Archives mensuelles : mai 2022

Six-Fours – Six N’Etoiles… Que la fête commence !

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On en parlait depuis longtemps… Voilà qui est fait !
La quatrième salle de cinéma promise ouvre ses portes au Six N’Etoiles.
Créé en 2014, ce cinéma était une volonté du maire, Jean-Sébastien Vialatte, de l’installer au centre-ville de Six-Fours afin que le maximum de la population et les écoles entre autres, puissent en profiter.
Dirigé par Jérôme Quattiéri, Paul Bertin et Noémie Dumas, ce fut très vite un franc succès. 3 salles, une programmation éclectique, il devint très vite « Le cinéma de tous les cinémas », passant par tous les styles, invitant des artistes à présenter leurs films en avant-première, organisant diverses manifestations avec nombre d’association de la ville et des alentours, le tout avec aussi la complicité du restaurant l’Avant-Première, géré par Cyrli Bellet partie prenante de toutes ces activités.

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Jean-Sébastien Vialatte, Jérôme Quattieri, Noémie Dumas

Mais il y manquait quelque chose : une salle de prestige, confortable et intimiste, où pourraient avoir lieu des rencontres, des rencontres avec la presse, des cocktails, des animations scolaires, des conférences, de la formation, des ciné-goûters, des événements divers, en fait, un lieu de convivialité ouvert à tous, entre autres les associations.
Voilà donc qui est… fait à nouveau !
En ce 6 mai, nous étions conviés à découvrir ce petit bijou en rouge et noir, de 200m2, entouré d’un espace de convivialité de 51m2, une terrasse de 25m2 et surtout un écran de 12m/5m.
Une salle qui possède des technologies de pointe, un son exceptionnel (Dolby Atmos) avec des enceintes qui nous enserrent et nous font voyager au cœur des films, une image conçue avec un système de projecteurs dernière génération qui devrait relancer la 3D. Nous en avons d’ailleurs eu un aperçu avec quelques images du nouvel « Avatar » qui sortira en fin d’année.
La salle se dote de 118 places, ce qui monte  à 568 places, les quatre salles réunies.

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Mais attention : ce ne sont pas n’importe quels fauteuils car ils sont larges, possèdent des appuie-têtes, des méridiennes où vous pourrez visionner les films sur toute votre longueur, qu’ont vite inauguré Delphine Quin, adjointe et Fabiola Casagrande, ajointe à la culture  et des « love seats » qui sont deux fauteuils accolés pour les amoureux !
C’est du sur mesure !
Nous savons que deux des salles portent un nom prestigieux : Claude Lelouch et Clovis Cornillac… La direction cogite sur le parrainages des deux autres salles, c’est en projet, il y a quelques idées mais elle ne veut pas en dire plus sinon que Noémie espère, pour la parité, deux parrainages de femmes, réalisatrices ou comédiennes !
Une inauguration officielle aura lieu le 28 mai à 18heures.
En attendant, deux jours de fête non-stop auront lieu ce week-end (voir agenda) avec la projection de films tout récents comme « Downton Abbey », « Ténor », « C’est magnifique » (Voir rubrique ciné), « Piège de guerre », « Le roi cerf » pour les enfants) et « Les folies fermières qui sera précédé par un show cabaret.
Que la fête commence !

Jacques Brachet

Six-Fours : Edwy PLENEL, invité du Six N’Etoiles

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Avant de frapper les trois coups des festivités des 7 et 8 mai célébrant l’inauguration de la 4ème salle, le Six n’Etoiles démarrait avec un invité d’honneur : Edwy Plenel, journaliste d’investigation et créateur en 2008 du journal Médiapart, qui, depuis sa création, a soulevé bien d’affaires comme les affaires Sarkozi-Khadafi, Bolloré-Hanouna, Havas, détenu par Bolloré père et fils, Bolloré, encore lui, et Zemmour, Bernard Arnaud, Cahuzac et bien d’autres.
Bien entendu, ça n’a pas fait l’affaire des intéressés dont certains se sont retrouvés rattrapés par la justice. Le journal et entre autre Edwy Plenel, ont subi des procès, des menaces, des chantages, ont été traités de « fouille m…e » et j’en passe.
Mais contre vents et marées, le bateau suit sa route, ne coule pas et continue de soulever des lièvres.
« On nous cache tout, on nous dit rien » chante Dutronc mais le fait est avéré et lorsqu’on ne cache pas, on énonce ce qu’on appelle aujourd’hui « des fakes » d’autant que la presse écrite est relayée par les réseaux sociaux… Le choix du roi.
La liberté de la presse est durement malmenée et menacée. Et la résistance est rude.
Produit par Edwy Plenel, le film « Média crash – Qui a tué le débat public ? » a été monté par deux journalistes, Luc Harmann et Valentine Oberti,  qui ont pris le risque de mettre ces affaire au grand jour, preuves à l’appui et l’on est effaré de voir ce qui se trame et se fait dans les couloirs de la politique.

