Archives mensuelles : octobre 2021

La Seyne sur Mer – Fort Napoléon
Art Bop – 12 novembre 2021

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Deuxième concert de la saison pour la reprise d’Art Bop sous le label « Jazz sur la Ville » avec 10 concerts à venir jusqu’en mai 2022. Pour ce 12 novembre c’est un « Tribute to Steve Swallow » qui est l’un des plus grands bassistes de l’histoire du jazz. Il fait chanter la contrebasse, qu’elle soit acoustique ou électrique. On sait qu’il fut le mari de Carla Bley dont il partagea l’aventure musicale des années 70, et qu’il a joué avec les plus grands dont Stan Getz, Gary Burton, Mick Goodrick, Jimmy Giuffre…. Il fit partie de notre « ONJ » (orchestre National de Jazz) en 1988 et du « Transatlantik Quartet » d’Henri Texier. Qui mieux que Jean-Marie Carniel, qui lui aussi fait chanter la contrebasse, pour rendre hommage à ce Bass Hero.

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Jean Marie Carniel sera accompagné de l’un des piliers d’Art Bop, José Caparros toujours aussi fougueux à la trompette, Luc Fénoli à la guitare et Jérôme Achat à la batterie.
Pour le prochain concert le 26 novembre ce sera le Christophe Dal Sasso Quartet avec Fred Pasqua à la batterie, Manuel Marches à la contrebasse et Vincent Lafont au piano.
Christophe Dal Sasso est considéré comme l’un des meilleurs compositeurs et arrangeurs de jazz d’aujourd’hui. C’est aussi un brillant chef d’orchestre et un excellent multi instrumentiste. Là, il jouera de diverses flûtes. On l’a vu à ses débuts au Fort Napoléon à la tête de son « Grand 8 ». Il est également le fondateur du Festival de Jazz de La Londes les Maures. Certainement, comme on dit, un concert à ne pas manquer.

Serge Baudot
Renseignements :
Vendredi 12 novembre 2021 : ouverture des portes à 21h, concert à 21h30
Tel : 06 87 71 59 30 – michel.legat@orange.fr



Porquerolles… Des meurtres au soleil

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Porquerolles pendant les vacances de la Toussaint.
Il fait un temps radieux et l’on se croirait en plein été : Soleil à gogo, mer d’huile… et une longue file d’estivants pour prendre le bateau. Entre les embouteillages pour entrer dans les parkings et la file discontinue sur des dizaines de mètres pour embarquer malgré le nombre de navette qui a triplé il faut une patience extrême et une réelle envie de mettre les pieds sur l’île. Arrivés sur l’île c’est la fiesta : les rues encombrées de gens, les vélos qui vous frôlent de tous les côtés, les effluves de frites, de gaufres, de churros, les bars pris d’assaut, les files d’attente au marchand de glace… Ce n’est pas ce que l’on pourrait imaginer comme vacances idylliques.
Alors, pourquoi me direz-vous, deux toulonnais y viennent précisément à cette époque de vacances ?
Tout simplement parce qu’il y a eu des meurtres !
Rassurez-vous «c’est pour de faux», c’est tout simplement parce que dans sa série «Meurtres à…», une équipe de France 3  s’est installé depuis le 4 octobre pour le tournage d’un tout nouvel épisode judicieusement intitulé «Meurtres à Porqueroles»
Une fois de plus, c’est la réalisatrice Delphine Lemoine, qui a déjà réalisé «Meurtres à Albi, à Mulhouse et à Sarlat». C’est dire si elle s’y connait en tournages de polars.
Une superbe distribution devant son objectif : le beau et charismatique François Vincentelli qu’on ne présente plus tant il passe du théâtre à la télévision avec arrêts au cinéma avec un réel bonheur, la toute jolie Charlie Bruneau, vue dans le Palmashow, dans les séries «En famille», «R.I.S», «Philharmonia».  Tous deux forment le nouveau duo de choc de cet épisode. Ils sont entourés de la belle Nicole Calfan, de l’énigmatique Didier Flamand et de Chrystelle Labaude, héroïne de «Sections de recherches» et en ce moment de «Un si grand soleil».
Une belle équipe donc, qu’on retrouve dans une villa, loin de la foule déchaînée et où entre deux scènes tournées dans une pièce exigüe, ils viennent nous retrouver sur la terrasse au soleil.

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Reçus par le grand sourire de la directrice de production Erika Wicke que j’avais rencontrée sur le tournage à Marseille de «Meurtres sur les îles du Frioul» avec l’ami Francis Huster, nous avons très vite été adoptés par l’équipe, dans une ambiance souriante, tous heureux d’être loin des brumes parisiennes, chacun étant tout disposé à passer devant l’objectif d’Alain, mon photographe.
Pour les interviewes, ce sera plus difficile, chacun ayant des obligations de tournage ou familiales comme Charlie Bruneau qui doit s’occuper de son fils malade. Quant à François Vincentelli, malgré des problèmes d’hébergement, car il est si bien à Porquerolles avec son épouse qui attend un heureux événement (Déjà 7 mois !), il prendra le temps de déjeuner avec nous au soleil, devant la mer, rejoint par la réalisatrice Delphine Lemoine, avec qui nous aurons le temps de discuter devant un délicieux repas.
Si le tournage de la matinée s’est passé au calme de la villa, l’après-midi toute l’équipe se retrouvait sur la place de l’île, devant le commissariat, la place ayant été envahie en quelques minutes et l’assistant ayant un mal fou à leur faire garder le silence durant les prises.
Mais en fait, tout se passe dans la sérénité, le sourire, la gentillesse, la patience… Bref, un tournage idyllique !
Vous êtes curieux de connaître l’histoire ?
Le corps sans vie d’une femme de 60 ans est découvert sur la plage de l’Alycastre à Porquerolles. Elisabeth Carlson était une artiste peintre et une figure admirée de l’île. Son corps gisant au pied de la falaise évoque la Lycastre, le fameux dragon de la légende qui a donné son nom à la baie.
Arnaud Taillard (François Vincentelli), le très sérieux substitut du procureur, lui-même enfant du pays, va devoir mener l’enquête avec Charlie Landowski (Charlie Bruneau), une fantasque commandante de police fraîchement mutée de Seine Saint-Denis.
Voilà, vous n’en saurez pas plus, sinon qu’on assistera à un événement : Diane (Nicole Calfan) est emmenée prisonnière sur le continent… Pourquoi ? à suivre !
Un regret, ne pas avoir rencontré Chrystelle Labaude, déjà repartie, avec qui j’ai de jolis souvenirs de tournages sue la série «Section de recherches» et une tournée théâtrale avec un autre ami : Francis Perrin.

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Retournons donc au déjeuner où nous nous retrouvons à table avec Delphine Lemoine et François Vincentelli à qui je rappelle notre rencontre au festival télé de la Rochelle.
«Delphine, vous voici donc l’auteur d’un quatrième meurtre !
(Elle rit)  C’est vrai et j’en suis heureuse car à chaque fois je découvre un lieu, une région et je tourne à chaque fois avec un binôme qui apporte sa personnalité car le but de cette série est à chaque fois de former un duo,( et non un couple), différent. Et je trouve ça très chouette.
Vous avez commencé comme assistante de réalisateurs et non les moindres : Léos Carax, Cédric Klapish, Nicole Garcia…
Oui, c’est loin tout ça ! Après avoir fait la FEMIS, j’ai fait dix ans d’assistanat, j’ai réalisé entretemps des documentaires, des courts métrages…
Et pourtant vous êtes devenue réalisatrice à la télévision !
Oui parce que c’est là que j’ai reçu des propositions intéressantes, j’ai réalisé des épisodes de «Plus belle la vie», de la série «Tandem», «Crimes parfaits» et cette série de «Meurtres à…» et ça me convient bien.
Il y a encore une cloison entre le cinéma et la télévision ?
Ca à l’air d’un peu changer mais c’est vrai que nous mettre dans des tiroirs, c’est typiquement français. Moi, ça ne me gêne pas car je cherche surtout des sujets de qualité et ce qu’on me propose à là télé est ce que je cherche. Bon, c’est vrai qu’avec la série des meurtres, on m’a encore un peu mise dans le tiroir de «la réalisatrice qui est douée pour tourner des polars», ou encore des unitaires de 90’. Mais ça ne me gêne pas, ça me permets de faire des choses que j’aime.

