peut cesser d’aimer Martin qui ne l’oubliera jamais…
Un amour d’une telle puissance que les idées mêmes en sont bousculées, dans la tentative désespérée, non pas de comprendre, mais de pardonner ou d’obtenir le pardon.
André Nerman