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Hervé Féchino, responsable de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon, Michel Gairaud, créateur du journal « Le Ravi », Noémie Dumas, directrice du Six N’Etoiles, Edwy Plenel.

De quoi ne plus avoir envie de voter, ce que l’on constate aujourd’hui. Et pourtant, des gens comme Médiapart mènent avec force et courage un combat qui paraît sans issue.
Encadré par Jean-François Popelin et Michel Gairaud, créateurs depuis 18 ans du magazine régional « Le ravi » et Hervé Fechino, représentant la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon, Edwy Plenel est venu présenter le film.
« La liberté de la presse – nous dit Edwy Plenel – est sans cesse bafouée, les régimes contrôlent et musèlent la presse ou la font tout simplement disparaître alors qu’elle est indispensable à la démocratie. Ce film est un film d’enquête et d’observation qui vise à animer le débat d’intérêt public. Chaque affaire est en fait un polar dans lequel nous nous plongeons pour faire sortir la vérité.
Nous abordons des affaires graves de corruption, des scandales qui méritent d’être connus, Bolloré en étant un symbole. Le pouvoir politique est aujourd’hui tenu par quelques milliardaires et nous en arrivons à des situations anti démocratiques, anti républicaines, des méthodes maffieuses détestables. C’est d’une grande violence, c’est monstrueux et encore ce n’est qu’un petit bout de l’iceberg. »
Michel Gairaud confirme : « Ce qui se fait dans les hautes sphères se retrouve aussi en province.

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Un journal, pour exister, a besoin d’argent et nous ne vivons que des abonnements et des dons. Mais les plus grands journaux et magazines sont assujettis à la publicité détenue par quelques grandes marques, distributeurs, entreprises milliardaires qui tiennent le marché et font pression sur les médias. Ce sont ce qu’on appelle des procédures bâillon car ils ont les moyens de faire des procès que nous n’avons pas. Les frais de justice sont très lourds et se battre contre eux est difficile. On le ressent d’autant plus fort à l’échelle régionale ».
« Nous sommes aujourd’hui – reprend Edwy Plenel – une démocratie de basse intensité. Les médias sont des biens publics, il y a des conventions, une déontologie, un pluralisme que nous devons garder et défendre.  Il ne faut pas qu’on dépende du gouvernement et se battre contre ça. A Médiapart on a toujours refusé le mécénat qui, pour la plupart du temps, n’est là que pour se remplir les poches. Du coup, on ne vit que par le lectorat, les abonnements ».
Un film édifiant sur les façons de faire des grands de ce monde qui en tiennent et tirent les ficelles.

Jacques Brachet


Notes de musiques

Marcia HIGELIN – Prince de Plomb – Blue Line 2022 – (6 titres)
Foin de ces chanteuses à voix de gamine incolore, voici une vraie chanteuse qui chante avec une voix de femme, de la puissance, du grain, une large tessiture et une diction impeccable. Elle a du mordant, de la pêche, de la tendresse aussi, de la sensualité, et un engagement total. Elle puise son inspiration dans sa vie, elle dit qu’elle « veut proposer quelque chose d’unique ». Certes il y a encore quelques tics d’inflexions de nombre de chanteuses d’aujourd’hui dont il faudra se débarrasser. D’ailleurs il y en a moins qu’à ses débuts. Pas de blablabla amoureux avec elle, elle se révolte et crie sa vérité comme dans le morceau culte « Prince de plomb ».
Marcia Higelin est sur les traces d’Arthur H, son père, et de Jacques Higelin, son grand père. Comme quoi il y des familles génétiquement artistes. A star is born.
Regrettons que les musiciens qui l’accompagnent ne soient pas mentionnés.
Sortie du EP le 13 mai 2022, suivi d’une tournée dans quelques villes de France jusqu’en septembre.
SANS PRÉTENTION – le vent des jours heureux  (Bio label 2021 & Tms productions)
Voilà un groupe de joyeux drilles qui affiche 3 millions de vues sur YouTube et des passages télé pour leur premier titre éponyme « Sans prétention ». Leur premier disque était une nécessité !
Six copains exerçant différents métiers : agriculteur, vendeur de légumes sur les marchés, carreleur, commercial et qui sont aussi chanteurs musiciens amateurs (qui aiment) se sont réunis « Sans Prétention » pour faire partager leur joie. Dans leur chansons il y a « d’la joie », de l’amour, de l’optimisme, comme chez Charles Trénet, sans toutefois le sens du tragique, mais tout de même des injonctions graves comme dans « Le vent des jours heureux » : Relève un peu la tête/Ouvre grand les yeux/Et laisse venir le vent. Il y a du punch, du peps. Les paroles sont amusantes, bien articulées, les airs sont sans prétentions avec des arrangements simples et bien enlevés.  On trouve aussi une tonalité Renaud comme avec « Alors valsons ». Le disque se termine par une chanson peu connue du Gainsbourg 1965 « Un violon, un jambon » qu’il interprétait façon western. Nos lascars en font une autre approche très dynamique.
Ils reprennent une tradition très française de chansons gaies et dansantes. Un disque parfait pour les fêtes collectives, les rencontres champêtres.

