Suite à ma rencontre avec ce grand violoniste et chef d’orchestre Jean-Christophe Spinosi (voir portrait), nous attendions donc ses concerts multiples et variés, de la Collégiale St Pierre au Parc de la Méditerranée.
Et comme à chaque fois, nous n’avons pas été déçus puisque nous avons pu découvrir à la Collégiale, avec l’Ensemble Matheus, qu’il a créé, son concert baroque absolument magnifique, alternant entre autres des airs d’opéra de Haendel, de Vivaldi, où intervenait la splendide soprano qu’est Véronica Cangemi avec qui la complicité est évidente – ils ont fait une grande tournée consacrée à Vivaldi – et qui a, ce soir-là, entre autres, fait un triomphe avec le célèbre « Liberta », tiré de l’opéra de Haendel « Rinaldo ».
Hormis le fait qu’il joue du violon et qu’il dirige l’orchestre, Jean-Christophe est un conteur né et il nous raconte ces œuvres qu’il nous propose, avec à la fois l’intelligence et l’humour qui le caractérisent, sans compter sa grande connaissance des compositeurs, de leurs œuvres, de cette musique qu’il aime profondément et qui fait sa vie.
Ainsi nous explique-t-il que ces opéras baroques écrits aux XVII et XVIII èmes siècles, sont les comédies musicales de l’époque et que ce sont ces compositeurs qui ont inventé des histoires humaines en musique.
Autre complice de ce récital : la violoniste Aurelia Pagam avec qui il a interprété un duo d’une grande pureté.
Le public était venu nombreux, nombre de personnalités du milieu culturel varois étaient aux côtés du maire, Jean-Sébastien Vialatte, qui est venu saluer sur scène, les interprètes et en particulier Véronica Cangemi qui fut longuement ovationnée.
Changement de décor, changement de style : l’incontournable concert « Barock’n’roll » que le public aujourd’hui attend avec curiosité et impatience car notre ami, le fougueux Jean-Christophe, nous offre ce soir-là, des surprises de taille et un numéro de haute voltige avec un mélange classico-rock, en nous interprétant avec son orchestre, des classiques revisités rock et du rock façon classique.
Enfin, c’est ce qu’il nous offre habituellement car cette année, il nous a offert un concert venu des Amériques, l’Amérique de Presley mais aussi l’Amérique du Sud avec des airs ensoleillés venus du Brésil, de Chico Buarque et Joao Gilberto, des rythmes samba-bossa que sa chanteuse Rany Boechat nous a interprétés avec sensualité et grâce.
Grâce et sensualité aussi avec Emilie, qu’on avait pu admirer l’an passé et qui nous a offert entre autres un meddley de « Carmen » revu et corrigé par l’ami Spinosi, étrange, drôle et il a même fait des digressions en chantant un improbable duo avec elle ! Bizet a dû bien rigoler.
Inutile de dire que, comme d’habitude, le parc de la Méditerranée était noir de monde, le public étant venu nombreux avec couvertures, fauteuils pliants et casse-coûte très tôt en fin d’après-midi, ce qui fait que tous les parkings alentours regorgeaient de voitures et que les derniers arrivants firent quelques kilomètres de marche à pied.
Le vent s’étant levé, la scène fut quelque peu modifiée et le feu d’artifice prévu après concert, annulé.
Jean-Christophe était un peu inquiet par ce vent qui soufflait assez fort mais ce n’est pas cela qui a fait peur à notre artiste qui en a vu d’autres et qui sait s’adapter à toutes les circonstances.
L’ensemble Matheus, Jean-Christophe, Rany, Emilie nous ont offert un superbe concert dans le vent et sous les étoiles, pour clore ce festival aussi barock’n’roll que rockmantique, classico-sensuel et original.
Jacques Brachet