Pathé la Valette
Kad MERAD cherche gendre désespérément !

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Stéphane (Kad Merad) est entouré de femmes : Suzanne, son épouse (Julie Gayet), et ses trois filles : Alexia (Pauline Etienne), Gabrielle (Louise Coldefy), Raphaëlle (Chloé Jouannet), sans oublier Christelle (Zabou Breitman) sa collègue gynécologue obstétricienne, comme lui.
Dans ce milieu uniquement féminin, il n’a toujours rêvé que d’avoir un fils, rêve devenu une véritable obsession. Alors, dès qu’il voit un garçon tourner autour d’une de ses filles, il lui met à tel point le grappin dessus, que celui-ci s’enfuit à toutes jambes. Un jour, à force de la pister, il découvre Alexia avec Thomas (Guillaume Labbé), un superbe et célèbre rugbyman du RCT dont il se débrouille de devenir son ami. De ce fait Thomas passera plus de temps avec Stéphane qu’avec Alexia. C’est la rupture.
Rupture qui le submerge et il va utiliser plein de subterfuges pour les réunir, au détriment du nouveau petit ami de sa fille, Bertrand (François Deblock) qu’elle a choisi au départ parce qu’il est le collaborateur de son père que celui-ci déteste, en espérant avoir la Paix. Mais voilà, il va lui mener la vie impossible en manigançant sa rupture et alors, tout va se déclencher : toute la famille lui tourne le dos et il n’est même pas invité au mariage de Gabrielle, mariage qu’elle a gardé secret jusqu’au bout pour avoir la paix.
C’est une jolie comédie pleine de charme, signée François Desagnat, qui nous avait déjà offert le savoureux « Adopte un veuf », qui navigue, comme celui-ci, entre rires et émotion, Kad y étant à la fois horripilant et touchant, Julie Gayet toujours aussi lumineuse et aussi drôle que Zabou Breitman, femmes énergiques et aimant cet homme malgré tout. Les garçons sont également craquants, de l’athlétique Guillaume Labbé au timide François Deblock, tous deux quelque peu naïfs et amoureux.
Par ailleurs, les Toulonnais vont être heureux de retrouver leur RCT et leur stade Mayol, quelques séquences de ce film ayant été tournée en ce lieu mythique, ainsi qu’à Marseille.
Et voilà que le Pathé nous offre un joli cadeau de Noël en faisant venir, non pas en avant-première mais en exclusivité, une partie de la troupe : François Desagnat, Kad Merad, Guillaume Labbé, François Deblock, quatuor de mecs qui entourait Julie Gayet. Au contraire du film, les hommes étaient en majorité.
Et croyez-moi, l’atmosphère n’était pas triste, tout d’abord parce que Kad est un joyeux drille, que depuis dix jours il est grand père par procuration puisque Louise, alias Gabrielle, a eu un petit garçon et enfin parce que ce Marseillais d’adoption était ravi, comme tous les autres, de quitter les brumes et le froid de Paris pour le soleil et la tiédeur du Sud.
L’interview avec ces énergumènes sera plutôt débridée, chacun coupant l’autre et y allant de son histoire, de sa vanne et posant même les question à notre place !

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Guillaume Labbé, Julie Gayet, Kad Merad, François Desagnat, François Deblock

François Desagnat, après « Adopte un veuf », ce film, c’est un peu « Adopte un gendre », non ?
Ç’aurait pu être le cas, d’ailleurs ce n’est pas le titre initial qui devait-être « Beau-père et papa » ! et qui en fait, aurait dû voir le jour avant « Adopte un veuf »
Qu’est-ce qui vous a fait choisir ce scénario qui est en fait américain ?
C’est l’un de mes producteurs qui m’a parlé de ce scénario américain qui n’a jamais été tourné en fait. Ce scénario m’a tout de suite parlé parce que j’ai deux filles et, même si je les adore, j’aurais aussi aimé avoir un garçon… sans arriver aux extrémités de Stéphane ! Par contre, je ne pense pas avoir été frustré, d’ailleurs, je ne me suis vraiment jamais posé la question Ce sont mes filles qui se la sont posée ! Mais peut-être aussi cela m’a permis de régler certains problèmes !
Comment adapte-t-on en français un scénario typiquement américain ?
L’intérêt est qu’il n’avait pas fait l’objet d’un film, donc il n’y avait pas de comparaison possible. L’adaptation s’est faite par phases progressives. D’abord, il y avait le problème du sport puisque le petit ami d’Alexia n’était  pas un rugbyman mais une star du football américain. Je trouvais que le sport le plus proche était le rugby…
Tourné à Marseille, ç’aurait pu être le foot et l’O.M !
Non, je préférais le rugby qui, à mon sens, à plus de valeurs humaines plus fortes, plus saines que dans le foot. Ensuite, il a fallu trouver le style et là, vraiment, je voulais que ce soit proche de comédies américaines. Mais l’humour est très différent et on a dû le transformer « à la française ». J’adore l’humour anglo-saxon, j’y suis très à l’aise et j’ai quand même voulu que ça en reste assez proche.
D’autres différences ?
Oui, en Amérique chacun a un garage avec un billard, un juke box, un bar. Ça ne se trouve pas chez nous. Du coup, dans ce garage j’y ai mis une voiture américaine ancienne, celle du père de Stéphane, qu’il considère comme son trésor.
Vous avez tourné longtemps à Toulon ?
Non, deux jours seulement pour huit semaines à Marseille. Par contre, nous avons été accueillis chaleureusement dans cette équipe.
Guillaume, vous avez donc été adoptés par le RCT ?
Ils m’ont tout de suite intégré dans l’équipe et quel bonheur, pour l’ancien rugbyman que je suis de jouer dans le plus gros club d’Europe !
– C’est vrai -coupe Kad -qu’il joue mieux au rugby qu’il ne joue la comédie !
(Huée des autres artistes !)
– En tout cas j’y ai mis tout mon cœur, malgré le manque d’entraînement et ils ont fait comme si j’étais des leurs. Dans ma tête j’étais dans le match et j’ai pensé marquer le plus bel essai du monde !
Et cet accent que vous prenez… et que vous perdez d’ailleurs de temps en temps !
Mais c’est le mien ! Ici je prends l’accent parisien parce que ça fait mieux.
Non, sérieusement, j’ai fait de mon mieux, je l’ai travaillé. J’avais déjà tourné un film où j’avais l’accent du sud-Ouest !