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CANNONBALL ADDERLY – Live In Paris : 1960 / 1961 – Coffret de 3 CD
Frémeaux & Associés (FA5809).

Frémeaux & Associés ont édité, avec une qualité exceptionnelle, ce qu’on pourrait appeler la bibliothèque sonore du monde. Pour ce qui est du jazz leur catalogue est époustouflant, c’est toute l’histoire de cette musique.
Le saxophoniste alto Cannonball Adderley et son frère Nat le trompettiste-cornettiste ont porté le Hard Bop au sommet, ce mouvement majoritairement l’œuvre des Afro-Américains pour  revitaliser  le jazz qui avait tendance à s’affadir avec la récupération commerciale. La base en est le blues, le gospel, le bebop, et un retour à l’expressionnisme lyrique avec une chauffe et un swing déments. Les frères Adderley en seront l’un des plus prodigieux phares, et ce disque est un sommet.
Michel Brillé, directeur de la collection Live in Paris, a fait un travail remarquable pour nous offrir ce chef d’œuvre d’une qualité sonore irréprochable, l’un des grands moments du jazz.
Les Frères Adderley étaient en compagnie de Victor Feldman au piano, Louis Hayes à la batterie et Sam Jones à la contrebasse pour les CD 1 et 2. Même personnel sur le CD 3 avec en invités Ron Carter (b), ou Sam Jones (b, cello).
Si j’avais un conseil à donner aux élèves qui forment des groupes à la sortie du conservatoire, ce serait d’écouter ce disque jour et nuit, au lieu de se perdre dans des complexités et des mélanges trop souvent ennuyeux.

 

Serge Baudot


France 3 – Samedi 7 mai 21h10
Meurtres à Porquerolles

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Porquerolles pendant les vacances de la Toussaint.
Il fait un temps radieux et l’on se croirait en plein été : Soleil à gogo, mer d’huile… et une longue file d’estivants pour prendre le bateau. Entre les embouteillages pour entrer dans les parkings et la file discontinue sur des dizaines de mètres pour embarquer malgré le nombre de navette qui a triplé il faut une patience extrême et une réelle envie de mettre les pieds sur l’île. Arrivés sur l’île c’est la fiesta : les rues encombrées de gens, les vélos qui vous frôlent de tous les côtés, les effluves de frites, de gaufres, de churros, les bars pris d’assaut, les files d’attente au marchand de glace… Ce n’est pas ce que l’on pourrait imaginer comme vacances idylliques.
Alors, pourquoi me direz-vous, deux toulonnais y viennent précisément à cette époque de vacances ?
Tout simplement parce qu’il y a eu des meurtres !
Rassurez-vous «c’est pour de faux», c’est tout simplement parce que dans sa série «Meurtres à…», une équipe de France 3  s’est installé depuis le 4 octobre pour le tournage d’un tout nouvel épisode judicieusement intitulé «Meurtres à Porqueroles»
Une fois de plus, c’est la réalisatrice Delphine Lemoine, qui a déjà réalisé «Meurtres à Albi, à Mulhouse et à Sarlat». C’est dire si elle s’y connait en tournages de polars.
Une superbe distribution devant son objectif : le beau et charismatique François Vincentelli qu’on ne présente plus tant il passe du théâtre à la télévision avec arrêts au cinéma avec un réel bonheur, la toute jolie Charlie Bruneau, vue dans le Palmashow, dans les séries «En famille», «R.I.S», «Philharmonia».  Tous deux forment le nouveau duo de choc de cet épisode. Ils sont entourés de la belle Nicole Calfan, de l’énigmatique Didier Flamand et de Chrystelle Labaude, héroïne de «Sections de recherches» et en ce moment de «Un si grand soleil».
Une belle équipe donc, qu’on retrouve dans une villa, loin de la foule déchaînée et où entre deux scènes tournées dans une pièce exigüe, ils viennent nous retrouver sur la terrasse au soleil.
Reçus par le grand sourire de la directrice de production Erika Wicke que j’avais rencontrée sur le tournage à Marseille de «Meurtres sur les îles du Frioul» avec l’ami Francis Huster, nous avons très vite été adoptés par l’équipe, dans une ambiance souriante, tous heureux d’être loin des brumes parisiennes, chacun étant tout disposé à passer devant l’objectif d’Alain, mon photographe.
Pour les interviewes, ce sera plus difficile, chacun ayant des obligations de tournage ou familiales comme Charlie Bruneau qui doit s’occuper de son fils malade. Quant à François Vincentelli, malgré des problèmes d’hébergement, car il est si bien à Porquerolles avec son épouse qui attend un heureux événement (Déjà 7 mois !), il prendra le temps de déjeuner avec nous au soleil, devant la mer, rejoint par la réalisatrice Delphine Lemoine, avec qui nous aurons le temps de discuter devant un délicieux repas.
Si le tournage de la matinée s’est passé au calme de la villa, l’après-midi toute l’équipe se retrouvait sur la place de l’île, devant le commissariat, la place ayant été envahie en quelques minutes et l’assistant ayant un mal fou à leur faire garder le silence durant les prises.
Mais en fait, tout se passe dans la sérénité, le sourire, la gentillesse, la patience… Bref, un tournage idyllique !