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Et vous François, qu’en pensez-vous ?
Je pense quand même que ce fossé ciné-télé est en train de s’estomper. On voit de plus en plus d’acteurs dits «de cinéma» passer à la télé parce qu’on leur propose de belles choses.
Mais le contraire n’est pas évident, non ?  Que vous prose-t-on au cinéma ?
(Il rit) Oui, c’est vrai qu’à la télé j’ai tourné des rôles de premier plan, dans des séries et qu’au cinéma, ce sont des rôles de «guest» où je ne tourne que deux ou trois jours. Mais j’ai cette chance d’être avant tout un acteur de théâtre. Donc je joue sur plusieurs tableaux et je ne vais au cinéma que lorsque le rôle, si petit soit-il, m’intéresse. Je n’ai aucune frustration à ce sujet et je vais là où on me propose et où ça me convient. C’est une chance.
J’aime particulièrement les séries qui permettent de prolonger un rôle récurrent, de l’installer dans une histoire, chose qu’on ne peut pas faire en 90’ et même une heure et demi.
Est-ce que le Covid vous a impactés ?
Delphine : Comme tout le monde mais on a eu cette chance de pouvoir continuer à tourner en prenant toutes les précautions d’usage. Tout le monde, même aujourd’hui, porte le masque et seuls les comédiens l’enlèvent pour tourner. J’ai eu quand même une angoisse lors du premier confinement car il fallait se tester tout le temps et on avait pas mal de difficultés pour tourner des scènes de rapprochement. Mais on a pris les mesures nécessaires et on a modifié la façon de travailler.
François: J’ai eu bien sûr les mêmes difficultés que tout le monde mais ce qui a été le plus dérangeant c’est que l’homme de théâtre que je suis n’a plus pu jouer. Et ça, c’était vraiment difficile. Heureusement que le vaccin est arrivé !
Cette année a quand même été fructueuse : deux films, deux téléfilms…
Le premier « Villa Caprice» de Bernard Stora, c’est un second rôle, les stars étant Michel Bouquet, Niels Arestrup, Patrick Bruel. Quant à «Vagabondes» c’est mon pote qui me l’a proposé au dernier moment, ça a été un plaisir de tourner avec Sergi Lopez et il y a une scène d’ouverture qui est très drôle.

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Côté télé…
Il y a eu «Faites des gosses» une série de six fois 52’  avec un rôle récurrent comme je les aime  Avec entre autres Fred Testot, Jonathan Lambert… que des tristes ! On a bien rigolé.
Puis i y a eu «Liés pour la vie» avec Laeticia Milo, Christiana Réali, Antoine Dulery. Une histoire plus grave où une championne d’équitation a un grave accident qui l’empêchera de remonter à cheval. Elle se lie avec un homme dont elle ne sait pas que c’est par lui qu’est arrivé l’accident. C’est une très jolie comédie romantique.
Delphine, avec ces «Meutres à…», vous changez chaque fois de région…
Et c’est ce qui m’intéresse et je travaille beaucoup en amont.
C’est-à-dire ?
Je viens bien longtemps à l’avance découvrir le lieu, la région pour m’en imprégner mais aussi m’imprégner des gens, ce qui pour moi est essentiel. Il faut que je ressente l’ambiance. Par exemple, je suis venue cet été passer ce que j’appelle des vacances-travail à Porquerolles. Nous sommes venus avec la productrice Lola Gans, j’ai repéré tous les lieux qui pouvaient s’adapter à l’histoire mais j’ai aussi rencontré les gens qui vivent sur cette île, qui la font vivre et que j’insère dans l’histoire. Il y a par exemple Carmella, cette marchande de légumes que tout le monde connaît sur l’île, il y a Georges Paul, le seul taxi de l’île, ce sont des gens incontournables qui sont heureux de tourner et c’est pour moi un clin d’œil . Comme il y avait une peintre dans l’histoire, j’ai choisi une peintre qui vit là et j’ai fait avec elle un travail sur la peinture. Ce sont des rôles rajoutés qui donne une complicité entre eux et moi, même si le spectateur ne s’en rendra pas compte».

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Jacques Brachet
Photos Alain Lafon
Meurtres à Porquerolles

Réalisation : Delphine Lemoine – Scénario : Anne-Charlotte Kassab & Pierre Lacan
Avec Charlie Bruneau (Charlie Landowski), François Vincentelli (Arnaud Taillard), Nicole Calfan (Diane), Didier Flamand (Hubert), Chrystelle Labaude (Mireille Canovas), Damien Jouillerot (Romain), Maël Cordier (Nevil), Erza Muqoli (Alice), Nancy Tate (Lilibeth), Flora Chereau (Mélanie)

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Six-Fours – Six N’étoiles
Émouvante clôture d’Octobre Rose

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Durant tout le mois consacré au cancer du sein, Six-Fours a été le phare de cet événement baptisé «Octobre Rose».
L’on ne compte plus le nombre de manifestations qui se sont déroulées, grâce à la collaboration, tout d’abord de la Mairie de Six-Fours, son maire, Jean-Sébastien Vialatte et son adjointe à la santé Nathalie Guillaume, qui ont porté le projet, entourés de nombreuses associations, de médecins, personnels de santé, de corps de métiers divers et variés, de sponsors et surtout du réseau CapSein dont la présidente est Christine Castello et la coordinatrice Béatrice Métayer.
Bref, une chaîne humaine s’est formée pour faire de ce mois, outre un éclairage sur ce cancer qui atteint encore tant de femmes, une fête de tous les jours pour montrer que celui-ci,  pris à temps est guérissable, mais aussi pour mettre en lumière ces femmes courageuses, qui luttent avec une admirable énergie pour en sortir victorieuses.
Ces femmes, magnifiques combattantes, ont été tout le mois omniprésentes, souriantes, et on ne peut que les admirer.
Ainsi, durant tout le mois, ont eu lieu de magnifiques rencontres, de joyeuses animations, l’un des moments les plus émouvants étant l’exposition de photos de ces femmes qui ont osé se montrer telles quelles, blessées dans leur chair, sans cheveux. Des photos réalisées avec beaucoup de pudeur et de force par Daniel Pelcat, qui a su les sublimer.
Et pour clôturer ce mois riche en émotions, jeudi soir tout ce petit monde devenu une famille, se retrouvait au Six N’Etoiles pour découvrir un film particulier : «Elles dansent»*, film documentaire d’Alexandre Messina, en sa présence.

