Archives mensuelles : mars 2023

France 2 – Le goût du crime
avec Cécile Bois, Charlie Dupont & Bernard Lecoq

Samedi 15 avril à 21.10
Cécile Bois incarne Laure Grenadier, une critique gastronomique, qui va développer un goût prononcé pour… une enquête criminelle corsée !
Résumé
Ancienne chef étoilée, Laure Grenadier se consacre désormais à ses activités de critique gastronomique pour la chaîne qu’elle a créée sur internet. Et veille à garder ses distances avec son ex et père de sa fille Amandine, le capitaine de police Nicolas Garnier : Laure n’a pas digéré en effet qu’il la quitte pour une jeune femme. Pourtant, lorsqu’une vague de crimes frappe les restaurateurs lyonnais, les résolutions de Laure vont voler en éclats. Car Nicolas et son nouvel adjoint Baptiste comprennent que la position de Laure dans le milieu très fermé de la restauration lyonnaise et le respect qu’elle inspire aux chefs régionaux sont des atouts inestimables pour leur enquête. Impliquée émotionnellement — son oncle est la première victime —, Laure se laisse convaincre de leur servir d’indic

Avec 
Cécile Bois (Laure Grenadier), Charlie Dupont (Nicolas Garnier), Antoine Ferey (Baptiste Toussaint), Denis Marechal (Olivier Potemski), Victoria Eber (Amandine), Stéphanie Pareja (Céline Mandrin), Bernard Le Coq (Jérôme Grenadier)…
Inédit – 90 min
Réalisation : Chloé Micout
Scénario : Isabelle Polin & Frédéric Lozet
D’après « Petits meurtres à l’étouffée« , de Noël Balen et Vanessa Barrot,
paru aux éditions Fayard)

France 3 – Cassandre  » Ondes de choc « 
Avec Gwendoline Hamon & Alexandre Varga

En novembre dernier, 2 inédits de Cassandre ont été diffusés et ont réuni 5,2 M de tvsp et 22,4 % de pda consolidée.Synopsis 
La victime Laura était une ancienne championne olympique de natation. Elle a radicalement changé de vie quand elle est tombée enceinte. Entre un fils aujourd’hui très turbulent et un ancien coach accusé de méthodes douteuses, Cassandre et son équipe vont devoir démêler le faux du vrai en côtoyant les bassins et le monde de la compétition. 

Boris Baroux & Carole Richert
Gwendoline Hamon & Alexandre Varga

90 min
Créateurs de la série Bruno Lecigne et Mathieu Masmondet
Auteurs Natascha Cucheval et Iris Ducorps
Réalisation Floriane Crepin
Une production Barjac Production
Produit par Marie Dupuy d’Angeac et Laurence Bachman
Directeurs de production Didier Carteron et Cédric Eyssautier
Direction littéraire Lolita Franchet et Charlotte Faure
Musique Axelle Renoir et Sathy Ngouane
Direction de la fiction française de France Télévisions Anne Holmes, Anne Didier
Conseillère de programmes Julia Girot-Benedetti

Alexandre Varga
David Brécourt

Avec 
Gwendoline Hamon (Florence Cassandre), Alexandre Varga (Pascal Roche), Dominique Pinon (Marchand), Jessy Ugolin (Maleva), Emmanuelle Bougerol (Kerouac), Soren Prevost (Procureur Chappaz), Vincent Jouan (Montferrat), Yann Sundberg (Antoine), Valérie Vérone (Sarah), Luca Malinowski (Jules), Fanny Ami (Lili), Serge Hazanavicius (Patrick Weber), Mélanie Maudran (Diane Weber), Elisabeth Mbaki (Camille Robert), Axel Naroditzky (Stan), Antoine Hamel (Olivier Clavel), Gabriel Diefenthal (Thomas Clavel),  Marie Berto (Maryline Rivière)

Emanuelle Bougerol, Gwendoline Hamon, Alexandre Varga, Dominique Pinon, Jessy Ugolin
Soren Prévost, Nicolas Robin, Fabrice Lang (FTV – Newen Studios)


Huguette s’en est allée

A mes tout débuts de journaliste, j’avais alors 20 ans, Marion Game a été l’une des premières rencontres que j’ai faites. Ceci grâce à Monique Gérard, attachée de presse des tournées Karsenty Herbert.
Une vraie attachée de presse comme on n’en fait plus, qui mettait toujours ses artistes en valeur et qui ne boudait pas les « journalistes de province » comme c’est le cas aujourd’hui où rencontrer un artiste – surtout dans la chanson – est un parcours du combattant. Le fameux « on vous écrira » est devenu « Envoyez un mail », auquel on ne répond jamais.
Mais bon, on n’est pas là pour pleurer mais pour dire un petit au-revoir à notre Huguette nationale, (surnommée Gueguette par son mari Raymond, alias Gérard Hernandez) que des milliers de spectateurs ont tant aimée.
Je rencontrai donc Marion Game à chacune des pièces qu’elle emmenait en tournée avec arrêt à l’Opéra de Toulon où nous nous rencontrions.
Elle n’a jamais été une star comme purent l’être Presle, Darrieux, Morgan mais a toujours été une comédienne on ne peut plus populaire. Chaque rencontre était parsemée de rires et d’humour.

Avec Sophie Brachet
Avec Luq Hamett

Avec « Scènes de ménages », surprise et heureuse, tout à coup elle entrait tous les soirs chez près de cinq mille spectateurs et ce fut un raz de marée de popularité et d’amour ! Je pus m’en rendre compte au festival télé de la Rochelle ou encore à la fête du livre de Toulon où elle signait ses souvenirs « C’est comment votre nom déjà ? ». A chaque fois c’était la folie.
Car d’un coup Marion s’éclipsait derrière ce personnage pourtant assez bête et méchant mais qui faisait rire tout le monde ! « Depuis « Scènes de ménages » – me confiait-elle – c’est comme ça. Un tel débordement d’amour et d’amitié, je n’aurais jamais cru cela possible en fin de carrière. C’est un succès inattendu et bien sûr, je ne vais pas cracher dessus tant il est fait de vraie émotion, de vraie joie, de vraie sincérité de la part du public qui nous invite chez lui tous les soirs.
A mon âge (elle allait alors avoir 80 ans), c’est un succès inattendu mais quelquefois encombrant. D’un côté, ça me fait plaisir mais de l’autre ça efface tout le reste de ma carrière et c’est un peu réducteur. Pour moi, c’était au départ un rôle comme un autre. J’ai fait, au théâtre et au cinéma tant de choses différentes et peut-être plus intéressantes qu’aujourd’hui j’en suis réduite à être Huguette. C’est presque trop énorme et du coup plein de gens oublient que je suis la comédienne Marion Game ».

