Archives mensuelles : mars 2022

L’été à Chateauvallon : Retour vers la danse

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Charles Berling – Yann Tainguy – Stéphane de Belleval – Françoise Baudisson

C’est toujours avec plaisir que l’on se retrouve dans ce lieu enchanteur qu’est Chateauvallon, aujourd’hui sans masques, retrouvant les sourires de tous en espérant qu’on pourra les garder définitivement
Toujours le triumvirat autour du Maître du Liberté et de Chateauvallon, Charles Berling : Françoise Baudisson, présidente de Chateauvallon, Stéphane de Belleval, directeur des relations publiques et Yann Tainguy, adjoint aux Affaires Culturelles de Toulon et néanmoins président de l’Union Chateauvallon/Liberté.
Beau soleil pour accueillir cette rencontre avec laquelle l’on a découvert la programmation estivale de cette saison 2022.
Une saison qui, nous ont confié Stéphane de Belleval et Charles Berling, revient aux premières amours de Chateauvallon : la danse qui, durant des décennies nous a fait découvrir nombre de danseurs et chorégraphe et a reçu les plus grandes pointures (sans jeu de mots !) de la danse.
Viendront donc trois très grandes compagnies et une compagnie originale :
Le Ballet National de Marseille qui, avec le collectif « La Horde », renait quelque peu de ses cendres grâce à Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Arel, sans oublier Rone, artiste phare de la scène électronique française. On découvrira leur création « Room with a view » les 1er et 2 juillet à 22H, redonnant le lustre chorégraphique à l’amphithéâtre.
Les 29 et 30 juillet, c’est Christian Ubl et Kurt Demey qui nous offriront un nocturne à 19h. Le premier est chorégraphe, le second est mentaliste et illusionniste. Un duo de choc original.
Les 22 et 23 juillet 22H, retour de Philippe Decouflé, qu’on a vu grandir à Chateauvallo,n avec son ballet « Stéréo », mêlant danseurs, circassiens et musiciens.
Grand retour d’un chorégraphe qui a fait ses premiers pas à Chateauvallon : Anjelin Preljocaj qui, avec sa compagnie, nous offrira, le 29 et 30 juillet à 22h, un ballet connu dans le monde entier mais revu et corrigé : « Le lac des Cygnes » sur la musique de Tchaïkovski et une chorégraphie quelque peu mitonnée Preljocaj, de Marius Petipa le bien nommé.
Grand moments de danse donc.

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Preljocaj Ballet National de Marseille – Cie DCA Philippe Decouflé
Christian Ubl & Kurt Demay – Ballet Preljocaj

Comme à l’accoutumée, l’ouverture du festival se fera à l’heure espagnole, cette année sans danse mais avec, le 22 juin, Sandrine Luigi et Gaëlle Solal qui, à 19h, nous proposeront un crépuscule sous le signe de la guitare classique et flamenca et à 22h en nocturne, l’amphi recevra Al di Meola Trio, maître du jazz fusion et  Juan Carmona Quintet, maître de la guitare flamenca.
Dans un tout autre registre, celle que l’on attend depuis qu’elle ne pouvait se déplacer, d’abord à cause du Covid puis d’un accident vasculaire, revient enfin en pleine forme. Il s’agit de Jane Birkin qui nous proposera son concert intitulé « Oh pardon, tu dormais… », tiré de son quatorzième album qu’elle a écrit et enregistré avec la complicité d’Etienne Daho. Ce sera le 25 juin à 22heures.
Charles Berling sera omniprésent lors de ce festival estival (Voir article et interview dans la rubrique télé) puisqu’il participera à trois lectures, superbement entouré
Cinq femmes magnifiques nous proposeront le 15 juillet à 19h « 69 minutes pour s’aimer quand même », une pièce signée, jouée et mise en scène par  l’actrice et réalisatrice Isild le Besco, en compagnie de Lolita Chammah, Suzanne de Baecque, Claire Dupont et Peggy Grelat-Dupont qui a également signé la chorégraphie
Comme on le voit, tous arts seront représentés : musique, danse, chanson, littérature.

