Tatiana de ROSNAY: Nous irons mieux demain (Ed. Robert Laffont – 350 pages)
Candice jeune mère solo d’un garçon de trois ans, battante ingénieure du son qui mène rondement sa vie, fragilisée par le deuil récent de son père, est soudain confrontée à un évènement qui va bousculer sa vie. Alors qu’elle rentre chez elle après une journée de travail elle assiste à un accident de la rue : une dame se fait renversée par un automobiliste sous ses yeux. N’écoutant que son bon cœur elle l’accompagne, l’assiste dans sa solitude et l’implique peu à peu dans sa propre vie pleine de sollicitude et de bon cœur. Mais celle-ci retrouvant son allant se prépare à bouleverser ce foyer familial semant vents et tempêtes. Sa force et sa vitalité vont faire des ravages dans ce foyer aimant.
Il y est question de maisons que l’on habite, de qui y a vécu avant, impliquant à l’occasion des personnages célèbres tels que Zola. L’occasion de nombreuses digressions et cascades de situations inattendues et déroutantes impliquées par la rencontre de ces deux femmes fusionnelles mais où l’emprise des relations sèment le désordre et le mal de vivre mais où on se laisse aussi charmer par l’évocation des relations d’un Zola pas toujours connu
Roman très personnel où l’auteure a mis toutes ses tripes pour défendre de nobles causes comme l’anorexie, la solitude, l’abandon sans perdre de vue son auteur chéri : Emile Zola
Christophe ONO-DIT-BIOT : Trouver refuge (Ed Gallimard – 413 pages)
C’est avec émotion que je viens de lire ce merveilleux roman de Christophe Ono-dit-Biot. Pour la femme que je suis, interdite de séjour dans les monastères du Mont Athos en Grèce, c’est une plongée émouvante, spirituelle et revivifiante qu’offre l’auteur.
Sacha, philosophe historien est invité à la télévision et malheureusement a laissé supposer que le président appelé Papa n’avait pas toujours été comme il est aujourd’hui. Un aujourd’hui qui se situerait dans les années prochaines et qui aurait largement emporté les suffrages des français en promouvant une politique d’extrême droite, autoritaire et sous surveillance permanente.
Sacha se sentant menacé fuit donc, là où il a passé des vacances merveilleuses avec Alex, aujourd’hui Papa, et où il sait que les moines accueilleront ceux qui cherchent à être sauvés. Avec femme et enfant c’est vers cette Sainte Montagne qu’il se dirige, muni du secret qu’il n’avait jamais révélé à personne et qui est son seul salut comme sa propre condamnation sans appel. Très vite il est seul avec sa fille Irène qu’une coupe de cheveux transforme en Irénée prénom fusionnel avec Byzance et les orthodoxes, Sacha retrouve son ami moine orthodoxe et dans cette nature sauvage et abrupte qui compte une vingtaine de monastères pour les moines, particulièrement Stavronikita le monastère de la croix victorieuse et Esphigmenou, le monastère des extrémistes qui ne digèrent toujours pas le sac de Constantinople en 1204.
On est complètement envoûté par la spiritualité, la beauté pure du lieu. Un huis-clos où les menaces sous forme de drones sont balayées par la fraîcheur pétillante de cette petite Irène qui suit son père et perçoit l’imperceptible, la subtilité et la puissance du silence.
On suit cette course éperdue au Mont Athos, cadeau du Christ à sa mère Sainte Anne, un cadeau que le lecteur saura savourer et qu’il gardera en mémoire avec bonheur.
Flo DELAVEGA : Sur le chemin des rêves (Ed JouVence – 217 pages)
Cet ancien sportif nommé Florian Garcia, est un jour devenu chanteur… une star même puisque sous le pseudo de Fréro-Delavega après avoir participé à « The Voice » et rempli des stades et des Zéniths, il décide un jour que ce monde des strass et des paillettes ne lui convient pas.
Il quitte donc son complice Jérémy Frérot qui continue seul avec le succès que l’on sait et… silence radio.
Il produira quand même un CD en solo « Rêveur forever » puis, après un long Silence… Il revient mais avec un livre « Sur le chemin des rêves » où il nous raconte qu’après ces années de folie et de bruit, après un grand moment de doute et de dépression, il s’est rendu compte que là n’était pas là la vie… SA vie ; il lui fallait du silence, passer de la lumière à l’ombre, faire une introspection en faisant un voyage initiatique et se plongeant dans le monde du rêve et de la réalité, de la liberté et de la vraie vie.
Ainsi est-il devenu un « rêveur funambule » en sautant dans le vide et se tournant vers d’autres rêves que le show biz, la célébrité, la foule, la folie médiatique.
Ce fut son vrai retour sur terre mais malgré tout un vrai cheminement de doutes, d’espoirs, de désespoir aussi. Une vraie renaissance, un retour aux sources, la reconquête de son authenticité dans la nature qu’il retrouve.
Avec ce livre il nous fait parcourir ses chemins de traverse grâce auxquels il a retrouvé la lumière. Mais une autre lumière qui lui a rendu la sérénité.
« Chaque pas que je fais, chaque rêve réalisé, est une réconciliation avec mon enfant intérieur, avec le petit Florian Garcia ».
Il est aujourd’hui épanoui, heureux d’avoir osé prendre des risques, trouvé la spiritualité.
Ce livre et illustré de ses propres dessins et de poèmes qui pourraient devenir des chansons. D’ailleurs, vous pouvez découvrir une chanson avec un QR code qui est en fin de livre. Car à la fin de celui-ci, il n’exclut pas de revenir vers le public mais dans d’autres conditions.
On découvre à travers ses écrits un homme simple, magnifique, profondément humain qui, comme un Phoenix, a su se relever de ses cendres.
Alain ARNAUD : La braconnière (Ed Exaequo – 216 pages)
Un souffle de fraicheur sur les hauteurs provençales du département du Var emmené tambour-battant par l’auteur, dans les années 70 sous les traits d’une jeune orpheline de 15 ans recueillie par sa tante moment du décès accidentel de ses parents. Grand désarroi, grande peine de ce petit être accueilli par cette parente aimante qui va la soutenir dans la construction de sa jeune vie.
En communion avec la nature qui l’entoure elle va se replier vers la forêt, les animaux, les fleurs qui seront son univers, négligeant les études et la ville pour s’épanouir dans une vie sauvage. Jusqu’au jour où la civilisation la rattrape : Le village, les voisins, les notabilités qu’l faut bien côtoyer vont faire de cette sauvageonne sensible une femme forte, endurante et pleine d’avenir. Une jolie tranche de vie dans des paysages de nature mais aussi de conquête, d’amour et d’espoir.
C’est un grand vent de fraicheur et de réalisme qui nous rapproche de ce passé récent dont on a suivi la progression.