Festival TV de la Rochelle
…Avec son complice Gérard Hernandez

Mais elle m’avouait quand même être heureuse de jouer un personnage bête et méchant qu’elle n’avait jamais joué auparavant et de plus, avec lui, de devenir aussi populaire.
« Nous avons avant tout cherché l’authenticité sans entrer dans la caricature, les dialogues sont précis et percutants, bien écrits et avec Gérard, qui est un ami de longue date, c’est le bonheur ». Si le théâtre ne l’oubliait pas, au cinéma c’était silence radio. Et même à la télé où elle regrettait qu’on ne pense pas plus à elle.
« Le métier aujourd’hui est géré par des technocrates qui n’y comprennent rien. D’autant que malgré le succès de la série, ça n’a pas changé grand-chose. Heureusement, le théâtre c’est ma survie, c’est ce qui me fait avancer… C’est mon schmilblic ! »
Au théâtre, j’allais la retrouver à Carqueiranne au festival « In situ » qui hélas a disparu, avec une pièce  de Sophie Brachet (Non, elle n’est pas de ma famille !), intitulée « C’est pourtant simple ! ». Nous avions rendez-vous en début d’après-midi à l’hôtel où elle était descendue. Elle y était accompagnée de son ami Luq Hamett, comédien, producteur, directeur de théâtre, qui devait jouer le lendemain mais qui l’accompagnait et était aux petits soins pour elle. Il m’apprit avec beaucoup de peine qu’elle avait un début de maladie d’Alzheimer et qu’elle ne pouvait pas rester seule.
Ce fut pourtant un après-midi de joie, de fous-rires, de souvenirs, même si, de temps en temps, elle perdait le fil de la conversation.

Mais je devais m’en rendre compte après le spectacle où, invité à un pot avec le maire elle vint me demander qui j’étais, alors qu’on avait passé la journée ensemble.
Par contre, avant de jouer, alors que Sophie Brachet et son mari Jacques Pessis nous avaient rejoints elle nous avouait : « Chaque soir, je suis liquéfiée, j’ai une peur panique de monter sur scène, je me dis : « Qu’est-ce que tu fous là ? Tu ne peux pas rester chez toi ? » Et puis je me dis que j’ai de la chance et une fois sur scène c’est le bonheur »

Un bonheur qu’elle ne tardera pas à devoir abandonner même si, durant quelque temps, elle continua de tourner pour « Scènes de ménages », comme elle le faisait depuis plus de dix ans.
Juste avant d’entrer en scène, elle s’écria : « Je veux rentrer à la maison ! ». Mais elle entra sur scène.
Et ce fut notre dernière rencontre.
Ciao belle amie !

Jacques Brachet
Photos Christian Servandier



Vincent NICLO : « Ma mission : transmettre »

Avec Vincent Niclo, c’est aujourd’hui une habitude : A chaque disque, une rencontre ou un appel pour en parler.
Et là, c’est pour parler d’un disque somptueux qui sort ces jours-ci : « Opéra Celte » qui, comme son nom l’indique, est composé de musiques celtique dont certaines sont connues et font partie du patrimoine, comme « Greensleeves », « Amazing Grâce », « Tri martelod », « La tribu de Dana », revus et corrigés façon opéra tout en gardant la substantifique moelle de l’esprit et des racines celtes.
La voix de Vincent est un diamant brut dans un écrin qui lui va à ravir de bombardes, de violons, de cornemuses, une ambiance, une fois de plus, très différentes de ses précédents albums. On se souvient des chœurs de l’Armée Rouge, de Luis Mariano, de tangos, de musiques classiques, de comédies musicales… Avec cette voix de ténor, il peut se permettre de tout chanter.
A chacun de ses disques, il nous surprend, il nous émerveille par la façon qu’il a de s’approprier une ambiance musicale, à chaque fois différente.
On ne pouvait donc pas ne pas parler de ce nouvel et magnifique opus.

Vincent, toi le parisien, comment es-tu venu à cette musique ?
Ça s’est imposé en moi car toute ma vie mes parents m’ont fait écouter cette musique et ça faisait très longtemps que j’y pensais. Je connaissais ces titres qui racontent tous une histoire et j’ai pensé que ça pouvait être un bel écrin pour ma voix. Je suis donc entré en studio pour enregistrer « Borders of salt » de Dan Ar Braz et je l’ai envoyé à Dan, car à chaque fois que je m’approprie des chansons des autres, je les leur propose afin de savoir s’ils sont d’accord. Dan m’a très vite répondu que j’allais dans la bonne direction. Il est venu à Paris avec sa guitare et nous l’avons enregistrée.
Dans toutes ces chansons qui font partie du patrimoine celte, comment as-tu fait ton choix ?
J’ai écouté énormément de choses et j’ai fait un choix par rapport à ma voix et mon espace. Il y a certaines que j’ai très vite enlevées et d’autres qui m’ont aussitôt accrochées. Il y avait aussi quelque chose d’important, c’est que les instruments celtes sont très puissants. Lorsqu’on joue avec le Bagad de Quimper il faut s’adapter à cette puissance musicale. J’ai donc dû choisir en fonction de ça. Avec l’équipage de Soldat Louis, nous avons fait des essais dans son moulin à Lorient et c’est là que nous avons enregistré « Fils de Lorient »
Lorsque j’ai contacté Martial j’ai eu envie de remanier le succès énorme de la reprise qu’il avait faite avec « La tribu de Dana » et ça a très bien collé.
Tu as fait une reprise très martiale de « Greensleeves » !
Ca s’y prêtait. C’est une chanson très forte, qui je trouve, développe une incroyable puissance. Lorsque tu l’as écoutée, elle ne t’a pas fait penser à une autre chanson ?
Non… laquelle ?
« Amsterdam » de Jacques Brel ! On y trouve la même puissance et je l’ai interprétée avec cette énergie et cette force.

J’ai été étonné de ne pas retrouver Alan Stivell, que pourtant tu chantes dans cet album.
Oui, j’ai enregistré « Tri martolod », « La suite sudarmoricaine » et, comme avec les autres, je lui ai envoyé les maquettes car je voulais son assentiment. Qu’il m’a donné d’ailleurs mais son planning ne permettait pas qu’il puisse se joindre à nous.
Et Nolwenn Leroy ?
Je n’ai collaboré qu’avec des auteurs et compositeur. Nolwenn, comme moi, n’est qu’interprète.
Evidemment, il y a l’incontournable « Amazing Grâce »
Oui, elle s’imposait à l’espace de ma voix. C’est devenu un cantique international. Ce sera d’ailleurs mon premier single et je la chanterai dans mes récitals.
Parlons-en : tu pars en tournée avec encore quelque chose d’original : les églises et les cathédrales.
Oui, j’avais très envie de faire ça mais pour cela, j’ai dû remanier tout mon répertoire car il y a des choses qu’on ne peut pas chanter dans les édifices religieux. C’est très strict. J’ai donc dû faire un choix et je pars aussi avec une petite formation qui s’adapte aux lieux. Il y aura bien sûr « Amazing Grâce » qui est à la fois un chant celte mais qui a aussi un côté gospel. C’est un vrai cantique chrétien.
Ta tournée ne possède qu’une date près de chez nous : le 25 mai à l’Eglise Notre-Dame de l’Assomption à Nice. Le Breton snobe les Provençaux ?
(Il rit). Non bien sûr mais ce n’est pas moi qui ai choisi les lieux et les villes. Peut-être des dates s’ajouteront-elles à la tournée… Il faudra donc que tu viennes à Nice !
A chaque disque, tu prends des chemins de traverses. Tu m’avais dit un jour : « Je suis un chanteur hybride »… Là tu l’es plus que jamais !
Oui, mais c’est ma façon de concevoir la musique car je suis curieux de découvrir des musiques différentes et tout part aussi du côté humain. Lorsque je m’intéresse à une musique, je découvre aussi l’âme humaine, une façon, un aspect différent et lorsque je découvre quelque chose, j’ai envie de le faire partager, je me donne pour mission de transmettre.
J’ai ainsi fait découvrir à beaucoup de gens la musique russe avec les chœurs de l’Armée Rouge, j’ai fait redécouvrir le tango ou encore Luis Mariano qui est à mon avis l’une de nos plus belles voix et qui fut la première rock star emblématique de la chanson. J’ai travaillé avec Pascal Obispo, avec Michel Legrand… J’aime varier les plaisirs, découvrir des choses nouvelles. Je n’ai pas envie de faire à chaque fois la même chose. Je m’ennuie très vite !

