Six-Fours – Six N’étoiles
Audrey LAMY une reum explosive !

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Photo Marc Brossaert

Fanny (Audrey Lamy) est la mère-poule par excellence. Elle surprotège son fils Arthur, 9 ans (Charlie Langendries), ce que lui reprochent son mari (Florent Peyre) et ses amis.
Le problème va s’amplifier lorsqu’elle s’aperçoit qu’Arthur est harcelé par trois camarades de classe. Les parents des trois gosses, la prof et même son père ne réagissent pas. Elle va alors partir en guerre en leur inventant des tours pendables, digne d’une sale gosse, pire qu’eux, jusqu’à leur faire manger des tartes au caca ! Et jusqu’à ce que les parents découvrent le pot aux roses.

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Frédéric Quiring, comédien passé à la réalisation avec un premier film intitulé « Sales gosses », les gosses en question étant des personnes âgées, nous offre ici son second film « Ma reum », un film où cette fois les sales gosses sont des enfants et surtout un film à 200 à l’heure où l’on retrouve une Audrey Lamy débordante d’énergie (à côté, Marion de « Scènes de ménages » est un ange !), totalement foldingue et enragée pour sauver sa progéniture qui n’en demande pas tant et veut s’en sortir tout seul. Florent Peyre quant à lui, loin de ses réparties et de son humour dans les émissions TV ou ses one man shows, est un père cool qui aime sa famille, qui prend du recul par rapport à la folie de sa femme, tout en retenue et sobriété.
C’est, disons-le, un film pour enfants mais où toute la famille trouve son compte car les gags sont irrésistibles et inventifs, un peu comme dans des cartoons, avec de jolis moments d’émotion dans la dernière partie du film et, avouons-le, nous retrouvons nos âmes d’enfants avec les vengeances successives que Fanny s’ingénie à trouver et dont on attend chaque fois le résultat. Notons une scène d’anthologie avec Joey Starr en redresseur d’enfants à problèmes, hilarant, Michèle Moretti en super-mamy des réseaux sociaux (déjà vue dans « Salles gosses ») et un Max Boublil à côté de la plaque et très convaincant !
Une fois de plus, c’est le Six N’étoiles qui a fait l’actualité en recevant Audrey Lamy, Florent Peyre et Frédéric Quiring pour une rencontre qui n’a pas engendré la tristesse, Florent étant au mieux de sa forme pour lancer des vannes avec son humour et sa répartie digne d’une mitraillette !

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Frédéric, après vous en être pris aux « vieux », vous voilà avec d’autres sales gosses beaucoup plus jeunes !
Vous savez, c’est un peu la même chose car « mes vieux » avaient gardé une âme d’enfants terribles et j’ai traité ce second film de la même manière. Mais cette fois, le sujet est plus axé sur cette mère et jusqu’où elle peut aller pour protéger son enfant. Fanny est une jeune femme qui est restée proche de la petite fille qu’elle était, qui a une imagination débordante pour préparer des coups fumants de sale gamine. Elle glisse sur une pente régressive.
Jusqu’à leur faire manger du caca !
Mais ce sont des saloperies que peuvent faire des enfants un peu inventifs et vicieux ! Ce sont des choses que j’ai inventées en me mettant dans la peau d’un enfant de 10 ans !
Le choix d’Audrey Lamy ?
J’avais très envie de travailler avec elle car j’aime son énergie parfois violente qui correspondait au rôle mais en plus, je devinais, derrière tout ça, beaucoup de tendresse, de douceur, de générosité… Et je ne me suis pas trompé !
Et Florent Peyre ?
Nous nous connaissons depuis longtemps et là, je savais ce que j’allais trouver derrière l’humoriste toujours prêt à faire un bon mot. Il y a chez lui, en sous-marin, une force tranquille. Il a un côté rassurant et je savais qu’il montrerait une belle image paternelle. »