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Jane Birkin – 69 minutes pour  s’aimer quand même

Bien d’autres spectacles vous attendent à découvrir sur le site de Chateauvallon, chateauvallon-liberté.fr – 09 80 08 40 40

Jcques Brachet


Toulon – GISCLARD, retour à la Galerie Estades

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Gisclard devant une toile que lui a inspiré Toulon

Tous les trois ans, notre ami Stéphane Gisclard nous revient à la galerie Estades et chaque retour est un éblouissement tant son œuvre est personnelle, originale, tant les couleurs éclatantes se mêlent à un certain mystère mais aussi à beaucoup de sensualité.
Ses toiles racontent une histoire dont chaque chapitre est, comme un puzzle, dans l’œuvre même.
Tout est beau chez Gisclard : les femmes filiformes et sexy au regard perdu ou caché derrière des capelines, des hommes élégants, charmeurs, même s’ils sont moins nombreux que les femmes !
Tous ces personnages s’installent dans des décors de rêve, des lieux différents comme des grandes villes, des toits, des plages, des cabarets, des champs de course, les salles de jeu, les grands hôtels…
Le style est définitivement cubiste et arts déco, les personnages issus d’une autre époque mais pourtant d’une grande modernité. Le champagne coule à flots, les éventails se manient avec élégance, les voitures sont haut de gamme.
Tout respire une atmosphère de luxe et de beauté.
Bref, on entre dans le monde de Gisclard comme dans un rêve qu’on aimerait partager.
Gisclard est venu accompagner son exposition à la Galerie Estades, exposition qu’il faut aller voir, installée dans ce lieu jusqu’au 7 mai. Parmi les toiles de magnifiques vases en céramique, des globes parfaits où l’on retrouve cette même atmosphère Arts Déco.
Il est un peu en retard à notre rendez-vous car il est allé visiter les nouvelles halles de Toulon qui s’accolent tout à fait à son œuvre puisque construites dans les années 30 et ayant gardé son cachet lors de sa résurrection.

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« C’est –me dit-il – un lieu magnifique qui me donne envie d’y installer mon chevalet !
Tout en étant un lieu populaire, j’y ai découvert un petit goût de luxe qui se rapproche de ce que je fais.
Justement, comment créez-vous vos œuvres ?
De diverses manières mais je prends souvent des photos de lieux que j’aime, qui m’inspirent, qui deviennent le décor de mes personnages à qui je fais raconter une histoire.
A ce propos, il y a souvent plusieurs tableaux en un…
(Il rit) C’est un jour ce que m’a dit mon père en ajoutant : « Si tu les coupais en morceaux » tu aurais plusieurs tableaux… et tu gagnerais plus d’argent ! »
Votre père était peintre, tout comme votre grand-mère qui était aussi musicienne, vous avez un oncle musicien également et une mère dans la littérature… Vous avez de qui tenir !
Oui, j’ai toujours été baigné dans l’art, dans la musique, la peinture… Il y a toujours eu des toiles autour de moi. C’était aussi une famille d’antiquaires et j’ai donc toujours été entouré de beaux objets. J’ai fait ma première huile à 12 ans sans savoir encore que j’en ferais mon métier.
Et le choix de la peinture ?
C’est en côtoyant mon père, ma grand-mère. J’ai très vite eu un pinceau entre les mains, j’ai très vite dessiné. Mais lorsque je crée une toile, je me fais un roman, un film et il y a souvent de la musique dans mes tableaux.

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Un livre et un vase

Avez-vous suivi des cours aux Beaux-Arts ?
Oui… trois mois – dit-il en riant – je ne m’y suis pas senti à ma place par rapport à ce qu’on m’enseignait et que je savais déjà vouloir faire. J’ai très vite travaillé dans et pour des ateliers. Je me suis aussi beaucoup intéressé à l’architecture.
Qu’est-ce qui vous a fait vous intéresser à cette période dite « Arts Déco ».
C’est un style qui me plait, qui m’a très vite influence, comme le cubisme. Et les deux se retrouvent dans les toiles. J’ai aussi été inspiré par Braque.
Quel est votre cheminement ?
J’ai commencé à peindre tout seul dans mon coin. Ce sont des acryliques que je finis à l’huile. J’ai eu une période un peu flottante mais très vite j’ai commencé à côtoyer des marchands qui se sont intéressés à mon travail. Et dans ce métier, dès que quelqu’un s’intéresse à vous, les autres viennent ! Ça a marché… Et ça continue !
Toulon est finalement devenu un de vos lieux incontournable !
Grâce à Michel Estades. Et puis le lieu est tellement beau ! A midi, j’ai du déjeuner au soleil, face à la mer. Et ça aussi c’est très inspirant. Même si à chaque fois, les visites sont courtes ».