N’as-tu jamais pensé que tu t’éparpillais ?
Non, jamais, d’autant que, si tant est que je prenne des risques, c’est le public qui m’a toujours suivi qui m’a donné raison et je l’en remercie.
Alors, quelle sera la prochaine étape ?
(Il rit) Ah ça, je ne te le dirai pas mais saches que j’ai déjà trois projets pour mes trois prochains albums. Mais tu n’en sauras pas plus !
Comme tu aimes varier les plaisirs musicaux et autres, te voilà présentateur télé et peut-être bientôt comédien !
Animateur est un bien grand mot : Je me contente, depuis quatre ans de présenter l’émission « 300 chœurs » qui réunit des chorales amateurs et des chanteurs. D’ailleurs, nous sommes toujours en recherche de chœurs pour les faire connaître*. Et puis, depuis deux ans, je présente l’émission pour le Sidaction, avec Julia Vignali qui est une femme adorable et solaire. Nous fêterons cette année la trentième édition avec les 50 ans du disco.
Tous les chanteurs feront revivre cette musique festive…
Tiens, voilà une idée de thème pour un prochain album !
Pourquoi pas ? J’adore cette musique, sans compter que c’est une musique très vocale. Mais bon, pour le moment ce n’est pas dans mon actualité.
Alors, il se dit que tu aurais été approché pour devenir comédien. Info ou intox ?
Non, c’est vrai que l’on m’a proposé une pièce de théâtre que j’étudie. Pour l’instant je ne me suis pas engagé car j’ai une actualité chargée. Ce n’était pas prévu dans mon parcours mais pourquoi pas ? »

Pour l’instant, l’actualité est ce très beau disque « Opéra celtique » qui sortira le 31 mars et cette tournée en France avec arrêt à Nice le 25 mai.
Après… suivons la vie d’artiste de Vincent qui mêle la voix, le talent, la curiosité et laissons-nous mener par lui sur ses chemin de traverses  aussi inattendus que passionnants.
Salut l’artiste

Jacques Brachet

* » Bonjour les amis
Je suis ravi de vous voir toujours aussi nombreux à suivre l’émission les 300 CHOEURS sur France 3, une émission à laquelle je participe avec beaucoup de joie, tant j’aime les chœurs et les chorales de notre beau territoire.
D’ailleurs, sur toutes mes dates de tournée en église et cathédrale, j’aimerai inviter un chœur, une chorale de la ville ou de la région qui m’accueille afin de mettre en lumière votre talent !
Pour participer, c’est simple !
Envoyez votre candidature sur choeurs.vincentniclo@gmail.com avec vos coordonnées en ajoutant un lien youtube ou facebook ou encore un extrait audio et on vous recontactera si vous êtes sélectionnés.
J’ai hâte en tout cas de vous croiser sur les routes de France »
Bien à vous tous !

Vincent Niclo

Notes de lectures

Florence AUBENAS : Ici et Ailleurs (Ed de l’olivier- 355 pages)
Florence Aubenas , reporter- journaliste nous restitue un compte à rebours des évènements majeurs de la période 2015 à 2022 soit sept années.
Son livre est un recueil de reportages issus de son activité professionnelle de journaliste. Elle nous fait retourner sur notre époque avec des témoignages tous empreints d’une grande réalité sur le monde.
Les thèmes abordés tour à tour ne peuvent nous laisser indifférents et leur diversité nous montre un monde qui bouge : On passe, de l’engagement de deux jeunes gens en Syrie, du confinement à l’Ephad, de la police aux gilets jaunes, de la fermeture de la sucrerie de Toury, de la mort tragique d’un jeune agriculteur puis à la guerre en Ukraine…
Le livre révèle l’humanisme de Florence Aubenas, ses compétences à écrire avec simplicité la vie quotidienne de gens dans des situations personnelles exceptionnelles qui montrent l’évolution du monde.
Elle fait parler ses témoins en restant au plus près de la réalité des faits.
Livre intéressant, facile à lire mais à aborder en plusieurs étapes car chaque chapitre présente un sujet différent qui interpelle et questionne le lecteur.

Gérard ESTRAGON : « Cellou » (Ed l’Harmattan  – 283 pages)
Mais qu’est-ce qu’il nous fait, notre ami toulonnais Gérard Estragon ?
Est-ce l’âge qui exacerbe sa libido ?
Voilà qu’il nous offre un roman très particulier, non pas par l’histoire assez intéressante, mais chargée d’expressions égrillardes, de mots grossiers et crus, où « la baise » est à tous les étages, avec des filles plus que légères, ouvertes – dans tous les sens du terme – à des hommes chargés de testostérone !
C’est l’histoire d’une compagnie théâtrale médiocre, avec entre autres une  jeune comédienne, Germaine, au talent incertain mais avec une plastique qui fait chavirer les mecs, d’une liberté totale, passant de l’un à l’autre avec gourmandise et de quelques mec « queutards » qui en profitent largement. Sauf Marcel, dit Gilou, amoureux fou mais, à l’inverse de Germaine, timoré, terne et n’arrivant pas à exprimer son amour.
Georges, dit Jo, comédien de la troupe, en profite tout en lutinant Séraphine, autre comédienne de la compagnie, fille exaltée et anarchiste qui en fera un militaire révolutionnaire. Fait prisonnier il se retrouvera envoyé en Nouvelle Calédonie… Ou comme par hasard la compagnie ira en tournée. Sur un bateau où il se passe plein de choses dans les cabines et sur mer, durant plus de dix semaines, jusqu’à un incendie et après de multiples aventures, les voici donc, même lieu, même pomme. Et que pensez-vous qu’il arriva ?
Pendant que Celou est resté chez lui dans son magasin, s’organisant une petite vie plan plan, c’est Robert qui devient l’amoureux transi, pendant que Germaine couche avec tout ce qui bouge.
Et tout le monde couche avec tout le monde dans une folle liberté.
Mais que vient faire Celou, qu’on retrouve à la fin,  dans cette galère ?
Gérard Estragon, au contraire de ses autres romans dont « Frère Jean », « L’illusion du châtiment » et autre « Du sang dans le maquis », livres forts et sérieux, a l’air de s’être amusé à écrire ce roman aussi léger que ses personnages avec une totale liberté d’expression.
Venant de lui, un livre qui détonne et nous étonne. !

