Hyères – Salins des Pesquiers
Opération baguage des goélands railleurs

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J’avoue que je connaissais les mouettes rieuses mais pas les goélands railleurs !
Eh bien oui, ils existent et l’on a pu découvrir, en ce matin du 27 juin, quelque six cents poussins qui viennent de naître aux Pesquiers à Hyères et ils font partie d’une espèce migratoire menacées.
D’où l’intérêt de connaître leurs comportements et pour cela , il faut les baguer.
Pour cela, on pose sur le tarse ou le tibia, une bague métallique inoxydable numérotée, qui n’altère en rien le comportement des oiseaux.
C’est ce qu’on fait une cinquantaine de personnes mandatée par Toulon-Provence-Méditerranée qui intervient sur les salins depuis 2004 et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) PACA.
Ainsi pourra-t-on suivre les pérégrinations de ce bel oiseau en déterminant les voies de migration, les zones d’hivernage et de nidification.
Le goéland railleur – puisque tel est le nom qu’on lui a attribué – vit dans des lagunes ou des salins où il trouve sa nourriture constituée d’invertébrés aquatiques et de petits poissons, et hiverne principalement en Méditerranée centrale et orientale.
Même si cet oiseau est considéré comme vulnérable , les colonies sont en augmentation, surtout chez nous et en Camargue.

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Afin de les aider à se reproduire, des ilots ont été créés sur le salin des Pesquiers ou quelque soixante couples sont venus s’y reproduire. L’année record fut en 2015 où l’on recensait 354 couples, hélas décimés par le renard. Aujourd’hui, suite à quelques aménagements anti-intrusion, 2018 en a vu refleurir Quatre cent cinquante qui ont vu naître six cents poussins, ce qui en fait la moitié de la population française. Ce sont ceux-là, âgés de trois à quatre semaines, qui ont été bagués, mesurés et pesés.
Le Maire d’Hyères, Jean-Pierre Giran, et vice-président de TPM, est venu assister au baguage.
Aujourd’hui, et depuis 2009, les migrations sont donc suivies « à la bague » avec le Tour du Valat, organisme de recherche privé situé en Camargue, qui a été mis en place par le Muséum d’Histoires Naturelles de Paris.
L’on apprend ainsi que 79% des oiseaux bagués à Hyères sont revenus sur leur site de naissance. De là, ils ont été suivis en Camargue, en Sicile, en Sardaigne pour passer l’hiver sur les côtes tunisiennes et en Lybie. Mais les chemins empruntés varient d’une année sur l’autre, d’où l’intérêt de les suivre.
Qu’ils soient rieurs ou blagueurs, ces Laridés vont pouvoir vivre leur vie d’errance, surveillés de près afin qu’ils ne disparaissent de notre Méditerranée.

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Jacques Brachet
Photos Olivier Pastor (Métropole TPM)