Pour cette exposition, Michel Estades a édité un magnifique livre où l’on retrouve nombre de ses œuvres. La maquette a été faite à Toulon par une toulonnaise, Nathalie Barrère-Andrieu et si les toiles de Gisclard, à peine exposées, s’envolent, il va passer sa journée à dédicacer son livre. Déjà une vingtaine de demandes est en attente.
Je le laisse donc signer… Emportant le mien sous le bras, dument signé, avec toujours le même plaisir de le rencontrer. !

Jacques Brachet
Galerie Estades – 18, rue Henri Seillon – Toulon – 04 94 89 49 98
www.estades.com – galerie.toulon@estades.com

Six-Fours… Un tsunami classique !

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Gautier Capuçon et Fabiola Casagrande

C’est la ville de Six-Fours qui a frappé les trois coups pour nous présenter le festival du printemps et de l’été 2022. Une « Vague classique »  qui va se déverser sur trois lieux emblématiques : La Maison du Cygne qui, sous le titre « Nuits du Cygne », recevra un festival de musique instrumentale avec des pointures internationales. La Collégiale où, comme à l’accoutumée, Jean-Christophe Spinosi prendra, avec l’Ensemble Mattheus, ses quartiers d’été plutôt que d’habitude et qui, lui aussi, nous amènera d’immenses artistes.  Enfin, nouveauté, la Maison du Patrimoine qui, sous le titre des « Concerts de la lagune », recevra en son jardin revu et repensé, des jeunes talents en devenir, dont des musiciens régionaux.
Fabiola Casagrande, adjointe aux Affaires Culturelles, m’accueille avec un large sourire, heureuse et excitée de nous présenter ce programme éblouissant qu’elle a concocté avec le Maire et avec son équipe.

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Gautier et Renaud Capuçon

« Nous montons vraiment en puissance en accueillant des artistes qu’au départ nous n’aurions jamais espéré recevoir. Il est vrai qu’au fil du temps, artistes et producteurs qui y sont venus, ont été heureux de la qualité du lieu et de la réception qu’ils y ont trouvée, à tel point que certains veulent revenir. Et nous devons remercier Jean-Christophe Spinosi qui nous a ouvert son carnet d’adresse pour inviter d’énormes artistes. C’est ainsi qu’il recevra à la Collégiale, le 24 juin, le contre-ténor international, Philippe Jaroussky, qui a l’habitude de jouer dans d’immenses salles devant des milliers de spectateurs. L’avoir à la Collégiale est une chance inespérée. Le 20 juillet, c’est son professeur, Andreas Scholl qui présentera son récital, accompagné de l’orchestre de Jean-Christophe.
Nous aurons également la chance de recevoir à nouveau Gautier et Renaud Capuçon.
Renaud, accompagné du pianiste Guillaume Bellom, le 6 juin au Cygne et Gautier accompagné de deux pianistes, Franck Braley et Kim Bernard, le 10 juin.
Gautier que nous retrouverons le 24 juillet au Parc de la Méditerranée. En effet, chaque année, il organise une tournée des villes et communes pour « Un été en France » et il a désiré terminer sa tournée chez nous. Ce sera un concert gratuit.
Nous avons également la chance de recevoir au Cygne trois grands pianistes : Jean-Paul Gasparian le 1er juin, David Fray le 3 juin, David Kadouch le 5 juin. Ce sont des artistes qui fréquentent d’immenses salles, des festivals internationaux, comme le Métropolitan ou la Scala de Milan.
Pour une autre grande et belle surprise, Jean-Christophe Spinosi recevra, le 17 juillet en la Collégiale, la grande comédienne Brigitte Fossey qui sera la récitante des « 7 dernières paroles du Christ en Croix » de Joseph Haydn ».