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Vous êtes curieux de connaître l’histoire ?
Le corps sans vie d’une femme de 60 ans est découvert sur la plage de l’Alycastre à Porquerolles. Elisabeth Carlson était une artiste peintre et une figure admirée de l’île. Son corps gisant au pied de la falaise évoque la Lycastre, le fameux dragon de la légende qui a donné son nom à la baie.
Arnaud Taillard (François Vincentelli), le très sérieux substitut du procureur, lui-même enfant du pays, va devoir mener l’enquête avec Charlie Landowski (Charlie Bruneau), une fantasque commandante de police fraîchement mutée de Seine Saint-Denis.
Voilà, vous n’en saurez pas plus, sinon qu’on assistera à un événement : Diane (Nicole Calfan) est emmenée prisonnière sur le continent… Pourquoi ? à suivre !
Un regret, ne pas avoir rencontré Chrystelle Labaude, déjà repartie, avec qui j’ai de jolis souvenirs de tournages sue la série «Section de recherches» et une tournée théâtrale avec un autre ami : Francis Perrin.

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Retournons donc au déjeuner où nous nous retrouvons à table avec Delphine Lemoine et François Vincentelli à qui je rappelle notre rencontre au festival télé de la Rochelle.
«Delphine, vous voici donc l’auteur d’un quatrième meurtre !
(Elle rit)  C’est vrai et j’en suis heureuse car à chaque fois je découvre un lieu, une région et je tourne à chaque fois avec un binôme qui apporte sa personnalité car le but de cette série est à chaque fois de former un duo,( et non un couple), différent. Et je trouve ça très chouette.
Vous avez commencé comme assistante de réalisateurs et non les moindres : Léos Carax, Cédric Klapish, Nicole Garcia…
Oui, c’est loin tout ça ! Après avoir fait la FEMIS, j’ai fait dix ans d’assistanat, j’ai réalisé entretemps des documentaires, des courts métrages…
Et pourtant vous êtes devenue réalisatrice à la télévision !
Oui parce que c’est là que j’ai reçu des propositions intéressantes, j’ai réalisé des épisodes de «Plus belle la vie», de la série «Tandem», «Crimes parfaits» et cette série de «Meurtres à…» et ça me convient bien.
Il y a encore une cloison entre le cinéma et la télévision ?
Ca à l’air d’un peu changer mais c’est vrai que nous mettre dans des tiroirs, c’est typiquement français. Moi, ça ne me gêne pas car je cherche surtout des sujets de qualité et ce qu’on me propose à là télé est ce que je cherche. Bon, c’est vrai qu’avec la série des meurtres, on m’a encore un peu mise dans le tiroir de «la réalisatrice qui est douée pour tourner des polars», ou encore des unitaires de 90’. Mais ça ne me gêne pas, ça me permets de faire des choses que j’aime.