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Noémie Dumas, directrice du Six N’étoiles, Nathalie Guillaume, Alexandre Messina et sa fille, Béatrice Métayer

Une belle histoire dont l’héroïne, une notaire qui s’est convertie à la danse, est Aude Michon, dite Aude M, qui a décidé d’aller danser dans les hôpitaux pour aider les malades en état de détresse, quelquefois en fin de vie, leur apportant un moment de grâce à travers la musique et la danse.
Souvent, le mot cancer est associé au mot mort. Et l’hôpital est souvent considéré comme un lieu de mort. Mais on se sort aussi bien d’un cancer que d’un hôpital et Aude voulait montrer que tant qu’il n’y a pas mort il y a vie et tant qu’il y a vie, il y a aussi espoir.
Et voici donc Alexandre Messina qui, armé d’une caméra et d’une équipe réduite, a suivi Aude de chambres en couloirs, dansant pour les malades mais aussi pour et avec le personnel qui a une vie difficile et qui a aussi besoin d’espoir et d’aide morale.
La voir danser avec les infirmiers, voir le regard d’un malade s’éclairer, serrer la main d’Aude, battre la mesure de la musique, sont des moments émouvants, irréels, magiques. Le personnel l’a surnommée la fée Clochette. Une fée Clochette lumineuse, souriante, sereine en apparence car elle aussi prend des décharges d’émotion et on la voit quelquefois au bord des larmes.
Moment magique encore lorsque toutes ces femmes en rémission, sous la houlette d’Aude, créent un ballet et l’on voit leur joie de se prolonger dans l’avenir, de faire des choses qu’elles n’auraient soupçonné de faire.
A la fin du film, un silence d’émotion s’est installé avant que n’éclatent les applaudissements à un réalisateur encore très ému, lui aussi.

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Alexandre Messina, Christine Castello, Nathalie Guillaume

«Ce projet a été très difficile à initier – nous avoue-t-il – car il s’agissait en premier de convaincre le directeur de l’hôpital Gustave Roussi, car il y avait fait d’entrer dans un hôpital avec une caméra, avoir l’acceptation des malades, du personnel et surtout, alors que pour tourner il faut une équipe importante, là nous n’étions que trois à tout faire. Ca a donc mis du temps à se concrétiser et puis il fallait s’adapter aux horaires et aux jours d’Aude.
Petit à petit tout s’est mis en place et l’on a tourné durant un an, de 2017 à 2019, juste avant le Covid.
Nous avons vécu des moments magiques, des moments d’émotion dont on ne sort pas indemne.
Au niveau éthique, avez-cous eu des doutes ?
Oui parce que, filmer des gens malades, ce n’est pas simple, on se sent souvent voyeur. On se demande ce qu’on peut filmer, ce qu’on peut montrer, jusqu’où on peut aller pour s’immiscer dans l’intimité des malades. Il fallait que nous soyons discrets et surtout ne brusquer personne. Quelquefois les portes se fermaient mais nous n’insistions pas, tout comme Aude qui n’insistait pas lorsqu’un malade ne voulait pas la voir. Quelquefois aussi, entendant la musique, certaines portes se rouvraient. Ça a ainsi donné des moments instinctifs, inattendus. Il fallait tout le temps être sur le qui-vive.

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En fait, qui est Aude ?
C’est une femme qui a toujours aimé la danse. Elle danse depuis l’âge de 3 ans. Puis elle s’est tournée vers le notariat avant de se rendre compte que là n’était pas son avenir. Puis elle est revenue à la danse et elle est aujourd’hui intermittente du spectacle. Mais elle aime à dire qu’entre être notaire et être danseuse comme elle l’entend, ça a des points communs : aider les gens, alléger leurs peines ou leurs problèmes. Elle a débuté comme bénévole dans les hôpitaux mais aujourd’hui elle commence à être très demandée.
C’est pour cela que j’ai voulu montrer son intimité à elle aussi, pour expliquer sa démarche».
La rencontre après le film a été tout aussi intéressante, animée par Nathalie Guillaume qui a expliqué comment a pu se monter ce mois, la mairie s’y étant totalement impliquée, aidée de nombreuses personnes qui étaient présentes dans la salle et à qui elle a donné la parole.
Il y eut encore là, des moments d’intense émotion  qui n’ont pu que rassurer Alexandre Messina sur le fait d’avoir pu réaliser ce film.
«Tout comme vous, j’ai vécu de grands moments de bonheur, même si, quelquefois, c’était difficile. Ce que vous avez fait est admirable et est dans le droit fil de ce pourquoi j’ai réalisé ce documentaire. J’espère qu’il pourra aider et faire du bien. En tout cas c’est mon but et mon espoir».

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Jacques Brachet
*Sortie sur les écrans le 7 novembre



France 2 : Lundi 15 novembre 21h05
Soirée continue autour de la fiction « L’Enfant de personne »

Nouvelle mobilisation éditoriale d’envergure en faveur des Droits de l’enfant
du 15 au 21 novembre

L'ENFANT DE PERSONNE

A l’occasion de la Journée internationale des Droits de l’enfant du 20 novembre et dans le cadre de son engagement permanent sur cette question de société essentielle, France Télévisions mobilise l’ensemble de ses antennes, linéaires et numériques.
Dans la ligne de l’impact de ses précédentes mobilisations, qui ont fait bouger les lignes, sensibilisé le public, libéré les paroles et mis en lumière des sujets et des souffrances encore souvent tabous, France Télévisions propose cette année plusieurs programmes événements.
Parmi eux, deux grandes soirées inédites s’articulant respectivement autour de la fiction L’enfant de personne, film choc sur les enfants placés récemment couronné par trois prix prestigieux, et du nouveau magazine de Faustine Bollaert Les temps changent, consacré à « L’enfance abîmée ».
Plusieurs temps forts se succéderont durant cette semaine spéciale.
Nos documentaires, magazines, éditions, plateformes, réseaux sociaux, participeront à cette programmation événementielle, avec des approches éditoriales multiples et innovantes.

L'ENFANT DE PERSONNE L'ENFANT DE PERSONNE

L’enfant de personne
Un film de Akim Isker (90’)
D’après l’ouvrage de Lyes Louffok, avec la collaboration de Sophie Blandinières, «Dans l’enfer des foyers» (Flammarion)
Disponible également en livre de poche, aux éditions J’ai Lu
Scénario : Dominique Garnier et Zoé Galeron
Avec : Isabelle Carré (Agathe), Nawell Madani (Myriam), Andréa Bescond (Jeanne), Yassine Chorfa (Lyes 6 ans), Abdelmadjid Guemri (Lyes 11 ans), Moncef Farfar (Lyes 16 ans), Marie Berto (Frédérique), Arthur Rosas (André), Bruce Dombolo (Djibril), Lila Makhlouf (Leïla), Ilanah Cami-Goursolas (Lisa), Déborah Kuamambu (Naomie) …Certains comédiens et figurants sont des enfants placés, castés dans différents foyers.
Lyes est brutalement arraché à Émilie, la mère d’accueil qui l’a recueilli bébé, et qui désirerait l’adopter. L’enfant se retrouve ainsi confronté à la violence des foyers de l’ASE, qui refuse de couper le lien avec la mère biologique, pourtant incapable de s’occuper de lui. Agathe, la sœur d’Émilie, n’a jamais abandonné l’enfant. Elle va se battre contre le système pour tenter de maintenir un lien avec lui, décidée à le recueillir chez elle pour l’aider à se reconstruire.
La fiction  est adaptée du livre Dans l’enfer des foyers, écrit par Lyes Louffok, ouvrage dans lequel il revient sur son douloureux parcours d’enfant placé à l’Aide Sociale à l’Enfance
Lyes Louffok milite depuis 8 ans pour une meilleure protection des enfants placés et le respect de leurs droits.
En 2016, il est nommé au Conseil National de la Protection de l’Enfance.