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Jean-Christophe Spinosi et Brigitte Fossey

Comme on le voit, les mélomanes vont être heureux et comblés par ce festival qui démarrera le 17 mai au Cygne avec le duo violon-piano : Nemanja Radulovic et Laure Favre-Kahn.
Quelques mois plus tard,  du 3 au 18 septembre, c’est dans le jardin réaménagé et baptisé « la Lagune », que nous pourrons découvrir de jeunes et beaux talents dont le clarinettiste de l’Opéra de Toulon Frank Russo et la soprano sanaryenne Clémence Tilquin. Ces concerts seront gratuits.
Un autre concert gratuit vous sera proposé le 4 juin à la Maison du Cygne : la Moreau Family, respectivement violoniste, pianiste et violoncelliste.
Enfin, toujours à la Maison du Cygne, une belle exposition vous sera proposée en collaboration avec le Festival de Ramatuelle que préside Jacqueline Franjou, qui recevra de beaux « Portraits de cinéma » signés Carole Ballaïche. Ce sera du 16 juillet au 18 septembre.

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David Kadouch et Philippe Jaroussky

Que demander de plus en cette saison où l’on baisse les masques… du moins nous l’espérons, dans des lieux magiques où nos artistes seront reçus et où le public ne pourra qu’être sous le charme des deux.
A noter que tous les spectacles, même gratuits, sont sous réservation. Il suffit d’appeler le 04 94 34 93 18. Les spectateurs de tous les concerts se déroulant à la Collégiales seront amenés par navette.
Pour plus de renseignements : www.sixfoursvaguesclassique.fr

Jacques Brachet


France 2 – Charles BERLING dans « L’île aux 30 cercueils »

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« L’île aux 30 cercueils »  est un roman que Maurice Leblanc (auteur du fameux « Arsène Lupin ») a écrit en 1919. Puis ce fut une série en 1979 avec Claude Jade et Jean-Paul Zehnaker. Et revoici qu’une nouvelle série voit le jour, réalisée par Frédéric Mermoud avec Virginie Ledoyen et Charles Berling.
La série a débuté lundi dernier et la chaîne est très heureuse de l’écoute qu’elle a eue. Elle continuera encore deux lundi.
La série a été réécrite par Elsa Marpeau et Florent Meyer et remise au goût du jour en la situant toujours en Bretagne mais à notre époque.

Christine (Virginie Ledoyen) reçoit sur son portable une mystérieuse vidéo montrant des images de son accouchement il y a 18 ans sur l’île bretonne de Sarek : elle découvre que son enfant, annoncé mort-né, a été en fait assassiné par les sages-femmes, les sœurs Archignat.
Contre l’avis de son mari, Raphaël (Charles Berling), elle décide de retourner sur l’île mais elle est victime d’une tentative d’empoisonnement sur le bateau.
Ayant survécu, elle retrouve son père, Henri Dormont, qu’elle n’a plus vu depuis des années et qui vit à l’écart du village. Son père l’amène au cimetière où il tente d’ouvrir la tombe de l’enfant, avant d’être assassiné par un inconnu qui essaye également d’étrangler Christine. Cette dernière retrouve l’original de la vidéo dans la maison de son père et découvre que l’enfant est vivant et lui a en fait été volé par les sœurs Archignat. Christine ouvre la tombe de l’enfant et découvre qu’elle est vide.
Une série de morts frappe alors les habitants de Sarek, rappelant la prophétie des Trente Cercueils : Marie Toussaint, à qui les sœurs Archignat avaient confié l’enfant, puis la dernière des sœurs Archignat, qui finit sur une croix. Raphaël a peur pour la vie de sa femme qui n’a pas que des amis sur l’île où les habitants, croyant aux prophéties, pensent qu’elle est maudite. Mais Christine va tout faire pour retrouver son fils, aidée d’un ancien amour d’enfance devenu chef de la gendarmerie, Stéphane (Stanley Weber). Marie (Maryline Canto), qui vit chez le père de Christine, dont elle s’occupe, avoue qu’en fait son fils est celui de Virginie et Charles.
Bref, l’histoire est un mélange de drame, de thriller, de croyances bretonnes, dans un climat délétère, une atmosphère étrange, dans des paysages somptueux mais  lourds de menaces.
Réalisation : Frédéric Mermoud
Scénario : Elsa Marpeau et Florent Meyer, librement adapté du roman L’île aux trente cercueils de Maurice Leblanc
Avec : Virginie Ledoyen : Christine Vorski – Charles Berling : Raphaël Vorski – Jean-François Stévenin : Henri Dormont, le père de Christine – Marilyne Canto : Marie Toussaint – Stanley Weber : Stéphane Maroux, le chef du poste de gendarmerie – Martine Chevallier : Soizick Maroux, maire de Sarek et mère de Stéphane Maroux – Dominique Pinon : Horacio, l’aubergiste

L'ILE AUX TRENTE CERCUEILS L'ILE AUX TRENTE CERCUEILS

C’est dans une atmosphère très différente, au soleil de Chateauvallon, que nous en discutons avec le héros de l’histoire : Charles Berling.
Charles, comment es-tu venu à cette série ?
Tout d’abord parce qu’on me l’a proposée !
C’est vrai que j’ai rarement l’occasion de pouvoir tournées une série car je suis toujours pris par Chateauvallon, le Liberté, le théâtre mais il se trouve qu’en cette période de Covid où les théâtres étaient fermés, j’ai pu bloquer trois mois en Bretagne puisque nous avons tourné du 29 mars au 29 juin de l’année dernière.
J’ai trouvé le scénario très intéressant, la distribution me plaisait, je connaissais Virginie Ledoyen mais nous n’avions jamais eu l’occasion de jouer ensemble.  La nature du rôle m’intéressait car on ne m’avait jusqu’ici jamais proposé un rôle humainement aussi fort et à la fois toxique comme celui-ci.
C’est un rôle particulièrement mystérieux et ambigu…
Tu vas voir la suite, je ne te dis rien ! MaisRaphaël n’est peut-être pas celui que l’on croyait, ce personnage un peu effacé, très amoureux de sa femme et inquiet de la voir partir dans cette histoire dangereuse.
As-tu lu le roman de Maurice Leblanc ou vu la première série tirée du roman ?
Je n’ai pas lu le livre, j’ai quelque souvenir de la série, sans plus. Mais je n’ai pas eu envie ni de lire le livre ni de revoir la série d’autant que le scénario a beaucoup évolué.

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Toi le Méditerranéen tu t’es retrouvé en Bretagne !
Je suis né en Bretagne où nous ne sommes restés que deux ans, donc je n’ai pas de souvenirs de cette époque, j’y suis retourné quelquefois mais jamais je n’ai eu l’occasion d’y rester aussi longtemps et de la redécouvrir. J’aime la puissance de cette terre, qui fabrique le caractère des habitants, j’aime ses paysages somptueux. Les Bretons sont des gens qui ont le cœur sur la main qui t’ouvrent les portes de chez eux comme l’a fait Roland Jourdain, double vainqueur de la route du rhum et que j’ai découvert et beaucoup apprécié. Il sera d’ailleurs notre invité du 7 au 9 avril  pour la deuxième édition de l’édition « Passion Bleue », aux côtés de Marc Thiercelin, Jean-Louis Etienne et quelques autres grandes personnalités de la mer.
Aujourd’hui tu reprends la route… Les routes devrais-je dire car, comme toujours, tu as de multiples occupations ! Qu’est-ce qui fait courir Berling ?
(Il rit) C’est vrai que je m’éparpille un peu trop peut-être ! Mais c’est l’envie, la passion, le désir, un désir poreux de ce qui se passe autour de moi, dans le monde.  Je déplore que le totalitarisme avance dans le monde et quand on voit ce qui se passe en Ukraine, on ne peut pas rester indifférent et passif. Il faut défendre des valeurs humanistes

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Juste pour le fun, tu peux nous énumérer ton emploi du temps, hormis la direction du Liberté et de Chateauvallon ?
(Il rit de nouveau) Je viens de tourner une autre série « Les siffleurs », pour France 2 (2×90’), qui traite du viol. J’ai un film qui devrait sortir mais je ne sais pas quand : « Mascarade » de Nicolas Bedos avec Isabelle Adjani. Je suis en tournée avec « les parents terribles » de Cocteau, puis avec « Deux amis », que j’ai créé l’été dernier à Chateauvallon et que je jouerai en mai au Piccolo Théâtre de Milan…
Ah… Je serai aussi dans trois spectacles cet été à Chateauvallon : le samedi 25 juin à 22h, un spectacle musical qui s’intitule « Le roi qui n’aimait pas la musique » et « La gloire de mon père » avec le Quatuor Saxo Voce. Je suis le récitant. Le samedi 9 juillet 18h, ce sera une soirée spéciale lecture où, en compagnie de Jean-Pierre Darroussin et Audrey Fleuriot, nous dirons des textes de Leila Slimani, Kamel Daoud, Jakuta Alikavazovic, Christophe Ono-dit-Biot et Adel Abdessemed. Le mardi 19 juillet à 18H, je lirai des fragments d’Albert Camus. Je sillonnerai la région avec ce spectacle.
Et à part ça ???
Ça va, merci !

Propos recueillis par Jacques Brachet.



NOTES de LECTURES

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Karine TUIL : La décision (Ed Gallimard – 499 pages)
Sujet très brulant que celui choisi par Karine Tuil : Alma, son héroïne, juge antiterroriste, doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint un état islamiste en Syrie.
Mais à ce sujet brûlant s’ajoute le fait qu’elle-même, la cinquantaine atteinte, cette battante est à un tournant de sa vie. Elle va devoir gérer sa crise existentielle, une union qui bat de l’aile auprès d’un mari écrivain en perte de vitesse et un amant qui est l’avocat du prévenu. Drame total qui pourrait être burlesque mais qui est maitrisé avec panache et  bonheur.
On la suit dans sa tête, dans son comportement dans l’action, dans ses dilemmes, ses prises de décisions.
Un magnifique roman, incisif, précis, documenté, tragique, mêlant intime et actualité, avec des faiblesses parfois mais dont on en sort secoué.

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Jeanne BENAMEUR : La patience des traces (Ed Actes Sud – 200 pages)
Simon, médecin psychiatre et psychanalyste a préparé sa retraite, il est fatigué et ce matin il a cassé un bol bleu offert par son ami d’enfance Matthieu. Qu’est-ce qu’un bol et pourtant Simon revoit toute sa jeunesse avec Matthieu et Louise, une jeunesse heureuse aujourd’hui disparue qui lui explose à la figure en même temps que le bol fracassé. Il lui faut partir, laisser derrière lui ses quelques derniers patients et les milliers d’heures passées à écouter et essayer d’aider des hommes et des femmes à effacer les traces de leurs angoisses ou de leur mal-être.
Il partira très loin au Japon sur une petite île peu touristique et sera reçu par Monsieur et Madame Ito à la rencontre d’un monde où les sourires remplacent les paroles. La méditation, la marche, le sommeil, la découverte du travail de Monsieur Ito céramiste qui répare avec de l’or des poteries brisées et leur donne une nouvelle vie encore plus brillante, la passion de Madame Ito pour les tissus, une collectionneuse de beautés, tout ce monde insolite marque une trace continue dans ce qui va être la nouvelle vie de Simon. Car jusqu’à aujourd’hui Simon a tenté de réparer des vies, Monsieur Ito redonne vie et brillance à ses céramiques en les élevant au niveau d’œuvres d’art, Madame Ito sort de l’oubli le travail traditionnel  des tisseurs et des teinturiers qui n’atteignent une approche de la perfection qu’avec une patience infinie.
Jeanne Benameur rappelle avec douceur que tout procède par étapes, le temps est le joyau nécessaire pour atteindre tout accomplissement. Ce temps, cette patience, l’auteure l’incarne dans ce psychanalyste qui a consacré sa vie à aider ses patients et désormais s’attache à retrouver avec patience les traces de sa propre vie.
Une nouvelle fois Jeanne Benameur offre au lecteur un magnifique roman.
Philippe BESSON : Paris-Briançon (Ed.Julliard – 208 pages)
La SNCF ayant réhabilité les trains de nuit l’auteur nous invite à bord de ce Paris-Briançon dans lequel vont prendre place des personnages qu’il va nous présenter,  les plaçant à bord avec calme et sérénité : Un médecin, une mère de famille et son enfant, un sportif, un représentant de commerce, un couple de retraités, une bande de jeunes. Mais il nous annonce que tous n’arriveront pas à destination.
Le mystère s’installe : Crime ? Attentat ? Chacun  prend ses marques, partage sa vie avec ses covoyageurs, découvre les facettes cachées de leur vie. Ça ronronne, Ça vit.
Et soudain le clash ! (que l’auteur nous demande de ne pas dévoiler)
Belle étude de personnages, de l’ambiance d’un wagon filant vers un futur incertain, des sentiments qui pointent leur nez, parfois dévoilés par l’aventure et la fragilité du destin. Émouvant et tranquille à la fois, comme souvent avec cet auteur.

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Sorj CHALANDON : Enfant de salaud (Ed. Grasset – 329 pages)
Une fois de plus Sorj Chalandon évoque pour nous le personnage de son père que l’on avait déjà pressenti dans « La légende de mon père » ou dans « Le troisième mur ».
Ce fut le problème de sa vie.
Le jour où son grand-père lui a révélé qu’il était un enfant de salaud, il n’a eu de cesse de comprendre où était la faille. Comment comprendre ce qui n’allait pas dans sa filiation sans jamais lui poser la question mais en essayant de comprendre au travers des récits décousus, des  mensonges fantasques qu’il lui faisait ?
Il aurait eu mille vies : résistant, SS de pacotille, patriote d’occasion jusqu’au jour où ce fils tourneboulé mais admiratif découvre la vérité : un extrait de casier judiciaire mentionnant son incarcération à Lille en 1945 pour indignité nationale.
A partir de là, l’auteur n’aura de cesse de faire avouer la vérité à son père avec qui il suit le procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987. Pendant sept semaines le narrateur attend que le père s’effondre, qu’il avoue ses mensonges. En vain…
Roman sincère et poignant devant un fils qui aurait pu aimer son père qui a failli. Ce n’est pas tant son comportement pendant dans la guerre qu’il lui reproche mais le mensonge envers un fils qui ne peut se construire à travers lui et qui ne peut lui pardonner. .
Une écriture sobre et incisive; un roman qui se dévore. Du bon Sorj chalandon
Eve de CASTRO : L’autre Molière (Ed L’Iconoclaste – 347 pages)
17 février 1673, Molière vient de mourir à son domicile après un malaise pendant la représentation du Malade Imaginaire. Les diverses personnes ayant entouré le célèbre comédien pendant sa vie vont nous parler à tour de rôle dans de brefs chapitres.
Armande Béjart, son épouse, Pierre Corneille, Madeleine Béjart, Marie Corneille, Michel Baron, comédien de la troupe et Molière lui-même. L’auteur va par leurs bouches prétendre que Corneille aurait aidé Molière dans l’écriture de son abondante œuvre théâtrale ?
Quel que soit le bien fondé d’une telle thèse, on se laisse prendre au jeu en lisant les prétentions de chacun qui permettent le rappel de beaucoup de points de leurs biographies mais aussi le récit de points invérifiables. Une forme originale, une plongée dans le monde du XVIIème siècle et l’envie de relire ce grand auteur qu’a été Molière.

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Maryline DESBIOLLES : Charbons ardents (Ed du Seuil -136 pages)
Cet ouvrage est l’occasion pour Maryline Desbiolles de se pencher sur la Marche pour l’Égalité et contre le racisme dite « Marche des Beurs » qui a eu lieu de Marseille à Paris du 15 octobre au 3 décembre 1983. La pandémie l’a empêché de faire le grand ouvrage qu’elle souhaitait, l’obligeant à se contenter d’entretiens téléphoniques auprès des participants et témoins de l’époque.
C’est donc une courte histoire à plusieurs voix qui brosse ce mouvement non violent lancé par un prêtre catholique et un pasteur s’inspirant de Gandhi, pour protester contre les violences policières subies par la jeune population issue de l’immigration des Minguettes, dans la Zup de Vénissieux dans le Rhône. Après avoir été reçu par François Mitterrand à Paris, les manifestants ne pousseront pas plus loin leur mouvement qui sera récupéré quelques temps plus tard par SOS Racisme.
Pour l’auteur, on ne nait pas libre et il faut combattre pour le devenir.
David  FOENKINOS : Numéro deux (Ed Gallimard – 235 pages)
Pour Martin Hill, être en compétition pour le rôle principal de Harry Potter relève du rêve le plus fou et pourtant l’alignement des planètes semble lui être favorable jusqu’à ce que la décision finale soit prise, ce sera un autre garçon qui commencera une série incroyablement longue jusqu’à huit films !
Comment vivre cet immense espoir déçu à la parution de chaque nouveau livre de J.K.Rowling, une marchandisation qui touche la planète entière et le rappel douloureux d’une ressemblance frappante avec le nouveau héros Daniel Radcliffe.
Le jeune Martin Hill se replie sur lui-même aidé par des parents aimant mais séparés, la mère en France, le père en Angleterre.
David Foenkinos aborde le rôle très souvent mal vécu du numéro deux, ou du numéro quatre aux jeux olympiques, jamais nommé et pourtant un athlète qui devra attendre quatre longues années pour retenter l’exploit.
La vie de martin Hill (colline en anglais, noter l’humour grinçant de l’auteur) sera une série de renoncements et d’effacement jusqu’à une rencontre magique, à vous de la découvrir en lisant ce très agréable et attachant roman de David Foenkinos.

