Archives mensuelles : octobre 2021

Les petites musiques de Sergio

Lioness Shape – Impermanence (Laborie Jazz)
Lioness Shape est un trio féminin qui a vu le jour en 2018 et qui sort son premier disque, chez Laborie Jazz. Ce trio est mené par la jeune Manon Chevalier, chanteuse, compositrice. Un nouveau groupe ça pique tout de suite la curiosité.
Après 10 ans d’études piano classique, solfège et chorale au conservatoire, Manon Chevalier se concentre sur la voix en passant une maîtrise de chant. Au cours d’un Master de musicologie elle découvre et s’éprend de la voix de Billie Holiday. On dit que ses influences premières sont l’indie pop, le rock progressif, et quelques autres. Bigre !
Elle s’entoure aux claviers de Maya Cros qui a étudié le piano classique au conservatoire d’Albi puis de Toulouse, où elle obtint le Diplôme d’Études Musicales en 2015. Puis elle étudie avec le  pianiste Denis Badault, qui entre autres dirigea l’ONJ (Orchestre National de Jazz) et s’oriente finalement vers le jazz et les musiques actuelles. Elle obtint en 2017 sa licence de musicologie jazz à l’université Toulouse Jean Jaurès et poursuivit ses études à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse.
Et à la batterie, qu’elle commence à 14 ans, trône Ophélie Luminati. Elle obtint son bac musique à 18 ans puis entra au conservatoire de Toulouse en batterie et en jazz. Elle intégra l’université du Mirail en musicologie jazz. A 22 ans elle obtint son DEM de jazz, ainsi que le prix de batterie à 25 ans. Elle joue dans différents groupes, tourne dans plusieurs pays et enregistre quelques disques.
Voici donc trois jolies jeunes musiciennes bardées de diplômes. Reste à faire de la musique.
Le titre « Impermanence » intrigue car c’est un mot peu employé ; rappelons  qu’il indique ce qui ne dure pas, la non éternité. Le concept d’impermanence occupe aussi une place centrale dans la pensée bouddhique. Ce pourrait être la description de la musique, qui ne dure que l’instant de l’écoute.
Le disque se compose de 10 morceaux écrits par Manon Chevalier, avec des paroles en anglais. Disons tout de suite qu’ils révèlent une compositrice intéressante, qui a déjà un style bien défini, personnel. Les morceaux sont bien construits, exécutés avec une bonne mise en place. C’est un groupe électrique avec une très bonne joueuse de claviers, une batteuse excellente avec une frappe sèche et puissante, plutôt rock que jazz : on peut se rendre compte de ses qualités sur « The Last Lullaby » avec un long solo très original. Côté style on est dans le jazz d’aujourd’hui, je dirais avec une tendance rock assez marquée, juste pour donner une petite idée.
La chanteuse possède une voix bien timbrée, avec du grain, restant sur une tessiture assez resserrée qu’elle exploite avec une parfaite maîtrise du chant. Elle a ce côté acidulé, parfois nonchalant de Amy Whinehouse ; surtout sur «The Last Lullaby». Le point faible c’est la diction, là il y a des progrès à faire. Mais la chanson est musique. Tous les thèmes sont joués en tempo lent ou médium.
Trois morceaux m’ont particulièrement retenu. « Blue Wooden Chair » avec de belles interventions de la claviériste et surtout un beau solo très sitar indien. Et aussi ce flirt avec le blues. « Self Reliance »  où l’on goûte des jolies mélodies répétitives au Fender. « The Last Lullabay », berceuse qui ne donne surtout pas envie de dormir. Elle démarre avec une longue introduction a cappella, puis le trio s’engage à fond sur des accords graves et laisse la batteuse s’exprimer seule jusqu’à la fin.
Le groupe est d’une belle fraicheur, il a son style, on y sent le plaisir de jouer.
Je voudrais maintenant faire quelques reproches à Laborie Jazz, en citant certains passages de leur présentation :
« Impermanence est un album dédié aux femmes. Un disque pour que les femmes soient plus que beauté et tranquillité. Pour qu’elles expriment leur art, et développent leur créativité. Pour qu’elles se rendent compte de cette force incroyable qu’elles ont en elles. Force qu’elles s’efforcent de réprimer chaque jour au nom de la beauté. » Qui lira rira ! Que pensent de ce discours les Féministes ? J’espère seulement que les musiciennes ne sont pour rien dans cette apothéose des déviations  contemporaines.
D’autant que le label ajoute ailleurs :
« Manon Chevalier trouve dans cette architecture une assise sur laquelle s’appuyer pour porter son discours et sa voix sur le Monde, sur la situation des Femmes, sur les violences d’aujourd’hui et sur ce qui nous construit chaque jour, l’écoute de l’un pour l’autre, l’amitié et le respect, l’amour. »
C’est grandiose ! Est-ce que vous entendrez tout ce fatras quand vous écouterez le disque ? Ah si Billie Holiday avait eu tous ces supports ! Hélas ! elle se contentait de chanter et de participer à l’invention du jazz.