L'ENFANT DE PERSONNE L'ENFANT DE PERSONNE

Une fiction événement multirécompensée :
– Prix du meilleur film unitaire
au Festival de la Fiction de La Rochelle 2021
– Prix du Jeune espoir masculin ADAMI
pour Moncef Farfar / Yassine Chorfa / Abdelmadjid Guemri
au Festival de la Fiction de La Rochelle 2021
– Prix Europa 2021 de la meilleure fiction européenne de l’année

A 22.45 : Débat en plateau présenté par Julian Bugier (60 mn)
Enfants placés, enfants abandonnés ?
Invités de l’émission :
Lyes Louffok
Marie Vaton, journaliste. Elle a enquêté pendant 2 ans auprès des travailleurs sociaux de la protection de l’enfance, des familles dysfonctionnelles et des enfants en danger. Enquête qu’elle relate dans son livre Enfants placés. Il était une fois un naufrage, chez Flammarion.
Anne-Laure Maduraud, ancienne Juge des enfants
Annick Moine, ancienne enfant placée, Assistante familiale, Présidente de la FNAF (Fédération Nationale des Assistants Familiaux)

L'ENFANT DE PERSONNE

Après le débat – A 23.40 : Infrarouge – Mes premiers pas d’éducateur (58’)
Hannah, Laure, Halima et Adrien veulent devenir éducateur. Dans une société de plus en plus fracturée, Ils veulent venir en aide aux exclus, à ceux qui souffrent ou dont personne ne veut s’occuper. On ne se lance pas dans ce métier peu reconnu et peu rémunéré par hasard et si leur parcours personnel a construit leur vocation, ils s‘apprêtent à se lancer dans le grand bain. Étudiants à l’Institut Régional du Travail Social de Paris, ils alternent stage et cours. Cette formation les pousse à établir sans cesse des ponts entre la théorie et la pratique, à confronter leurs idéaux, leurs rêves à la réalité du terrain. Car bien accompagner « celui qui en a besoin » est un processus long et à l’issue incertaine et qui passe nécessairement par la découverte de soi.
Présenté par Marie Drucker – Un film de Ketty Rios Palma – Produit par Mélissa Theuriau



Toulon – Pathé Liberté
Christian CARION : Lorsque «Mon garçon» devient «My son»

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Passionné par son métier qui l’emmène au bout du monde, Edmond (James McAvoy) en a oublié sa vie de famille. Sa femme, Joan (Claire Foy) l’a quitté et elle vit avec leur fils qu’il ne voit que très peu.
Jusqu’au jour où celui-ci est kidnappé dans un camp de vacances et tout à coup le père reprend le dessus, rentre dans les Highlands où vivent la mère, le fils et son nouveau compagnon.
Malgré  l’aide d’un policier (Gary Lewis), l’enquête n’avance pas, est quelque peu abandonnée et ne reste pour les parents que de se débrouiller seuls pour rechercher leur fils. Et Edmond va partir comme un fou à la recherche de ceux qui ont enlevé l’enfant. Il retrouve leur trace et commence alors une traque sanglante.
Ça vous dit quelque chose ? Evidemment, il y a une impression de déjà vu et pour cause, pour les cinéphiles qui ont vu un film dont le sujet est similaire. Il s’agit du film de Christian Carion, «Mon garçon» tourné en 2017 avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent. En anglais, le film s’intitule «My son» et est signé… Christian Carion qui en a fait un remake anglo-saxon avec James McAvoy et Claire Foy !
Film tout aussi remarquable qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière image, dans des paysages grandioses malgré la pluie et les nuages bas, un thriller qui vous glace et qui ne vous lâche pas, où l’on rentre de plain-pied, dès les premières images, dans un crescendo angoissant.
Christian Carion est venu au Pathé Liberté de Toulon présenter son film qui sort sur les écrans le 3 novembre. Les spectateurs sont restés sidérés, cloués sur leur fauteuil et nous avons eu la chance de nous entretenir avec lui durant plus d’une heure, installés dans une atmosphère ensoleillée et sereine de l’hôtel OKKO, dont nous avions besoin pour revenir à la vie !
Film superbement maîtrisé malgré son originalité, ce que nous raconte le réalisateur.

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Christian Carion, pour quoi faire un remake de votre film à l’étranger ?
Parce que l’histoire s’y prêtait et que je voulais qu’elle reste humaine. S’il avait été fait par les Américains, il y aurait eu des effets spéciaux, des scènes spectaculaires et je voulais que héros de l’histoire ne soit pas… un héros justement, qu’il reste un homme simple qui recherche son enfant  et qui est prêt à tous les dangers pour le retrouver, que chaque spectateur se retrouve en lui et comprenne la déchirure de cet homme qui ira jusqu’au bout, quitte à tuer et à se confronter aux pires dangers.
Est-ce que ce film est la copie du premier ?
Pas du tout, même si l’histoire est similaire. Déjà, en changent de pays et de comédiens, cela donne une autre couleur au film et j’y ai changé quelques paramètres. J’ai mis Claire plus en avant que l’était Mélanie. Les Highlands, c’est aussi une autre culture que la France. Le lieu est plus rude.
D’ailleurs, nous avons fait le casting des lieux avant de tourner le film, en juillet 2020 puis nous sommes revenus fin septembre. Je connaissais Grencove pour y avoir tourné des scènes de mon film «Joyeux Noël». Ken Loach, qui est coproducteur du film, qui connait bien la région, nous a beaucoup aidés.
L’originalité du film est qu’il a été tourné en un temps record et avec un comédien qui ne connaissait pas le scénario !
Oui, le film a été tourné en huit jours sans une pause, entre deux scènes, comme en état d’urgence. Et c’est vrai que James était le seul sur le plateau qui n’avait pas de scénario et ne savait pas ce qu’il allait se passer. On l’a laissé partir dans la nature après qu’il ait lu quatre pages que je lui ai données, qui décrivaient son personnage mais ne racontaenit pas l’histoire. Et encore, je le mettais quelquefois sur de fausses pistes ! Il était totalement vierge de toute l’histoire qu’il devait inventer à travers les événements qu’il rencontrait. Il devait totalement s’approprier le film. Et à chaque scène il découvrait un événement. C’était de l’impro totale.

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Avez-vous fait un casting pour choisir les comédiens ?
Non, il y a des années que j’ai rencontré James McAvoy et que j’avais envie de tourner avec lui. Claire Foy, j’avais été ébloui par son charisme et son talent dans la série «The crown» où elle jouait la reine Elizabeth. Il se trouve qu’elle venait de jouer «Macbeth» avec James. Elle a accepté tout de suite mais James ne l’a vue pour la première fois que sur la première scène où ils se retrouvent.
Quant à Gary Lewis, qui jouait le père de Billy Eliott, c’est un immense comédien irlandais.
Comment ont-ils réagi en sachant l’un l’autre que James n’avait pas de scénario ?
James le savait et avait accepté. Comme Claire mais pour elle c’était double peine car elle devait s’occuper de son rôle mais aussi prendre en charge James car elle ne savait jamais comment il allait réagir ! Il fallait qu’elle s’adapte et suive les méandres dans lesquels se jetait James. Et elle devait aussi, comme lui, se laisser aller dans l’émotion.
Comment avez-vous conçu ce mélange français et anglo-saxon ?
Il faut savoir que le thriller est plus important en Amérique qu’en France. Les américains n’ont pas la même façon de tourner. J’ai donc voulu créé un mariage anglo-saxon/français en prenant le meilleur de nos deux cultures et surtout en m’éloignant de ce que font les américains. Aux Etats-Unis, c’est plus démonstratif, plus spectaculaire, en France, c’est plus tourné vers l’humain. Je voulais que le spectateur ait un sentiment de proximité, d’authenticité avec les personnages.
J’ai aussi beaucoup joué sur le son car pour moi l’espace sonore est capital dans ce film pour créer l’ambiance, le mystère. L’ingénieur du son Ray Bennety a fait des, prouesses allant jusqu’à mettre des micros partout : sur les toits de maisons et de voitures pour entendre tomber la pluie, mettant aussi des micros dans le pantalon, les chaussettes de James, pour être au plus près de la réalité.
Je voulais poser la question au public : Jusqu’au iriez-vous pour sauver votre enfant ? Je ne voulais pas tout donner à voir, je voulais qu’il soit actif et faire ressortir son imaginaire. Je veux que ce qu’il imagine soit plus fort que ce qu’il voit.