 





Coutances du 20 au 28 mai 2022
JAZZ SOUS LES POMMIERS

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En mai fait ce qu’il te plaît dit le proverbe, nous irons donc à Jazz sous les Pommiers. Coutances, chantée par Dick Annegarn dans les années 70, nichée au cœur du Cotentin avec sa célèbre cathédrale, est une agréable petite ville de 8000 habitants. Et là se déroule depuis 41 ans un festival de jazz pas comme les autres, en général pendant la semaine de l’Ascension. On se demande comment cela est possible dans une si petite ville : c’est le travail d’une foule de bénévoles menée maintenant avec fougue, passion et compétence par le directeur Denis Le Bas, épaulé par le Comité Coutançais d’Action Culturelle, l’équipe permanente du Théâtre Municipal de Coutances et une nuée de bénévoles. Ce sont 9 jours de délires depuis le matin jusque tard dans la nuit à travers toute la contrée.
Ce festival a été conçu, comme souvent, à la suite d’une rencontre entre deux amateurs, en l’occurrence Thierry Giard, enseignant, et Gérard Houssin, animateur culturel. La première édition eut lieu en 1982.
Festival hors normes donc, absolument éclectique puisque les choix vont du jazz traditionnel au jazz d’aujourd’hui le plus pointu, jusqu’aux musiques cousines, souvent même loin du jazz, comme par exemple cette année avec la fadiste Cristina Branco dans le cadre du Focus Portugal, clin d’œil à la saison France Portugal. Heureusement la variété n’y a pas encore pointé sa voix.

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Et puis c’est un envahissement total de la ville  avec des concerts payants et gratuits, des spectacles de rue, des interventions jeune public, et des points de restauration. En tout ce sont quelque  60 concerts et spectacles divers de 34 pays différents, dans 14 lieux.
Autres actions : deux résidences de chacune trois ans, afin de permettre à un artiste de préparer un projet. Cette année c’est le tour du tromboniste Fidel Fourneyron et du violoniste Théo Ceccaldi.
Devant l’ampleur du programme, je me contenterai de quelques-uns des musiciens et groupes de jazz les plus connus : Laurent Coulondres Trio, Emile Parisien Sextet, Mélodie Gardot, Michel Portal, Lionel Loueke, Louis Winsberg, Thomas de Pourqueriy & Supersonic, Brad Mehldau Trio, Jasper van’t Holf Duo, Louis Sclavis-Michel Godard Duo, Avishai Cohen Trio et un All Stars avec Dave Liebman, Randy Bracker, Marc Copland, Drew Gress & Joey Baron….
Certainement un grand moment de jazz

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A noter deux événement rares : un concert avec des chants de baleines et un basson, au fond d’une piscine, et une « Battle » improvisée entre « deux quintets qui vont s’affronter dans un match d’improvisation musicale : l’un emmené par le trompettiste Médéric Collignon, et l’autre par le saxophoniste Pierrick Pédron. Un duel amical à partir d’un thème et d’une consigne imposée, sous l’œil de deux animateurs-arbitres, Nathalie Piolé et Alex Dutilh.
La présentation avec vidéos et extraits musicaux fut suivie par un concert du groupe de jazz du Conservatoire de Cherbourg en Cotentin, preuve que le jazz vit dans la Manche.
Assurément, Coutances sera ville en jazz et ville en fête pendant neuf jours.
Pour les 40 ans du festival fut édité un abécédaire illustré écrit par « ceux qui on inventé, fabriqué le festival », c’est-à-dire un collectif d’auteurs et plus de 120 photos et illustrations (Big Red 1 éditions)

Serge Baudot (Correspondant en Normandie)
Festival « Jazz sous les pommiers »
Les Unelles – BP 524 – 50205 Coutances cedex
fax +33 (0)2 33 45 48 36 – jslp@jazzsouslespommiers.com
Renseignements : 02 33 76 78 50
Billetterie par téléphone : 02 33 76 78 68