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Philippe Crettien Nonet – The North African Suite ( (Philippe Crettien Music)
Philippe Crettien est né dans le Sud de la France. Il a surtout vécu en Afrique du Nord, en Angleterre, et aux Etats-Unis. Dès son plus jeune âge il a écouté des styles et des genres de musiques différents, ses parents étant mélomanes. Il a étudié le piano puis s’est concentré sur le saxophone alto pendant la période de ses études au Lycée Français de Londres. Suite à la découverte de John Coltrane, Wayne Shorter et Sonny Rollins il abandonne le saxophone alto pour le saxophone ténor.
Après une année en Musicologie à la Sorbonne et au C.I. M de Paris il étudie au Berklee College of Music et au New England Conservatory à Boston. Il obtient le diplôme BA du Berklee College of Music. Pour son premier contrat professionnel il est avec le Chanteur de Blues Mr. Jelly Belly.
Il fut l’un des protagonistes du succès des premiers festivals « Jazz is Toulon » dont il fut Directeur Artistique et Directeur des Ateliers du Festival de 1991 à 2000, ayant amené avec lui les Bostoniens avec lesquels il travaille et enregistre : Bill Lowe, John Medeski, Andy Jaffe, Mario Pavone, Bob Gullotti, Rick Pekham, et Dave Zinno. Philippe Crettien vit aux Etats-Unis où en plus de ses activités de musicien il est Directeur des orchestres de jazz et Directeur du Département Jazz du Conservatoire de Musique de la Rivers School à Weston (Massachussetts).
Au départ Philippe Crettien jouait du sax ténor avec un gros son et un engagement rentre-dedans, influencé par Coleman Hawkins entre autres. Depuis il n’a cessé d’évoluer pour arriver à cette maturité qui l’a vu s’engager sur les pas de Wayne Shorter et surtout de Warne Marsh, en gardant une sonorité ronde, puissante mais avec quelque chose de fragile, et parfois un son plus râpeux, plus angulaire. Une belle évolution dans l’écriture aussi, avec des arrangements soignés et personnels
Pour ce nouveau disque Philippe Crettien retrouve ses impressions d’adolescent en Afrique du Nord : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie. Les parfums des marchés. Il dit qu’il a composé les 7 morceaux de ce disque en hommage à ces beaux paysages, à ces peuples chaleureux, et à leur riche culture. Pour ce faire il joue du ténor, du soprano ou encore de l’alto, et s’est entouré de Felipe Salles (fl), Tony d’Aveni (tp, flh), Clayton De Walt (tb), Bill Lowe (btb, tba), Patrick Mottaz (g), Géraldine Bergonzi (p), Sean Farias (b, eb), Mike Connors (dm).
D’emblée, sur « Marrakesh » on retrouve toutes les qualités du ténor, et le disque démarre fort avec une introduction très coltranienne, puis une promenade avec les solos de ténor, chaleureux ; trompette très fluide ; et trombone qui arrache.
Les arrangements sont remarquables, on y sent les influences bien digérées de Gil Evans et de Gunther Schüller (celui du Nonet de Miles Davis en 1949). Le Nonet de Crettien sonne comme un seul musicien. Mise en place, distribution des solos, tout est bien huilée avec une rythmique qui tourne à merveille. Les solos sont parfois enveloppés dans de subtils voicings, ou ponctués de petits riffs, ou tout simplement reposant sur la rythmique. De la belle ouvrage !
On se fera une idée de tout cela par exemple dans « Tipaza » particulièrement inspiré sur tempo lent, un gros son, des notes bien rondes de la contrebasse, un long solo tendre, émouvant et expressif au soprano par Philippe Crettien, suivi dans la même atmosphère par le trombone de Bill Lowe. « Blues for Valentin » s’appuie sur des réminiscences Bop, Quintettes Parker ou Gillespie, puis le cool vient s’y mélanger, on a affaire à un savant mélange de ces deux moments du jazz, à noter le solo de guitare. Un curieux morceau « Mistral » qui démarre sur un rythme de marche (rappelons qu’à ses débuts à la Nouvelle Orléans, les marches constituaient un des fonds du jazz ; retour aux racines), puis on quitte la marche pour la retrouver à la fin. La mélodie pas loin de celles de Henry Mencini (La Panthère rose), à noter un beau solo à la trompette bouchée (Sourdine Harmon)

Serge Baudot





STONE… Vive la chanson !

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Stone, je l’ai évidemment rencontrée… avec Charden !
C’était sur la tournée «Inventaire 66», qui réunissait quelques jeunes chanteurs prometteurs. Il y avait Michel Delpech, Pascal Danel, Stone et Charden, Noël Deschamps et quelques autres artistes qui n’ont fait que passer comme Pussy Cat ou Karine…
On devait se retrouver avec Claude François et Topaloff puis sur une tournée de folie où tous deux partageaient la vedette avec d’autres amis, C.Jérôme, Michel Jonasz… et Charlotte Jullian !
Quelques années passent avant qu’on se retrouve sur les tournées «Âge Tendre»
Embrassades et rires avec Stone, Charden restant un peu en retrait et lorsque je propose à Stone une interview, Charden, qui n’avait pas encore dit un mot, a une réaction étonnante : «Si c’est pour parler de moi, OK si c’est pour parler de Stone et Charden, la page est tournée»
J’ai d’abord cru qu’il plaisantait car alors, que faisait-il sur cette tournée ?
Mais il était sérieux et c’est donc en tête à tête avec Stone, vite rejoint par son sympathique second mari, Mario d’Alba, que je me retrouve et qu’on se retrouve comme si on ne s’était jamais quitté.
Du coup, organisant à St Raphaël «Stars en cuisine», j’invite Annie (son prénom) et Mario à y participer. Et là encore, on s’est bien marré.

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Avec Charden – Avec mario

Il y eut beaucoup d’autres rencontres, avec Michèle Torr, à Partuis sur des fêtes du livre lorsqu’elle a sorti sa bio, en tournée théâtrale avec «Les trois Jeanne» et une autre pièce où l’on retrouvait aussi Sophie Darel «Le clan des veuves»….
Le succès du couple Stone & Charden a été tellement fort durant quelques années, qu’on oublie qu’elle a quand même fait un grand nombre de disques en solo. D’ailleurs, sur «Inventaire 66», elle était déjà avec Charden mais ne chantait pas encore avec lui.
Il était donc nécessaire que Marianne Melody regroupe toutes ses chansons pour nous les offrir sur un double CD où sont regroupées… 50 chansons !
Des chansons que pour certaines, on avait oublié et qu’en écoutant, on se dit : «Ah, mais c’est vrai qu’elle a chanté ça !».
C’est ainsi que nous reviennent en tête «Le jour, la nuit», «Fille ou garçon», «Baby Stone»,
«Vive la France» qu’elle a d’ailleurs reprise ave Charden par la suite, et bien d’autres encore qui d’ailleurs ne sont pas toutes signées Charden., mais Monty, Jean-Michel Rivat, Serge Gainsbourg (Un drôle de «Buffalo Bill !»), Billy Nencioli, Ralph Bernet,  Frédéric Botton,, l’incontournable Didier Barbelivien, Billy Bridge, Jean-Marc Rivière et bien d’autres faiseurs de tubes qui ont fait les beaux jours de nos années sixties.
Même si Stone & Charden, ce sont les années 70 qui en ont fait des machines à tubes !
Et si, après leur séparation, Stone a continué en solo  jusqu’en 86 et où son mari, Mario d’Alba, lui a écrit quelques chansons.
On est donc heureux, pour les plus de…50 ans que nous sommes devenus, de retrouver notre Stone qui ne vieillit pas, qui est toujours aussi rayonnante, même si elle nous annonce sa mort prochaine en riant ! En effet, un médium l’avait prévue en 2017 !!!
Mais elle est heureusement toujours là et c’est toujours un plaisir que de la retrouver.

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«Annie, n’est-ce pas un peu pesant d’âtre toujours considérée comme une entité, une sorte d’aigle à deux têtes ?
Tu sais, ça n’a duré que quatre ans, de 71 à 75, mais quatre années intenses sans un jour de relâche et de respiration où la vie d’artistes et la vie de couple était si liée qu’à un moment on a vraiment eu besoin de respirer chacun de son côté.
Le principal est que, grâce aux enfants, on se soit quitté sans haine et qu’on ait pu, par la suite, se retrouver sereinement et sans bagarre. Moi j’ai varié les plaisirs en chantant, en jouant au théâtre, en écrivant une pièce pour Charlotte Julian. Je voulais me diversifier et surtout prendre le temps de vivre pendant qu’Éric vivait l’œuvre de sa vie avec «Mayflower». Et puis, lorsqu’un producteur nous a parlé d’une compil’ et d’un retour sur scène, au départ on n’y a pas cru. On a donc commencé à faire des télés promo puis, ponctuellement, des spectacles et l’on s’est rendu compte que ça marchait bien. Du coup, Mario a pris les choses en main et c’est reparti… comme en 74 !
Drucker, Sevran, tout le monde nous a rappelés, les disques se sont vendus à une vitesse vertigineuse On était bien entourés par Charles Talar, Jean-Pierre Pasqualini, le patron du magazine «Platine».

Lors de notre dernière rencontre à Pertuis, avec Michèle Torr, elle me disait curieusement : «Je n’ai pas de répertoire seule et ce n’est pas aujourd’hui que je vais m’en faire un, et chanter de nouvelles chansons, de faire un disque… Je me vois mal reprendre toutes ces chansons qui datent de ma jeunesse. Ca n’intéresse plus personne car déjà, plus personne n’achète de disques et on vit dans la nostalgie. Vois le nombre de chanteurs qui font des compilations, des remix, des duos avec d’anciens succès. Nous l’avons d’ailleurs fait avec Charden.
Et ça a marché !
C’est vrai mais Stone et Charden, ça fait partie de l’inconscient collectif, ça représente une époque, des chansons qui ne meurent pas, qui sont dans la nostalgie des gens de notre génération.

Christian SERVANDIER 8 10

Aujourd’hui, avec cet album, on se rend compte de toutes les chansons que tu a enregistrées seule !
Tu sais, ça a duré cinq ans et à l’époque, on faisait quatre 45 tours de quatre chansons par an. Du coup ça en fait beaucoup…
C’est toi qui en as eu l’idée ?
Pas du tout ! C’est Marianne Melody qui l’a eu et j’ai dit OK… à condition de ne rien faire ! Ils ont fait un travail de fou, recherchant toutes les chansons dont je ne me rappelle pas du quart, ils ont traité les contrats… Je n’ai rien fait. D’ailleurs, tu sais à l’époque, quand on sortait quatre chansons par saison, c’était une chance que d’avoir un tube dessus. Et puis du coup, beaucoup ne sont pas intéressantes car il fallait les trouver, ces chansons ! A te dire vrai, j’ai dit oui parce je sais que ce côté collector plaît aux fans.
Tu avais quand même de beaux auteurs et compositeurs !
C’est vrai mais c’était souvent aux même qu’on faisait appel. A cette époque, toute une génération est née. Beaucoup de chansons  étaient des adaptations mais ça ne plaisait pas beaucoup à Éric. Il disait que les français étaient aussi capables d’écrire des chansons. Il y en a donc beaucoup signées de lui.
Du coup, tu vas les rechanter ?
Tu sais, aujourd’hui, on continue à faire des petits galas parce qu’on nous demande. Sinon, je ne suis pas moi-même demandeuse, Je vis à la campagne et je ne refuse pas d’aller chanter lorsqu’on m’appelle. J’y retrouve souvent des copains Alors je chante surtout les succès qu’on a eu avec Éric. Sa voix est enregistrée sur bande et je chante en direct ma partition. Puis je chante quelques chansons, accompagné par Mario à la guitare.
Les dernières fois que nous avons chanté ensemble avec Éric c’était sur les Tournées Âge Tendre. Puis il a voulu tout arrêter et on a juste fait ce dernier disque en duo avant qu’il ne disparaisse.
Mais j’ai continué à avoir des demandes. Après, j’ai aussi varié les plaisirs. Jusqu’à ce que tout s’arrête presque deux ans avec le Covid. Aujourd’hui ça reprend un peu.
Et le théâtre ?
Pour le moment, ce qu’on me propose n’est pas très intéressant. Et puis je dois dire que le théâtre, c’est du boulot et du stress et comme je suis un peu fainéante… je ne cherche pas vraiment !
Je suppose que, même à la campagne, tu as quelques projets ?
Oui, j’ai rencontré Christian Lebon qui organisait des concours de jeunes chanteurs francophones et qui a repris le Chorus Café qui fut à Guy Mardel puis à Pascal Danel. Il reprend donc la formuler et organise des soirées «guests» où il fait venir tous les copains… Dont moi !
Dimanche dernier, c’était blindé !
Ca va faire dix ans qu’Éric nous a quitté… y a-t-il des choses qui vont se passer ?
C’est mon fils qui va s’occuper de ça. Il a un site face book et il a eu l’idée de me faire enregistrer avec lui «L’aventura». En deux jours on a eu 7.000 vues ! Du coup, on va en faire d’autres. Tu te rends compte, il a déjà 50 ans ! Il organisera aussi dans une salle à Paris, une soirée hommage avec quelques amis qui viendront chanter. Je le laisse faire !
Alors te voilà à la campagne ?
Oui, par la force des choses. Tu sais que nous habitons tous ensemble et les enfants ont voulu rénover et agrandir la maison. Du coup, ils nous ont envoyé à la campagne ! Mais on y est très bien.»

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Propos recueillis par Jacques Brachet
Photos Christian Servandier et Jacques Brachet

La Seyne-sur-Mer : Art Bop au Fort Napoléon

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Oyez ! Oyez ! Amateurs de jazz de tous les pays. Art Bop reprend ses activités dans ce temple du jazz qu’est le Fort Napoléon. Et ça redémarre plein swing avec la violoniste Florence Fourcade.
Florence Fourcade est une habituée du var, nous l’avons vue et entendue à Jazz à La Cadière, créé par le regretté Jacques Jullien, avec son quartette Mademoiselle Swing, et au festival de Jazz à Toulon avec Christian Escoudé, entre autres lieux.
C’est une violoniste dans la tradition swing de Stéphane Grappelli, avec un tempérament de feu, elle chauffe, groove, et galvanise ses musiciens. Elle sait aussi être tendre et délicate. Elle a joué avec un nombre impressionnant de jazzmen et women de haute volée, depuis plusieurs décennies. C’est dire.
Elle s’est entourée d’excellents musiciens qui rôdent dans le coin, et que tous les fans connaissent. Claude Basso à la guitare, grand soliste, qui sait aussi écouter, suivre et provoquer le soliste. Hubert Rousselet à la contrebasse, que je ne connais pas, mais si Florence l’a choisi c’est qu’il est à la hauteur. Thierry Larosa, certainement l’un des meilleurs batteurs de l’Hexagone. Voilà de quoi faire un quartette explosif. Concert à ne pas manquer.
Venez fêter les retrouvailles avec le Fort et ses animateurs acharnés à durer. Ce sera une bonne façon d’oublier cette Covid, même s’il faut présenter le passe sanitaire. J’ajoute qu’on peut aussi trinquer à la pause.

Serge Baudot
Vendredi 15 octobre 2021 : ouverture des portes à 21h, concert à 21h30
Renseignements : tel : 06 87 71 59 30 michel.legat@orange.fr