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Est-ce que Guillaume Canet et Mélanie Laurent ont vu le film ?
Guillaume étant en tournage, il ne l’a pas vu. Mélanie était à la première à Paris et elle est très fan. Elle a tout compris. Elle ne m’en veut pas du tout d’avoir étoffé le rôle de Claire par rapport à elle et ça m’a fait plaisir car elle est à l’origine du film dans lequel elle joue. Et elle est une grande comédienne.
En voyant le film et en sachant comment il a été tourné, on ne peut pas ne pas penser à la façon de tourner de Claude Lelouch !
J’aime que vous me disiez ça car je suis un fan et un ami de Lelouch et il est toujours le premier à découvrir mes films dans sa salle aux productions 13. J’étais derrière lui et j’attendais. Il ne parlait pas et j’avais peur qu’il n’ait pas aimé. Et puis il s’est retourné et il m’a dit un seul mot : impressionnant ! J’étais sur un petit nuage.
Le film va donc sortir le 3 novembre… Et après ?
J’ai déjà tourné un film en Juillet avec Dany Boon et Line Renaud. Rassurez-vous, ce n’est pas un remake des Chtis !
C’est l’histoire d’une vieille dame malade qui va rentrer dans un ehpad. Elle quitte sa maison et sait qu’avec le taxi qu’elle a appelé, c’est son dernier voyage. Elle lui demande de passer dans tous les lieux de Paris où elle a des souvenirs. Le taxi bien sûr est ravi de l’aubaine de cette longue course. Ainsi va-t-elle lui raconter des morceaux de vie avec des flashbacks. Et entre eux va se créer une complicité et à son tour il racontera sa vie. C’est Alice Isaaz qui joue le rôle de Line jeune. Ça ne sortira pas avant l’année prochaine.

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Homme disert et volubile, passionné aussi, on écouterait parler Christian Carion des heures. Il a autant de talent d’orateur qu’il en a en tant que réalisateur.
Ce second opus est un film dont on ne sort pas indemne et nous incite à retourner très vite voir des films dans les salles obscures… C’est tellement mieux !

Jacques Brachet



Six-Fours – Capsein : un marathon rose !

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Vendredi dernier la ville de Six-Fours a vu la vie en rose
En effet, dans le cadre du mois national «Octobre rose», événement qui met en lumière le cancer du sein dont toutes les femmes sont concernées, ce vendredi 22 octobre, le réseau Cap Sein dont la coordinatrice est Béatrice Métayer, organisait un marathon rose, qui démarrait du lycée de la Coudoulière en passant par le Parc de la Méditerranée, la ligne d’arrivée étant les jardins de la Maison du Cygne.
C’est plus de deux-cents femmes vêtues de rose, tenant un ballon de la même couleur, qui participèrent dans les rires et dans la joie à cette marche on ne peut plus sympathique et optimiste, sous une beau soleil qui les fit transpirer !
Parmi elles, on pouvait voir Stéphanie Guillaume, médecin et adjointe à la santé de la mairie de Six-Fours, qui encourageait ces dames, parmi lesquelles, nombre d’entre elle étaient en rémission et ce n’étaient pas les moins gaillardes !
Elles arrivèrent toutes à bon port pour prendre un moment de repos à l’ombre des beaux jardins de la maison du Cygne où une collation leur était offerte.
Encore un beau moment de convivialité dans ce mois d’Octobre destiné à rendre hommage aux femmes dans la France entière.

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Prochaine étape au Six N’Etoiles samedi 28 octobre à 20h30 avec la venue du réalisateur Alexandre Messina qui présentera son film «Elles dansent», qui met en lumière les interventions dansées d’Aude M, au chevet des patients du centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy.
Dans les couloirs de l’hôpital entre les machines et le personnel de soin, Aude ne s’arrête jamais de danser. Depuis deux ans Elle improvise des rencontres musicales avec des patients atteints du cancer. Salsa, Rock, Jazz… Chaque semaine la musique et la danse s’installent aussi bien dans les salles de chimiothérapie qu’aux soins palliatifs. Au fil de ses interventions Aude crée du lien avec les patients, elle offre une sorte de respiration pour un moment qui n’est pas vraiment attendu au sein d’un hôpital et invite les patients à un voyage dans un univers éloigné de la maladie…
Alexandre Messina a suivi et filmé durant quelques mois ces déambulations artistiques.
Encore un beau moment pour montrer le courage de ces femmes luttant contre ce fléau.

Jacques Brachet
Photos Monique Scaletta



Portraits de Femmes… Le festival fête ses vingt ans !

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1995 : le docteur Luc Patentreger, alors adjoint à la ville de la Seyne, a l’idée de créer un festival de cinéma. Qui ne verra pas le jour.
2001 : Il rencontre Loutcha Dassa qui a à son tour, l’idée de créer un festival de cinéma autour de la femme. Tous deux vont enfin réaliser leur rêve et nait « Portraits de femmes ».
2020 : A l’aube de du vingtième anniversaire du festival, Loutcha, après vingt ans de bons et loyaux service, quitte l’écran, on pas avec un Oscar mais avec… La légion d’honneur !
Et c’est alors Luc qui s’y colle !

«J’ai – me confie-t-il – accepté cette responsabilité parce que ça coïncide avec ma retraite et surtout parce que j’ai toujours eu la passion de la culture, des échanges, du cinéma.
Qui dit nouveau président, dit des changements. Lesquels sont ou seront les tiens ?
Tout d’abord je voudrais dire que Loucha a marqué de son empreinte ses vingt années de festival. Sa succession est un challenge mais je suis entouré des anciens de l’association qui sont restés et de quelques jeunes, compétents et passionnés de cinéma.
La thématique reste la même évidemment mais nous voulons faire évoluer le festival, amplifier sa notoriété afin que le festival devienne incontournable, reconnu nationalement. Nous voulons que ce festival de cinéma devienne «le» Festival de la Métrople.
Pour cela, nous allons utiliser les outils numériques et nous allons faire venir des professionnels du cinéma. Cette année, la marraine sera Véronique Jannot.