Charles-Henry CONTAMINE : La mort est derrière moi (Ed. Plon – 288 pages)
Ce roman est le roman du deuil.
Pierre apprend soudain le suicide de sa compagne qu’il adorait. Que comprendre alors qu’on  pensait tout savoir d’elle. ! La souffrance de l’amant est pire, du fait de ne pas l’avoir pressenti. Terrible échec qui l’amène à tourner la page de sa vie antérieure : travail, famille, amis il tire un trait sur son passé. Ne plus savoir, ne plus chercher, ne plus faire que ce que son instinct lui dicte : une rencontre inopinée le tirera de son marasme !
La vie est un éternel recommencement ! L’homme fort et fragile à la fois va se reconstruire au lieu de sombrer.
Belle étude des sentiments qui gouvernent la vie, écriture vive et sensible même si   l’on se sent parfois dans la démesure .  
Laurent ESNAULT : Parce qu’ils sont là (Ed Sixième(s) – 351 pages)
Un père avec deux fils, Romain l’ainé et Hadrien, celui qui malheureusement n’a jamais connu sa mère morte juste après l’accouchement.
Ce père est merveilleux, il élève magnifiquement ses deux garçons à Toulon, il jongle bien sûr avec les horaires, les enfants sont responsables mais le père est bien obligé de remarquer que Hadrien est très souvent absent et surtout trop silencieux. Que se passe-t-il dans sa petite tête ? Il cache manifestement quelque chose à son père qui avec beaucoup d’amour arrive à lui faire dire qu’il voit réellement sa mère, qu’elle lui parle, mais qu’il voit aussi d’autres personnes aujourd’hui décédées.
Ces manifestations se répètent, aussi le père décide de se faire aider par un ou une psychologue qui s’engage à suivre Hadrien. Et c’est là que le roman dérape vers ce monde des disparus.
Charlatans, attrape gogo ? Que répondre à un enfant ou un père éprouvé par un deuil ? Où se situe la vérité ? Comment trier le vrai du faux ? Faut-il laisser croire à la communication entre les vivants et les morts ?
Rien ne dit qu’il n’y a rien après la mort mais rien ne dit non plus qu’il y a quelque chose.
Un roman toutefois qui se lit avec plaisir. Mais le lecteur doit rester conscient qu’il ne s’agit que d’un roman.

Jean-Noël FALCOU : Cultiver des agrumes bio (Ed Terre vivante – 189 pages)
Tout, tout, tout… Vous saurez tout sur les agrumes…
Les citronniers, les limetiers, les combavas et les kimquats
Les orangers, les cédratiers, les clémentines et les yusus…
Dans notre région ensoleillée et peu pluvieuse, les agrumes poussent sans difficulté et ce livre signé de Jean-Noël Falcou, qui est agrumiculteur à Golfe Juan, les cultive sur 7.500 mètres, nous propose, de tout connaître sur ces beaux fruits jaunes et oranges gorgés de soleil et l’on est surpris de découvrir le nombre de variétés existantes.
De leur histoire à leur récolte en passant par leur plantation, leurs soins, le tout agrémenté de magnifiques photos, après avoir lu ce livre, on n’a qu’une envie : en planter soi-même dans un pot ou dans un jardin.
On apprend de plus à les traiter, les arroser car les agrumes sont un monde complexe et fascinant à ses yeux mais qu’il faut apprendre à planter, où et quand, à les tailler et à les récolter, à les protéger des intempéries, des maladies et des ravageurs.
Grâce à ce livre, Jean-Noël Falcou nous fait faire le tour du monde et l’on découvre la genèse de chaque agrume dont certains d’entre eux ont plus de cent mille ans.
Il nous apprend à aimer ces beaux fruits du soleil et en lever les mystères.
Un bel album tout autant instructif qu’artistique.
Arnaud ROZAN : Mémoires de maisons blanches (Ed Plon – 222 pages)
Après son premier roman « L’Unique goutte de sang » l’auteur offre au lecteur un livre étrange. Immédiatement le titre vous fait penser à la résidence du président des États-Unis à Washington, et les mains croisées sur la première page du livre sont bien celles d’une vieille femme…
Aurait-elle un lien avec le président actuel Joe Biden ?  Car il s’agit bien de Joe Biden, un président qui gravit les marches de sa résidence, mais aussi d’un homme qui a eu un fils, Beau, qui est né le même jour qu’un enfant dont la mère a supplié du regard ce président, alors seulement préoccupé par ses ambitions politiques et prétendant au siège de sénateur du Delaware.
Ce fils souffrira d’une tumeur au cerveau et avec un sang-froid, une dignité extraordinaires, il voudra jusqu’à son dernier souffle suivre l’évolution de son mal. Les deux enfants auront des destins tragiques, l’un par la maladie, l’autre car héritier de cette longue lignée d’esclaves venus du Ghana, enchainés encore aujourd’hui dans une société raciste.
L’auteur remonte à la création de la ville de Washington avec cartes à l’appui, le traçage exact du périmètre et les tractations entre George Washington, Alexander Hamilton et Thomas Jefferson, sans oublier les cales toujours remplies d’esclaves noirs. Et parmi ces esclaves, ceux qui n’auront pour seule richesse qu’une demi-calebasse décorée d’un crabe bleu, à eux de retrouver l’autre moitié pour construire leur histoire.
Ce livre est une plongée dans l’histoire des États-Unis, un état construit avec la sueur des esclaves, un passé qui hante encore aujourd’hui l’histoire de ce pays. Joe Biden a tant à accomplir mais pour cela il lui faudra tenir compte de cette déchirure, de cet arrachement, de cette mémoire qui fait le présent de la Maison Blanche.

Cécile David-Weill  la Cure (Edi Odile Jacob – 324 pages)
Dernier livre de l’auteure franco  américaine, qui nous raconte un séjour en cure d’amaigrissement dans une station du sud de l’Espagne ; elle y rencontre quatre personnes : trois femmes et un homme. Détail amusant parmi d’autres : l’auteure est dans la vie chroniqueuse gastronomique. On lit beaucoup de détails sur les différents menus et aussi sur le jeûne, moins on mange et plus on paie ! On a le droit de changer son choix en cours de cure.
Tout le monde vit en huis clos, d’où certains problèmes qui prennent des proportions  importantes. Des amitiés se créent,  d’autres se dénouent, on suit les évènements au jour le jour, la cure dureantdouze jours, chaque jour donnant lieu à un chapitre  nouveau. Ces problèmes sont souvent causés par les femmes et résolus par elles,
Par moments, cela paraît un peu long. Le texte se veut humoristique  et ironique, c’est vraiment un livre d’aujourd’hui . A chacun de le lire et de se faire une opinion !
Samuel DOCK : L’enfant Thérapeute (Ed Plon – 334 pages)
Récit autobiographique, inspiré de faits réels écrit par Samuel Dock, docteur en psychopathologie exerçant dans la protection de l’enfance.
Ce livre est construit en 3 parties :      
La première raconte des retrouvailles familiales pour fêter Noël.
Elle illustre des relations pathologiques ou la mère surprotège excessivement sa fille, droguée et fragile mentalement. Samuel, l’auteur, lui, est en quête de l’attention et de l’amour de sa mère. Il remémore des souvenirs de son enfance et s’adresse par la pensée directement à sa mère comme dans un face à face et nous fait partager toutes ses souffrances mêlant colère, culpabilité et besoin malgré tout de réparer, de sauver cette mère.
La deuxième partie constitue le journal écrit tardivement à 68 ans par la mère, après qu’elle ait fait une psychothérapie. Elle décrit son enfance maltraitée, les sévices physiques, et psychologiques qu’elle a subi par un père violent, elle, la dernière enfant d’un fratrie de quatorze enfants.
La troisième partie, c’est le temps de la résilience et la parole devient remède. L’auteur renoue des liens  différents avec sa mère, de plus en plus sereins. Samuel l’entend, la comprend et ils se découvrent.
Ce livre amène réflexion et plusieurs enseignements : le renoncement à secourir l’autre pour se sauver soi-même; faire le deuil de son enfance impliquant de faire celui de l’enfance de sa propre mère; la parole salvatrice.
Ce livre sur les violences familiales, d’une grande profondeur et d’une grande densité sur l’enfance maltraitée, ne peut laisser le lecteur indifférent émotionnellement.
L’analyse des relations familiales, très finement décrite et écrite rend ce livre poignant.

Notes de musique

STÉPHANIE ACQUETTE – Chacun pour soi – Frémeaux & Associés (FA 8599) – 13 titres.
Stéphanie Acquette entre en musique dès l’âge de 8 ans par une pratique peu courante en France : Cornemuse et flûtes irlandaises. Puis elle apprend la guitare et la basse avec des musiciens russes et tziganes, plus des études au conservatoire de Créteil. La voici chanteuse. Si on y ajoute des études à Sciences PO, cela ne pouvait donner que quelque chose de bien : une artiste complète. Elle a fait ses classes dans différents  lieux dont les 3 Baudets, l’Eden, le Volcan, etc.
Une voix vibrante, pleine de charme et de tendresse, de décontraction, ou de punch, et toujours de l’élégance. Et elle chante vraiment, de vraies chansons, avec de bons musiciens et de bons arrangements. Musiciens divers selon les morceaux.
La chanson éponyme qui ouvre l’album « Chacun pour soi » pose d’emblée les qualités de l’artiste. Musique qui coule bien sur une bonne rythmique, paroles fortes : introspection, liaisons amoureuses ou amicales (ce qui en découle), histoire contemporaine, contradictions : Exemple «A croire que seul on n’est plus personne » alors que la chanson s’appelle « Chacun pour soi ». Bravo l’artiste ! Côté paroles on trouve de belles images de poésie : On ne risque plus rien / Que d’être / Un soupir avorté / Par un pas de côté. » Au fond toutes les paroles sont à citer, qu’elles soient de Stéphanie ou de Juan Tabakovic, c’est de la littérature qui donne des images de l’humaine condition et du temps présent, et qui poussent à penser. Les mélodies sont à croquer. Quelques rythmes latinos pimentent le parcours musical. « Je m’en vais » est assez emblématique l’art de Stéphanie Acquette. Avec elle on est dans la belle tradition de la chanson française.
NOGA – Songs That Light The Night – Evidence Musique – 11 titre
Chanteuse, pianiste, auteure, compositrice, improvisatrice, pédagogue, libre penseuse, fantasque, voyageuse de l’âme, c’est ainsi qu’on définit Noga (étoile du matin en hébreu), née à Genève, de parents émigrés d’Israël, élevée en plusieurs langue, elle travaille beaucoup sur le souffle et la voix. Elle a déjà plus de 10 albums comme bagage. « Elle cherche en tout cas à rétablir le lien entre le passé et l’avenir, le visible et l’invisible, pour vivre le présent à cœur ouvert. »
La voici avec son deuxième disque en hébreu, LEV, inspiré par des poèmes, des psaumes, des chansons traditionnelles. Les mélodies s’appuient sur des modes sépharades ou ashkénazes, me semble-t-il, mêlés aux gammes occidentales. Il en va de même pour les rythmes : orientaux, africains, pop. Le choix des instruments accompagnateurs : piano, sanza, flûtes diverses, synthétiseurs, violoncelle, théorbe guitare, contrebasse, sont constitutifs de ce creuset musical. On pourrait craindre un mélange extravagant. Il n’en est rien. Quelques exemples : « Shevet Hachayot » repose sur un rythme africain lancinant, la sanza dans le rôle de la kora. « Honneni » est tout à fait oriental. Etc.
Noga chante avec une voix solide mais flexible sur les modulations, chaude avec une pointe acidulée, du charme et de la conviction. Dommage que je ne comprenne pas l’hébreu pour goûter le sens des textes.
Ce disque vous emporte en plein dans la musique et la poésie sans frontières.
(Ne pas confondre NOGA avec la jeune Noga Erez)

LEO SIDRAN – What’s Trending – Bonsaï Music  (BON230302) – 13 titres
Léo Sidran est le fils de Ben Sidran, pianiste et chanteur de jazz éminent ; voilà qui aide à l’entrée en musique. Encore au lycée il joua de la batterie dans le groupe de son père, même dans les enregistrements, et participa à des shows avec des jazzmen, Richard Davis (b), Frank Morgan (s),et Richie Cole (s). ll est chanteur et multi instrumentiste : claviers divers, batterie, percussions, basse, guitare et vibraphone. Il étudia à l’université du Wisconsin, puis passionné par l’Espagne et sa langue il étudia une année à Séville. On retrouve cette influence dans toute sa production. (Ici dans « Everybody’s Faking Too ») Il vit maintenant à Brooklyn. Il est aussi producteur. Pour son huitième disque il a fait appel à 21 musiciens utilisés à la demande selon les morceaux.
Il possède une voix assez crooner,  chaude et charmeuse, comme celle de son père, mais un peu plus nasale. A noter une diction parfaite et de la douceur dans les inflexions.
Dans l’ensemble on peut dire que c’est du jazz, tant par les arrangements, les solos, même si la rythmique est assez rock sur les quelques tempos rapides. Ecouter « There was a fire » avec Mark Dover à la clarinette solo. C’est une valse lente à écouter allongé devant la cheminée. Le groupe est excellent dans les tempos lents, toute la nostalgie du slow « It’s All Right », ou encore, « Hanging by a Thread », c’est cela, on est pendu au fil du plaisir.
CHRIS CODY – The Outsider –  Chris Cody Music (CCM012) – 9 titres enregistrés en juillet-aôut 2022
Chris Cody est un musicien de jazz australien. Il joue et enregistre dans différents pays, notamment la France où Il a souvent séjourné. Après son diplôme en jazz du Conservatoire de Sydney et quelques récompenses, Chris Cody quitte l’Australie pour jouer aux Etats Unis et ailleurs dans le monde, partageant la scène avec les plus grandes « pointures » du jazz. Il compose également pour le théâtre, le cinéma et la télévision. Il doit être à la tête d’une dizaine de disques sous son nom.
Un jeu de piano (Chris Cody) enthousiasmant, lumineux, qui respire, avec des attaques tranchantes, une main gauche en appui avec des accords très personnels, sur une main droite qui chante. Ses compositions reposent sur de belles mélodies et les arrangements qui entourent et accompagnent les solos sont basés sur les cuivres, phrases toujours mélodiques, le plus souvent en tenues, avec des voicings très proches qui leur confèrent un son d’ensemble très riche. La rythmique swingue avec un vrai batteur de jazz (James Waples) qui donne le tempo, suit et relance, et une contrebasse (Lloyd Swanton) très souvent en contrepoint du piano. Ça roule tout seul.
A noter un ténor charnu (Michael Avgenicos), très en verve, un trombone (Alex Silver) au son grave et puissant, une trompette agile au son cuivré (Simon Frerenci), un percussionniste qui sait se fondre dans le drumming, et un oud au jeu très enlevé, très arabo andalou, comme « La Goutte d’Or », une petite merveille. On n’oublie pas le blues « The Truth », oui la vérité du jazz et un court piano solo « Reflection », un Chopin en mode phrygien!
Un disque parfait pour les auditeurs fatigués des complexifications d’un jazz trop savant, ou trop Musique du Monde. Partir de la source pour arriver à la mer.

Serge Baudot

Le Cœur des Femmes au cœur de Six-Fours

Pour la seconde année, le Bus du Cœur des femmes s’est installé à Six-Fours, non pas au bord de l’eau, le vent et le froid ayant fait s’installer le village à l’Espace Malraux où tout le monde était plus au chaud.
C’est ainsi que se sont retrouvé le trio magnifique qu’est le docteur Stéphanie Guillaume adjointe à la santé de la ville de Six-Fours, Thierry Drilhon, l’instigateur de ce bus qui sillonne la France et cofondateur de l’association « Agir pour le cœur des femmes » avec le docteur Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHU de Lille.
Durant trois jours, quatre-vingt-dix médecins généralistes, spécialistes, chirurgiens, gynécologues, cardiologues, cancérologues, pharmaciens, jeunes, moins jeunes et même à la retraite, se sont mobilisés pour venir tour à tour rencontrer des femmes qui s’étaient inscrites.


Thierry Drillon nous précisait :
« Nous sommes là pour accueillir des femmes qui, souvent, n’ont jamais vu de médecins, de gynécologues, ou depuis très longtemps. 42% de femmes n’ont jamais été vues par un gynécologue. Et c’est un peu notre faute car les femmes, avant de s’occuper d’elles, s’occupent de leur mari, de leurs enfants, de leur famille et ont tendance à s’oublier. Nous sommes là pour les informer, les sensibiliser les alerter, anticiper ces maladies.
Ici, on les accueille, on mesure leur pression artérielle, leur balance pondérale, on dépiste le diabète, la dyslipidémie, on leur fait passer un électrocardiogramme, on leur fait une prise de sang au doigt, on leur prend la tension puis ont fait une synthèse. On leur parle aussi gynécologie, tabacologie, addictologie, hygiène de vie, manque d’activités physiques, alimentation… Nous faisons de la prévention positive et bienveillante.
Il faut savoir que les maladies cardiovasculaires sont la cause première du décès des femmes.
En quelques chiffres : 200 femmes par an en meurent, l’infarctus touche 30% des femmes de moins de 55 ans ».


C’est ainsi qu’après Cannes et Six-Fours, le bus s’arrêtera à St Etienne, Toulouse, Privas, Pessac, Saintes et Rennes.
Un beau périple pour sauver le cœur des femmes !

Jacques Brachet


Christian DELAGRANGE : entre musique et humanitaire

Ce chanteur à la voix d’or qu’est Christian Delagrange, a toujours fait partie de mon univers musical et amical.
De MIDEM en Rose d’Or d’Antibes, des tournées Âge Tendre à un certain « Stars en cuisine » à Saint-Raphaël où nous avons cuisiné… de concert, nous nous sommes toujours amicalement suivis, rencontrés, appelés.
Le voici qui revient avec un double album, l’un où il mêle anciens succès et nouvelles chansons, l’autre où il nous propose des duos, réels ou virtuels avec des gens qu’il a rencontrés sur son parcours de chanteur, qu’il aime et avec qui il a eu envie de partager une chanson.
Ça nous donne un beau double CD intitulé « Ensemble » (disques Wagram) qui sort ces jours-ci.

Christian, parlons donc de ces chansons qui nous rappellent tant de souvenirs. Comment s’est-il constitué ?
Comme tu l’as dit, de mes anciens succès, des reprises comme « Rosetta », « Sans toi je suis seul » « Tendre Cathy », que le public me demande à chaque fois et quelques autres, de cinq nouvelles chansons, plus une signée Claude Barzotti « Dessine-moi ces pages ». Sur le second, il y a des duos que j’ai enregistrés avec des gens que j’aime et d’autres qui sont des enregistrements virtuel, car c’est facile à faire aujourd’hui, pour rendre hommage à des artistes disparus.
On ne peut pas ne pas commencer par Patricia Carli qui a écrit des succès pour un nombre incalculable de chanteurs… dont toi !
Patricia, c’est un amour, je lui dois tout, dont « Rosetta » mon premier succès, Rosetta étant son vrai prénom. Avec son ex-mari aujourd’hui décédé « Léo Missir » nous avons toujours eu une complicité incroyable. Faute de se voir souvent, on s’appelle. Elle a toujours cette voix de petite fille et ce rire éclatant et elle devait partager ce CD avec moi. On a choisi une de ses chansons : « La vie n’est pas facile »
Une surprise : Gloria Lasso ! Ce n’est pas vraiment de ton époque !
(Il rit). Gloria Lasso c’est une rencontre, je dirai incongrue. Une rencontre à rebondissements.D’abord elle voulait acheter ma maison et voilà qu’elle se marie… avec le fils d’un copain !
Nous avons beaucoup ri ensemble, elle avait beaucoup d’humour et surtout une voix qu’on ne pouvait pas ne pas entendre. J’ai donc réalisé un duo virtuel sur un de ses succès : « Volare ».

Patricia Carli & Léo Missir

On retrouve Manu di Bango…
Manu est un ami des vaches maigres. Nous nous sommes connus alors que nous étions totalement inconnus et qu’avec Gérard Tempesti, on se partageait… un coc à trois ! On se disait que ça allait marcher pour nous. Et ça a marché, moi le chanteur, Manu l’un des plus grands sax existant et Gérard devenu producteur. Je suis très triste que Manu nous ait quittés et pour ce duo virtuel j’ai choisi « Le Sud ».
Bobby Solo… C’est la tournée « Âge Tendre » ?
Oui. On se connaissait peu mais à se voir tous les jours un lien d’amitié s’est créé. Un jour il me disait avec regret que la chanson qui l’avait fait gagner à l’Eurovision « Una lacrima sul viso », il ne l’avait jamais chantée en français. C’est Lucky Blondo qui l’avait enregistrée sous le titre « Sur ton visage une larme ». Il avait écrit cette chanson pour sa mère qui avait pleuré lorsqu’elle avait quitté la maison pour aller chanter. Du coup, c’est la chanson qu’on a choisie.
Evidemment, on retrouve le complice, Herbert Léonard !
On se suit depuis des années et on s’est aussi retrouvé sur la tournée « Âge Tendre ». Nous avons une grande complicité et nous avons choisi « A toutes les filles »  de Didier Barbelivien et Félix Gray.

Dave, Michèle Torr lors d’un concert à Pertuis

Bon, on ne peut pas évoquer tous les duos car il y en a 15, où on retrouve Fabienne Thibeault (Ainsi va a vie), Jeane Manson Les larmes aux yeux)(, Corinne Hermès (Pleurer des rivières) David-Alexandre Winter (Et maintenant), Sébastien El Chato (Vous les femmes)…
Mais parlons d’une chanson inédite signée Claude Barzotti : « Dessine-moi ces pages »
Avec. Claude, c’est une amitié très forte qui s’est développée, là encore sur « Âge Tendre ».
On ne s’est plus quitté et lorsqu’il a été très malade, j’allais le voir très souvent. Un jour je lui ai dit : « Finalement, tu n’as jamais écrit pour moi ». Alors il a pris sa guitare et a composé la mélodie, sur laquelle j’ai mis des paroles. Ça s’est fait très vite et je suis heureux qu’il soit sur cet album. C’est une chanson sur l’amitié et sur les problèmes de la vie.

Bon, parlons d’un sujet, loin de la chanson, qui m’a énormément surpris : En 2020, on te retrouve sur une liste municipale, ce à quoi je ne m’attendais pas !
(Il rit). Ne t’en fais pas, je ne me suis pas lancé dans la politique, je n’y comprends rien et ça ne m’intéresse pas. C’est trop compliqué pour un petit bonhomme comme moi !C’est un copain qui se présentait dans un village. Je me suis inscrit sur sa liste écolo, plus pour l’appuyer, parler du bien être des habitants que pour parler politique. Et puis j’ai déménagé et c’est là que cette éventuelle carrière s’est arrêtée !!!
Alors, parlons plutôt de l’association que tu as créée « Assistance Humanitaire Internationale (AHI)*
Ça, c’est plus dans mes cordes ! C’est une association qui a pour crédo : générosité, cœur, altruisme, humilité, empathie. Nous parcourons le monde pour créer des écoles, des maternités et plein d’autres choses dans tous les pays où l’on a besoin de nous, que ce soit en Afrique, en Inde ou ailleurs de par le monde.
Tu as le temps de t’en occuper ?
Oui, quelquefois c’est un peu difficile car je voyage beaucoup, je vais sur place pour vérifier ce qui se passe. Et je précise que c’est une association dont tout l’argent qui rentre des concerts, des manifestations et d’événements qu’on organise, est aussitôt utilisé dans l’association.
Nous sommes tous des bénévoles, tous les voyages que nous faisons sont payés par chacun d’entre nous. C’est la condition  siné qua non.
Avant la création d’AHI, j’ai été dans une association où nombre d’adhérents se faisaient payer frais et voyages. C’est pour cela que je l’ai quittée et qu’on a créé celle-là.


Des projets de concerts ?
Oh, il y en, a toujours, j’en fais une centaine par an et j’essaie de m’organiser au mieux.
Au fait, il y a longtemps que je ne suis venu chanter par chez toi.
Ça me permettrait de voir un peu la mer !

Avis aux organisateurs de concerts ! Et ça nous permettrait aussi de nous retrouver !
Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier
*Assistancehumanitaire.org

Marcel… Tu vas nous manquer

Il est né le 1er avril 1929… Après ça, l’on comprend son esprit facétieux !
Il a traversé les décennies comme l’amie Annie Cordy, avec une pêche d’enfer. Les années glissaient sur lui, il a toujours été beau, svelte, jusqu’à la fin, ses cheveux avaient blanchi depuis si longtemps qu’ils faisaient partie de cette silhouette longiligne qui devenait, sur scène, un de ses atouts. D’autant qu’il a sauté, dansé et virevolté durant…plus de 60 ans !!!
Il faisait tellement partie de notre beau paysage de la chanson française que même nos grands-parents parlaient de lui. Lui, il en rigolait et à chaque concert il faisait un malheur, tout comme lors de la tournée » Âge Tendre » où il était plus jeune que nombre d’autres artistes qui avaient 20 ans de moins que lui. Il faut dire que, si sur scène il ne se ménageait pas, il suivait un régime draconien,
condition sine qua non pour continuer cette vie trépidante…
« Ordre de mon médecin après une petite alerte cardiaque… Mais rassurez-vous, tout va bien ! »
Il était disert, volubile et très heureux de vivre, de chanter, chose qu’il n’a jamais arrêté de faire, même durant « sa traversée du désert » en France, où on ne le voyait plus à la télé, poussé par… ceux avec qui il partagea la vedette sur la fameuse tournée et qui, à leur tour, furent poussés par des petits nouveaux… qu’on retrouve aujourd’hui sur la tournée !!! Il en a beaucoup ri :
« J’ai trouvé ça très amusant que l’on se retrouve tous sur un même programme… C’est un clin d’œil du destin !
Ce qui me fait rire c’est lorsque j’entends des gens dire : « Oh la la… il a pris un sacré coup de vieux, celui-là » ! Mais finalement c’était le principe même de cette tournée : que sont-ils devenus ? Comment sont-ils ? Le but était de faire entendre aux gens les chansons de leur jeunesse…. Et l’on vous parle d’un temps… comme disait son ami Aznavour ! Aznavour qui lui a écrit son plus grand tube « Le mexicain » sans compter que Brassens lui a offert « Le chapeau de Mireille »
Nos rencontres ont toujours été un grand plaisir. Il aimait raconter ses débuts

« Je suis « monté » à Paris en 51. J’avais un peu plus de 20 ans et je me destinais à un métier honorable », quelque chose comme enseignant. Mais très vite j’ai eu ll’appel du théâtre puis de la musique et on me voyait plus sur les planches du conservatoire que sur les bancs de la fac. J’ai donc décidé de quitter Bordeaux où il ne se passait rien à cette époque et de tenter Paris. J’ai eu quelques années un peu dures mais j’ai commencé à percer en 56, date de mon premier Olympia, et je suis vraiment devenu une vedette reconnue avec quelques tubes (qu’on appelait alors succès populaires !)… en 60 ! Voyez, on n’en est pas si loin. Et voyez pourquoi ça m’a fait drôle de chanter aux côtés de ceux qui nous ont chassés !
En 60, je n’avais quand même que 30 ans mais avec leur arrivée j’ai fait office de « vieux briscard » ! Tout est relatif !
Tu n’as  jamais arrêté ce métier ?
Non, jamais et j’ai eu du bol car, lorsque les contrats se sont mis à se faire rares en France, j’allais chanter en Allemagne, en Italie et beaucoup plus loin car je chante en huit langues. J’ai animé des émissions et fait beaucoup de galas et de disques ailleurs, entre autres en Italie. J’ai beaucoup parcouru la planète. Même aux jours les plus difficiles, j’ai pu résister et subsister avec ce métier. Je n’ai jamais arrêté de vivre de la chansonnette et puis, j’avais un autre violon d’Ingres : écrire. J’ai toujours écrit des chansons, des textes, des livres, même si je ne me considère pas comme un écrivain. Si je n’avais pas chanté j’aurais peut-être pu être écrivain ou journaliste ».
Il aurait pu mais il fut écrivain, ayant quelques livres à son actif dont son autobiographie : « Il a neigé… ».
Ton autobiographie a été longue à sortir !
Oh la la… Ca a été un long travail… C’est que je n’ai pas dix ans de carrière, mon bon monsieur !!! J’avais quelque deux mètres cubes de doc à compulser !
Lorsqu’il a été question que je fasse mes papiers pour ma retraite et faire valoir mes droits, ma femme a fait des recherches entre disques, programmes, articles de presse, documents divers… Après, il a fallu tout trier. Bien sûr que je ne raconte pas tout, il faudrait plusieurs volumes mais… il a fallu faire un choix ! Sans compter qu’il n’était nullement question que je raconte mes galipettes car ce n’est pas mon genre, même si je sais que ça plait au public »

Je suis de la génération dite «yéyé», mais, dans les années 50, j’étais bercé par les chanteurs que ma mère écoutait : Trenet, Cordy, Amont et autres.
Sans savoir que, des années plus tard, je deviendrais ami avec ces deux derniers…Et que je retrouverais les deux comparses sur les tournées «Âge Tendre» et fêterais avec eux leurs 80 ans. Tout ça ne nous rajeunit pas, ma bonne dame !
« Bleu, blanc, blond», «Tout doux, tout doucement», «Le clown», «Le chapeau de Mireille», «Le mexicain», «L’amour ça fait passer le temps»… Il en a fait des succès, le père Miramon… On n’appelait pas encore ça des tubes !
Le plaisir a été grand de partager ces tournées « Âge Tendre » avec mes deux plus vieux amis : Marcel et Annie
Et de le retrouver une dernière fois au Théâtre Galli de Sanary où il vint chanter.
Il avait alors 92 ans… Pardon… 91et demi, précisait-il en riant !
«Et toujours bon pied bon œil,  lui dis-je en riant de même après la répet’
Bon… disons-le vite… On n’est pas à un mensonge près ! Mais il ne faut pas s’attendre à ce que je fasse des galipettes sur scène… Ça, c’est fini.
On n’aura donc pas droit à ton légendaire équilibre sur la chaise, comme tu le faisais encore sur la tournée «Âge Tendre»… à 80 ans ?
Depuis, il s’est passé quelques années et je suis entré dans une zone de turbulence… Attention : je ne dis pas que je ne suis plus capable de le faire mais ça devient plus dangereux et, il faudrait quelqu’un pour me réceptionner au cas où je me casse la gueule ! Mais je vous jure que je peux encore le faire !

Ça te fait combien d’années de spectacles aujourd’hui ?
Professionnellement, 70 ans. J’ai commencé en 49 à Bordeaux, je suis «monté» à Paris en 50. J’ai galéré quelques années en chantant dans des bals, des cabarets, tous les lieux où je pouvais chanter.
Sans jamais être « démodé » comme le titre de votre dernière chanson !
Cette chanson, je l’ai faite car je ne supporte pas le mot «ringard» trop souvent employé pour des vieux chanteurs. A la limite, je préfère «Has been», c’est plus juste, on a été… et on est toujours là ! Je suis un ancien qui peut être possiblement démodé !
Mais tu chantes toujours, c’est bon signe !
Vous savez, l’énergie vient de l’intérieur et tant que je l’aurai, cette énergie, je continuerai.
Donc, on fêtera tes cent ans sur scène ?
Pourquoi pas… si je ne sucre pas les fraises !»

Malheureusement, il n’aura pas eu le temps de revenir fêter ses cent ans comme promis.
Je garde de lui des souvenirs magnifiques, de belles pintes de rires avec Annie, des repas où il nous passionnait de ses histoires, de sa vie, qui fut une musique perpétuelle.
Je ne l’oublierai pas

Jacques Brachet
Photos Christian Servandier

Presqu’ile Jazz Impro
Duo Louis SCLAVIS-Bruno DUCRET

Le trio de passionnés (Guy Risbec, Irène Levauffre,Philippe Letimonnier) qui mène allègrement Presqu’île Impro Jazz, invitait en cette soirée du 4 mars 2023 un duo effervescent : Louis Sclavis (clarinettes basse et soprano) et Bruno Ducret (violoncelle).
La belle idée de Presqu’île Impro Jazz est de changer de lieu à chaque concert, afin d’aller avec ce jazz très pointu vers des publics différents. Cette fois on était dans la Halle 901, toute neuve, à Saint Pierre Eglise (près de Cherbourg). La salle était comble. Le public enthousiasmé ; la preuve, les musiciens offrirent trois longs rappels. Dès leur apparition les deux musiciens avaient déjà conquis la salle.
Louis Sclavis est sans conteste l’un des tout premiers clarinettes basse, peut-être le meilleur, et un très grand improvisateur. On ne le présente plus ; il enflamme les publics depuis près de 50 ans.
Bruno Ducret, lui, est encore peu connu. Il termine ses études en 2014 après être passé par plusieurs conservatoires. Il est né dans la musique puisqu’il est le fils de deux très grands improvisateurs bien connus dans monde du jazz, le guitariste Marc Ducret, et la contrebassiste Hélène Labarrière ; tous deux d’ailleurs sont déjà venus à Presqu’île Impro Jazz.
Dès les premières notes on entend que le violoncelliste est au niveau d’un concertiste classique, avec en plus la patte jazz. Il est l’homme orchestre du violoncelle, qu’il tient à la façon d’une viole de gambe, ce qui lui permet de jouer dans différentes positions, car il traite son violoncelle à la fois comme instrument mélodique et percussif, frappant peu la caisse, mais en jouant de toutes les possibilité des cordes, depuis les chevilles jusqu’au cordier. Il joue pizzicato avec les 5 doigts, tout en percutant les cordes en accord. On est époustouflé par tout ce qu’il peut jouer, sans jamais faire de « cirque ».
Louis Sclavis, statue du commandeur derrière sa clarinette basse, fut éblouissant. Un moment grandiose sur « l’Odyssée des Bysantins », ce fut comme si soudain on avait entendu le chant du muezzin. Il avait ôté le bec et chantait dans le bocal sur un mode bysantin ; c’était une caravane de musique qui passait sur la scène.

Leur fonctionnement est simple, on expose le thème tous les deux, et puis quand ça part en solo, l’un accompagne l’autre, de façon assez extraordinaire mêlant rythmique et mélodie. Sclavis avec ses claquements de langue sur la anche. A noter de sa part un long solo en souffle circulaire, ce qui étonne toujours un public non averti.
Ces deux musiciens puisent à des sources diverses. Louis Sclavis est plus essentiellement jazz, il y a du blues à l’intérieur. Il s’est créé un son et un style facilement reconnaissable et envoûtant.
Bruno Ducret en plus du jazz, joue également de la musique de chambre, du rock, de la musique folklorique, pour le théâtre, la danse. Il chante aussi. Lors d’un rappel il nous gratifia d’un traditionnel nivernais étonnant qui définit parfaitement la condition de la femme au temps de la paysannerie : « Je voudrais être mariée, j’irais p’t’être plus aux champs! Voilà la belle mariée, elle va toujours aux champs…elle voudrait être enceinte, accoucher, vieille…Elle va toujours aux champs…Morte, elle est
enterrée dans son champ. » Il le chante seul en s’accompagnant sobrement au violoncelle. Belle idée de reprendre ces chants anciens, ce qu’avaient fort bien réussi les Bretons en les mêlant à la Pop.
Un dernier rappel plein d’émotion et de douceur. Les deux musiciens s’assoient côte à côte pour un blues sobre et intimiste. Fulgurante ovation.
Un grand concert, qui prouve qu’il ne faut pas avoir peur de programmer de la grande musique, même pour un public non initié. Celui-ci sait reconnaître d’instinct le grand art.
Les musiciens arrivait de Bourg en Bresse et n’avait pas encore mangé. Comme quoi la musique permet tous les dépassements.

Serge Baudot