FRANCE 3 : BRIGITTE FOSSEY… Jusqu’au dernier

BRIGITTE FOSSEY : « JE TROUVE QUE LA VIE EST BELLE… »

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« D’abord raconte-moi… comment va ta vie ? »
Voici les premiers mots que me dit Brigitte Fossey à son arrivée à la cantine du tournage, entre Marseille et Bandol, de la série qu’elle tourne pour France 3 « Jusqu’au dernier », réalisé par François Velle.
Une journée de soleil éclatant, une amie retrouvée et le dialogue également tout de suite retrouvé. Autant parisienne que Ramatuelloise, nos chemins se recoupent souvent, et notre amitié est liée par celui qui nous a un jour réunis : Jean-Claude Brialy.£La voici donc pour six épisodes avec aux commandes François Velle, fils de Louis et de Frédérique Hébard, avec qui elle avait tourné en Provence, il y a déjà vingt ans cette belle série à succès que fut « Le château des Oliviers » et dont François était le co-auteur avec sa mère.

« Brigitte, tu retrouves la famille ?
Oui… vingt ans après ! Je garde de merveilleux souvenirs de ce tournage et je suis ravie de retrouver François avec qui j’avais beaucoup sympathisé et surtout de me retrouver dans cette région dont je suis depuis lors tombée amoureuse. Le sujet du « Château des Oliviers » me touchait beaucoup car j’y incarnais une exploitante agricole, métier que je voulais faire toute jeune. Le scénario de « Jusqu’au dernier » m’a beaucoup plu car c’est un polar en six épisodes, sujet que je n’avais jamais abordé. C’est l’histoire de trois femmes et ça démarre sur le jour où l’on doit fêter l’anniversaire de Fred. Alors qu’Hélène, sa mère, que je joue, Karine, sa femme (Valérie Karsenti) et Sybille, sa fille (Flore Bonaventura)  l’attendent dans le jardin, il tombe du toit et meurt. Tout fait penser à un accident mais sa mère a un doute et, sachant qu’il tenait un journal, s’en empare et va apprendre des choses sur le passé de son fils et sur le sien. Le commissaire Magnier, joué par Lionnel Astier, va mener l’enquête et Hélène va mener la sienne en parallèle.
Il y a énormément de rebondissements, tout le monde soupçonne tout le monde. Il y a aussi au générique Stéphane Freiss qui joue un ami de son fils très mystérieux, Marie-Christine Barrault qui dirige le centre Aquaréva et travaillait avec mon fils, personnage très ambigu… Tu n’en saura pas plus mais il y a tous les ingrédients pour tenir la tension à chaque épisode et des rebondissement qui tiendront le public en haleine.

Qu’est-ce qu t’a plus dans cette série ?
Tout ! D’abord le fait de retrouver François Velle, puis l’histoire qui est particulièrement bien ficelée et intelligente, le fait de tourner dans le Midi mais aussi et surtout ce rôle de femme qui est pédopsychiatre, à la fois forte et fragile, qui a, elle aussi, ses moments d’ambiguïté. C’est un rôle magnifique, toujours sur le fil du rasoir, à la fois subtil et délicat. Les quatre scénaristes qui ont écrit ces épisodes n’ont rien laissé au hasard et ce sont de beaux portraits de femmes avec un casting formidable. De plus François est un réalisateur méticuleux qui ne laisse rien au hasard et qui tourne dans la gentillesse et la sérénité. Tout ce que j’aime !

Alors Brigitte, revenons à ta carrière qui a, je le sais, une belle part de chance dans les rencontres que tu as pu faire.
C’est vrai qu’après « Jeux interdits » que j’ai tourné en 1952 alors que j’avais cinq ans et « Le grand Meaulnes » que j’ai tourné en 1967, il n’y a pas eu de cinéma. Je me suis lancée dans des études littéraires mais à 14 ans, j’avais la photo de Paul Newman sur ma table de chevet car il ressemblait à mon père et, à ma mère qui trouvait ça puéril, j’ai répondu : « Je vais le connaître et je travaillerai un jour avec lui ». Je n’étais alors pas du tout comédienne quoique j’avais déjà ça derrière la tête mais je voulais avant ça faire des études littéraires afin de connaître les textes, les auteurs… J’étais alors entrée dans une école d’interprètes parlementaires à Genève et ça ne me paraissait pas évident du tout ! Le reste du temps, je courais les théâtres, les cinémas et au bout de six mois, prise de cafard, je rentrai à Paris… où je retrouvai une lettre en poste restante, que je n’avais pas voulu ouvrir avant de partir. Elle était signée de Gabriel Albicoco qui me demandait si je voulais interpréter Yvonne de Galais dans « Le grand Meaulnes ».

Pourquoi toi puisque, en dehors d’un film tourné à cinq ans, tu n’étais pas dans le paysage cinématographique ?

Parce qu’il avait justement vu ce film, il avait alors calculé l’âge que j’avais et qui correspondait au personnage. Il s’est alors dit qu’aujourd’hui elle devait ressembler à l’héroïne et il a voulu me voir. Evidemment, en six mois il avait fait des castings mais il m’a quand même fait faire des essais… et il m’a prise. Je me suis alors dit tout de suite : « Voilà, c’est ce que je veux faire ». Et je suis devenue comédienne.

