La Seyne-sur-Mer… Un petit air de Russie

C
Agnès et Sacha Vikouloff, Paulina et Génia Leriche, Georges et Marie Klimoff

Que font les Russes lorsqu’ils se retrouvent ? Ils chantent.
Qu’ils soient chez eux ou ailleurs, ils chantent.
Georges Klimoff, s’il est seynois, n’a jamais oublié ses origines et dès qu’il parle de la Russie, son regard s’allume. C’est lui qui, lorsqu’il est venu se reposer quelques jours à Bendor, a accueilli et servi de traducteur à Youri Gagarine. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’aujourd’hui une place porte son nom sur cette île varoise.
Il fait partie de nombreuses associations et l’un de ses lieux favoris est devenu l’hôtel la Farandole à Sanary, tenu par des russes avec qui il organise des échanges franco-russes en recevant des artistes peintres venues de cette lointaine contrée, en faisant se rencontrer deux cosmonautes, le français Jean-Pierre Haigneré et le russe Oleg Kotov, voici quelques mois.
Chez lui tout respire la Russie et son épouse, Marie, s’est mise au diapason.
La communauté russe dans le Var est importante et nombre d’en eux sont des artistes.
Artistes que l’on retrouve de temps en temps chez Georges et Marie où chacun y va de ses chansons empreintes de nostalgie et de joie mêlées.
C’est ce qui s’est passé samedi soir où nos amis nous avaient conviés à une soirée aussi amicale que musicale où les langues russe et française se mêlèrent allègrement mais où la musique fut uniquement russe, pour notre grand plaisir.

A B

Tout d’abord Génia Leriche, qui vint, avec sa fille Pauline, vêtues du costume traditionnels, nous chanter une belle berceuse, leurs voix à l’unisson faisant frissonner les inviter. Génia est la fondatrice à Toulon de l’Ecole Russe qui enseigne théâtre, musique, danse. Elle est diplômée de musicologie du Conservatoire de Kazan, en Russie, s’est spécialisée dans l’Opéra et, si elle est d’une grande modestie, elle est aussi un puits de sciences musicales.
Et voici Sacha et Agnès Vikouloff, qui sont chanteurs et musiciens. Ils ont fait, durant quinze ans, les beaux soirs d’un cabaret russe mythique à Paris, hélas aujourd’hui disparu « Raspoutine ». Ils chantent un peu partout en France et, s’ils vivent entre Montmorency et le Mourillon, à Toulon, il se peut que, sous peu, ils viennent définitivement s’installer dans notre région.
Chanter est leur respiration et ils nous ont offert, au son de leurs deux guitares, des chansons traditionnelles qui ont soulevé ce mini-public, qu’il soit français ou russe.
Encore un joli moment, un moment suspendu, dans la fraîcheur d’une soirée dont l’été ne finit pas.

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta