Stéphane BERN : Les secrets de L’Elysée (Ed Plon – 240 pages)
Après les secrets d’histoire Stéphane Bern s’attache aux lieux de pouvoir à travers le monde avec l‘ouverture des secrets du palais de l’Élysée en nous dévoilant les confidences des locataires ou propriétaires successifs de cette vitrine de la France. Le palais édifice hors du commun, entouré d’un magnifique parc de deux hectares en plein Paris, voisin des célèbres Champs Elysées, fut le point de rencontre d’un nombre incalculable de personnages célèbres, depuis les 24 présidents de la République, les princes et les empereurs, souverains étrangers ou simples locataires,
Le tout impliquant transformations architecturales, aménagements locatifs ou festifs, drames familiaux, spectacles, conférences de presse.
Qui n’est pas passé par là ?
C’est une valse d’évènements toujours rigoureusement évoqués par l’auteur toujours avide de grandes et petites histoires qu’il nous livre au coin de l’oreille.
De belles illustrations éclairent les différentes époques aussi bien en tableaux qu’en photographies émaillant le texte de touches d’authenticité.
Olivier MERLE : Le manoir des sacrifiés (Ed XO – 410 Pages)
Des meurtres successifs avec le même rituel et mode opératoire ; des hommes assassinés dont un des yeux est arraché sont dans une étrange position devant un meuble sur lequel se trouve à chaque fois un crane Néandertal. Leurs épouses sont introuvables.
Le commandant Grim, chargé au départ de l’enquête a une histoire personnelle avec l’une des femmes disparues ; ce qui complique les investigations …
L’histoire de l’humanité, des hommes préhistoriques mêlés à des meurtres étranges et des disparitions surprenantes ne peuvent que séduire les amateurs de thrillers.
Le thème rassemble tous les éléments inhérents aux thrillers (assassinats, atrocité, rebondissements, conflits dans l’équipe d’enquêteurs) pour finalement une conclusion d’investigation inattendue.
Marie LARREA : Les gens de Bilbao naissent où ils veulent ( Ed Grasset – 222 pages)
Avec beaucoup de finesse et d’intelligence, l’auteure aborde le sujet de l’adoption d’un enfant, sujet d’autant plus personnel qu’elle est elle-même une enfant adoptée. Et comment l’enfant tente désespérément de retrouver ses parents.
Cette quête, véritable travail de détective a été celle de Maria Larrea. Le lecteur souffre avec elle à chaque butée dans sa courageuse remontée dans le temps et dans les secrets familiaux. En effet pourquoi un enfant va-t-il être abandonné par sa mère ? Tous les scenarios s’offrent à l’auteur puis petit à petit une ouverture, un espoir, une parole suffisent à relancer avec encore plus de force la recherche de la vérité sur sa naissance.
Ce roman séduit par sa force, sa dignité. Il y a de la souffrance chez toutes les femmes ayant abandonné leur enfant de leur plein gré ou malgré elles, mais cette souffrance existe aussi chez l’enfant et bien sûr les pères. Un roman d’autant plus émouvant qu’il faut aussi lire les remerciements de l’auteur à ses familles d’adoption, ses amis adoptés à qui elle rappelle qu’ils sont libres.
Eric Le NABOUR : Cruels sont les rivages (Ed Terres de France – 381 pages)
Comment vivre lorsque son mari policier tué en mission réapparait pour être cette fois-ci réellement abattu froidement ?
C’est maintenant à Laura Delgado son épouse de reprendre son rôle de policière qu’elle avait abandonné pour s’occuper de ses filles et vivre loin du drame en Bretagne. Il va lui falloir enquêter, remonter les pentes, retrouver d’anciens collaborateurs.
Une histoire confuse à laquelle l’auteur ajoute les bons sentiments d’une mère auprès de ses deux filles, un grand-père ancien flic rejeté par sa fille mais qui en sait long sur la mort de son gendr, et une histoire d’énormes intérêts financiers liés à l’amant de Laura Degado.
Un roman qui se lit facilement mais laisse peu de souvenirs au lecteur.
Jennifer EGAN : La maison en pain d’épices (Ed Robert Laffont – 390 pages)
Traduit de l’anglais (États Unis) par Sylvie Schneiter
Auteur américain qui a obtenu le prix Pulitzer en 2011, Jennifer Egan vient de publier ce nouveau livre en France.
Elle imagine un monde s’écoulant de 2010 à une date ultérieure inconnue, dans lequel un homme Bix Bouton a fondé une entreprise nommée Mandala. Il commercialise avec succès un cube de conscience dans lequel on revoit ses souvenirs même oubliés : Own Your Unconscious. Puis il va créer d’autres fonctions notamment celle de télécharger tout ou partie de sa mémoire sur un serveur collectif permettant en échange un accès proportionnel aux pensées et souvenirs anonymes de ceux qu,i vivants ou morts, ont fait la même chose.
Dans ce drôle de monde, l’auteur met en scène la famille de Bix, celle de Miranda Kline qui étudie les affinités entre les êtres humains et les met en algorithmes, et celle de Christopher Salazar, qui a crée un organisme concurrent sans but lucratif, qui défend la liberté face à ces cyber identités.
Le roman est très dense, trop même car le lecteur se perd dans les personnages, les époques mélangées. L’auteur adopte des formes littéraires variées qui pourront également déstabiliser le lecteur.
Bref, un roman curieux qui pourra plaire à certains, déplaire à d’autres.