ATEF, « The Voice » dix ans après

ATEF

Atef, c’est ce Toulonnais à la voix d’ange qui nous avait sidéré et mis le frisson lors de la première saison de l’émission «The Voice». Les quatre fauteuils s’étaient retournés et il avait choisi Garou comme coach. Il était arrivé en demi-finale.
Puis, durant dix ans, il n’a pas arrêté de chanter, a fait des galas, des tournées, un disque en anglais «Perfect stranger», enregistré à Londres où il est un peu chez lui et puis… comme tous les artistes, le Covid l’a confiné et la musique a disparu.
Et quelle surprise de le retrouver dans «The Voice», pour les dix ans de l’émission intitulée pour l’événement «The Voice all stars».
Devant cinq coaches, sont revenus tous ceux qui ont marqué l’émission durant ces dix années. Certains coaches n’ont pas reconnu quelques artistes mais la voix unique d’Atef  les a fait se retourner et c’est Patrick Fiori qui l’a remporté.
Un marseillais, un toulonnais, ça ne pouvait que s’entendre.
Ne l’ayant jamais perdu de vue, sauf durant ces mois interminables, je retrouvais cet air d’adolescent timide (malgré son grand âge !) et c’est donc avec plaisir que je le retrouve inchangé, toujours aussi gentil et volubile. On revient sur son parcours original, loin des rumeurs de la ville dans le petit village varois du Revest où il a choisi de se poser, entre montagnes (enfin, les nôtres !), nature et barrage… un peu à secs en ce moment.
Un havre de paix qu’il a arrangé avec goût, où il vit avec sa famille et où il s’est installé un studio.

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Dix ans séparent ces 2 photos

Alors Atef, comment as-tu vécu ces mois d’enfermement ?
Très mal ! Presque deux ans sans concerts… Un drame !
Depuis dix-sept ans que je chante, c’est la première fois que je m’arrête aussi longtemps. Mais de chez moi, j’ai sévi sur les réseaux sociaux !
On va y revenir mais parlons de l’actualité : comment t’es-tu retrouvé sur «The Voice» ?
Tout simplement parce que la production m’a appelé pour me parler de cet anniversaire qui, au départ, ne devaire l’objet que d’une seule soirée. J’ai été appelé l’un des premiers et j’ai dit oui tout de suite. Après, ça s’est un peu compliqué pour la prod’.
C’est-à-dire ?
Ils ont appelé un nombre incroyable de candidats qui avaient été sélectionnés… qui ont tous dit oui ! Du coup, ils se sont retrouvés à sélectionner 60 candidats qui, évidemment, ne pouvaient pas tous passer dans la même soirée. Du coup, ils ont fait une saison spéciale avec cinq coaches et ça s’est transformé en trois étapes d’auditions à l’aveugle ou chaque coach a choisi dix candidats.
Pour moi, les auditions à l’aveugle se sont bien passées puisque quatre coaches se sont retournés.

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Alors, la question : Et si personne ne s’était retourné, comment l’aurais-tu vécu ?
Assez mal et crois-moi, j’avais un stress pas possible, plus que pour la première audition ! C’était comme si je sautais en parachute sans savoir s’il allait s’ouvrir ! Et puis, je me suis dit qu’on prend tous les jours des risques pour des choses plus graves. Sans compter que j’avais la possibilité de ne pas faire diffuser ma prestation. Donc…
Tu as donc recommencé le même circuit ?
Non, car cette fois, nous faisons simplement partie d’une équipe et chaque chanteur d’une équipe s’est affronté avec le chanteur d’une autre équipe lors de la cross battle .j’étais dans l’équipe de Patrick Fiori. Le truc un peu stressant c’est qu’on ne savait pas avec qui on allait chanter par contre, cette fois, on pouvait choisir la chanson. Souvent les coaches te donnaient des titres que tu ne sentais pas, qui n’allaient ni avec ta voix, ni avec ton style. Là, on a pu choisir.
On l’a su deux jours avant, afin de pouvoir répéter.
Et alors ?
Alors… Tu ne sauras rien ! Je n’ai pas le droit d’en parler, j’ai signé un contrat et si je divulgue quelque chose, j’ai une amende de 30.000€ ! Donc… tu attendras !
Bon, alors parlons d’autre chose : tes projets ?
Ca… je peux en parler !
Je prépare mon second album, cette fois en français. Il devrait s’intituler «Le soleil se lève». Le single est sorti, accompagné d’un clip signé Jill Coulon. C’est l’histoire d’un couple qui tente de traverser la Méditerranée. C’est à la fois humaniste et poétique et tout l’album sera de la même veine, parlant de sujets actuels et d’humanité, sur des musiques des pays du monde  comme l’Afrique, l’Amérique du Sud, des rythmes que j’aime. J’ai écrit textes et musiques.