 Alors, et Newman ?
Ca fait partie des rêves réalisés. J’étais très passionnée par les films d’Altman et ça faisait aussi partie de mes rêves de le rencontrer. Je venais de tourner deux films : « Le pays bleu » de Tacchela et « L’homme qui aimait les femmes » de Truffaut. Et je devais aller les promouvoir aux Etats-Unis. Je reçois un appel de… Robert Altman qui me dit : « Avez-vous vu mon film « Trois femmes » ? Je dis oui, bien sûr. « J’ai adoré votre voix dans « Le pays bleu », je voudrais que vous doubliez la voix de Sissi Spackec. J’ai dit évidemment oui et j’ai d’ailleurs retrouvé mon partenaire de « Jeux interdits » Georges Poujouly qui était régisseur d’Altman.

Bon mais Newman dans tout ça ?
J’y arrive ! Sachant que j’allais venir aux Etats-Unis pour la promotion des deux films, Robert me propose un repas chez lui, à Los Angeles. « Sais-tu à côté de qui tu seras assise ? ». Je cherche des noms communs avec lui et moi et, dans l’expectative, il me lance alors : « Paul Newman… et il sera ton mari  dans mon prochain film « Quintet » !!! Quatorze ans plus tard… Tu vois, quand on y croit !

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Ca t’est souvent arrivé, ce genre de truc ?
Oui, une autre fois en voiture. J’écoutais Chopin sur Radio Classique. Chopin que j’adore par dessus tout. Et, à haute voix je dis : « Mon Dieu, faites que je fasse quelque chose avec Chopin ! ». C’est peut-être idiot mais le lendemain, Alain Duhot, organisateur du festival Chopin de Nohant, conseillé par notre ami Jean-Claude Brialy, qui connaissait mon amour pour Chopin et pour la poésie, m’appelait pour venir dire des poèmes sur des musiques de « mon » compositeur !

Tu as encore des rêves de ce genre ?
Oui… mais je ne t’en parle pas, sinon ça ne se réalisera pas !

Tu a une belle carrière cinématographique, ayant tourné avec les plus grands, et étant totalement bilingue, tu aurais pu faire une carrière aux Etats-Unis ?
C’est vrai, car j’ai tourné plusieurs films en anglais dont « Au nom de tous les miens » de Robert Enrico, « Enigma » de Jeannot Szarc avec Martin Sheen et Sam Neil, « Limpératif » de Zanussi, prix spécial du jury à Venise… J’ai eu beaucoup de propositions mais à l’époque ma fille était petite et je ne voulais pas la laisser. Je n’ai pas de regret.

Tu as l’air de rester à part du milieu artistique.
Pas vraiment mais j’ai un mari, chirurgien dentiste qui est très réservé et qui n’aime pas trop être mêlé à ce milieu. Il préfère les îles désertes où il peut retrouver le calme ! Alors tu me vois un peu à Ramatuelle car nous y avons une maison et qu’il y avait Jean-Claude Brialy. C’était un ami fidèle que je regrette toujours. Tout comme Marie-France Pisier avec qui j’étais très liée depuis la série télévisée « Les gens de Mogador ». Nous avions le même âge et bizarrement j’y jouais sa fille ! On s’est retrouvée sur « Chanel solitaire » et là… j’y jouais sa tante !
Quelquefois… Les idées des scénaristes et des réalisateurs !!!

Alors, aujourd’hui, Brigitte, que fais-tu hormis ce tournage ?
Je joue beaucoup au théâtre, je continue à travailler sur des spectacles de poésie avec de grands musiciens classiques, j’ai la chance de ne faire que ce que j’ai envie de faire et, que ce soit au théâtre, au cinéma, à la télévision, je n’accepte que des sujets qui me passionnent… et je trouve que la vie est belle ! J’ai fait, sur ce tournage, des rencontres formidables, l’équipe est très professionnelle, la productrice, Gaëlle Cholet, est très près de nous et je travaille au soleil… Que demander de plus ?!!

Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandietr

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JUSQU’AUDERNIER
Trois femmes, trois générations, une seule vérité…à tout prix !

Ce dimanche-là,  Fred Latour, qui dirige le Groupe TEYSSON, s’apprête à fêter son anniversaire en famille avec les trois femmes de sa vie : sa mère Hélène, 65 ans. Karine, son épouse, 40 ans. Leur fille Sybille, 20 ans.
Mais son esprit est ailleurs, et au moment de rejoindre la petite fête surprise, il reçoit un message et s’isole dans son bureau.
Alors que Karine l’appelle pour qu’il descende les rejoindre, une tuile tombe du toit, suivie du corps de Fred qui traverse la verrière du salon et s’écrase lourdement au sol !

La maison est déchirée par les hurlements de la mère, de l’épouse, de la fille…
Tout en faisant face à ce drame, elles vont devoir s’unir pour comprendre comment et pourquoi Fred Latour est mort. En s’attaquant notamment au secret qui entoure depuis 30 ans  la mort d’Alain Latour, le père de Fred, alors Maire de Marseille…

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Avec : Valérie Karsenti (Karine), Brigitte Fossey (Hélène), Marie-Christine Barrault (Nadège), Flore Bonaventura (Sybille), Lionnel Astier (Magnier), Michaël Abiteboul (Leclerc), David Baiot (Gauthier), Laurence Cormerais (Audrey Daniset), Stéphane Blancafort (Maitre Agostini), Paul Velle (Fabien Koskas), François Feroleto (Fred), Jean-Claude Bouillon (Charles Teysson)…

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