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Les premiers changements sont le titre du festival et son affiche !
C’est une année de transition et nous avons voulu élargir la thématique en l’intitulant «Femmes !» avec un point d’exclamation qui est important et signifie détermination, engagement pour le droit des femmes.
Loutcha allait de festivals en festivals pour trouver les films. Feras-tu pareil ?
Il faut d’abord que tu saches que ce n’est qu’en juillet que j’ai pris les rênes du festival, donc, grande difficulté de monter un festival en deux mois et demi !
Trop tard pour certaines subventions également, il a fallu faire vite, dans l’urgence, avec les moyens du bord et un festival réduit. J’ai dû créer une gouvernance horizontale en m’appuyant sur cinq cinéphiles qui courent les festivals et les manifestations cinématographiques. Par ailleurs, là encore Internet, les réseaux sociaux et les outils numériques seront d’une grande utilité.
L’an prochain nous aurons le temps de tout mettre en place et de faire éclater le festival. Déjà, Dakar, Agadir et Tunis sont demandeurs de ce festival. Nous ne savons pas encore de quelle manière, sous quelle forme mais il va donc voyager.
Il y aura six soirées spéciales.
– Il y le vernissage de l’exposition de photos «Objectif femmes» qui se tiendra du 2 au 28 novembre au Casino Joa. Ce sont des photographies d’Emilie Delamorinière et Pascal Scatena, qui viennent de recevoir le prix «Portraitistes de France 2021». Ce sont des portraits magnifiques en noir et blanc de femmes actives peu ou pas connues.
Le mardi 16 novembre à 19h au Six N’Etoiles de Six-Fours, aura lieu la soirée d’inauguration six-fournaise autour du film «Festen» de Thomas Winterberg. Y participeront Virginie Peyré, auteur du livre «La barque noire». Elle est chef maquilleuse à l’Opéra de Toulon et sur la série «Plus belle la vie», victime d’inceste ; les comédiennes Eva Darlan et Rebecca Hampton ; Richard Guedj, comédien et directeur d’acteurs sur «Plus belle la vie» ; Andréa Rawlins, journaliste et réalisatrice qui a réalisé un documentaire «Viol, elles se manifestent» ; Arnaud Gallais de la commission «Inceste» ; Stéphanie Guillaume, médecin et adjointe à la santé à Six-Fours ; Béatrice Métayer, coordinatrice du réseau Capsein ; la toulonnaise Valérie Hirshfield qui a été amputée d’une jambe et réalise des exploits sportifs. Une conférence-débat aura lieu après le film.
Lundi 22 novembre à 17h30 au Casino Joa, Véronique Jannot présentera «Daïkinis, le féminin de la sagesse», le documentaire qu’elle a réalisé au Népal et dans l’état indien du Sikkim.
Lundi 22 novembre à 19h, Casino Joa, coup de projecteur sur l’exposition de photographies, suivi du film «Nomadland» de Chloé Zaho.
Mercredi 24 novembre 20h30, spectacle de danses marocaines et mauritaniennes suivi du film de Michela Occhipinti «Le mariage de Verida»
Jeudi 25 novembre 20h, Espace Tisot à la Seyne, concert de jazz avec Gérard Morin et Virginie Teychené, suivi du palmarès, le prix du public puis de «Wild Rose» de Tom Harper. La séance sera suivie d’un cocktail.

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Après le mois «Octobre rose», mettant en lumière la femme et le cancer du sein, voici encore la femme à l’honneur avec ce festival à qui nous souhaitons un bel anniversaire et, comme on dit chez nous : Loungo mai !

Jacques Brachet
11 pays – 14 films, c’est ce que nous propose le festival, avec un tarif unique de 5€. Vous pouvez découvrir la programmation complète et réserver sur le site www.femmesfestival.fr


Six-Fours – Espace Malraux
Une vie associative culturelle florissante

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De
gauche à droite : Josephe Mulé, Christiane Giordano, Viviane Thiry, Delphine Quin,
André Mercheyer, Fabiola Casagrande, Agnès Restegno, Linda Schelle, Florence Andrieux,
Afida Legheddar, Thierry Mas Saint-Guirol.

Des livres, du théâtre, des traditions, des voyages, de la musique, de la photo, du caritatif…
De la culture à tous les étages, du moins dans l’Espace Maraux en ce week-end ou Fabiola Casagrande, adjointe aux affaires culturelles, entourée de nombre d’adjoints et de conseillers municipaux, avait invité les associations culturelles à venir se présenter, se faire mieux connaître et se rencontrer tant on sait que l’union fait la force.

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Christiane Giordano (Amicale Pieds Noirs) – Delphine Quin, Gérald Lerda (Cabinet du maire) Fabiola Casagrande – L’association « Bibliothèque pour tous »

C’est ainsi que dans une ambiance on ne peut plus sympathique, chacune avait décoré leurs stands de photos, documents, affiches, livres, instruments de musique et que les six-fournais ont répondu présent et sont venus nombreux à cette réunion de «cultureux» et de membres d’associations, tous bénévoles, qui leur offrent tant d’événements au cours de l’année dans des lieux divers et variés.

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André Mercheyer, Dany Cayol (Le Téléthon) Joseph Mulé – Le Comité des Fêtes de Six-Fours –
Le Rotary de La Seyne-Six-Fours et son président Christophe Andrieux (A droite)

Ainsi a-t-on pu se rendre compte que cette commune est vivante, riche en associations, en culture qui font les joies de autochtones qui ont envie d’apprendre, de découvrir et surtout de se faire plaisir dans ces temps de bouleversements et d’événements pénibles à tous les niveaux  dont le pire fut cette année et demie de pandémie et d’enfermement.
Un bol d’air, un bol de culture, un bol rempli de sourires et de plaisir ne pouvait pas faire de mal et chacun a pu se balader à travers les allées, trouvant sa raison d’entrer dans la vie associative.
Adjoints et conseillers municipaux étaient très présents, rencontrant le public venu nombreux.
C’était samedi matin, le maire Jean-Sébastien Vialatte avait promis de se joindre à la fête l’après-midi et durant tout ce week-end chacun pourra découvrir la riche vie associative et culturelle de notre bonne ville de Six-Fours.

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Marie-Paule Martinetti (à droite) metteuse en scène et directrice  du Théâtre de Fortune et ses élèves – L’association provençale Lou Raioulet.

Jacques Brachet







NOTES de MUSIQUES

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Philippe Crettien Nonet – The North African Suite  – www.philippecrettienmusic.com
Philippe Crettien est né dans le Sud de la France. Il a surtout vécu en Afrique du Nord, en Angleterre, et aux Etats-Unis. Dès son plus jeune âge il a écouté des styles et des genres de musiques différents, ses parents étant mélomanes. Il a étudié le piano puis s’est concentré sur le saxophone alto pendant la période de ses études au Lycée Français de Londres. Suite à la découverte de John Coltrane, Wayne Shorter et Sonny Rollins il abandonne le saxophone alto pour le saxophone ténor.
Après une année en Musicologie à la Sorbonne et au C.I. M de Paris il étudie au Berklee College of Music et au New England Conservatory à Boston. Il obtient le diplôme BA du Berklee College of Music. Pour son premier contrat professionnel il est avec le Chanteur de Blues Mr. Jelly Belly.
Il fut l’un des protagonistes du succès des premiers festivals « Jazz is Toulon » dont il fut Directeur Artistique et Directeur des Ateliers du Festival de 1991 à 2000, ayant amené avec lui les Bostoniens avec lesquels il travaille et enregistre : Bill Lowe, John Medeski, Andy Jaffe, Mario Pavone, Bob Gullotti, Rick Pekham, et Dave Zinno. Philippe Crettien vit aux Etats-Unis où en plus de ses activités de musicien il est Directeur des orchestres de jazz et Directeur du Département Jazz du Conservatoire de Musique de la Rivers School à Weston (Massachussetts).
Au départ Philippe Crettien jouait du sax ténor avec un gros son et un engagement rentre-dedans, influencé par Coleman Hawkins entre autres. Depuis il n’a cessé d’évoluer pour arriver à cette maturité qui l’a vu s’engager sur les pas de Wayne Shorter et surtout de Warne Marsh, en gardant une sonorité ronde, puissante mais avec quelque chose de fragile, et parfois un son plus râpeux, plus angulaire. Une belle évolution dans l’écriture aussi, avec des arrangements soignés et personnels
Pour ce nouveau disque Philippe Crettien retrouve ses impressions d’adolescent en Afrique du Nord : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie. Les parfums des marchés. Il dit qu’il a composé les 7 morceaux de ce disque en hommage à ces beaux paysages, à ces peuples chaleureux, et à leur riche culture. Pour ce faire il joue du ténor, du soprano ou encore de l’alto, et s’est entouré de Felipe Salles (fl), Tony d’Aveni (tp, flh), Clayton De Walt (tb), Bill Lowe (btb, tba), Patrick Mottaz (g), Géraldine Bergonzi (p), Sean Farias (b, eb), Mike Connors (dm).
D’emblée, sur « Marrakesh » on retrouve toutes les qualités du ténor, et le disque démarre fort avec une introduction très coltranienne, puis une promenade avec les solos de ténor, chaleureux ; trompette très fluide ; et trombone qui arrache.
Les arrangements sont remarquables, on y sent les influences bien digérées de Gil Evans et de Gunther Schüller (celui du Nonet de Miles Davis en 1949). Le Nonet de Crettien sonne comme un seul musicien. Mise en place, distribution des solos, tout est bien huilée avec une rythmique qui tourne à merveille. Les solos sont parfois enveloppés dans de subtils voicings, ou ponctués de petits riffs, ou tout simplement reposant sur la rythmique. De la belle ouvrage !
On se fera une idée de tout cela par exemple dans « Tipaza » particulièrement inspiré sur tempo lent, un gros son, des notes bien rondes de la contrebasse, un long solo tendre, émouvant et expressif au soprano par Philippe Crettien, suivi dans la même atmosphère par le trombone de Bill Lowe. « Blues for Valentin » s’appuie sur des réminiscences Bop, Quintettes Parker ou Gillespie, puis le cool vient s’y mélanger, on a affaire à un savant mélange de ces deux moments du jazz, à noter le solo de guitare. Un curieux morceau « Mistral » qui démarre sur un rythme de marche (rappelons qu’à ses débuts à la Nouvelle Orléans, les marches constituaient un des fonds du jazz ; retour aux racines), puis on quitte la marche pour la retrouver à la fin. La mélodie pas loin de celles de Henry Mencini (La Panthère rose), à noter un beau solo à la trompette bouchée (sourdine Harmon).
La tournure des arrangements fait que le disque est réellement construit comme une suite, avec toujours le souci de la mélodie. N’hésitez pas à faire et refaire la Promenade.