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Tout à l’heure tu nous parlais des réseaux sociaux… Qu’y as-tu fait ?
J’ai enregistré des chansons en anglais et en français que je mettais en ligne au fur et à mesure. Ça a beaucoup plu à mes abonnés, du coup j’ai eu envie de leur faire un cadeau. J’en ai fait un double album que je leur offre s’ils le veulent. J’ai trouvé ça sympa, ça renforce les liens. J’en ai aussi tiré un single avec la chanson de Daniel Lavoie : «Ils s’aiment», que j’adore.
Et puis, à côté de ça, j’ai écrit une musique pour une pièce de théâtre de Cyril Lecomte qu’il joue aussi, mise en scène par Simon Abkarian, qui travaillent sur l’événement régional «Marseillons».
Du coup, j’ai créé ma propre maison de production ».
Comme on le voit, «The Voice» mène à tout lorsqu’on a du talent, c’est juste un super éclairage, accélérateur de celui-ci et notre Atef n’en manque pas !
Mais comme il n’a rien voulu divulguer, rendez-vous très vite sur l’émission pour voir comment l’aventure a continué pour lui.

Jacques Brachet
Photocreations.fr




Six-Fours devient pour un mois la ville rose

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Étrange et sympathique réunion que celle de jeudi, devant le parvis de la Mairie de Six Fours, surmontée d’un immense ganse rose lumineuse  et autour de laquelle s’agglutinaient des dizaines de  gens habillés et masqués de rose, ersatz  d’une soirée vénitienne !
Derrière ces masques, se protégeaient six-fournais, élus venus nombreux, malades en rémission du cancer.
Car cancer il y a toujours et si aujourd’hui l’on peut en guérir le principal est que les femmes se fassent dépister sans tarder. Et cet Octobre Rose a été conçu par le réseau CapSein, né à la Clinique du Cap d’Or grâce à Béatrice Métayer, secrétaire médicale, qui en est la coordinatrice, Christine Castello qui en est la présidente, association  composée de médecins gravitant autour de cette maladie, appuyée par le directeur du Cap d’Or Jean Vérillon ainsi que de Stéphanie Guillaume, médecin et adjointe à la santé de la Mairie de Six-Fours et son maire, Jean-Sébastien Vialatte.

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Jean Vérillon, Béatrice Métayer, Jean-Sébastien Vialatte,
Stéphanie Guillaume, Christine Castello
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Hormis les masques, nombre de gens, donc, s’étaient vêtus de cette couleur de l’espoir.
Ce mois est l’occasion de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer qui, pris trop tard, peut encore faire des ravages. Il faut savoir  que ce sont 60.000 nouveaux cas détectés par an, 12.000 en décèdent encore  et qu’une femme sur huit risque de développer un cancer du sein
Stéphanie Guillaume devait préciser la raison de cet énorme ruban rose trônant au faîte de la Mairie, afin que chaque personne y passant devant, pense à se faire dépister car hélas, ça n’arrive pas qu’aux autres.
Christine Castello, Béatrice Métayer et leur équipe de bénévoles, ont également concocté un programme qui se déroulera tout au long de ce mois dans divers endroits de Six-Fours.
A partir du 15 octobre, la Maison du Cygne recevra une exposition à la fois belle et émouvante. En effet, toutes les femmes atteintes du cancer et soignées au Cap d’Or, ont voulu participer à cet événement en se laissant photographier, avec leurs blessures et les traces qui, souvent, ne seront heureusement que provisoire. Il fallait du courage, de la volonté mais aussi beaucoup d’énergie pour oser ce geste magnifique ?

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Une marche rose sera organisée le vendredi 22 octobre à 15 heures, qui partira du parvis du lycée de la Coudoulière pour retourner à la Maison du Cygne, où l’on pourra découvrir cette exposition, avec passage au parc de la Méditerranée.
C’est au Six N’Etoiles, qui joue toujours le jeu des grandes causes, que le réalisateur Alexandre Messina viendra présenter son film «Elles dansent», le jeudi 28 octobre à 20h30. C’est un documentaire qui montre le superbe travail d’une danseuse, Aude, avec les patients du centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy de Villejuif. Un film ou rires et larmes se mêlent autour d’un art qui peut faire des miracles et donner un bel espoir.
Beaucoup d’événements se dérouleront durant ce mois rose, belle initiative d’une poignée de gens qui donnent beaucoup de leur temps pour une cause qui concerne tout le monde.

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Jacques Brachet
Programme sur www.ville-six-fours.fr