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Et vous François, qu’en pensez-vous ?
Je pense quand même que ce fossé ciné-télé est en train de s’estomper. On voit de plus en plus d’acteurs dits «de cinéma» passer à la télé parce qu’on leur propose de belles choses.
Mais le contraire n’est pas évident, non ?  Que vous prose-t-on au cinéma ?
(Il rit) Oui, c’est vrai qu’à la télé j’ai tourné des rôles de premier plan, dans des séries et qu’au cinéma, ce sont des rôles de «guest» où je ne tourne que deux ou trois jours. Mais j’ai cette chance d’être avant tout un acteur de théâtre. Donc je joue sur plusieurs tableaux et je ne vais au cinéma que lorsque le rôle, si petit soit-il, m’intéresse. Je n’ai aucune frustration à ce sujet et je vais là où on me propose et où ça me convient. C’est une chance.
J’aime particulièrement les séries qui permettent de prolonger un rôle récurrent, de l’installer dans une histoire, chose qu’on ne peut pas faire en 90’ et même une heure et demi.
Est-ce que le Covid vous a impactés ?
Delphine : Comme tout le monde mais on a eu cette chance de pouvoir continuer à tourner en prenant toutes les précautions d’usage. Tout le monde, même aujourd’hui, porte le masque et seuls les comédiens l’enlèvent pour tourner. J’ai eu quand même une angoisse lors du premier confinement car il fallait se tester tout le temps et on avait pas mal de difficultés pour tourner des scènes de rapprochement. Mais on a pris les mesures nécessaires et on a modifié la façon de travailler.
François: J’ai eu bien sûr les mêmes difficultés que tout le monde mais ce qui a été le plus dérangeant c’est que l’homme de théâtre que je suis n’a plus pu jouer. Et ça, c’était vraiment difficile. Heureusement que le vaccin est arrivé !
Cette année a quand même été fructueuse : deux films, deux téléfilms…
Le premier « Villa Caprice» de Bernard Stora, c’est un second rôle, les stars étant Michel Bouquet, Niels Arestrup, Patrick Bruel. Quant à «Vagabondes» c’est mon pote qui me l’a proposé au dernier moment, ça a été un plaisir de tourner avec Sergi Lopez et il y a une scène d’ouverture qui est très drôle.

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Côté télé…
Il y a eu «Faites des gosses» une série de six fois 52’  avec un rôle récurrent comme je les aime  Avec entre autres Fred Testot, Jonathan Lambert… que des tristes ! On a bien rigolé.
Puis i y a eu «Liés pour la vie» avec Laeticia Milo, Christiana Réali, Antoine Dulery. Une histoire plus grave où une championne d’équitation a un grave accident qui l’empêchera de remonter à cheval. Elle se lie avec un homme dont elle ne sait pas que c’est par lui qu’est arrivé l’accident. C’est une très jolie comédie romantique.
Delphine, avec ces «Meutres à…», vous changez chaque fois de région…
Et c’est ce qui m’intéresse et je travaille beaucoup en amont.
C’est-à-dire ?
Je viens bien longtemps à l’avance découvrir le lieu, la région pour m’en imprégner mais aussi m’imprégner des gens, ce qui pour moi est essentiel. Il faut que je ressente l’ambiance. Par exemple, je suis venue cet été passer ce que j’appelle des vacances-travail à Porquerolles. Nous sommes venus avec la productrice Lola Gans, j’ai repéré tous les lieux qui pouvaient s’adapter à l’histoire mais j’ai aussi rencontré les gens qui vivent sur cette île, qui la font vivre et que j’insère dans l’histoire. Il y a par exemple Carmella, cette marchande de légumes que tout le monde connaît sur l’île, il y a Georges Paul, le seul taxi de l’île, ce sont des gens incontournables qui sont heureux de tourner et c’est pour moi un clin d’œil . Comme il y avait une peintre dans l’histoire, j’ai choisi une peintre qui vit là et j’ai fait avec elle un travail sur la peinture. Ce sont des rôles rajoutés qui donne une complicité entre eux et moi, même si le spectateur ne s’en rendra pas compte».

Jacques Brachet
Photos Alain Lafon

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Meurtres à Porquerolles
Réalisation : Delphine Lemoine – Scénario : Anne-Charlotte Kassab & Pierre Lacan
Avec Charlie Bruneau (Charlie Landowski), François Vincentelli (Arnaud Taillard), Nicole Calfan (Diane), Didier Flamand (Hubert), Chrystelle Labaude (Mireille Canovas), Damien Jouillerot (Romain), Maël Cordier (Nevil), Erza Muqoli (Alice), Nancy Tate (Lilibeth), Flora Chereau (Mélanie)