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M.O.M – Louis Moutin – Jowee Omicil – François Moutin
Laborie Jazz LJ59 ) (Socadisc-Idol) – 12 titres – 55’ 28’’
Les frères Moutin sont jumeaux, tous deux autodidactes, élévés dans une famille d’amateurs de jazz qui possèdent une belle discothèque de Jelly Roll Morton à Duke Ellington.
François se met à la guitare à l’âge de 5 ans, à onze il travaille le piano et l’harmonie, à quinze la guitare basse et enfin la contrebasse. Après un diplôme d’ingénieur il choisit de devenir musicien en 1985. Il est tout de suite reconnu par le milieu et intègre l’ONJ (Orchestre National de Jazz) en 1988. En 1995 il s’installe à New York où il joue avec la crème du jazz américain.
Louis joue du piano dès l’âge de 7 ans, mais à 20 il se met à la batterie qui sera son instrument. Lui aussi va jouer avec la crème du jazz.
Les deux frères créent le Moutin réunion Quartet en 1998 avec lequel ils vont publier 5 albums, donner 450 concerts dont 22 tournées aux Etats Unis. En 2013 ils créent un nouveau groupe, le Moutin factory Quintet avec lequel déjà 3 disques et plus de 120 concerts.
Jowee Omicil est un souffleur et poly-instrumentiste, d’origine haïtienne, né à Montréal et désormais basé à Paris. Il a travaillé dans le passé avec des artistes tels que Tony Allen, Jacob Desvarieux, Roy Hargrove, Michel Martelly et Francisco Mela. Pour ce disque il joue de la clarinette et des saxophones. Pour son dernier disque « Love Matters » Laborie Jazz lui prête tant d’influences dans lesquelles on va du gospel à Monk, Miles, en passant par le funk, les chansons des îles ou d’Afrique, sans oublier Bach et Mozart, qu’en en reste confondu.
Dès les premières notes : le choc ! On connaît les grandes qualités des Frères Moutin, mais pas celles de Jowee Omicil, qui est pour moi une découverte, et quelle découverte. Ce gars là renvoie beaucoup de saxes à leur jazz. Il a tout : La maîtrise totale sur toute la tessiture, la puissance, la chaleur, le son ample, avec du grain, qui sait aussi se faire tendre, le lyrisme, l’expression, le sens de la mélodie, de l’harmonie, et le swing. Que demander de plus. Il joue un seul morceau à la clarinette «Caresse » qui fort judicieusement est une caresse avec un joli son très boisé, morceau bâti sur de petits motifs qui se répètent entre les trois instruments. De la dentelle.
François est toujours aussi lumineux à la contrebasse, et Louis un orfèvre de la batterie.
Tous les morceaux, écrits chacun par l’un ou l’autre des musiciens, sont à citer. Je privilégierai pour l’exemple « Fly with the wind » qui démarre assez déstructuré pour se restructurer et chauffer sur des phrases courtes entrecoupées de notes tenues du sax, ce qui rend le chant très vivant. Ou « Ballade à deux notes » sur tempo lent, morceau très sensible et expressif. Et puis « Cosmic dance » où Jowee Omicil fait des étincelles dans la grande tradition des saxes hurleurs de la grande époque, se baladant du grave au suraigu avec une facilité rare. Et ça swingue ! Un autre morceau qui décale un peu « Soixante-neuf » pris sur un rythme funky par la batterie, une belle mélodie, un solo de contrebasse hors des sentiers battus, et un sacré beau feeling de la part du trio.
Dans ce disque ce n’est pas une rythmique qui accompagne un soliste mais une conception globale de l’œuvre jouée en contrepoints par les trois instruments, avec aussi des envolées du sax.
Un grand disque.

The Volunteered Slaves – SpaceShipOne – Day After Music (dist : kuroneko) –
Disque enregistré de mars à septembre 2021 à Sarzeau – 11 titres –  Durée : 64’
Ces Volunteered Slaves, nommés ainsi à leur fondation à Jazz in Marcillac en 2002 en hommage à la « « Volunteered Slavery » de Roland Kirk (et Il y a du Kirk, et aussi du Coltrane dans le saxophone de Temime) s’expriment dans un creuset où se fondent l’ouverture du jazz fusion, la transe coltranienne, l’impact du rock, le feeling du funk, la force du hard bop, et la charge de l’électro, qui domine le disque: le tout dans un partage généreux et un plaisir de jouer ensemble, de s’éclater, qui vous emporte. Quand la musique est vraie, forte, expressive, belle, alors tous les clivages s’abolissent dans la communion du plaisir partagé.
Ces Volunteered Slaves réussissent ce que beaucoup essaient et ratent, le mélange des styles, des cultures dans le creuset jazz, car ils sont d’authentiques jazzmen. Ils ont d’abord beaucoup joué live avant d’enregistrer. Ils sont maintenant à la tête d’une dizaine de disques. Le groupe a un peu changé de personnel, mais l’influx, la chauffe, le délire, l’expression body and soul y sont toujours présents.
J’ai connu Olivier Temime à ses débuts à Toulon ; il m’avait déjà impressionné par ses immenses qualités, qu’il n’a cessé de développer. C’est un fou passionné de ténor. Je l’ai revu au Festival de Saint Louis du Sénégal en 1997, encore meilleur ; il allait jouer toutes les nuits dans les bars du coin. Insatiable ce mec ! Je l’ai revu encore à Jazz à Toulon en 2012 ; il accompagnait une chanteuse, heureusement qu’il était là.
Autour de lui le pianiste Emmanuel Duprey, l’organiste Emmanuel Bex (Django d’or/Victoires du jazz) – tous deux à différents claviers – le batteur Julien Charlet, et le bassiste Akim Bournane. Du beau monde s’il en est. Tous ont joué avec la crème du jazz en France et d’ailleurs. Les claviéristes manient les sons comme Jupiter la foudre.
Ça tourne, ça chauffe, ça déménage (Ursa Major)  mais ça plane aussi (Ballade pour Laïka) ;  en route pour l’espace avec ce SpaceShipOne. C’est dire qu’on décolle, et pourtant on reste fixé au sol par la rythmique béton.
N’hésitez pas à prendre place dans ce vaisseau spatial : transes et vertiges garantis pure  musique sur les 11 thèmes composés chacun par des musiciens du groupe