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H G F

Kad, ravi d’accueillir vos petits camarades dans cette ville qui est un peu la votre ?
Oui, je la leur ai fait connaître, je les ai menés au cabanon, à la pêche et d’ailleurs, alors que je n’avais rien attrapé Guillaume en a attrapé deux, mais deux trucs énormes dont une vieille… J’avais jamais vu ça ! Par contre, j’ai aussi été heureux de faire quelques passes avec les rugbymen toulonnais… Ca m’a rappelé ma jeunesse, à l’époque où l’on jouait avec un ballon en carton !
François, vous connaissiez un peu la région ?
Oui, j’y étais venu pour le tournage du film de Gérard Jugnot « C’est beau la vie quand on y pense » qui s’est fait dans la région toulonnaise. J suis toujours heureux d’y revenir et surtout d’avoir la chance d’avoir été choisi par François Desagnat.
– Je cherchais – intervient « l’autre » François – un comédien qui ressemble un peu à Claude Rich jeune pour son côté un peu dandy, avec peut-être la naïveté, la tendresse d’un Bourvil.
– Et puis – reprend François le comédien – j’ai fait une formation d’obstétricien durant quatre ans et je n’ai pas pu continuer car je me suis cassé un doigt.
Rires de l’équipe qui crie au canular !
– plus sérieusement, avec François on s’est vu, on s’est reniflé, on s’est plu… on a tourné !
Julie, on s’est rencontré au festival de la Rochelle, mais c’est Marseille qui a été le lieu de notre première rencontre !
Oui, sur le tournage de « Ça va passer… mais quand ? » de Stéphane Kappes avec Stéphanr Freiss. j’ai toujours plaisir à retrouver cette région et c’est vrai que les balades en mer dans le bateau de Kad, sous un beau soleil c’était bien agréable car en plus Kad est un être drôle, généreux, gentil…
Et puis, je voudrais préciser une chose C’étaient un peu les grandes vacances, on oubliait qu’on était là pour travailler !
Et je voudrais encore préciser une chose : je suis l’ambassadrice de la coupe du monde de rugby féminin et je peux vous dire qu’il y a de bonnes joueuses ! Et je suis supportrice de l’équipe de Brives ! »

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Voilà, c’est dans certain brouhaha que nous avons réalisé cette rencontre, dans les rires et la bonne humeur, plus une rencontre et une conversation à bâtons – très ! – rompus entre copains, plus qu’une véritable interview !
Mais nous avons adoré le film et leur venue a été la cerise sur le gâteau !

Jacques Brachet

Julie Gayet au théâtre également
Quelques mots en aparté avec Julie Gayet qui, le lendemain, se produisait sur la scène du Théâtre du Jeu de Paume dans « Rabbit hole » de David Lindsay-Abaire, dans une mise en scène de Claudia Stavisky, avec Patrick Califano.
« David Lindsay-Abaire a reçu le prix Pulitzer en 2007 et c’est une pièce où un couple essaie de surmonter la douleur de la perte de leur fils tué dans un accident d’auto. Chacun vit son deuil différemment et va en fait s’affronter. Lui, va chercher à vivre des expériences, elle, veut quitter l’atmosphère étouffante de la famille. Les relations familiales avec sa sœur et sa mère vont se distendre alors que bizarrement elle va se rapprocher du garçon qui a tué son fils. Le couple va-t-il se retrouver ?
Cette pièce est sans pathos, sans lourdeur, j’adore la jouer en tournée avant de la jouer trois mois aux Bouffes Parisiens à Paris.
Pour moi, c’est un retour aux sources de mon métier. C’est une pose que je m’octroie et dans laquelle je me sens bien ».

I L

JB