Pendant tout ce temps, le Florent en question n’arrête pas d’intervenir pour nous balancer une saillie car c’est chez lui une seconde nature… Et évidemment, on entre à chaque fois dans son jeu.
Audrey, qu’est-ce qui vous a embarquée dans cette histoire ?
Je suis maman et, sans aller aux extrêmes comme Marion, je pense que je serais capable de faire beaucoup de choses, d’aller très loin, pour protéger mon enfant. Mais lorsque j’ai lu le scénario j’ai aimé son côté à la fois drôle, déjanté mais aussi émouvant. J’ai aimé le tempo de l’histoire et surtout l’univers de Fred. En fait, je ne me suis pas posé de questions, je me suis laissée aller dans le rôle de cette mère possessive qui peut dépasser les limites pour défendre son enfant. Le personnage est fort, l’écriture déjà bien installée, c’est un sujet grave que le harcèlement mais le film reste une comédie.
Quel réalisateur est Frédéric ?
C’est un réalisateur très exigeant et nous avons beaucoup travaillé en amont pour que tout soit bien en place car une comédie ne permet pas d’à peu près. Et puis il y avait cinq enfants à gérer. Il nous donne un texte, des éléments très précis qu’il faut jouer avec une certaine énergie.
Et vous, Florent ?
Il a une grande qualité : il sait s’entourer d’excellents comédiens… surtout moi !
Ceci dit, c’est un réalisateur très proche des acteurs car il l’est aussi. Il reste très ouvert à nos idées, à nos propositions et tout se fait toujours dans la simplicité, la bonne humeur, car on a beaucoup ri durant ces deux mois. Et il a même pleuré car il est très bon public et dans les scènes émouvantes je lui ai vu la larme à l’œil !
– Je reprends ses dires – ajoute Frédéric – car j’avais affaire à de très bons comédiens, qui plus est fédérateurs et généreux. Je sais précisément ce que je veux mais lorsque je l’ai obtenu, je suis ouvert à toute proposition jusqu’à la tourner si je la sens meilleure que la mienne. Si c’est meilleur, je m’incline.

J K
Photo Marc Brossaert

Comment ça s’est passé avec les gosses, Frédéric ?
J’avoue qu’au départ j’appréhendais d’avoir cinq gosses à gérer sur le plateau. Mais ils ont été très pro et quelquefois c’est eux qui me demandaient de refaire une scène. Mais c’est vrai que les enfants sont souvent très bons dès la première prise car ils y vont franco sans se fatiguer l’esprit à savoir ce qu’ils font. C’est instinctif et souvent moins bien aux prises suivantes qu’à la première. D’autant qu’ils se fatiguent plus vite.
– C’est vrai -ajoute Audrey – qu’avec eux il faut être plus attentif, plus concentré afin de ne pas les faire rejouer trop longtemps. Il faut donc être aussi efficaces qu’eux dès la première prise.
Florent vous êtes un père un peu en retrait, très nuancé, loin des personnages dans lesquels on vous connaît…
C’est ce qui m’a plus dans ce rôle qui est loin de ce que je fais d’habitude. Pourtant dans la vie, outre que je rigole beaucoup, je suis un véritable papa poule… presque une maman ! Et là, jouer dans le recul, dans l’émotion, ça m’a beaucoup plu et lorsqu’on a un réalisateur comme Fred, ça incite à s’investir beaucoup plus et ça aide à progresser. Sans compter qu’on a vécu en vase clos en Belgique, durant deux mois et que ça a créé des lien,s… On a même dormi ensemble (Non… je rigole !). Mais on s’est beaucoup amusé.
– C’est vrai -ajoute Audrey – que tourner loin de Paris fait qu’on vit ensemble en vase clos, on ne se déconnecte pas, on n’est pas distrait par autre chose. Ainsi des liens très forts se sont tissés entre nous.
– Et quel plaisir – de rajouter Fred – de se retrouver pour la tournée-promo. J’attendais ça avec impatience !
– Tu dis ça – dit Florent – parce que tu en est au début ! Peut-être qu’à la fin on ne se supportera plus !

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Alors, les projets de chacun : Frédéric ?
Le temps de faire la promo, que le film sorte et je vais me lancer sur un autre film.
Que devient le comédien ?
Pour moi c’est terminé, je vais me consacrer à l’écriture et à la réalisation.
Et vous Audrey, pourquoi avoir arrêté « Scènes de ménages » ?
Deux chiffres : 10 ans, 4500 sketches ! J’avais envie d’autre chose. Le personnage ne vieillit pas… moi, si ! Il était temps que je parte, même si la production me facilitait la tâche pour tourner où jouer au théâtre. J’avais envie de partir au bon moment et le moment était venu.
Et alors ?
Alors le 9 janvier sortira le film d’Allan Mauduit « Rebelles » avec Cécile de France et Yolande Moreau. Devrait aussi sortir « Les invisibles » de Louis-Julien Petit avec Corinne Masiero.
Et vous Florent… Le théâtre, la télé ?
Ce sera la télé où je vais tourner une série pour M6, émanant du film « Papa ou maman ». Ce sera le même titre. »
Et les voilà partis vers le public devant une salle comble qui a adoré le film et leur a fait une ovation. Plein de gosses avaient des questions à poser. Et par-dessus tout ça, chose rarissime aujourd’hui avec les artistes, durant une heure ils se sont partagés entres selfies et dédicaces dans une ambiance aussi chahuteuse que chaleureuse.
Nous avons vraiment passé une belle journée !

B A C

Jacques Brachet