Serge Baudot

 

 

 

 

 

 

 

 

 



La chronique de Serge Baudot

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Eric Séva – Triple Roots – Résonnances (Laborie-Socadisc)
Eric Séva est un saxophoniste et un compositeur reconnu dans les domaines du jazz et autres musiques.
En 1990 il fonde le groupe « Yes Yes Yes » avant de rejoindre en 1995 le quintette de Didier Lockwood. Fort de cette reconnaissance il va parcourir les scènes et les studios pendant une quinzaine d’années, enregistrant une centaine de disques avec entre autres pour le jazz Chris Réa, Franck Tortiller, Eric Longworth, Sylvain Luc. Il fera partie de l’ONJ (Orchestre National de Jaz De 2005 à 2008).
Musicien éclectique il collabore également avec de nombreux artistes de variété, comme par exemple Henri Salvador, Jean-Michel Jarre, Michel Sardou, Les Rita Mitsouko, Maxime Le Forestier, Sanseverino, Thomas Fersen, Dick Annegarn…
Son disque Nomade Sonore a été Disque choc de l’année 2015  pour Jazz Magazine.Mother of Pearl a été noté « 4 étoiles » par le même Jazz Magazine et a reçu le « Choc » de Classica, la mention « indispensable » et Paris Move pour Jazz News
Eric Séva s’est produit en concert dans de nombreux festivals en France et à l’étranger.
Voilà qu’il vient de sortir « Résonnances » chez Laborie Jazz avec son nouveau trio composé de Kevin Reveyrand (b) et Jean-Luc Di Fraya (dm).
Musicien éclectique lui aussi, Kevin Reveyrand promène sa basse électrique et sa contrebasse depuis plus de 20 ans pour accompagner aussi bien des jazzmen (Billy Cobham, Olivier Ker Ourio, Mike Stern, Nguyen Lê) que des chanteurs (Paul personne, Patrick Bruel, Patricia Kaas)
Jean-Luc Di Fraya est un cas à part. Il est non seulement batteur, percussionniste, compositeur, mais aussi  chanteur de jazz, haute contre en musique religieuse. Il a reçu une formation solide auprès du conservatoire de batterie Giacontino, du C.N.R. Marseille Classique, de l’I.M.F.P. il est sorti Premier prix du C.N.R. Marseille Jazz promotion 98. Il est également, créateur de spectacles de rue (Compagnie Shaan), à l’origine en 2002 de « l’Odyssée de la Cannebière ». Il est musicien permanent de la Compagnie Nine Spirit de Raphaël Imbert à Marseille. Il serait trop long d’énumérer toutes ses participations et créations. Que ce soit à la batterie ou au chant c’est un musicien qui « chauffe » un groupe comme personne.
Voici donc ce nouveau disque aux triples racines (Triple Roots), un trio acoustique donc, sur des thèmes du leader, sauf « Reason And Heart » du bassiste.
Disons le d’emblée, c’est un disque magnifique, du beau, du grand jazz dans toute sa pureté, son dépouillement. Des belles et somptueuse mélodies, tendres et émouvantes, jouée avec délicatesse, subtilité sur des arrangements limpides.
Eric Séva alterne le ténor et le soprano, qui a quand même la priorité. Parfois Jean Luc Di Fraya chante à l’unisson des saxes, de l’un ou de l’autre, effet garanti. La rythmique ne se contente pas d’accompagner, ce qu’elle fait très bien, mais les trois musiciens jouent en contrepoint  comme sur « Les Roots d’Alicante ». Si on veut se faire une opinion avant d’acheter le disque écouter « Luz De Port Coton », la contrebasse chante, notes rondes, son pur pas un bruit parasite. Il y a du blues dans les saxophones, et ces enchanteurs unissons voix/sax. Ecouter aussi « Le Village d’Aloya », mêmes qualités avec un batteur qui se déchaine vers la fin.
Tous les morceaux sont du même tonneau. Un grand disque, pas du tout musique du monde, mais du pur jazz d’aujourd’hui dans ses triples racines : mélodie, blues et swing.
Erol Josué – Pelrinaj (Geomuse)
N’étant pas spécialiste des musiques d’Haïti et ne connaissant pas ce chanteur, je préfère citer un article de Publik’Art pour les présentations:
« Erol Josué invoque le patrimoine haïtien dans son nouvel album Pelerinaj. A la fois prêtre vaudou, comédien, chanteur et danseur, il provoque un bouillant télescopage des cultures et des géographies. Plus surprenant, il est également directeur général du Bureau National d’Ethnologie d’Haïti depuis 2012, de quoi le motiver encore plus à transmettre et préserver le patrimoine culturel de son pays.
« Pelerinaj » englobe le travail de pas moins de 13 années pour livrer des morceaux entre transe, musique traditionnelle et tube électronique. Le disque se laisser aller dans des directions étonnantes en y incorporant l’apport essentiel des musiques d’Haïti. Différents invités interviennent sur l’album, Philippe Cohen Solal, Jacques Schwarz-Bart, Ben Zwerin, Mark Mulholland et le producteur américain Charles Czarnecki au mixage des sons traditionnels du Bénin et d’Haïti. Le premier extrait Erzulie évoque une divinité du vaudou haïtien, déesse de l’amour et de la beauté. Erol Josué est connu pour être un des plus grands adeptes du Vaudou en Haiti. C’est le séisme de janvier 2010 en Haïti qui a été la première inspiration de cet album et l’album offre un voyage qui fait référence aux expériences personnelles du chanteur autant qu’aux mythes de son île. Né en 1974 dans une famille vaudou, Erol Josué a quitté Haïti en 1993 pour la poursuite de son étude en Histoire de l’art en France. Parallèlement à sa carrière artistique, Erol Josué est directeur du Bureau National d’Ethnologie, poste qu’il occupe depuis 2012. Ses Musiques de vaudou préférées sont les musiques d’Ogou, celles qui parlent de résistance et de force. »
Mais les titres personnels ne font pas la musique ; alors qu’en est-il de celle-ci?
C’est effectivement un voyage à travers divers styles. Le chanteur possède une voix chaude, bien timbrée, puissante ; il sait tenir la note. Il est accompagné par différents musiciens, de styles divers, selon les morceaux. Quelques exemples : « Erzulie », hymne à la déesse de l’amour, assez funk. « Rèn sobo a », très chant africain. J’ai un faible pour « Chango » et surtout « Gede nibo » avec l’excellent saxophoniste ténor de jazz Jacques Schwarz-Bart, qui prend un beau solo sur ce morceau. A noter un curieux Ave Maria intitulé « Palave Maria ».
Cet album est fait de mélanges curieux qui finalement produisent une unité par la voix et l’engagement du chanteur. A écouter sans à priori d’étiquettes, simplement se laisser porter l’esprit ouvert.
Un livret fourni tous les renseignements : musiciens, paroles, etc.